{"id":85305,"date":"2020-09-30T18:23:20","date_gmt":"2020-09-30T16:23:20","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=85305"},"modified":"2020-09-30T18:27:12","modified_gmt":"2020-09-30T16:27:12","slug":"chine-amerique-latine-quand-pekin-exploite-larriere-cour-americaine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2020\/09\/30\/chine-amerique-latine-quand-pekin-exploite-larriere-cour-americaine\/","title":{"rendered":"Chine-Am\u00e9rique latine : quand P\u00e9kin exploite l’arri\u00e8re-cour am\u00e9ricaine"},"content":{"rendered":"\n

Alors que la Covid-19 fait des ravages dans les pays de l\u2019Am\u00e9rique du Sud, soumis \u00e0 un confinement de plus en plus p\u00e9rilleux pour leur \u00e9conomie, la Chine semble acc\u00e9l\u00e9rer son emprise sur un continent qui demeure pourtant le pr\u00e9-carr\u00e9 des Etats-Unis, depuis la doctrine Monroe en 1823 et plus tard en 1904, avec la politique du Big<\/em> Stick<\/em> de Theodore Roosevelt<\/a>. Depuis deux d\u00e9cennies, au moins, l\u2019influence am\u00e9ricaine sur le continent sud-am\u00e9ricain est fortement concurrenc\u00e9e par P\u00e9kin. Il y a trois ans, l\u2019\u00e9tablissement de relations diplomatiques entre P\u00e9kin et le Panama \u2013 aux d\u00e9pens de Ta\u00efwan \u2013<\/a> rappelait au reste du monde que les autorit\u00e9s chinoises dupliquaient une strat\u00e9gie d\u00e9j\u00e0 \u00e9prouv\u00e9e dans sa plus proche p\u00e9riph\u00e9rie  : contr\u00f4le des voies de passage, diversification des voies d\u2019approvisionnement en ressources naturelles et agricoles et asservissement de ses partenaires par la dette. Empathie des r\u00e9gimes autoritaires sud-am\u00e9ricains pour l\u2019URSS hier que nourrit le mythe de la r\u00e9volution<\/a>, de la Chine aujourd\u2019hui et de son mod\u00e8le de d\u00e9veloppement, vindicte populiste contre Washington, choix d\u2019une alternative multilat\u00e9raliste (les BRICS, ou la Communaut\u00e9 des Etats latino-am\u00e9ricains et cara\u00efbes- CELAC) oppos\u00e9e \u00e0 celle des institutions internationales d\u00e9j\u00e0 existantes  : les raisons de ce rapprochement sont nombreuses et visent pour P\u00e9kin \u00e0 isoler davantage Washington. Le succ\u00e8s du projet BRI initi\u00e9 par Xi Jinping – et dont la l\u00e9gitimit\u00e9 politique au sein du Parti d\u00e9pend – est \u00e9galement \u00e0 ce prix.<\/p>\n\n\n\n

Ce n\u2019est pourtant qu\u2019en 2008 que la Chine publie son livre Blanc des relations avec l\u2019Am\u00e9rique latine et les Cara\u00efbes<\/a>. Cet int\u00e9r\u00eat formel r\u00e9cent ne doit pas laisser penser que les \u00e9changes commerciaux et diplomatiques entre la Chine et le continent sud-am\u00e9ricain \u00e9taient inexistants. Certes limit\u00e9s par le double g\u00e9ographique, d\u2019un c\u00f4t\u00e9, l\u2019\u00ab  arri\u00e8re-cour am\u00e9ricaine  \u00bb, de l\u2019autre, les terres les plus \u00e9loign\u00e9es de Chine, les \u00e9changes vont connaitre un essor d\u00e8s le milieu des ann\u00e9es 2000 puis une acc\u00e9l\u00e9ration apr\u00e8s 2008 avec le soutien du Parti-Etat et l\u2019internationalisation croissance de la Chine et le renforcement de sa politique internationale apr\u00e8s la crise financi\u00e8re des Subprimes<\/em>. La m\u00eame ann\u00e9e, le Livre Blanc donnera le cadre des relations diplomatiques et g\u00e9o\u00e9conomiques, sinon strat\u00e9giques, pour la d\u00e9cennie suivante. L\u2019Am\u00e9rique latine est alors per\u00e7ue comme un nouvel espace strat\u00e9gique dans la perspective de diversification des voies d\u2019approvisionnement en mati\u00e8res premi\u00e8res et agricoles. Les efforts fournis permettront d\u2019investir des r\u00e9serves en mati\u00e8res premi\u00e8res toujours plus loin du territoire chinois et de multiplier les points d\u2019approvisionnement d\u00e9j\u00e0 largement \u00e9prouv\u00e9s comme la Russie, l\u2019Asie centrale, le Moyen-Orient et l\u2019Afrique. D\u00e8s lors, les hydrocarbures, les minerais et le soja joueront un r\u00f4le absolument clef dans la strat\u00e9gie des groupes \u00e9tatiques de P\u00e9kin.<\/p>\n\n\n\n

A titre d\u2019exemple, entre 2000 et 2018, le volume des \u00e9changes de marchandises passe de 12 milliards \u00e0 plus 307 milliards de dollars<\/a>. Cette trajectoire illustre le d\u00e9passement des partenaires commerciaux dits traditionnels que sont les Etats-Unis, l\u2019Union europ\u00e9enne et le Japon. Tr\u00e8s orient\u00e9e sur les ressources naturelles (en particulier hydrocarbures et minerais), les relations sont presque exclusivement concentr\u00e9es sur quelques produits. La RPC travaille \u00e0 une \u00ab diplomatie du p\u00e9trole \u00bb (shiyou<\/em> waijiao<\/em>)<\/a> qui recoupe le projet des \u00ab routes de la soie \u00bb ou Belt and Road initiative (BRI). De mani\u00e8re similaire \u00e0 la progression rapide et tous azimuts de la politique \u00e9trang\u00e8re chinoise dans les \u00e9conomies \u00e9mergentes et en d\u00e9veloppement, l\u2019Am\u00e9rique Latine et les Cara\u00efbes<\/a> connaissent depuis une d\u00e9cennie une transformation en profondeur de la g\u00e9opolitique et de la g\u00e9o\u00e9conomie induit par l\u2019acteur Etatique chinois. La pr\u00e9sence chinoise dans cette partie du monde n\u2019int\u00e9resse que trop peu les sp\u00e9cialistes, malgr\u00e9 des travaux \u00e9clairants<\/a> d\u2019excellentes qualit\u00e9s<\/a>. Alors qu\u2019un dialogue et un d\u00e9veloppement des relations entre l\u2019Am\u00e9rique Latine et l\u2019Europe sont en cours et en r\u00e9serve d\u2019une maturation souhait\u00e9e de part et d\u2019autre de l\u2019Atlantique. Cet article propose une synth\u00e8se des enjeux de la mont\u00e9e en puissance la Chine en Am\u00e9rique du Sud, ainsi que des r\u00e9flexions strat\u00e9giques sur le devenir de l\u2019acteur chinois au regard des mutations diplomatiques en cours avec la continuit\u00e9 de la pand\u00e9mie et de l\u2019agenda politique am\u00e9ricain. <\/p>\n\n\n\n

Diplomatie des mati\u00e8res premi\u00e8res  : \u00e9largir ses approvisionnements en puisant dans l\u2019arri\u00e8re-cour am\u00e9ricaine<\/strong><\/h4>\n\n\n\n

M\u00eame si la Chine est un pays dont les ressources \u00e9nerg\u00e9tiques sont importantes (13 % des r\u00e9serves prouv\u00e9es mondiales de charbon, vaste territoire pour l\u2019installation d\u2019\u00e9nergies renouvelables et importantes quantit\u00e9s de gaz et de p\u00e9trole), ses besoins en \u00e9nergie sont colossaux. <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span> Elle est devenue, depuis 2010, la premi\u00e8re consommatrice mondiale d\u2019\u00e9nergie et le premier importateur de p\u00e9trole. Afin de r\u00e9duire ces faiblesses et d\u00e9pendances \u00e9nerg\u00e9tiques, l\u2019\u00c9tat central met en \u0153uvre une strat\u00e9gie qui passe par une diplomatie modernis\u00e9e<\/a>, notamment dans son environnement r\u00e9gional, et en Afrique ou au Moyen-Orient. Au total, sur la p\u00e9riode 2005-2015, les grands groupes chinois ont men\u00e9 plus de 200 op\u00e9rations de fusion et d\u2019acquisition r\u00e9parties dans environ 80 pays<\/a>. L\u2019Am\u00e9rique latine repr\u00e9sente par l\u00e0-m\u00eame un d\u00e9passement de l\u2019horizon strat\u00e9gique r\u00e9gional chinois. <\/p>\n\n\n\n

Tout au long des ann\u00e9es 2008, P\u00e9kin proc\u00e9dera \u00e0 un rapprochement des pays de la r\u00e9gion en signant plusieurs trait\u00e9s de libre commerce (\u00e0 chaque fois dans un cadre bilat\u00e9ral)  : le Chili en 2005, le P\u00e9rou en 2008 ou encore le Costa Rica en 2011. Une situation similaire a \u00e9t\u00e9 envisag\u00e9e \u00e0 Bogota, sans pour autant connaitre de suites formelles. Plus largement, depuis le Livre Blanc de la politique chinoise de l\u2019Am\u00e9rique latine en 2008 qui pr\u00e9cisait la compl\u00e9mentarit\u00e9 des \u00e9conomies chinoise et latino-am\u00e9ricaine et la promotion d\u2019un dialogue Sud-Sud, dont le format des BRICS formera le plus \u00e9loquent des espaces diplomatico-commerciales non-occidental, la relation sino-latino-am\u00e9ricaine t\u00e9moigne des besoins colossaux de la Chine en mati\u00e8res premi\u00e8res (p\u00e9trole, gaz, minerai de fer, cuivre, soja, bois, lithium, viande, poissons, fruits etc.). <\/p>\n\n\n\n

La diplomatie du p\u00e9trole du Parti-Etat s\u2019appuiera sur les quatre principales compagnies <\/a> : Sinopec, CNOOC (pour les exploitations en eaux profondes), CNPC et Sinochen (compagnie d\u2019import-export pour le Chimie. En prospection d\u00e8s les ann\u00e9es 1990, les plus grands projets verront le jour \u00e0 partir de 2010, notamment au Venezuela, au P\u00e9rou, en Equateur, au Br\u00e9sil, en Colombie et en Argentine. Ces op\u00e9rations d\u2019ampleur font toutes suites au d\u00e9veloppement des compagnies chinoises en association, au rachat, ou aux acquisitions de concessions et groupes p\u00e9troliers sur le continent sud-am\u00e9ricain.<\/a> Les exemples sont nombreux depuis l\u2019implantation progressive des ann\u00e9es 1990. Nous pouvons retenir parmi les cas les plus \u00e9loquents  : l\u2019association de CNPC \u00e0 diverses entreprises d\u2019Etat au Venezuela, au P\u00e9rou ou en Equateur <\/a> ; l\u2019int\u00e9gration de CNPC dans le consortium au Br\u00e9sil aux c\u00f4t\u00e9s de Shell, Total et Petrobras  ; Sinopec acquerra la filiale argentine de la soci\u00e9t\u00e9 Oxy<\/a> (Etats-Unis) en 2010  ; association avec la compagnie Repsol  ; Sinopec rach\u00e8te 30 % des actions de la soci\u00e9t\u00e9 portugaises Galp au Br\u00e9sil  ; la CNOOC  pris 50  % des participations de la compagnie Bridas (Panamerican Energy)  ; ou encore, en 2015, l\u2019association entre Sinopec et YPF en Argentine<\/a>. L\u2019ensemble de ces projets se font avec la complaisance des \u00e9lites latinos. Des faits de corruption sont parfois mis au jour, \u00e0 l\u2019instar des accords sign\u00e9s en Equateur avec le pr\u00e9sident Rafael Correa pour l\u2019exploitation de la \u00ab  raffinerie du Pacifique  \u00bb.<\/a> Ce projet annul\u00e9, sera repris sous la pr\u00e9sidence Len\u00edn Moreno, sous un autre nom \u00ab  Raffinerie de Manabi  \u00bb.<\/a> Dans l\u2019ensemble, les soci\u00e9t\u00e9s chinoises montrent une certaine flexibilit\u00e9 face aux l\u00e9gislations et politiques d\u2019un Etat \u00e0 un autre. En cela, les acteurs chinois des mati\u00e8res premi\u00e8res se distinguent des pr\u00eateurs dits \u00ab  classiques  \u00bb, r\u00e9gul\u00e9s par des conditions impos\u00e9es aux pays d\u00e9biteurs. Ce qui n\u2019emp\u00eache pas un conditionnement par les acteurs chinois sur la main d\u2019\u0153uvre, des contrats et des obligations d\u2019achats de produits chinois en retour. L\u2019ensemble de cet activisme des soci\u00e9t\u00e9s chinoises exploite divers champs p\u00e9trolif\u00e8res et gaziers au Venezuela (la fameuse ceinture p\u00e9troli\u00e8re de l\u2019Or\u00e9noque), au Br\u00e9sil (en Amazonie ou au large de Rio de Janeiro), en Argentine (r\u00e9gion de Neuqu\u00e9n et province de Chubut), au P\u00e9rou et en Equateur. <\/p>\n\n\n\n

En plus des hydrocarbures, les extractions de minerais<\/a> occupent une place majeure de la strat\u00e9gie de diversification en approvisionnement chinois. Riche en cuivre, en or, en lithium ou encore en argent, le P\u00e9rou, le Br\u00e9sil et plus r\u00e9cemment l\u2019Equateur<\/a> sont les principaux pays cibl\u00e9s par les consortiums chinois (essentiellement Chinalco ou Minmetals) articul\u00e9s par le Parti-Etat. Sans \u00eatre exhaustif, citons les principales mines  : le cuivre de Las Bambas au P\u00e9rou rachet\u00e9e \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 suisse Glencore-Xstrata  ; les mines de cuivre de Carlos Panantza et El Mirador en Equateur  ; l\u2019exploitation de l\u2019or par l\u2019entreprise Shandong Gold en Argentine (San Juan), ou encore, le cuivre de Toromocho au P\u00e9rou<\/a>. <\/p>\n\n\n\n

Enfin, les produits agricoles et les ressources halieutiques font partie int\u00e9grantes de la strat\u00e9gie chinoise de diversification des approvisionnements. Les accaparements de terres ont progressivement c\u00e9d\u00e9 la place \u00e0 des acquisition de soci\u00e9t\u00e9s agroalimentaires. Ainsi, le g\u00e9ant Cofco<\/a> a acquit 51  % des actions du groupe Nidera (Pays-Bas)<\/a> (2018), permettant \u00e0 P\u00e9kin un contr\u00f4le beaucoup plus incisif sur le march\u00e9 mondial du soja. Au-del\u00e0 de l\u2019approvisionnement de la Chine en grains, le directeur g\u00e9n\u00e9ral du groupe Cofco, Chi Jingtao, rappelait de mani\u00e8re limpide les ambitions chinoises  : \u00ab D\u2019ici \u00e0 2050, nous serons plus de 9 milliards sur Terre. Face \u00e0 la croissance d\u00e9mographique et \u00e0 la demande des march\u00e9s \u00e9mergents, la production et le commerce des grands produits agricoles doivent continuer \u00e0 augmenter. Nous sommes d\u00e9termin\u00e9s \u00e0 jouer un r\u00f4le de premier plan dans le syst\u00e8me alimentaire mondial  \u00bb. L\u2019Am\u00e9rique latine est un \u00e9l\u00e9ment important dans le processus h\u00e9g\u00e9monique de la Chine du contr\u00f4le de l\u2019alimentation mondiale. Les espaces producteurs que forment les gigantesques fermes de soja, de bovins entre le Br\u00e9sil et l\u2019Argentine<\/a> sont au c\u0153ur de la r\u00e9alisation de ce processus. Le secteur de la p\u00eache le long des c\u00f4tes pacifiques est lui plus r\u00e9cent. Les p\u00eacheries chinoises exploitent<\/a> de mani\u00e8re accrue les stocks de poissons et de crustac\u00e9s, souvent de mani\u00e8re ill\u00e9gale. Depuis plusieurs mois, des flottilles chinoises (originaires du Zhejiang \u2013 Zhoushan particuli\u00e8rement et du Fujian) sont rep\u00e9r\u00e9es malgr\u00e9 les coupures de syst\u00e8me AIS dans les aires marines prot\u00e9g\u00e9es des Galapagos<\/a>. Ces navires usines se livrent \u00e0 un v\u00e9ritable pillage des ressources halieutiques, g\u00e9n\u00e9rant \u00e0 termes des instabilit\u00e9s sociales, \u00e9cologiques et \u00e9conomiques au P\u00e9rou, en Equateur et au Chili.<\/p>\n\n\n\n

Libre-\u00e9change et d\u00e9mocratie  : le grand renversement<\/strong><\/h4>\n\n\n\n

Fascination d\u2019un Bolsonaro pour le Br\u00e9sil de son a\u00efeul <\/strong>Kubitschek, ou nostalgie d\u2019une partie de l\u2019opinion argentine pour le r\u00e9gime fort d\u2019un Peron  : assur\u00e9ment la d\u00e9mocratie et le libre-\u00e9change, autrement appel\u00e9 le Consensus de Washington<\/a>, ont v\u00e9cu. Ici comme en Europe ou aux Etats-Unis, les peuples crient leur col\u00e8re et veulent reprendre le pouvoir<\/a>, souvent sous les traits de l\u2019homme fort. C\u2019est d\u00e9sormais le Consensus de P\u00e9kin<\/a> qui fait flor\u00e8s aupr\u00e8s des \u00e9lites sud-am\u00e9ricaines et l\u2019impact des trait\u00e9s de libre-\u00e9change<\/a> se comprend d\u2019autant mieux \u00e0 travers le prisme de la rivalit\u00e9 commerciale men\u00e9e, dans cette partie du monde, par la Chine et les Etats-Unis. Premi\u00e8re observation  : l\u2019int\u00e9gration de la Chine au sein de l\u2019OMC (2001), a partiellement r\u00e9orient\u00e9 la d\u00e9localisation des joint-ventures mexicano-nord-am\u00e9ricaines, appel\u00e9es \u00ab  maquilladoras<\/a>  \u00bb. Une hausse exponentielle du ch\u00f4mage, et l\u2019explosion – corollaire de celle-ci – de la criminalit\u00e9<\/a>, conforte un Donald Trump de vouloir \u00e9riger, sur les 3200 kilom\u00e8tres qui s\u00e9parent les deux voisins am\u00e9ricains, un long mur<\/a>. M\u00eame si l\u2019interd\u00e9pendance du Mexique et des Etats-Unis ne saurait remettre en cause a priori<\/em> le NAFTA<\/a>, premier accord de libre-\u00e9change sign\u00e9 par les Etats-Unis sur le continent am\u00e9ricain (1994), le gouvernement mexicain a p\u00e2ti des d\u00e9localisations industrielles nord-am\u00e9ricaines. Pour autant, et la nature ayant horreur du vide, des projets de r\u00e9industrialisation dans le domaine des micro-processeurs<\/a> sont d\u00e9sormais en cours avec Ta\u00efwan. Foxconn est l\u2019une de ses multinationales qui, apr\u00e8s s\u2019\u00eatre retir\u00e9e du continent chinois, opterait en effet pour le Mexique.<\/p>\n\n\n\n

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