Tchoukotka (Sibérie orientale). Le 28 avril 2018, l’Akademik Lomonosov, la première centrale nucléaire flottante du monde, a quitté le port de Saint Pétersbourg en direction de Mourmansk.

Sa destination finale 5000 km plus loin sur la Route maritime du Nord sera Pevek, le port le plus important de Sibérie Orientale. La mise en service est prévue à l’été 2019 mais ce projet pionnier a été lancé il y a dix ans par Rosatom, l’agence d’État russe pour l’énergie nucléaire (1). La centrale posée sur une barge de 144 mètres de long est dotée de deux réacteurs nucléaires de 35 MW chacun.

Greenpeace alerte depuis longtemps sur les conséquences de ce « Titanic nucléaire » (2). Pour l’ONG, les questions de sécurité et d’impact sur les écosystèmes sont problématiques. Aucune évaluation des risques n’aurait été réalisée, dans un environnement aux conditions extrêmes encore mal maitrisées. Selon Rosatom cependant, la centrale flottante est conçue pour résister aux conditions arctiques et remplit les conditions de sécurité requises par l’Agence internationale de l’énergie atomique (1). Ce projet serait surtout un moyen innovant d’approvisionner en énergie Pevek et les plateformes pétrolières de la région reculée de la Tchoukotka. L’entreprise s’apprêterait à lancer une ligne de production de ces centrales à destination de l’Afrique, de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique Latine (2).

Perspectives :

  • Mi-mai 2018 : arrivée de l’Akademik Lomonosov à Mourmansk
  • Eté 2019 : mise en service prévue de l’Akademik Lomonosov à Pevek (Tchoukotka)

Sources :

  1. Greenpeace, World’s first floating nuclear power plant bound for the Arctic, communiqué du 28 avril 2018.
  2. Rosatom, The world’s only floating power unit “Akademik Lomonosov” takes the sea, communiqué du 28 avril 2018.