L’arrivée au pouvoir, en octobre 2022, du gouvernement dirigé par Giorgia Meloni en Italie avait suscité des craintes de la part de ses partenaires internationaux, poussant la présidente de la Commission européenne à déclarer que la Commission avait les moyens (budgétaires) de contraindre l’Italie en cas d’infraction aux règles européennes. Ces craintes étaient fondées sur l’orientation politique du gouvernement italien, le premier à être dirigé par une formation, Fratelli d’Italia, dont l’appellation de «néo-fasciste» était alors longuement débattue.
Six mois après l’arrivée de Meloni au pouvoir, Lorenzo Castellani soulignait pourtant dans les colonnes du Grand continent la relative «normalité» des mesures économiques prises par le gouvernement de Meloni, en en faisant un résultat des contraintes extérieures qui seraient complètement intériorisées par les gouvernants. Sous la surface d’une agitation verbale, il rappelait l’inertie de la vie politique italienne, faite pour lui de multiples compromis entre des groupes de pouvoir économiques et politiques.
À l’inverse, la politique culturelle de Meloni est marquée par la défense de thèmes nettement plus clivants, au premier rang desquels la défense de l’identité nationale italienne, des valeurs traditionnelles de la famille ou de la chrétienté. Cette bataille fait dire à Pasquale Annicchino que l’Italie est un «un navire à la dérive dans la mer post-chrétienne», dans un article qui met en lumière au contraire la singularité de la trajectoire suivie par le gouvernement Meloni.
Ces profondes divergences entre d’une part une politique étrangère atlantiste, une politique économique néolibérale, et d’autre part une politique culturelle traditionnelle, voire réactionnaire, ont constitué la matrice du gouvernement Meloni pendant cette première année de pouvoir.
Quel bilan tirer d’un an de présidence Meloni ? A quoi ressemble concrètement, au quotidien, le «technosouverainisme» du gouvernement Meloni ? L’alliance à la tête de laquelle Giorgia Meloni se trouve va-t-elle servir de modèle aux droites européennes, en vue des élections européennes ?
Pour en discuter, nous aurons le plaisir de recevoir :
La table ronde se déroulera à l’Ecole Normale Supérieure, de 19h30 à 20h30, en salle Dussane, au 45 rue d’Ulm.
Comme tous les mardis du Grand Continent, cet événement est ouvert à toutes et à tous, mais les inscriptions sont obligatoires ici.
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