La mise en œuvre de la transition énergétique – désormais qualifiée de planification écologique dans le cas du plan détaillé hier par le gouvernement français – demande une accélération nette des investissements et de l’effort productif dans les technologies propres.
Si la question du financement est maintenant bien inscrite à l’agenda des conférences internationales de cette fin d’année, notamment la COP 28, est également un point crucial pour la mise en œuvre d’une transition énergétique dans des délais compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Selon le dernier rapport de la Commission des transitions énergétiques 1, les technologies liées aux énergies renouvelables vont entraîner une augmentation massive de la demande pour un certain nombre de matériaux critiques.
- Les principaux matériaux identifiés par le rapport comme nécessaires à la transition sont le cobalt, le cuivre, le graphite, le lithium, le néodyme et le nickel.
- A court terme, les estimations de l’offre potentielle de matériaux à horizon 2030 ne suffisent pas à répondre à la demande estimée dans le cadre d’une accélération de la transition écologique, pour l’ensemble de ces matériaux clefs.
Pour que l’augmentation de la demande de matériaux ne mène pas à un déficit d’approvisionnement, plusieurs leviers peuvent être actionnés et être pris en compte dans une perspective de planification.
- L’un des leviers de réduction des déficits d’approvisionnement estimés réside dans la réduction de la demande de ces composants pour les autres usages que ceux de la transition énergétique.
- Le recyclage des matériaux critiques est un second levier, dont le potentiel est encore largement sous-exploité en particulier pour le lithium, les terres rares et le graphite.
La question de la réduction de la demande de matériaux critiques vient compléter celle de la diversification des fournisseurs.
- Les prévisions concernant le stock et l’approvisionnement en matériaux critiques restent tributaire de logiques géopolitiques de la nouvelle guerre froide et des décisions de la Chine, qui vient notamment de restreindre ses exportations de gallium et de germanium.
- Les récents coups d’Etats militaires au Gabon et au Niger rappellent par ailleurs l’instabilité des chaînes d’approvisionnement en Afrique, qui étaient l’un des axes privilégiés pour la diversification des approvisionnements européens.