Les résultats des élections sont sans appel : Lula a remporté l’élection présidentielle avec 50,9 % des voix, soit avec une marge d’un peu plus de 2 millions de suffrages — sur les 118 millions de Brésiliens qui se sont rendus aux urnes dimanche.
L’abstention a été légèrement inférieure à celle du premier tour qui s’était tenu le 2 octobre, passant de 20,95 % à 20,58 %.
- L’abstention a été un facteur déterminant de ce deuxième tour, particulièrement accentuée dans les régions les plus pauvres du pays, principalement situées dans le Nord-Est.
- Avec plusieurs signalements de barrages routiers mis en place par la police fédérale des routes (proche de Bolsonaro), les observateurs s’inquiétaient hier soir d’une tentative d’un « coup d’État au ralenti ».
Que s’est-il réellement passé ? Plusieurs vidéos ont circulé dans la soirée d’hier, montrant des policiers ainsi que des membres de la police fédérale des routes obstruant l’accès à des bureaux de vote bien avant l’heure de fermeture légale.
Ces opérations se sont principalement déroulées dans le Nord-Est du pays, bastion travailliste et importante réserve de voix pour Lula.
- La région Nord-Est est un ensemble administratif regroupant plus de 53 millions de Brésiliens, soit la deuxième région la plus peuplée derrière la région Sud-Est.
- Les habitants des États constituant cette région ont voté d’une manière écrasante pour le candidat travailliste au premier tour.
- Les opérations de police auraient visé principalement à gonfler l’abstention qui aurait favorisé Bolsonaro.
Que va-t-il se passer désormais ?
- Au cours des derniers mois, Bolsonaro a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il pourrait contester les résultats du vote.
- En juillet 2021, il menaçait de ne pas reconnaître le résultat des élections si les votes électroniques étaient comptabilisés. Depuis, il a réitéré cette menace en laissant comprendre que seule sa victoire pourrait être reconnue au terme d’élections véritablement démocratiques.
- Si Lula a communiqué depuis l’annonce du résultat, Bolsonaro n’a laissé s’échapper aucune forme de déclaration, même pas sur son compte Telegram.
En amont du premier tour, nous étudions cinq scénarios de crise pouvant se dérouler pour l’élection présidentielle brésilienne. Le transfert des pouvoirs étant prévu pour les premiers jours du mois de janvier, un scénario semblable au 6 janvier 2021 aux États-Unis n’est pas à écarter, bien que celui-ci serait dévastateur pour la démocratie brésilienne.
