Une première analyse publique d’images satellites réalisée par des chercheurs du James Martin Center for Nonproliferation Studies (CNS) du Middlebury Institute, en Californie, révèle que 32 missiles balistiques iraniens auraient touché la base de l’armée de l’air israélienne de Nevatim1.

  • Ce chiffre, cohérent avec les vidéos publiées le soir même de l’attaque montrant des dizaines de projectiles s’abattre sur la base, est particulièrement élevé — notamment en comparaison de la précédente attaque.
  • En avril dernier, seulement 9 missiles balistiques iraniens avaient réussi à passer au travers des défenses anti-aériennes israéliennes, sur plus de 120 de ces projectiles tirés (soit un taux d’interception de 92,5 %)2.

Mardi 1er octobre, 181 missiles iraniens ont été identifiés par Tsahal. En ajoutant aux 32 impacts sur Nevatim trois cratères près de la base aérienne de Tel Nof — la plus grande base de l’armée de l’air israélienne —, deux près de la base du Mossad au nord de Tel-Aviv et un près d’un complexe scolaire à Gedera, le taux d’interception serait de 79 %3.

Si l’attaque de la semaine dernière a eu plus de réussite, les dégâts semblent néanmoins bel et bien mineurs, comme l’ont affirmé Washington et Tel-Aviv.

  • La précision de ces premières analyses satellites ne permet pas d’établir une réponse finale et définitive.
  • Néanmoins, plusieurs images montrent qu’au moins un hangar de ravitaillement, au sud-est de la base, ainsi que deux bâtiments administratifs (un au nord et un à l’est) ont été directement touchés4.
  • Un seul hangar à l’intérieur desquels sont stationnés les F-35 israéliens (d’un coût unitaire d’une centaine de millions de dollars, qui étaient en vol au moment de l’attaque) semble avoir potentiellement été touché par un missile ou un débris. Les dégâts paraissent cependant superficiels.

Selon une source militaire consultée par le Grand Continent, il semblerait que les défenses israéliennes anti-missiles balistiques aient été submergées au moins à certains endroits par l’attaque iranienne. Tsahal aurait ainsi été temporairement dans l’incapacité d’intercepter des missiles, dont certains étaient plus véloces et plus sophistiqués que ceux tirés en avril dernier.

Sources
  1. Publication sur X (Twitter) de Dr. Jeffrey Lewis, 4 octobre 2024.
  2. Meg Kelly, Imogen Piper et Evan Hill, « Iranian missiles hit Israeli military sites, visuals show », The Washington Post, 4 octobre 2024.
  3. Dov Lieber et Rory Jones, « Israeli Review Shows Minor Damage From Iran’s Missile Barrage », The Wall Street Journal, 2 octobre 2024.
  4. Decker Eveleth, IMINT : Iran’s Strike on Nevatim Airbase, 4 octobre 2024.