Droux, Nouvelle Aquitaine. TransPod, la compagnie canadienne qui travaille à la mise en place du système Hyperloop, rendu célèbre par Elon Musk, et qui propose de lancer une capsule de passagers à plus de 1000 km/h dans un tube presque sous vide, ouvrira son chantier à Droux, en France. Une ligne d’essai de trois kilomètres servira à tester la technologie, un centre de recherche verra le jour, le tout payé par des fonds privés (4). L’italienne Angelo Investments a contribué à hauteur de 15 millions d’euros en 2016. La collaboration entre TransPod et la holding italienne se structure plus généralement à travers le savoir-faire des sociétés contrôlées par le groupe : MerMec pour le ferroviaire, Sitael pour l’espace, Blackshape pour l’aviation (3). Pour le projet limousin, la société canadienne a trouvé trois partenaires majeurs : ArcelorMittal (Global Automotive & Mobility Solutions), EDF, et la SADE, spécialisée dans le secteur des réseaux) (2).

Une partie de l’Europe s’engage dans la course vers Hyperloop, un moyen de transport dont les concepteurs déclarent qu’il peut consommer uniquement de l’énergie de sources renouvelables. Le secteur du transport concentre environ un tiers de l’énergie consommée en Europe, polluant notamment à partir de produits dérivés du pétrole, la ressource principale du secteur. Pouvoir passer à un système complètement électrique, qui élimine les pertes par frottement à travers la lévitation magnétique et l’environnement sous vide, permettrait de régénérer, pendant le freinage, jusqu’à 50 % de l’énergie totale employée pour l’effort de traction. Ce moyen de transport a certes un fort impact visuel, mais il amène également à une amélioration écologique durable. De plus, l’infrastructure permet d’installer des centrales pour la production directe (PV, géothermie, etc), le stockage (volant magnétique, stockage d’air comprimé, entre autres) et le transport d’énergie renouvelable sous forme électrique et thermique (à travers la zéolite).

Pour le marché de l’énergie en Europe, il s’agit d’une opportunité technologique de stabiliser la production des énergies vertes, en utilisant Hyperloop comme régulateur : il garantit en effet une continuité du service et une bonne redistribution territoriale, en sortant des problèmes d’intermittence typiques du secteur. Intégrer un service de transport au sol d’une rapidité et d’une efficacité inédites à un smart grid pour l’énergie renouvelable : voilà l’ambition de ce projet qui n’en est qu’à ses débuts.

Perspectives :

  • Le Canadien TransPod, après avoir ouvert des laboratoires de recherche à Bari et Toulouse, va installer le centre de sa filiale française à Droux.
  • La recherche dans le secteur ouvre à des découvertes qui peuvent dépasser le domaine Hyperloop pour améliorer des secteurs comme la distribution électrique au niveau national, mais aussi l’actuelle structure des Trains à Grande Vitesse.
  • Un nouveau système qui potentiellement permet des vélocités supérieures aux avions permettrait de se déplacer sur le continent sans trop polluer. Le détachement du pétrole permettrait un pas important vers l’autonomie énergétique pour le continent européen et un vrai tissu connecteur entre les États membres. En vue d’une société de plus en plus interconnectée et sensible aux changement climatiques, le secteur du transport à haute vitesse doit être un phare partout en Europe.

Sources :

  1. CHAPPERON Olivier, TransPod cherche des partenaires pour financer une ligne Hyperloop Paris-Limoges opérationnelle en 2030, Le Populaire, 07/11/2018
  2. CHAPPERON Olivier, Hyperloop, TransPod France installe ses bureaux à Limoges et signe un partenariat avec ArcelorMittal, EDF et La SADE, Le Populaire, 22/01/2019
  3. MARTINO Lara, Anche l’Italia sul progetto Hyperloop. Angelo Investments mette 15 milioni, Start Up Italia, 24/11/2016
  4. POPINEAU Vanessa, Hyperloop – Le Canadien TransPod s’installe à Limoges, Opportunités Technos, 14/12/2018

Matteo Riviera