Moscou. Le sénateur Andrei Klimov, à la tête d’une commission sur la “protection de la souveraineté et la prévention de l’ingérence dans les affaires intérieures” du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) a identifié douze médias européens et américains, coupables selon lui d’avoir interféré dans le déroulement des élections présidentielles russes tenues en mars.

Parmi eux, la radio française RFI, la BBC et la Deutsche Welle, qui ont été admonestées par le sénateur M. Klimov – celui là même qui a mené mercredi une charge contre le Président Macron, l’accusant d’entraver le dialogue interparlementaire entre le Sénat français et le Conseil de la Fédération. M. Klimov a menacé de les faire passer sous appellation « d’agents de l’étranger ». Leurs activités en seraient gravement contrariées.

Sans donner plus de détails, M. Klimov a évoqué l’existence de « dizaines » de « tentatives d’ingérence », à propos desquelles la commission détiendrait des preuves. Ces preuves sont probablement le fruit d’une extrapolation visant à imiter, pour les discréditer, les accusations d’ingérence russe dans la campagne américaine de 2016. S’il s’agit aussi de nier l’idée selon laquelle les agences Sputnik et Russia Today seraient des “organes d’influence”, M. Klimov ne fait cependant qu’admettre implicitement que la Russie a eu recours, à des degrés divers, à des méthodes de ce type lors des dernières échéances électorales occidentales – notamment en France.

Perspectives :

  • 7 mai : Le rapport du Conseil, qui attend manifestement l’investiture officielle de Vladimir Poutine, est prévu à cette date. Il devrait donc être publié peu après. Sa lecture sera probablement très instructive sur la façon dont la Russie conçoit l’idée d’ingérence, et sur ses positions vis-à-vis des médias occidentaux en Russie, dont le travail s’effectue dans des conditions de plus en plus précaires.

Sources :