• Le Parlement européen, par cette résolution, enjoint la Commission à travailler sur les fondements d’un nouvel accord d’investissement bilatéral et appelle au changement du nom du Bureau économique et commercial européen en un “Bureau de l’Union européenne”, ce qui aura pour but de centraliser et d’affirmer la présence européenne à Taïwan. Le Parlement exprime également, à travers ce vote, ses inquiétudes face à la pression militaire que la Chine exerce sur Taïwan. 
  • L’Union avait déjà ajouté Taïwan à sa liste de partenaires d’échanges potentiellement éligibles pour un accord d’investissement en 2015 sans aller plus loin dans la discussion. Cette action en faveur d’un accord tranche alors avec la situation actuelle de l’accord d’investissement entre la Chine et l’Union qui, du fait des sanctions imposées par le pouvoir chinois à certains parlementaires européens, est bloqué depuis plusieurs mois1
  • Taipei, par le biais de sa présidente, Tsai Ing-wen, a remercié les parlementaires européens et approuve l’idée d’un plan d’investissement mais y voit également, comme l’a affirmé par ailleurs le communiqué de presse du Parlement européen2 une promotion de la démocratie et de l’État de droit. 
  • La Chine a immédiatement réagi à cette résolution du Parlement européen. L’Ambassade de Chine, un compte Twitter connu pour ses outrances et ses provocations sur le réseau social, a ainsi affirmé que le Parlement devait “cesser de rechercher la provocation et la confrontation”, tandis que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Wang Wenbin a “fermement condamné” cette décision.
  • Cette séquence intervient dans un contexte de tensions particulièrement vives entre la Chine et Taïwan, alors que Taipei a estimé que la Chine serait capable d’organiser une invasion à grande échelle de l’île d’ici 2025. Depuis début octobre, les provocations de la Chine envers Taïwan se multiplient, l’armée populaire de libération ayant diffusé des images montrant des soldats s’entraînant pour le débarquement sur l’île, tandis qu’au début du mois, 150 avions chinois violaient ses frontières aériennes.
  • Le Président Biden, de son côté, a réaffirmé jeudi, dans un échange avec des citoyens de Baltimore, son indéfectible soutien à Taïwan, allant même jusqu’à affirmer que les États-Unis n’hésiteraient pas à recourir à l’action militaire si la Chine venait à accroître ses pressions sur l’île. Du côté britannique, le secrétaire à la Défense Ben Wallace a recommandé à la Chine de trouver un moyen pacifique de régler son différend avec Taïwan, sans quoi cette situation pourrait mener à un conflit3.