• L’Union et les États-Unis échangent régulièrement, peu importe le président américain en exercice. Toutefois, une rencontre d’une telle ampleur entre les dirigeants de l’Union (Charles Michel et Ursula von der Leyen seront présents) et des États-Unis (représentés par Biden) n’avait pas eu lieu depuis le 25 mai 2017 ; le dernier sommet en date remonte lui à 2014. Il se conclura par une déclaration conjointe, qui servira de feuille de route pour la relation transatlantique dans les années à venir. 
  • Alors que la vaccination aux États-Unis et dans les pays européens avance bien, la question des pays pauvres se pose de plus en plus. Début mai, Biden s’est prononcé pour une levée des brevets sur les vaccins. Alors que le Parlement européen y est aussi favorable, les États membres sont en revanche divisés sur la question. Pour l’heure, le Conseil européen et la Commission ont annoncé souhaiter se focaliser sur la levée des restrictions d’exportation sur les vaccins, en collaboration avec l’OMC, pour accélérer le transfert de vaccins vers les pays pauvres. Les États-Unis vont d’ailleurs acheter et donner à d’autres pays 500 millions de doses de Pfizer-BioNTech. Ensemble, “l’Europe et les États-Unis peuvent mettre un terme à l’apartheid vaccinal”.
  • Depuis le blocage du TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) et les escalades de droits de douane durant le mandat de Trump, les 27 sont en attente d’un accord commercial avec les États-Unis. Début mai, Merkel déclarait : “Nous avons des accords commerciaux avec beaucoup de régions du monde. Il serait très utile de développer un accord (avec les États-Unis) comme celui que nous avons conclu avec le Canada”. Le 11 juin, la chancelière allemande a été invitée par Biden dans le cadre d’une visite officielle aux États-Unis, faisant d’elle la première dirigeante européenne à recevoir cet honneur.
  • Après la guerre des onze jours qui a souligné tant les oppositions de vues entre États membres, les divergences au Conseil de sécurité de l’ONU, et le recours de Biden aux négociations multilatérales dans un processus plus large de désengagement des États-Unis du conflit, la discussion de mardi sur le Proche-Orient promet d’être houleuse. La Russie sera bien sûr au rendez-vous, en prévision de la rencontre entre Biden et Poutine qui se tiendra à Genève le mercredi 16 juin.
  • Tous les yeux sont évidemment tournés vers la Chine, dont l’opposition aux États-Unis est “le” sujet bipartisan américain. Biden a d’ailleurs récemment fait preuve d’une fermeté jugée plus prononcée que celle de Trump. Dès février, ce dernier a appelé, à la Conférence de sécurité de Munich, à une alliance États-Unis-Europe-Asie contre les abus de l’État chinois. Le Japon, la Corée du Sud et l’Australie semblent y adhérer, mais l’Europe est plus divisée, en particulier l’Allemagne. Si des négociations et des projets sont possibles pour contrer l’influence du “rival systémique” dans le développement des pays pauvres, et dans le soutien aux minorités opprimées en Chine, cela ne devrait pas totalement contenter Biden. Le numérique pourrait en revanche rassembler les partenaires transatlantiques.
  • Du sommet de mardi devrait émerger un Conseil du Commerce et des Technologies, ayant la mission d’établir des normes et règles pour les secteurs émergents comme l’intelligence artificielle, en nette opposition à la Chine. De plus, les États-Unis et l’Union partageront leurs visions du récent accord du G7 des 4 et 5 juin sur le niveau minimum d’impôt sur les sociétés, et sur la taxation des profits des multinationales. Charles Michel et Ursula Von der Leyen doivent en effet composer avec des avis opposés à l’accord : ceux de l’Irlande et de la Hongrie.
  • La réaffirmation du soutien à la démocratie et aux droits de l’homme sera bien sûr présente dans la déclaration conjointe en fin de sommet, comme ce fut le cas dans le communiqué du G7 de Carbis Bay. L’environnement également, même si pour l’heure de grandes mesures ne devraient pas être annoncées. Parmi les grands principes enfin, le soutien marqué au Good Friday Agreement par l’Américain d’ascendance irlandaise Biden est aussi un élément de convergence avec l’Union, en opposition au Royaume-Uni.