« Mon objectif était de raconter une histoire », une conversation avec Jonathan Bourguignon
Quels sont les grands personnages de l'histoire d'Internet ? Un modèle chinois se dessine-t-il ? Comment bâtir un Cloud souverain ? Nous abordons ces questions avec Jonathan Bourguignon, auteur d'Internet, année zéro.
Votre livre entend raconter l’histoire de cet immense phénomène presque hors-échelle qu’est l’avènement d’internet, de ses mutations, de ses ruptures. Comment vous y êtes-vous pris ? Quelle a été votre parti pris méthodologique pour identifier votre ligne narrative ?
Je suis sensible à cette question car mon objectif était en effet de raconter une histoire. Je suis convaincu que le récit est une forme d’organisation du savoir qui est essentielle dans le processus cognitif humain. J’ai voulu écrire ce livre pour raconter une histoire ambivalente. L’histoire des personnes et des idéologies qui sont à l’origine d’Internet, des cybernéticiens des laboratoires d’après-guerre jusqu’aux transhumanistes, en passant par la contre-culture dans la baie de San Francisco, la communauté du logiciel libre et les entrepreneurs derrière le Grand Firewall chinois. Le fil directeur et la problématique du livre ont été au cœur de la crise du coronavirus, qui a été un moment privilégié pour se questionner sur l’utilisation d’Internet comme outil d’émancipation comme de contrôle.
D’un point de vue méthodologique, mon approche diverge en fonction des parties du livre auxquelles nous nous intéressons. La première partie, qui va jusqu’à ma naissance dans les années 1980 et mon éveil à Internet dans les années 1990, est construite sur la base de la littérature et de la recherche universitaire, qui est aujourd’hui abondante. Ces recherches sont bien organisées aux États-Unis mais le sont beaucoup moins en France, ou du moins dans le milieu de la technologie dont je viens, ainsi que dans le débat public.
Une autre partie de mon livre porte sur l’histoire des entreprises, et en particulier celle des GAFAM. L’histoire de leur financement, de leurs modèles économiques et de leurs produits m’a particulièrement intéressé. C’est une histoire que j’ai pu moi-même vivre, aussi bien de l’extérieur, en tant qu’usager, que de l’intérieur, grâce à des négociations que j’ai pu mener avec certaines de ces entreprises. J’apporte d’ailleurs, dans cette partie, bien plus de contenu personnel qui provient de mon vécu.
Le modèle chinois a-t-il des effets significatifs sur l’histoire d’Internet ?
Oui, et toute une partie de mon livre est consacrée à la Chine. Je me suis rendu compte que la perspective chinoise transformait le sens de mon récit sur l’histoire d’Internet en imposant la question d’un déroulement différent. Compte tenu de l’importance de la Chine et de l’Internet chinois, j’ai essayé de développer une méthodologie particulièrement documentaire, de m’intéresser à tout ce qui a pu être écrit à ce sujet ainsi qu’à ce que je savais plus ou moins superficiellement sur la manière dont fonctionnent les systèmes informatiques, notamment par le biais d’entretiens que j’ai pu mener tout au long de ma permanence en Asie et au-delà.
Pour proposer un récit, il convient d’isoler des protagonistes : quels sont à votre avis les personnages principaux de votre récit ?
Je dirais qu’il y a un personnage central dans chaque partie. Pour la première section du livre, il s’agirait probablement de Stewart Brand. C’est une figure relativement bien connue qui a déjà été au cœur de quelques livres comme From counterculture to cyberculture de Fred Turner. Stewart Brand est absolument central, une sorte de Forrest Gump incarné. Si on fait une photographie des moments importants de l’histoire de l’histoire américaine des dernières décennies du XXe siècle, on le voit apparaître systématiquement : de la naissance du mouvement hippie à la création du premier forum internet.
Deux personnages, qui apparaissent dans la partie de mon ouvrage intitulée « Naissance des GAFA » sont incontournables : Elon Musk et Peter Thiel. Elon Musk attire la lumière, il se présente comme celui qui veut sauver la planète à travers Tesla, et sauver l’humanité de l’intelligence artificielle. Peter Thiel correspondrait dès lors au côté obscur : avec Palantir, il met l’intelligence artificielle au service du contrôle, de la NSA ou de la CIA, il conseille et soutient Donald Trump.
Dans la partie qui porte sur la Chine, Kai-Fu Lee 1 est mon personnage principal. Cet informaticien taïwanais terriblement intelligent émigre aux États-Unis dans les années 1970, il a travaillé dans les milieux du machine learning. Il est un des créateurs de Siri dans les années 1990 et est ensuite retourné en Chine pour Microsoft et Google où il a été placé à la tête d’un puissant fonds d’investissement. C’est une véritable figure du pont entre la Silicon Valley et l’Asie que nous ne pouvons pas connaître si nous ne nous intéressons pas aux questions de financement.
L’histoire que vous racontez est faite de divergences mais également de convergences. Si la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis est devenue évidente, vous montrez également que des rapprochements et des connexions sont possibles par la trajectoire de certains personnages, de technologies et d’éléments idéologiques analogues. Jusqu’à quel point ces deux environnements se dirigent-ils vers des formes qui menacent la liberté et la démocratie ?
Il y a effectivement un internet parallèle qui s’est créé en Chine dans lequel des méga-entreprises, comparables aux GAFAM, ont été créées et remplissent la même proposition de valeurs sociétales que les entreprises américaines. Bien sûr, il y a des divergences. Les entreprises chinoises ont le « goût chinois » dans la manière dont leur interface se présente et elles portent également la mémoire d’un écosystème d’une époque où le smartphone et les paiements mobiles existaient mais où les sociétés n’étaient pas passées par l’ordinateur personnel et les cartes de crédit.
Cependant, ce sont les mêmes fonds d’investissements internationaux qui ont alimenté l’une et l’autre et il s’agit pour chacun d’une forme de capitalisme, que ce soit un capitalisme de marché américain ou une « économie socialiste de marché ».
L’ambiguïté entre convergences et divergences est tout à fait naturelle. Ces deux systèmes communiquent mais sont tout de même fondamentalement différents. La mise en avant des convergences ou des divergences de ces modèles est alors circonstancielle, elle dépend des besoins.
Il en est ainsi du crédit social, présenté, notamment dans les médias, comme une chose parfaitement irréelle – tout du moins avant la crise du Covid. Le crédit social est d’ailleurs toujours une expérimentation, bien qu’à grande échelle et décentralisée, adaptée aux lieux de sa mise en place. À la manière d’Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes, cette expérimentation était présentée comme un bloc monolithique, pour mieux accentuer le fait que cette horreur ne se passe pas chez nous.
Or le crédit social se met en place grâce à des processus et des mécanismes que nous avons inventés, qui sont notamment inspirés du credit rating aux États-Unis. D’ailleurs, le Parti Communiste chinois, dans le premier papier qui décrit la portée du crédit social, publié en 2014, explique que l’économie chinoise souffre d’un déficit de confiance, et qu’un des moyens d’y remédier est de s’appuyer sur le modèle du système financier américain 2.
Cette ambivalence entre convergences et divergences est donc bien ficelée, et il faut toujours se demander pourquoi, à un certain moment, c’est l’une ou l’autre de ces deux alternatives qui est mise en avant.
Vous abordez également dans votre ouvrage l’étanchéité croissante des espaces, notamment au sein de l’environnement internet chinois, avec ce qui est connu comme The great chinese firewall. Cette dimension de contrôle et de censure systématique est-elle vouée à s’accroître ou est-il possible d’y mettre un arrêt ?
La dialectique entre convergence et divergence est encore une fois de mise. Nous avons une vision très éloignée de la dimension chinoise, et l’opposition entre un modèle libéral, ouvert à tous et un modèle chinois tout à fait fermé, qui veut même s’émanciper des protocoles sources d’internet, qui entraînent une décentralisation et rendent difficile le contrôle, est un peu simpliste.
La Chine a réussi, au prix de déploiements technologiques et humains très importants, à contrôler son cyber-espace, à contrôler les citoyens, à disposer d’une censure très efficace, sans pour autant éteindre l’innovation comme ont pu le faire d’autres États moins visionnaires. Une fois ces technologies déployées, elle cherche maintenant à les exporter.
Elle affirme non seulement avoir réussi à contrôler son cyberespace, mais elle prétend aussi que leur vision de la société a finalement abouti, et que la société actuelle est advenue pour le meilleur.
Il faut à ce titre bien rappeler que la Chine n’est pas une société d’abondance, mais une société qui, il y a à peine une trentaine d’années, était très pauvre. L’abondance apportée par ce contrôle absolu du PCC est difficilement niable, même si cela ne correspond pas à nos principes. Le gouvernement chinois cherche alors à exporter ce modèle et fait beaucoup de lobbying. Il vend ses technologies, issues d’entreprises comme Huawei, en Ouganda, en Russie, en Iran et dans un ensemble de pays qui cherchent également à avoir une mainmise sur leurs territoires.
Il y aurait donc bien une convergence entre le modèle chinois et le modèle occidental ?
La question de la convergence avec l’Occident se pose en effet car, si nous avons eu, depuis l’affaire Snowden, un renforcement des lois sur la vie privée qui existaient en France et en Europe avec le RGPD et aux États-Unis avec le CCPA californien, il y a d’un autre côté une pression croissante de la part des États sur les entreprises du numérique afin de pouvoir passer à travers les systèmes de cryptage des données dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Cette ambiguïté s’illustre notamment dans le fait qu’Apple – l’entreprise qui a fait de la vie privée et du cryptage sur ses appareils un de ses principaux arguments de vente – a affirmé vouloir mettre en place un système d’intelligence artificielle sur ses téléphones pour scanner les données de ses usagers dans le cadre de la lutte contre la pornographie infantile. Mais si l’algorithme détecte ce genre d’informations, il peut en détecter bien d’autres dans le cadre d’autres luttes, moins louables, comme celles contre les dissidences politiques par exemple.
Alors que le modèle chinois s’étend, le modèle libéral doit être questionné. La réflexion sur la protection des données, leur utilisation dans le cadre de certaines luttes a des effets sociétaux et politiques majeurs, qui modifieront notre société.
Il semble y avoir eu une prise en main de la part du pouvoir dans le domaine numérique, notamment derrière une notion comme celle de cyber-souveraineté, dont vous parlez d’ailleurs dans votre livre. Pourtant, la politisation de l’environnement numérique est en retard. Comment expliquez-vous ces deux temps ?
Il faut d’abord rappeler que le débat politique et réglementaire ne peut être qu’en retard sur l’innovation, et ce d’abord pour des raisons d’éveil technologique et d’importance de ces phénomènes. La voiture n’a connu des réglementations que des décennies après son invention pour la simple raison que ce n’était alors qu’un phénomène minoritaire. Tant qu’une chose n’a pas un poids suffisant, le règlementaire ne peut pas s’y attaquer et il n’a d’ailleurs, en premier lieu, pas nécessairement les armes pour le faire.
Je travaille aujourd’hui beaucoup dans le système blockchain et même nous qui travaillons dans ce milieu, nous ne comprenons pas encore la totalité de son potentiel. Quand des systèmes secrets commencent à se mettre en place, c’est seulement par leur déclinaison et leur utilisation que l’on peut véritablement les comprendre.
Plus il y aura de systèmes qui vont créer des choses, plus ce sera facile de comprendre ce qu’est ce système. Mais cela prend énormément de temps et dans le cas d’internet, il a dû se passer l’affaire Cambridge Analytica pour que le législateur comprenne à quel point les données personnelles étaient des éléments majeurs pour la démocratie.
Est-ce une question qui se pose uniquement au niveau de la réglementation ? N’y a-t-il pas une question qui se pose presque en amont. L’État américain a montré qu’il savait dialoguer et se coordonner avec les grandes entreprises du secteur technologique afin de développer des projets qui servent ses intérêts. Il y a finalement un questionnement qui se pose sur le sens de l’infrastructure et de la configuration de ces entreprises dans sa dimension publique. La question qui pourrait finalement se poser en termes politiques est celle de la transformation des grandes entreprises du numérique et de la destruction des monopoles.
La fin des monopoles est un débat qui s’est engagé aux États-Unis en 2020, année durant laquelle, de manière historique, les quatre GAFA ont été convoquées en pleine crise sanitaire pour porter à la connaissance du public leurs pratiques anticoncurrentielles 3, qui sont d’ailleurs très différentes en fonction de l’entreprise à laquelle nous nous intéressons.
Ce débat est ouvert aux États-Unis mais il y a toujours une latence. Mais pour le voir, il faut très bien comprendre comment fonctionne le marché de la publicité sur internet autour de 2002 – 2004, au moment où il représente une toute petite partie des annonces publicitaires dans l’économie. Historiquement, cela s’est toujours passé de la même manière, les démantèlements des grands empires, à l’instar de Rockefeller, Carnegie, ATNT ou encore Bell, n’ont lieu qu’une fois que ces entreprises ont atteint la taille de monopoles.
Un autre thème structurant dans votre livre est la question de la liberté et les évolutions de sa signification. Vous êtes-vous fait une idée des perspectives qui nous attendent et de l’évolution même de cette notion ?
Cela pourrait faire l’objet de mon prochain livre. Il y a énormément de choses qui vont jouer dans cette évolution, et le législateur devra se positionner de manière très claire selon la vision politique qu’il veut ou non mettre en place.
La finance décentralisée en est un exemple d’application. Il s’agit de tout un pan d’industrie qui est en train de répliquer l’ensemble de ce que nous pouvons faire avec le modèle financier traditionnel, à savoir des emprunts, du trading, tous les produits financiers qui existent dans le monde classique. Tous ces produits sont créés par des banques qui font des contrats, qui sont les intermédiaires de confiance, et c’est cela qui fait toute la puissance de l’industrie financière.
Il y a dix ans, ceux que nous voyions comme tirant les ficelles de l’industrie étaient plutôt les banques que les GAFAM, qui avaient l’image de héros de la liberté arrivant pour nous sauver et pour renverser cet équilibre.
Assiste-t-on à une forme de renversement dans la gigantomachie entre le système bancaire et les GAFAM ?
Aujourd’hui, le rôle des banques est en train d’être automatisé à travers des smart contract créés grâce à la technologie blockchain qui permet de désintermédier la finance, de faire en sorte qu’il n’y ait plus besoin d’une banque très contrôlée, réglementée, se fondant sur la confiance du fait de sa longue existence. Cela pourrait changer certains équilibres dans notre société. Mais tout dépend de comment ces systèmes financiers sont mis en place. Il y a par exemple des mécanismes, notamment pour renforcer la sécurité des blockchains, les mécanismes de preuves d’enjeu, qui vont rémunérer les personnes qui prouvent qu’elles possèdent des crypto-monnaies, ce qui pose un sérieux problème de renforcement du pouvoir des possédants.
C’est une manière parmi d’autres dont ce système pourrait être mis en place, mais cela pourrait être autrement. Les États pourraient très bien décider d’interdire les blockchains au nom de certains principes, notamment du fait du cryptage des données, et de ce que cela induit en termes de possibilités d’infractions. Ainsi certains mécanismes, notamment les NFT (jetons non fongibles), pourraient permettre de blanchir de l’argent tandis que d’autres, comme le bitcoin, ont une consommation intenable. Le politique va jouer un grand rôle dans ce domaine.
Ce grand rôle peut être le laisser-faire, l’interdiction totale ou bien quelque chose de plus subtil, et ce que sera internet dans une dizaine d’années reste encore à déterminer.
Dans les critiques de la puissance de l’État qui ont été formulées dans les dernières années, l’existence d’un pouvoir numérique supérieur à la puissance étatique a toujours été mise en avant et la question de savoir si une puissance comme la France pourrait réguler la puissance du numérique posait question. La crise du Covid a rappelé la forte inertie de l’État. Pensez-vous qu’il y ait une divergence entre les acteurs étatiques et les acteurs des grandes entreprises numériques et que ces divergences, bien qu’elles puissent faire l’objet de négociations, seront toujours l’occasion d’un rapport de force asymétrique ?
Je pense qu’au-delà du numérique, l’impuissance de l’État est en grande partie une mise en scène de la part de personnes dont le biais néolibéral les amène à laisser faire. Tout ce qui s’est passé en Europe au moment de la crise grecque le montre. L’impuissance de l’État est particulièrement mise en scène en Europe 4. Nous appelons cela une crise de la démocratie, mais c’est en réalité une crise de conviction du modèle politique qui ne nous propose rien de différent de ce qui existe déjà.
C’est un problème, mais il y en a un autre, celui du déficit de compréhension technique fine des enjeux. Le principe de souveraineté numérique n’a pas été inventé en Chine mais en France et il y a dix mois, l’un des sujets de débat était de mettre en place un « cloud souverain » permettant de mettre certaines données à l’abri des GAFA, notamment dans des cas de crise politique comme celle du contrat des sous-marins par exemple.
La manière dont le « cloud souverain » a été mis en place consiste dans un label très difficile à obtenir, dont la procédure a été publiée du jour au lendemain et dont l’attribution devait se faire au plus vite. Alors, au lieu de laisser émerger une entreprise française qui aurait pu candidater pour ce cloud, les délais impartis et la mise en place de ce marché ont fait que les solutions proposées étaient en fait des technologies américaines mises en place et utilisées par des entreprises françaises recevant le label de « cloud souverain ».
Ces entreprises françaises, dont la technologie était américaine, ont alors investi ce marché du « cloud souverain » et ont permis, grâce aux commandes d’État, de développer des technologies américaines et non pas françaises alors même que la commande d’État avait pour but de favoriser le marché intérieur.
La critique ne s’est pas faite attendre et, depuis quelques jours, certaines publications font penser à une prise de conscience. Mais cela montre tout de même une certaine indigence des dirigeants sur ces questions, qui ne permet pas à l’État de reprendre la main. Cela ne veut pas dire que c’est impossible mais seulement que ce n’est pas fait de la bonne manière.
Sources
- Kai-Fu Lee est aussi un fin observateur de l’émergence de l’intelligence artificielle et de sa composante géopolitique. Il a notamment écrit récemment L’IA, la plus grande mutation de l’histoire en 2018.
- Le sinologue Jean Louis Rocca a exprimé un point de vue similaire sur le crédit social chinois dans un article d’août 2020 dans la revue Sociétés politiques comparées. 2020-rocca-charivaria-n51.pdf (sciencespo.fr)
- La Federal Trade Commission (FTC) et 46 États américains ont par exemple mis en cause pour concurrence déloyale le rachat d’Instagram (2012) et de Whatsapp (2019) par Facebook pour 1 et 19 milliards de dollars respectivement. Le département américain de la Justice a aussi accusé Google de fausser la concurrence et de s’arroger un monopole sur les moteurs de recherche grâce à un accord financier (9 milliards de dollars) passé avec Apple pour apparaître par défaut sur le navigateur Safari.
- Au niveau européen, la Commission européenne avait pourtant condamné Apple en 2016 à verser 13 milliards d’euros à l’Irlande pour distorsion de concurrence du fait du taux d’imposition sur les sociétés avantageux de Dublin. C’est ensuite l’État irlandais qui a contesté cette décision devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et obtenu gain de cause en 2020 pour préserver son modèle économique fondé sur une faible fiscalité.