Bruce Gilley, Le Tigre au bord du gouffre. Jiang Zemin et la nouvelle élite chinoise, University of California Press, 1998
« Ce livre retrace l’ascension au pouvoir de Jiang Zemin, figure centrale de la “troisième génération » de dirigeants chinois. Revenant sur les débuts de Jiang en tant qu’étudiant dans le mouvement communiste clandestin de Shanghai, sa nomination par Deng Xiaoping au poste de secrétaire général du Parti et son accession soudaine à l’autorité centrale à la suite du massacre de Tiananmen à Pékin en 1989, Bruce Gilley offre un regard sur la manière dont Jiang Zemin s’est imposé comme l’une des personnalités les plus puissantes du monde.
L’auteur suit la vie et la carrière de Jiang depuis ses premières années en tant que fils adoptif d’un martyr révolutionnaire, en passant par sa formation en ingénierie, jusqu’à son émergence en tant que figure de proue intérimaire au lendemain de Tiananmen. Dans cet ouvrage, l’auteur montre comment Jiang est resté le principal dirigeant de la Chine après la mort de Deng Xiaoping : s’il partageait les préoccupations des derniers anciens du Parti – y compris leur vision idéaliste du socialisme chinois -, il s’est également montré conciliant avec la jeune génération de réformateurs économiques qui ont permis à la Chine de connaître une croissance stupéfiante de sa richesse intérieure et de son commerce extérieur. »
David Shambaugh, China’s Leaders. From Mao to Now, Polity, 2021
« Depuis la fondation de la République populaire de Chine, cinq dirigeants de premier plan ont façonné le destin de la nation et du Parti communiste chinois au pouvoir : Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin, Hu Jintao et Xi Jinping. Sous leur direction, la Chine a connu une transformation extraordinaire, passant d’un pays sous-développé et insulaire à une grande puissance mondiale. Dans cette étude, le sinologue renommé David Shambaugh offre un récit de l’histoire dramatique de la Chine après la révolution, à travers le prisme de ceux qui l’ont dirigée. Explorant la personnalité, la socialisation, la psychologie et les expériences professionnelles de chaque dirigeant, il montre comment leurs différents styles de leadership et leurs tactiques de domination ont façonné la Chine sur le plan intérieur et international : Mao était un tyran populiste, Deng un léniniste pragmatique, Jiang un politicien bureaucratique, Hu un apparatchik technocratique et Xi un empereur moderne. Couvrant toute l’étendue de la personnalité et du pouvoir de ces dirigeants, cet ouvrage est un guide éclairant sur l’histoire moderne de la Chine et permet de comprendre comment la Chine est devenue la superpuissance d’aujourd’hui. »
Joseph Fewsmith, China since Tiananmen. From Deng Xiaoping to Hu Jintao, Cambridge University Press, 2008
« Cet ouvrage examine de manière exhaustive les tendances intellectuelles et politiques de la décennie qui a suivi l’incident de Tiananmen afin d’évaluer la manière dont la Chine s’est transformée. Joseph Fewsmith se penche d’une part sur la critique intellectuelle de la tradition des Lumières, qui occupait une position sacro-sainte dans la pensée des intellectuels libéraux depuis le mouvement du 4 mai 1919, pour expliquer la montée du néo-conservatisme et du nationalisme au cours de la dernière décennie. D’autre part, il examine les manœuvres des élites politiques pour comprendre les contraintes auxquelles elles sont soumises et comment la conduite de la politique a changé depuis Tiananmen. Cela inclut notamment la poursuite des réformes au cours des dernières années du mandat de Jiang Zemin et de la succession de Hu Jintao en 2002. Ensemble, ces deux approches donnent une évaluation complète et réaliste des forces qui animent la Chine d’aujourd’hui. »
Robert Lawrence Kuhn, The Man Who Changed China : The Life and Legacy of Jiang Zemin, Crown 2005 (biographie autorisée)
« The Man Who Changed China : The Life and Legacy of Jiang Zemin est la première biographie d’un dirigeant publié sur le territoire chinois. Critiqué en Occident pour sa représentation très flatteuse, proche de la propagande, de la vie de Jiang Zemin, l’ouvrage reçoit au contraire un accueil tonitruant auprès du public et des dirigeants en Chine, devenant le best-seller de l’année 2005. Bénéficiant de nombreux entretiens avec des membres du Parti et associés proche de Jiang, l’ouvrage balai près de quatre-vingts années tumultueuses de l’histoire chinoise : L’occupation japonaise, la guerre civile, le Grand Bond en avant, la révolution culturelle, la place Tiananmen et, plus récemment, la croissance économique spectaculaire, les tensions avec Taïwan, les opportunités et les confrontations avec les États-Unis. Dans cet ouvrage, Kuhn narre le récit enjolivé d’un homme à la vision inébranlable, de son amour pour la civilisation chinoise, ainsi que des compétences politiques que personne n’avait prévues. Jiang Zemin est devenu un agent de changement inattendu, assurant la transition d’une société traumatisée à un pays confiant et prospère qui s’élève rapidement dans le nouvel ordre mondial, une description qui a beaucoup plu au principal intéressé, en réaction au livre, Jiang Zemin a répondu “Il [Kuhn] a écrit de manière objective ; il n’a pas essayé de m’embellir. Mais il s’est trompé dans la date de mon mariage. »
Robert L. Suettinger, Beyond Tiananmen. The Politics of U.S.-China Relations (1989-2000), Brookings Institution Press, 2003
« Treize ans se sont écoulés depuis que des soldats de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise se sont précipités dans le centre de Pékin, avec l’ordre de récupérer « à tout prix » le monument le plus important de la ville, la place Tiananmen, aux mains des étudiants protestataires. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont exprimé leur dégoût après cet horrible incident, et les relations entre les États-Unis et la Chine sont passées de l’amitié et de la coopération stratégique à l’hostilité, la méfiance et l’incompréhension. Le temps a pansé bon nombre des blessures de ces terribles journées de juin 1989 et les tensions bilatérales se sont atténuées à la lumière de l’opposition commune des deux pays au terrorisme international. Pourtant, la Chine et les États-Unis restent enfermés dans une opposition, tandis que les penseurs stratégiques et les planificateurs militaires des deux parties élaborent des scénarios de conflits futurs avec l’autre partie comme ennemi principal. Dans Beyond Tiananmen, Suettinger retrace les relations bilatérales turbulentes depuis cette époque, en mettant l’accent sur les facteurs politiques internes qui les ont façonnées. »
Willy Wo-Lap Lam, The Era of Jiang Zemin, Prentice Hall, 1999
« Ce livre offre un regard approfondi sur le président chinois Jiang Zemin en termes de personnalité, de philosophie et d’art de gouverner. Il éclaire l’évolution de la Chine dans des domaines clés tels que la politique et les questions de leadership, la politique économique et les problèmes sociaux. Il livre un aperçu rare des coulisses de la politique du parti communiste chinois en action. L’auteur s’appuie sur des entretiens avec des centaines de cadres, fonctionnaires, universitaires, diplomates, hommes d’affaires et autres experts de la Chine à Pékin, Shanghai, Guangzhou, Shenzen et Hong Kong. Ces enquêtes approfondies de première main sont transformées en observations et en analyses de la réalité chinoise grâce aux deux décennies d’expérience de l’auteur en tant qu’observateur de la Chine. Outre un chapitre central sur le politicien et le décideur politique Jiang, l’ouvrage comporte des sections sur la réforme de l’économie et des entreprises d’État, les perspectives de libéralisation politique, la fortune politique des différentes factions du parti, l’armée de libération du peuple et la « menace chinoise », la société civile montante et la « nouvelle classe » d’entrepreneurs et de professionnels privés, l’influence de Hong Kong sur le continent après 1997 et les courants idéologiques du XXIe siècle, y compris le nationalisme. »
Hung-mao Tien, Yun-Han Chu, China under Jiang Zemin, Lynne Rienner Publisher, 2000
« China under Jiang Zemin représente le premier effort scientifique important visant à analyser l’évolution de la nouvelle direction de la Chine, en prenant comme point de départ le quinzième congrès du Parti communiste chinois, qui a eu lieu en septembre 1997. Partant d’un portrait détaillé du paysage politique au début de l’ère Jiang Zemin, les auteurs fournissent de nombreux détails sur les diverses personnalités et plateformes politiques qui se sont disputées le contrôle, ainsi que sur les stratégies fructueuses utilisées par Jiang pour consolider sa position. Les chapitres suivants traitent du rôle de plus en plus crucial joué par l’Armée populaire de libération (APL) dans divers domaines politiques, des questions très importantes de la réforme économique et de ses conséquences pour la stabilité sociale, et des implications de la transition du leadership pour les interactions de la Chine avec le monde extérieur, et en particulier avec Taïwan. La dernière partie de l’ouvrage analyse l’évolution des relations entre le centre et les localités et explore les forces qui pourraient porter en elles les germes d’une véritable réforme politique. »
Henri Eyraud, Chine, la réforme autoritaire : Jiang Zemin et Zhu Rongji, Bleu de Chine, 2001
« En s’attaquant au récit parallèle des deux vies entrecroisées de Jiang Zemin et de Zhu Rongji, Henri Eyraud a rendu un éminent service à notre compréhension du destin de la Chine. Connaissant parfaitement la Chine du point de vue officiel et militaire, il n’en est pas moins sensible comme le montre ce livre, aux bouleversements formidables de la société, et son ouvrage peut se lire aussi comme la chronique de la montée en puissance d’une ville comme Shanghai, et d’un modèle de développement, le capitalisme autoritaire. Que sortira-t-il de cette phase de modernisation accélérée mais souffrante ? Un début de démocratie populiste et décentralisée comme en Inde, hésitante et corrompue comme en Russie, ou encore un régime mixte dominé par des cliques régionales et militaires comme le Japon impérial des années 1929-1939 ? A ces questions, dont certaines sont parfaitement angoissantes pour notre avenir à court terme, Henri Eyraud ne répond pas en clôturant le débat, mais au contraire en l’élargissant. Et en parfait imitateur de la littérature classique chinoise, il préfère le portrait moral de deux individus aux généralisations trop hâtives ou emphatiques. »
Marie-Claire Bergère, Chine. Le nouveau capitalisme d’État, Fayard, 2013
« Les réformes économiques menées en Chine à partir de 1980 ont changé le destin de ce pays longtemps soumis à la dictature de Mao Zedong. Au tournant du nouveau siècle, la Chine, apparemment convertie au capitalisme, semblant marcher vers la démocratie. La crise de 2008 a cependant mis en lumière le rôle croissant d’un secteur public que l’on croyait condamné, et les obstacles rencontrés par un capitalisme que l’on croyait prêt à triompher. Quelle est donc la véritable nature de ce système économique et politique ? Pour répondre à cette question, Marie-Claire Bergère examine la nature des réformes lancées depuis 1980, et conduites de façon autoritaire par un régime qui reste communiste dont l’objectif n’est pas de créer un système capitaliste, mais d’utiliser au mieux les ressources du marché pour développer la richesse de la Chine, renforcer sa puissance et préserver le monopole politique du parti. La stratégie mise en œuvre repose sur le rôle primordial accordé à un secteur public rénové et à ses entrepreneurs bureaucrates et sur le dynamisme soigneusement circonscrit du secteur privé et de ses capitalistes. La clé de voûte de ce système demeure le parti unique qui tire sa légitimité non plus de l’idéologie, mais de la croissance. »
Frank Dikötter, China After Mao : The Rise of a Superpower, Bloomsbury Publishing 2022
« Grâce à des décennies d’expérience directe de la République populaire de Chine, combinées à un accès extraordinaire à des centaines de documents jusqu’alors inédits dans les archives du Parti communiste, l’auteur de La Trilogie du peuple offre un récit passionnant de l’ascension de la Chine après le désastre de la Révolution culturelle. Il nous fait pénétrer dans la transformation économique sans précédent qu’a connue le pays en quatre décennies – des villages ruraux aux métropoles industrielles et aux conclaves de l’élite du parti – et qui a fait passer la nation de la 126e plus grande économie du monde à la deuxième. Historien au sommet de son art, Dikötter remet en question une grande partie de ce que nous pensons savoir sur la façon dont cela s’est produit. Laissant de côté l’image d’une société marchant inébranlablement vers la croissance, au rythme du tambour du parti, il raconte au contraire une histoire fascinante de contradictions, d’illusions et d’intrigues de palais, de catastrophes évitées de justesse, de banques parallèles, de purges anti-corruption et d’une extrême richesse publique côtoyant la pauvreté quotidienne. Il examine la façon dont la Chine a navigué lors du krach financier de 2008, son hostilité croissante à l’égard de ce qui est perçu comme une ingérence de l’Occident, et son évolution vers une dictature profondément ancrée, dotée d’un appareil de sécurité tentaculaire et du système de surveillance le plus sophistiqué au monde. Comme le montre clairement ce livre magistral, l’objectif du Parti communiste n’a jamais été de rejoindre le monde démocratique, mais de lui résister – et finalement de le vaincre. »