La Havane. En février 2019, les citoyens cubains se prononceront sur le projet de nouvelle Constitution. Bien que l’article le plus polémique ne soit pas d’ordre économique (légalisation du mariage homosexuel), la Constitution propose notamment de reconnaître la propriété privée et de limiter à deux mandats l’exercice de la présidence de la République. Cette nouvelle Constitution, qui prévoit une ouverture au marché, a déjà été adoptée à l’unanimité au Parlement cubain. Miguel Díaz-Canel, qui a été élu en avril 2018 président des Conseils d’État et des ministres par l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, poursuit le chemin entamé par Raúl Castro qui avait, le premier, commencé ce processus d’ouverture. Si l’évolution politique cubaine se confirme elle marquera un tournant dans l’histoire de l’Amérique latine : ce bastion-référence du communisme, non seulement latino-américain, mais aussi mondial, se libéralise peu à peu et risque de perdre ainsi le statut particulier qui l’a caractérisé durant la seconde moitié du XXe siècle. La disparition progressive de cet avant-poste communiste qui a influencé et guidé certains pays latino-américains (Bolivie, Salvador, Nicaragua, Vénézuela) confirme la dynamique libérale qui va structurer le continent américain.