• À 9h30 ce matin (heure de Londres), une commission d’enquête parlementaire tenue par deux commissions de la chambre basse du Parlement britannique s’est réunie, pour auditionner l’ancien conseiller spécial de Boris Johnson, en exercice entre juillet 2019 et novembre 2020 et tombé en disgrâce depuis, Dominic Cummings.
  • Cette commission a pour objectif d’étudier la manière dont le Royaume-Uni a su répondre et gérer la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Si une enquête indépendante, acceptée récemment par le Premier Ministre britannique doit être mise en œuvre dès le printemps 2022, cette commission entend tirer des leçons qui pourront être appliquées dans les mois à venir.
  • Dans un précédent article en janvier 2020, Le Grand Continent avait dressé le portrait du stratège du Brexit, Dominic Cummings. Eurosceptique, personnage atypique, grand admirateur de Bismarck et artisan incontesté de la campagne Vote Leave, le conseiller spécial de Boris Johnson intriguait déjà autant qu’il fascinait.
  • Le moment est critique pour le Royaume-Uni. Cummings est pour le moins un personnage controversé qui entretient une relation ambigüe avec les médias britanniques ainsi qu’avec certains députés et collaborateurs, en particulier depuis le scandale de son départ en vacances avec sa famille l’an dernier, en pleine période de confinement.
  • Au cours des dernières semaines, ce dernier s’est montré très critique vis-à-vis de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement de Boris Johnson. Dans un long thread publié sur Twitter à partir du 17 mai 2021, Cummings met en évidence le manque de préparation et de compétences des membres du gouvernement britannique.
  • Non sans se servir de cette tribune comme d’un plaidoyer pro domo, les révélations apportées par l’un des plus proches collaborateurs du Premier Ministre vont assurément provoquer un tollé. Au-delà du contenu même des déclarations, Cummings assume le rôle d’un fervent opposant qui peut témoigner de la gestion de la crise par Boris Johnson, en raison de sa grande proximité avec ce dernier.
  • Parmi les dossiers abordés par Dominic Cummings, on retrouve le maintien en poste pour “aucune bonne raison” du secrétaire d’État à la santé Matthew Hancock, jugé incompétent et responsable des déboires liés aux tests pour le coronavirus, les mensonges éhontés et le manque de transparence du gouvernement dans sa gestion de la crise, ainsi que le rôle de cavalier seul joué par Johnson, ne prenant pas en compte les avis et conseils donnés par des experts, et par ses collaborateurs.
  • Le Royaume-Uni figure au 5ème rang des pays les plus sévèrement touchés par le COVID-19, avec plus de 127 000 décès. Peut-être plus que dans un grand nombre de pays, le gouvernement britannique a particulièrement été contesté pour sa gestion de la crise, qui aurait directement causé la mort d’un grand nombre de britanniques, en cherchant à acquérir une immunité collective. L’audition de Dominic Cummings va sans nul doute contribuer à décrédibiliser le gouvernement de Boris Johnson, déjà grandement fragilisé.