Dès 2022, l’Union a adopté un communiqué sur un « partenariat stratégique avec le Golfe ». Le sommet d’aujourd’hui devrait se concentrer sur « les grands défis mondiaux communs, la coopération économique, y compris le commerce et l’investissement, l’énergie, le climat et la connectivité ».

  • En 2023, les États membres étaient le deuxième partenaire commercial des pays du Golfe, pour un volume total d’échanges de 170 milliards d’euros, les importations d’énergies fossiles représentant plus de 75 % des importations de l’Union en provenance des pays du CCG.
  • L’accord de libre-échange Union-CCG est gelé depuis 2008.

Tout l’enjeu du sommet réside dans la déclaration finale, dont des versions de travail circulent entre capitales depuis plusieurs semaines.

  • La rencontre est un test de la capacité de l’Union et des 6 capitales du Golfe à établir une position équilibrée sur la plupart des questions stratégiques (notamment la Russie) et commerciales, ainsi que sur les droits humains.
  • Aucune avancée majeure, comme une libéralisation des visas, n’est cependant attendue. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ainsi que le président français Emmanuel Macron sont toutefois tous deux attendus à Bruxelles aujourd’hui.

Charles Michel, président du Conseil européen pour encore quelques jours et qui n’est pas encore assuré d’un destin politique ou administratif à Bruxelles après son départ, a mis une énergie particulière dans l’organisation de ce sommet en visitant 5 capitales sur 6 (la manquante étant Mascate).

  • La présence du Qatar et les discussions déjà existantes dans les deux organisations régionales sur la situation au Proche-Orient pourraient placer la résolution du conflit au cœur du sommet.
  • Le week-end dernier, alors que les combats à la frontière libano-israélienne se poursuivent, plusieurs pays ont condamné les attaques israéliennes contre les Casques bleus de la FINUL. Un Conseil de sécurité de l’ONU à huis clos sur le sujet a eu lieu lundi 14 octobre, tandis que Netanyahou a appelé dimanche dernier à leur retrait. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré hier, le 15 octobre, que « Benyamin Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU ». Dans un communiqué, le premier ministre israélien a répondu : « Un rappel au président de la France : ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de la Shoah – notamment du régime de Vichy en France ». Il a déclaré être opposé « à un cessez-le-feu unilatéral, qui ne changerait pas la situation sécuritaire au Liban ».
  • Du côté européen, les pays espèrent que le sommet permettra de renforcer le soutien en faveur de l’Autorité palestinienne, ce qui constituerait un pas en avant vers la relance d’une solution à deux États.

Alors que Tel-Aviv prépare aussi sa riposte contre l’Iran, le Pentagone a annoncé envoyer un système de défense antimissile avancé en Israël et déployer une centaine de soldats américains pour en assurer le fonctionnement. Le Premier ministre israélien a informé hier, mardi 15 octobre, l’administration Biden que l’attaque à venir viserait vraisemblablement les infrastructures militaires iraniennes, et non son secteur pétrolier ou son programme nucléaire1.

Sources
  1. Shira Rubin et Ellen Nakashima, « Netanyahu tells U.S. that Israel will strike Iranian military, not nuclear or oil, targets, officials say », The Washington Post, 15 octobre 2024.