Le mardi 26 mars de 19h30 à 20h30 en salle des Actes les Mardis du grand continent abordent de front la question qui nous préoccupera tout au long de ce printemps qui s’annonce particulièrement politique : les campagnes des différents partis politiques aux élections européennes de mai 2019 se conçoivent-elle à une échelle nationale ou bien continentale ?
La question, générale, se divise en deux problèmes essentiels pour la suite des analyses des campagnes européennes :
1) Qui était le destinataire de la lettre «pour une renaissance européenne» d’Emmanuel Macron ?
Dans la Lettre du Lundi n°47, nous avons analysé toutes les réactions en Europe à la lettre de Macron, envoyée en 21 langues à tous les citoyens de l’UE, et qu’Orban a accueillie comme le potentiel «début d’un débat européen sérieux».
Que penser de la réaction de la nouvelle présidente de la CDU, qui écarte toute possibilité d’un centralisme européen ? La position de Macron est-elle responsable du relatif éclatement du PPE, et de la crise interne entre le parti majoritaire et Viktor Orban ?
Comment analyser les concepts politiques de «l’Europe qui protège», du «bouclier social européen», du «nationalisme sans projet» ? Comment ont-ils été reçus dans les autres pays européens ?
2) Orban va-t-il faire exploser le PPE ?
Le départ d’Orban du PPE semble avoir la complexité des ruptures impossibles et des interminables fins.
En effet, ce mercredi, le Parti populaire européen (PPE), le plus grand groupe parlementaire européen (217 députés sur 751), a voté à une écrasante majorité (190 pour, 3 contre), la suspension du Fidesz de Viktor Orban, le parti qui gouverne la Hongrie depuis 2010. Le Fidesz ne peut donc plus présenter des candidats à des postes au sein du PPE. Il ne peut plus voter et il n’est plus autorisé à participer aux réunions du groupe.
Et pourtant, cette suspension permet en fait de rendre son exclusion impossible (d’un point de vue légal), ce qui a poussé Orban à voter lui-même pour sa propre suspension.
Pour comprendre ce paradoxe, il faut comprendre la position d’Orban au sein du PPE, et de la politique européenne : peut-il être à la fois l’allié de la CDU et de Salvini ? Quel intérêt a-t-il à demeurer dans le PPE ? Pourquoi le PPE n’exclut pas ce membre qui tente d’influer dans son sens la ligne politique d’un parti où il est très largement minoritaire ?