Tokyo. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président russe, Vladimir Poutine, se réuniront pour leur 21ème sommet le 26 mai 2018 à Moscou. Ceci a été rendu public par le conseiller présidentiel russe, Yuri Ushakov (5).

Les sujets de discussion entre Abe et Poutine devraient inclure une possible coopération autour d’activités économiques sur quatre îles au Nord de Hokkaido, contrôlées par la Russie et revendiquées par le Japon. Cette dispute territoriale constitue un obstacle majeur pour la conclusion d’un traité de paix entre ces deux États (6). Du point de vue japonais, les quatre îles Etorofu, Kunashiri, Shikotan et Habomai font partie du territoire japonais et sont sous occupation illégale par la Russie depuis 1945, étant donné les résidents japonais sur ces îles avant la Deuxième Guerre mondiale. Leur valeur est à la fois géopolitique et économique pour l’industrie de pêche (2). Si dans le traité de paix de San Francisco de 1951, qui n’a pas été signé par l’Union soviétique à l’époque, le Japon renonce aux “îles Kouriles”, ces quatre îles ne sont pas concernées selon le gouvernement japonais, ne faisant pas partie des îles Kouriles. Les relations nippo-soviétiques ont été clarifiées dans leur déclaration commune de 1956, mettant fin à l’état de guerre entre les deux Etats et restaurants leurs relations diplomatiques. Cependant, à cause des différends territoriaux, aucun traité de paix n’a jamais été signé (1).

Le 11 mai dernier, une réunion préparatoire s’est tenue à Moscou entre des hauts fonctionnaires japonais et russes au sujet d’une possible coopération économique sur les îles disputées. En septembre 2017, Abe et Poutine s’étaient mis d’accord sur cinq activités économiques spécifiques pour coopérer sur ces îles. Cependant, la mise en œuvre concrète et des questions de visa restent des sources de différends entre le Japon et la Russie et compliquent cette coopération économique (3).

Vus les événements récents autour de la Corée du Nord, cette question devrait être abordée également par Abe et Poutine. En effet, des remarques faites par le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, le 10 avril dernier, ont été interprétées comme jugeant possible un sommet entre Poutine et le leader nord-coréen, Kim Jong-un. Ainsi, en annonçant le sommet nippo-russe prévu, le conseiller présidentiel russe, Yuri Ushakov a précisé pour l’instant ne pas pouvoir donner de détails concernant un potentiel sommet russo-nord-coréen (4). Abe devrait pourtant saisir cette opportunité pour échanger avec Poutine sur leurs approches respectives envers la Corée du Nord, ayant déjà cherché le soutien étatsunien et sud-coréen au sujet des citoyens japonais enlevés par le régime de Pyongyang.

Perspectives :

  • Le 24 mai 2018, sommet entre Macron et Poutine à St. Pétersbourg
  • Le 25 mai 2018, Abe participera au St. Petersburg International Economic Forum
  • Le 26 mai 2018, le 21ème sommet est prévu entre Abe et Poutine à Moscou

Sources  :

  1. Japan’s Northern Territories : For a Relationship of Genuine Trust , Ministère des affaires étrangères japonais.
  2. Japanese Territory : Northern Territories, Ministère des affaires étrangères japonais.
  3. 「新アプローチ」2年 日ロ首脳26日会 談 (Deux ans depuis la « nouvelle approche » : sommet nippo-russe le 26 mai), 北海道新聞社 (The Hokkaido Shinbun Press), 13 mai 2018.
  4. 日ロ首脳会談 26日に (sommet nippo-russe le 26 mai), 神奈川新聞 (The Kanagawa Shinbun), 12 mai 2018
  5. 日ロ首脳会談26日に (sommet nippo-russe le 26 mai), 日本経済新聞 (The Nihon Keizai Shinbun), 11 mai 2018.
  6. Abe and Vladimir Putin to hold talks in Moscow on May 26, 12 mai 2018, The Japan Times.