Tokyo. Treize membres de la secte Aum Shinrikyo condamnés à mort ont été pendus : sept le 6 juillet 2018, et six autres le 26 juillet 2018. Ils ont été reconnus coupables de plusieurs crimes, dont surtout l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, qui avait fait treize morts et plus de 6.000 blessés (3).

La délégation de l’Union à Tokyo a critiqué cette décision et rappelé son objectif d’abolir la peine de mort qu’elle considère comme cruelle et inhumaine. Elle a demandé au gouvernement japonais d’adopter un moratoire sur les exécutions et, à long terme, de les abolir (1).

Interrogée au sujet des critiques internationales mais aussi de celles de la fédération des avocats japonais, opposée à la peine de mort, la ministre de la Justice japonaise, Yoko Kamikawa, reconnaît l’existence d’opinions divergentes à ce sujet, à l’international et au sein même du Japon. Selon elle, chaque Etat devrait prendre une décision sur la base des sentiments de ses citoyens et de l’état du crime : elle insiste sur le fait que la majorité des Japonais soutiennent la peine de mort pour des crimes extrêmement odieux (2).

Perspectives :

  • Même si l’Union déplore les exécutions au Japon et demande son abolition, ceci ne semble pas avoir d’impact sur les accords conclus récemment entre l’Union et le Japon.
  • La fédération des avocats japonais (Japan Federation of Bar Associations) a pour but l’abolition de la peine de mort au Japon avant 2020, date à laquelle le Japon sera l’hôte du Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale (4).

Sources :

  1. Delegation of the European Union to Japan, Joint local statement on executions in Japan, 6 juillet 2018.
  2. Ministère de la Justice japonais, 法務大臣臨時記者会見の概要, (Résumé de la conférence de presse extraordinaire de la ministre de la Justice), 6 juillet 2018.
  3. Japan executes 6 other Aum cultists, bringing the total to 13, The Asahi Shinbun, 26 juillet 2018.
  4. EU calls on Japan to abolish the death penalty, The Japan Times, 21 décembre 2016.