• La coalition entre le S&D, le PPE et Renew, qui avait mené à l’élection du regretté David Sassoli (S&D) a quelque peu vacillé à l’approche de cette nouvelle élection. Pourtant, un accord de mi-mandat portant notamment sur la place à accorder à des listes transnationales au Parlement européen a été trouvé entre ces trois partis. Cet accord montre, comme l’affirme Alberto Alemanno dans un entretien à paraître dans les colonnes du Grand Continent qu’ « une leçon claire a été apprise par les trois groupes et les dirigeants européens : ils doivent travailler ensemble afin de définir leurs priorités ».
  • Roberta Metsola ne faisait pas l’unanimité, principalement du fait de ses positions anti-avortement, ayant notamment voté systématiquement contre les résolutions en faveur d’un accès à l’avortement pour les femmes européennes1. Si les libéraux ont affirmé leur volonté de s’en tenir à l’accord de 2019, les socialistes ont émis une série de demandes, notamment le remplacement du très influent secrétaire général du Parlement européen, Klaus Welle. Metsola a néanmoins été élue avec une majorité écrasante avec 458 votes en sa faveur et affirmé qu’elle ferait siennes les décisions du Parlement européen sur l’avortement, quelles qu’elles soient2.  
  • Pourtant, selon Alberto Alemanno, l’ « état d’esprit » de Roberta Metsola « est très différent, comme on a pu le voir dans son discours introductif. Elle a été capable de transmettre sa fibre européenne, elle est à l’aise en Europe, elle est à l’aise à La Valette, Strasbourg, mais également à Helsinki, à Rome, Paris, à Berlin, à Madrid et probablement de partout parce qu’elle a grandi à travers l’Europe, elle parle plusieurs langues, elle ressent l’Europe plus que n’importe quel autre dirigeant européen. ».
  • Les Verts avaient présenté leur propre candidate à la présidence la semaine dernière, la suédoise Alice Bah Kuhnke pour une Europe « féministe, durable et démocratique ». Cette dernière a reçu 101 votes, tandis que Sira Rego, candidate espagnole de la gauche, a reçu 57 votes et que le candidat des conservateurs et réformistes européens s’est retiré juste avant le vote. 
       
  • Le lendemain de l’élection, le président Macron présentera devant le Parlement à Strasbourg le programme de la Présidence française de l’Union, discours qui sera suivi d’un débat avec les députés. L’accord entre les trois principaux partis européens est, selon Alberto Alemanno, « tout à fait aligné aux priorités de l’actuelle présidence française ».
Sources
  1. Reuters, Maltese conservative Metsola becomes third woman to head EU parliament, Philip Blenkinsop et Ingrid Melander, 18 janvier 2022
  2. Politico, Roberta Metsola elected European Parliament president, Maïa de la Baume, 18 janvier 2022