Le processus de nomination aux postes de haut niveau (top jobs), habituellement complexe, sera le principal point à l’ordre du jour. Contrairement à 2019, lorsque les nominations avaient nécessité 5 jours de négociations et l’organisation de deux sommets, un consensus semble se dessiner cette fois-ci en faveur d’une décision rapide.
- Lors du sommet du G7 de la semaine dernière en Italie, l’actuelle présidente de la Commission Ursula von der Leyen (PPE) aurait reçu le soutien de la France, de l’Allemagne et de l’Italie en faveur de sa reconduction pour un nouveau mandat.
- L’ancien Premier ministre portugais António Costa (S&D) et la Première ministre estonienne Kaja Kallas sont quant à eux favoris pour occuper respectivement les postes de président du Conseil européen et de Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité au cours de la prochaine mandature.
- Ainsi, le Conseil européen des 27-28 juin pourrait déjà sceller l’accord informel qui devrait être conclu aujourd’hui.
Les nominations doivent respecter un certain équilibre géographique et politique et prendre en compte des critères de parité. Traditionnellement, le poste de président du Conseil doit revenir à un ancien chef d’État ou de gouvernement.
- Une fois proposée par le Conseil, la nomination de von der Leyen doit être approuvée par le Parlement européen, le plus probablement le 18 juillet.
- Une majorité absolue de 361 voix est requise au Parlement pour approuver le nouveau ou la nouvelle présidente de la Commission.
- Les trois groupes pro-européens (S&D, PPE et Renew) qui ont soutenu sa candidature en 2019 disposent de 406 sièges (contre 417 en 2019), ce qui serait en théorie suffisant pour son élection.
Toutefois, étant donné la possibilité d’un grand nombre de défections – en 2019, l’actuelle présidente de la Commission avait été élue avec une marge très étroite et bien que le vote soit secret, des estimations indiquent autour de 100 défections au sein de sa majorité —, von der Leyen aura probablement besoin des votes des Verts ou des Conservateurs et réformistes (CRE), ce qui confirme le glissement progressif du PPE vers la droite.