Le Collège des Commissaires, tel qu’annoncé par Ursula von der Leyen mardi 17 septembre, présente 59 % de membres appartenant à des partis de centre-droite et de droite — soit la part la plus importante depuis 1985.

Ursula von der Leyen a présenté mardi 17 septembre la composition du Collège des Commissaires qui sera soumise à un vote d’approbation du Parlement européen. Celui-ci, qui doit tenir compte du résultat des élections européennes, est composé de 14 membres de partis appartenant au Parti populaire européen (PPE) — contre 9 au cours de la précédente mandature, alors que le PPE n’a que légèrement augmenté le nombre de ses députés, passant de 182 en 2019 à 188. 

  • Si la nouvelle Commission von der Leyen est entièrement confirmée par le Parlement — historiquement, les auditions peuvent aboutir au rejet d’un ou deux candidats —, elle sera la plus à droite depuis la première Commission Delors en 1985.
  • Cette évolution constitue l’aboutissement d’une dynamique en cours depuis la fin des années 1990, lorsque le Collège de Romano Prodi (1999) comportait une majorité (11) de Commissaires appartenant au centre-gauche.
  • La présence de membres issus de formations politiques de centre-droit s’est progressivement accentuée depuis, bien qu’elle ait connu un recul lors de la première Commission von der Leyen (33 %).
  • Il s’agirait par ailleurs de la première Commission comportant deux membres de partis européens de droite et d’extrême-droite : l’Italien Raffaele Fitto (CRE) et le Hongrois Olivér Várhelyi (PfE).
  • Seulement trois commissaires sont issus de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, deuxième groupe au Parlement : l’Espagnole Teresa Ribera, la Roumaine Roxana Mînzatu et le Danois Dan Jørgensen. Si les socialistes ont obtenu le portefeuille de la compétitivité, pour la première fois depuis sa création, le poste de Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité n’est pas détenu par le S&D.    
  • Renew, qui a été relégué à la cinquième place au Parlement après le scrutin de juin, compte au total cinq commissaires. 

La part représentée par le centre-droit et la droite à la Commission est supérieure à celle au Parlement européen (52,08 %) et au Conseil (55 %). 

  • La composition de la nouvelle Commission prépare un jeu de majorités à droite, avec une alliance autour du PPE, qui semble pouvoir renforcer les partis à sa droite.
  • De l’autre côté, la gauche se retrouve nettement affaiblie — aussi à cause de la perte de vitesse des Verts —, avec une représentation réduite qui limite sa capacité à former des majorités ou à peser dans la définition des axes structurants des institutions européennes.