Benghazi. L’Est libyen se trouve aujourd’hui sans l’homme fort Khalifa Haftar. Selon certaines sources, le maréchal est hospitalisé à Paris depuis le 5 avril ; d’autres le disent déjà décédé. Dans tous les cas, la nouvelle met en exergue les divisions profondes qui existent dans l’Est libyen où les différentes factions anti-Islamistes ne sont pas cohésives.

Haftar est originaire de l’ouest libyen mais installé près de Benghazi depuis mai 2014, le début de la guerre civile actuelle. Qu’il revienne en bonne santé ou non, qu’il vive ou qu’il meure, le récit promu par les supporters de Haftar depuis 2014 — celui d’un leader militaire laïc, robuste, prêt à combattre les Islamistes jusqu’à gouverner l’ensemble du pays — ne pourra plus fonctionner dorénavant.

L’Est libyen est divisé, et ces divisions seront exacerbées : entre laïcs et salafistes rigoristes ; entre membres de l’armée originaires de Tripolitaine et tribus locales de Cyrénaïque ; entre ceux loyaux aux fils de Haftar et ceux qui s’y opposent ; entre civils et militaires ;  etc. Contrastant avec un Est libyen fracturé et en désarroi accru, la Tripolitaine ne sera que relativement peu affectée par les événements récents car cette région nord-ouest de la Libye ne repose pas sur l’homme-fort.

Sources  :

  • « Libyan strongman Khalifa Haftar ‘in a coma in Paris hospital' », The Telegraph, 12/04/2018 : https://www.telegraph.co.uk/news/2018/04/12/libyan-strongman-khalifa-haftar-coma-paris-hospital/