Caracas & Managua. La crise économique et l’instabilité politique qui règnent au Venezuela et au Nicaragua sont au coeur de l’actualité régionale et continentale. Si les situations complexes des deux pays diffèrent, l’inflation et les répressions à l’encontre de l’opposition politique par le gouvernement de Maduro au Venezuela et celui d’Ortega au Nicaragua ont conduit à une crise migratoire et humanitaire de grande ampleur. Plusieurs millions de Vénézuéliens ont déjà quitté le pays et plus de 325 Nicaraguayens sont morts suite à la répression. Cependant, dans un cas comme dans l’autre, aucune sortie de crise ne se dessine pour l’instant. Le Venezuela et le Nicaragua se retrouvent de plus en plus isolés au sein d’un continent où les dernières élections présidentielles ont confirmé un tournant à droite. Dans le cas vénézuélien, une intervention armée des Etats-Unis a souvent été agitée par Donald Trump à titre de menace vers Caracas. Ce scénario continue d’être envisagé, d’autant que la crise humanitaire s’accentue et conduit à une instabilité dans les pays frontaliers qui accueillent les réfugiés. En ce sens, une alliance régionale entre le Chili de Piñera, le Brésil de Bolsonaro et la Colombie de Duque, passant par le dialogue ou par l’usage de la force contre le Venezuela, est envisageable. L’Union européenne, de son côté, a décidé de verser 35 millions d’euros d’aide humanitaire aux Vénézuéliens et entend favoriser une résolution par le dialogue, sans s’impliquer directement. Le Nicaragua risque de perdre son seul allié voisin, le Salvador, car les deux candidats favoris pour l’élection présidentielle de février 2019 ne soutiennent pas Ortega : Bukele (de gauche) le désapprouve, et Calleja (de droite) le condamne.