Paris. Instruits par les attentats perpétrés dans les années 90 par les combattants de retour de Bosnie, ou exportés depuis l’Algérie, les services de sécurité et de renseignement français redoutent désormais le retour des jihadistes partis combattre aux côtés de l’État Islamique. La crise syro-irakienne et la débacle actuelle de l’EI laisse en effet présupposer que les milliers de vétérans ayant participé au conflit dans ces deux pays ne manqueraient pas de revenir en Europe prochainement, et qu’ils y représenteraient, en raison de leur expérience et des liens tissés sur place, une menace très sérieuse.
Mais six mois après la proclamation par les autorités irakiennes de leur victoire sur l’État islamique, les combats n’ont pas cessé, ni en Irak, ni en Syrie, et les combattants ne sont pas si nombreux à être revenus dans leur pays d’origine. Contrairement aux attentes, le reflux massif de jihadistes vers l’Europe n’a pas eu lieu, et les autorités ont pu intercepter sans difficultés majeures quelques centaines de rescapés du califat.
Le compte, par conséquent, n’y est pas. Entre les jihadistes capturés sur le terrain, tués au combat ou arrêtés à leur retour, soit en Turquie, soit en Europe occidentale, des centaines d’individus manquent à l’appel. Rien qu’en France, les autorités estiment que demeuraient en Irak et en Syrie, au printemps, entre 500 et 700 jihadistes. Certains d’entre eux auraient déjà quitté la région pour des zones de repli, en Afghanistan, en Libye, ou même en Asie du Sud-Est. Loin de s’estimer vaincus, ils vont rejoindre d’autres réseaux et poursuivre leur combat.
Sources :
Les sources viennent des connaissances de l’auteur de la brève dans le renseignement français.