Paris, Lille, Toulouse, Strasbourg, Lyon… Les principales métropoles françaises ont largement résisté à la vague bleue qui a déferlé sur la France lors du premier tour des élections législatives. 

  • Si les partis de gauche sont majoritairement arrivés en tête dans les grandes villes et leurs proches banlieue, le RN y a néanmoins réalisé une percée importante depuis 2022 (+7,5 points de pourcentage à Paris, +12,5 à Marseille, +25,8 à Nice).
  • À Lyon, le Rassemblement National a doublé son score dans les 4 circonscriptions englobant la ville et sa proche banlieue, atteignant 16,1 %.
  • Cette progression se retrouve également en périphérie de Nantes, Lille ou bien Bordeaux, où l’extrême-droite atteint environ 15 % lorsqu’on agrège les résultats des différentes circonscriptions.

La participation dans les grandes villes a quant à elle connu une augmentation similaire à celle observée dans le pays au premier tour des législatives, la moyenne des 30 plus grandes villes françaises étant sensiblement la même que la moyenne nationale (66,71 %).

  • Le RN reste très minoritaire dans les grandes municipalités historiquement marquées à gauche, et dont l’électorat n’adhère guère aux idées de l’extrême-droite.
  • Ainsi, à Paris, Saint-Denis ou à Rennes, le RN a recueilli environ 10 % des voix lors du premier tour, et termine loin derrière les partis de gauche ou de la coalition présidentielle. 
  • Le découpage par circonscription a néanmoins permis à certains candidats du RN et de ses alliés de franchir le seuil du premier tour dans les agglomérations.
  • Dans la 14ème circonscription de Paris, le député sortant Benjamin Haddad (Renaissance) affrontera ainsi dimanche Louis Piquet (LR-RN), qui a terminé troisième au premier tour avec 17,56 % des suffrages.

Les données socio-économiques battent en brèche l’idée qu’il existerait une forme de perméabilité quasi-mystique des villes au RN et aux partis d’extrême-droite. La progression du RN de ces dernières années est observable en périphérie des grandes villes, où une partie plus importante des électeurs que dans les centres urbains partagent des caractéristiques sociaux, démographiques et économiques avec la population dominante en ruralité1.