La Chine s’embrase : carte mise à jour le 29 novembre à 9h

Dans la nuit du jeudi 24 novembre, un incendie dans un immeuble résidentiel à Ürümqi, dans le Xinjiang, a provoqué la mort d’au moins 10 personnes. Neuf autres personnes ont été blessées, selon les autorités chinoises — mais ce chiffre pourrait en réalité être plus élevé.

Urumqi, Xinjiang, roadblocks were placed in the community to prevent residents and vehicles from entering and exiting, making it difficult for firefighters to put out the fire even if they tried their best.#TheGreatTranslationMovement pic.twitter.com/3nIKH6YeYT

— The Great Translation Movement 大翻译运动官方推号 (@TGTM_Official) November 25, 2022

Des vidéos montrent l’intervention des pompiers dont la portée des lances d’incendie était trop courte pour atteindre les flammes.

• Selon une multitude de témoignages, ce sont les barrages routiers mis en place par les autorités dans le cadre des mesures anti-Covid qui ont empêché les pompiers de se placer à proximité de l’immeuble.
• Les portes de sorties auraient été quant à elles scellées pour empêcher les résidents de sortir sans autorisation préalable.
• Pour les autorités municipales, les portes n’étaient pas fermées. Les résidents n’auraient tout simplement « pas réussi à sortir à temps »¹.

Dans une quinzaine de grandes villes au moins à travers la Chine, des protestations, manifestations contre les mesures sanitaires restrictives ainsi que des commémorations en hommage aux victimes d’Ürümqi se font jour depuis le 24 novembre.

• Une partie importante d’entre elles émanent des universités, parmi les plus prestigieuses de Chine : l’université de Tsinghua et de Pékin notamment².
• Au-delà des confrontations avec les forces de l’ordre ainsi que des manifestations de grande ampleur — surtout à Shanghai —, la majorité du mouvement semble reposer sur des actions de petite envergure.

突发 上海 乌鲁木齐中路路牌被紧急拆除 pic.twitter.com/byn0Vldv6v

— 李老师不是你老师 (@whyyoutouzhele) November 27, 2022

Dans ce qui s’apparente être une mesure désespérée des autorités, plusieurs photos montrent des individus retirant le panneau de la rue Ürümqi à Shanghai, nommée après la ville du Xinjiang. Durant tout le week-end, des milliers de personnes s’y sont regroupées³.

This is now on Wulumuqi (=Urumqi) lu in #Shanghai. People holding up white sheets of paper. ‘We don’t need to write anything on it. It is a symbol of the revolution of the people’, someone says. (Don’t manage to send videos.) pic.twitter.com/oWwyADTHuX

— Eva Rammeloo (@eefjerammeloo) November 26, 2022

À Shanghai, ainsi que dans plusieurs villes du pays, les manifestants arborent un symbole commun : des feuilles de papier vierges. Celles-ci symbolisent la censure du gouvernement chinois, alors que la télévision d’État s’intéresse aux illuminations des fêtes de fin d’année en Angleterre ainsi qu’aux stations de sport d’hiver françaises⁴.