• Le paquet de sanctions annoncé le 24 février par les États-Unis, négocié avec des pays représentant plus de 50 % de l’économie mondiale, devrait, selon le président américain, « maximiser l’impact à long terme sur la Russie et minimiser l’impact sur les États-Unis et nos alliés. »
  • La Sberbank, la plus grande institution financière russe qui détient près d’un tiers des actifs du secteur bancaire sera coupée du système financier américain. Les actifs basés aux États-Unis de quatre autres banques (VTB, Bank Otkritie, Sovcombank OJSC, Novikombank) seront également gelés. Washington imposera également des contrôles très stricts aux exportations, notamment sur les technologies essentielles au secteur de la défense et à l’économie russe en général.
  • Les sanctions européennes, qui devront limiter l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens reposent, selon la Commission européenne, sur cinq piliers : secteur financier (ciblage de 70 % du marché bancaire russe), secteur de l’énergie, des transports, contrôle des exportations (avec l’objectif de limiter l’accès aux technologies cruciales, dont les semi-conducteurs) et politique de visa (les diplomates et apparentés ne pourront plus entrer dan l’Union sans visa). L’Union européenne gèle également les avoirs de Vladimir Poutine et de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sans pour autant mettre en place une interdiction d’entrée sur le sol européen.

Bien qu’elles soient plus étendues que les mesures de représailles annoncées en 2014 lors de l’annexion de la Crimée, les annoncent omettent deux secteurs clefs. 

  • L’exclusion de la Russie du système de paiement SWIFT, considérée comme étant parmi les sanctions les plus sévères, n’a pas pour l’instant été annoncée, mais les dirigeants européens et américains insistent sur le fait qu’elle reste une option sur la table. Alors que des États comme la Lettonie appellent de leurs vœux son approbation, certains pays européens – dont l’Allemagne et l’Italie – hésitent, craignant l’impossibilité de payer pour l’énergie russe. Le retrait de la Russie du système pourrait également accélérer les efforts déployés par la Russie et la Chine de créer des systèmes de paiement rivaux n’utilisant pas le dollar américain.
  • Le secteur de l’énergie est également absent des sanctions annoncées des deux côtés de l’Atlantique, alors qu’il représente plus de 60 % des exportations de la Russie et fournit plus de 30 % de son produit intérieur brut. Si l’indépendance énergétique des pays européens, qui importe 40 % de leur gaz de la Russie, joue un rôle important dans la décision, la hausse de l’inflation aux États-Unis, due en grande partie à la hausse des prix de l’énergie (le baril de Brent a dépassé les 105 dollars jeudi) inquiète l’administration démocrate qui se prépare à un scrutin essentiel à l’automne. 
  • Du côté ukrainien, Kiev demande aux États-Unis et à l’Europe l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ce qui impliquerait la possibilité d’un conflit ouvert entre l’OTAN et Moscou. Kiev a également demandé à la Turquie de fermer les détroits de la mer Noire aux navires russes.