Michel Barnier est né en 1951 à La Tronche, dans l’Isère. Il a commencé sa carrière politique dans les années 1970 en occupant divers postes dans les cabinets de Robert Poujade à l’Environnement, sous la présidence de Georges Pompidou, et de plusieurs secrétaires d’État.
En 1978, Michel Barnier est élu député de la 2e circonscription de Savoie. À seulement 27 ans, il est le plus jeune député de France — Emmanuel Macron n’a alors que 4 mois. Après 15 ans passés à l’Assemblée nationale, il est nommé ministre de l’Environnement par Édouard Balladur en 1993. L’année précédente, il avait assuré la co-présidence du comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville en 1992.
Il prend la tête du ministère des Affaires étrangères en 2004, au cours du deuxième quinquennat de Jacques Chirac, puis se voit confier en 2007 le portefeuille de l’Agriculture et de la Pêche par François Fillon, Premier ministre sous Nicolas Sarkozy.
- Michel Barnier a entamé une carrière européenne en 1999 après avoir été nommé commissaire en charge de la Politique régionale, sous la présidence de la Commission de Romano Prodi.
- Lors du Sommet Grand Continent 2023, Michel Barnier confiait déplorer que le respect et la considération des commissaires les uns envers les autres se soit étiolée au cours des vingt dernières années.
- Barnier déclarait alors qu’il serait « bénéfique de retrouver cet état d’esprit de respect à Bruxelles. C’est nécessaire, à la fois maintenant et dans un futur proche, qui s’annonce dangereux et turbulent ».
Après un retour aux affaires en France sous Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, Michel Barnier a exercé de 2010 à 2014 la charge de commissaire au Marché intérieur et aux Services, sous la présidence de José Manuel Barroso. Il est nommé en 2015 conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission par Jean-Claude Juncker, puis négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni l’année suivante.
Michel Barnier se tourne à nouveau vers la politique française en amont de l’élection présidentielle de 2022.
- Il termine à la troisième place lors de la primaire du parti Les Républicains (LR), derrière Valérie Pécresse et Éric Ciotti.
- Après l’élimination de Pécresse au premier tour, il déclare qu’il votera pour Emmanuel Macron lors du second contre Marine Le Pen.
- Barnier ne s’est jamais écarté de la droite au cours de sa carrière, de son adhésion au RPR dans les années 1970 jusqu’au parti Les Républicains, qui succède à l’UMP en 2015.
Bien que clairement marqué à droite, Michel Barnier est une personnalité qui apparaît comme consensuelle au sein de la classe politique — même s’il s’expose au risque d’une motion de censure dans le contexte politique particulièrement volatile à l’Assemblée nationale après les élections du 7 juillet. L’évocation du nom de Xavier Bertrand, qui a lui aussi toujours adhéré aux partis de droite républicaine, avait suscité une levée de boucliers de la part du Rassemblement National, du parti d’Eric Ciotti ainsi que des partis de gauche, qui avaient déclaré que celui-ci serait « immédiatement censuré ».
- À la suite de la nomination de Michel Barnier, Jordan Bardella, au nom du RN, a « pris acte » de la décision du Président de la République, en n’appelant pas à la censure : « Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action. Nous plaiderons pour que les urgences majeures des Français, le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration, soient enfin traitées, et nous nous réservons tout moyen politique d’action si ce n’était pas le cas dans les prochaines semaines. »