• Le 7 février 1992, les chefs d’État et de gouvernement signaient le traité de Maastricht qui comportait trois piliers. Le premier concerne les communautés européennes (CECA , CEE, Euratom). Le second se rapporte à la politique étrangère et de sécurité commune tandis que le troisième se concentre sur la coopération policière et judiciaire en matière pénale. Le traité a aussi mis en place une citoyenneté européenne et un calendrier en vue de créer une monnaie unique, l’euro, géré par une Banque centrale européenne indépendante. Dans les négociations, le Danemark et le Royaume-Uni avaient obtenu des « opt-out » notamment sur leur intégration à la future Union économique et monétaire. 
  • Le traité sera ensuite ratifié par les douze pays européens selon leurs règles constitutionnelles. Le processus de ratification sera émaillé de nombreuses difficultés. Les Danois rejettent une première fois le traité par référendum (50,6 %) en juin 1992, avant de l’approuver lors d’un second référendum (56 %) en mai 1993. La France ratifie le traité par référendum de justesse (51 %) en septembre 1992, après une campagne référendaire intense. L’Irlande accepte le traité par référendum à 68,7 %. En revanche, tous les autres pays ont ratifié le traité par la voie parlementaire, le Royaume-Uni ayant néanmoins attendu le résultat du second référendum danois pour ratifier le texte. En Allemagne, la cour constitutionnelle de Karlsruhe rejette les recours juridiques contre le traité de Maastricht en octobre 1993, ce qui fait que le traité n’entre en vigueur qu’en novembre 1993.
  • Sur les acquis du traité de Maastricht, les citoyens européens ont des visions contrastées. Si en 1992 le soutien à la monnaie unique variait entre les différents pays européens, aujourd’hui, dans tous les pays membres de la zone euro les citoyens sont majoritairement favorables à la monnaie unique. Les Allemands qui étaient très sceptiques (36 % en faveur d’une monnaie unique) lors de la signature du traité de Maastricht sont aujourd’hui très favorables à l’euro (76 %). De plus, l’effet de la crise de la zone euro sur le soutien à la monnaie unique s’est dissipé dans la majorité des pays. En France, plus aucun grand candidat à l’élection présidentielle ne remet en cause la monnaie unique. En Italie, le soutien à l’euro a baissé entre 1992 (79 %) et 2021 (60 %), alors qu’en Grèce et en Espagne, le taux de soutien est sensiblement le même qu’en 1992.
  • À l’été 2020, le sentiment de citoyenneté européenne était supérieur à 50 % dans tous les pays de l’Union à l’exception de l’Italie (49 %). Les chiffres varient de 89 % en Irlande à 52 % en Bulgarie.