{"id":76031,"date":"2020-06-20T15:29:55","date_gmt":"2020-06-20T13:29:55","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=76031"},"modified":"2020-07-15T12:35:43","modified_gmt":"2020-07-15T10:35:43","slug":"limage-de-la-politique-populaire-un-cas-daveuglement-illustre","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2020\/06\/20\/limage-de-la-politique-populaire-un-cas-daveuglement-illustre\/","title":{"rendered":"L\u2019image de la politique populaire : un cas d\u2019aveuglement illustr\u00e9"},"content":{"rendered":"\n

En 2004, avec un groupe d’\u00e9tudiants militants auquel j\u2019appartenais, nous sommes all\u00e9s vivre \u00e0 Lomas Altas de Padierna, une colonie populaire \u00e0 Ajusco Medio, avec un vague projet r\u00e9volutionnaire : aller voir, conna\u00eetre la r\u00e9gion et ensuite penser \u00e0 quelque chose. Comme nous ne connaissions personne au d\u00e9but – et bien s\u00fbr nous pensions qu’il \u00e9tait imprudent ou inappropri\u00e9 de sortir directement dans la rue pour parler du communisme aux gens -, nous avons d\u00e9cid\u00e9 de commencer par faire quelques activit\u00e9s inoffensives – des ateliers de boulangerie et de danse r\u00e9gionale, un cours pour aider les enfants de l’\u00e9cole primaire, des projections de films dans les rues – qui nous permettraient de gagner la confiance de nos voisins et de conna\u00eetre un peu le terrain avant d’agir. <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span><\/p>\n\n\n\n

Et au cours de ces activit\u00e9s, j’ai certainement appris quelque chose, que je n’aurais pas pu imaginer auparavant : il s’av\u00e8re que nos voisins \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 organis\u00e9s, assez organis\u00e9s, et d’ailleurs, qui l\u2019\u00e9taient dans toutes les colonies populaires de la ville de Mexico. Nous ne sommes donc pas arriv\u00e9s comme pr\u00e9vu –  comme l’\u00e9clair dans un ciel clair -, mais nous sommes plut\u00f4t devenus des concurrents inexp\u00e9riment\u00e9s de dizaines de groupes de quartier qui luttaient pour l’influence r\u00e9gionale avant notre naissance. Je pensais que nous allions apprendre \u00e0 ces gens que les partis politiques sont pleins de corruption, que la seule fa\u00e7on de s’en sortir est de lutter pour l’ind\u00e9pendance et tout le reste. Mais, s’il \u00e9tait na\u00eff de penser que ces gens allaient ignorer une telle corruption, je n’aurais pas pu imaginer qu’ils en savaient autant sur son m\u00e9canisme pr\u00e9cis, et qu’ils savaient aussi en jouer tr\u00e8s habilement.<\/p>\n\n\n\n

Je m’explique : \u00e0 notre arriv\u00e9e dans la r\u00e9gion, nos voisins avaient d\u00e9j\u00e0 eu affaire aux dirigeants locaux des commer\u00e7ants, aux demandeurs de logement, etc., dans une lutte quotidienne pour avoir acc\u00e8s aux services publics de base et aux programmes sociaux du gouvernement. La plupart des gens d’un certain \u00e2ge, surtout les femmes au foyer, savaient d\u00e9j\u00e0 \u00e0 qui faire confiance ou non, quels l\u00e9gislateurs et fonctionnaires avaient des liens avec chacun d’entre eux et qui pouvaient \u00eatre \u00e0 l’origine de leurs initiatives dans chaque cas. Ainsi, quand nos voisins approchaient tel ou tel leader <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span> afin d’obtenir un certain service, ils savaient ce qu’ils faisaient.<\/p>\n\n\n\n

Je donne un exemple. Une voisine m’a dit un jour qu’elle n’aimait pas un certain candidat \u00e0 la d\u00e9l\u00e9gation. La raison ? Elle ne le connaissait pas<\/em>. J’ai fait semblant de ne pas \u00eatre surpris, par peur de passer pour un idiot, et j’ai continu\u00e9 \u00e0 la questionner. Dans son histoire, elle a confirm\u00e9 ce point. Pour elle, il \u00e9tait normal de rencontrer les candidats locaux en personne : pas lors d’un rassemblement, pas pour les avoir salu\u00e9s une fois, mais pour avoir particip\u00e9 ensemble \u00e0 la vie politique pendant des ann\u00e9es. C\u2019\u00e9tait moi, et non elle, qui ne connaissais rien de ces politiciens, si ce n’\u00e9tait au-del\u00e0 de leurs photos, leurs slogans de campagne et quelques rumeurs. La raison est en principe tr\u00e8s simple : la plupart des candidats de ce district avaient \u00e9t\u00e9 eux-m\u00eames des dirigeants, au d\u00e9but de leur carri\u00e8re. Beaucoup d’entre eux avaient \u00e9t\u00e9 parmi les parachutistes<\/em> <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span> envahisseurs de ces terres et les constructeurs de ces colonies des d\u00e9cennies auparavant, dont la dame \u00e0 qui je parlais, et en avaient fait une carri\u00e8re <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>. En d’autres termes, le \u00ab public cible \u00bb de leur propagande grossi\u00e8re pour \u00ab les masses \u00bb n’\u00e9tait pas ce voisin, qui les connaissait personnellement, mais moi<\/em>.<\/p>\n\n\n\n

Chaque rue pav\u00e9e, chaque lampadaire, chaque plaque d\u2019\u00e9go\u00fbt, devait \u00eatre conquis par les voisins de la r\u00e9gion ; en partie gr\u00e2ce \u00e0 leur travail d’autogestion mais aussi en faisant pression sur le gouvernement et en n\u00e9gociant avec lui, par l’interm\u00e9diaire de ces dirigeants, pour obtenir des mat\u00e9riaux et des permis. Bref, il n’y avait pas un m\u00e8tre carr\u00e9 de trottoir qui n\u2019ait pas \u00e9t\u00e9 le r\u00e9sultat de l’organisation du quartier. En cons\u00e9quence, certains de nos voisins avaient une exp\u00e9rience politique qui n’aurait jamais pu \u00eatre vue, par exemple, chez un de ces \u00e9tudiants militants qui se sont install\u00e9s dans la r\u00e9gion avec la conviction na\u00efve de les diriger. Et on ne peut pas dire qu’ils nous ont regard\u00e9s avec surprise ou ironie : ce n’\u00e9tait pas la premi\u00e8re fois que des \u00e9tudiants l\u00e9ninistes venaient les \u00ab organiser \u00bb non plus. Certains de ces dirigeants l’avaient \u00e9t\u00e9 aussi vingt ou trente ans auparavant. Beaucoup de nos voisins avaient d\u00e9j\u00e0 eu affaire \u00e0 notre esp\u00e8ce et imaginaient ce qu’ils pouvaient attendre de nous, avec sympathie, mais dans une perspective fondamentalement utilitaire.<\/p>\n\n\n\n

Voir et ne pas voir<\/strong><\/h4>\n\n\n\n

Alors que je r\u00e9fl\u00e9chissais – surpris par tout ce que je voyais – et que je commen\u00e7ais \u00e0 me demander s’il s’agissait d’un cas exceptionnel ou si c’\u00e9tait la situation typique de toutes les colonies populaires du pays – si les \u00e9tudiants r\u00e9volutionnaires des ann\u00e9es 1970, dont je suivais l’exemple, avaient \u00e9t\u00e9 confront\u00e9s au m\u00eame probl\u00e8me ou non lorsqu’ils \u00ab allaient aupr\u00e8s du peuple \u00bb – un jour j’ai r\u00e9alis\u00e9 quelque chose : j’avais d\u00e9j\u00e0 connu, comme plus ou moins tout le monde, l’achat de votes et le acarreo<\/em> (transport) des manifestants, l’invasion et la construction improvis\u00e9e de colonies, ou plut\u00f4t de villes enti\u00e8res. Je savais qu’une bonne partie de la ville, et de toutes les villes du pays, avait \u00e9t\u00e9 construite par des parachutistes<\/em>. Et pourtant, je n’ai jamais imagin\u00e9 que je serais face \u00e0 l’organisation populaire et \u00e0 l’exp\u00e9rience pratique qui d\u00e9coulent n\u00e9cessairement de cela. Quelque chose qui, si vous regardez de pr\u00e8s, est assez \u00e9vident, que les dirigeants impliqu\u00e9s soient du Partido Revolucionario Institucional (PRI), communistes ou chr\u00e9tiens.<\/p>\n\n\n\n

De plus, pour \u00eatre pr\u00e9cis, ce n’est pas seulement \u00e9vident. Le nom \u00ab parachutistes \u00bb inclut par d\u00e9finition l’organisation de quelques centaines ou milliers de personnes pour l’invasion ill\u00e9gale d’un terrain et la construction, sur celui-ci, d’un morceau de ville. Cela implique en soi un combat victorieux contre la police, une certaine vari\u00e9t\u00e9 de connaissances techniques sp\u00e9cifiques, l’acquisition de mat\u00e9riaux de construction et des relations politiques importantes. En d’autres termes, le concept de \u00ab parachutiste \u00bb implique directement tout ce que j’ai d\u00e9crit : des milliers d’histoires semblables \u00e0 celle que j’ai racont\u00e9e, que la plupart de la population a peut-\u00eatre v\u00e9cues et dans lesquelles – nous le savons aussi – une bonne partie de la classe politique est impliqu\u00e9e. J’avais les connaissances n\u00e9cessaires pour comprendre cela avant, et je savais que toutes les personnes que je connaissais l’avaient aussi. Pourtant je ne connaissais personne qui aurait imagin\u00e9 leurs implications forc\u00e9es. Le raisonnement est tautologique, mais quelque chose l’entrave.<\/p>\n\n\n\n

Un exemple permettra peut-\u00eatre de mieux comprendre ce que je veux dire : supposons qu’un groupe de milliers de jeunes environnementalistes de la classe moyenne envahissent ill\u00e9galement un terrain appartenant \u00e0 la nation, combattent la police pour le conserver et y construisent un ensemble de colonies – avec leurs syst\u00e8mes de drainage, leurs lampadaires, leurs \u00e9coles. La nouvelle serait peut-\u00eatre mondiale, ses dirigeants donneraient peut-\u00eatre des conf\u00e9rences dans divers pays, peut-\u00eatre que certains de ces \u00ab nouveaux paradigmes de la gauche du 21e si\u00e8cle \u00bb seraient fond\u00e9s sur son exemple. M\u00eame certains critiques soup\u00e7onneraient, avec juste m\u00e9fiance, que personne ne peut faire quelque chose comme cela au Mexique sans avoir d’importantes connexions politiques. Et une chose est certaine : aucun universitaire enqu\u00eatant sur leur politique informelle et ill\u00e9gale n’aurait \u00e0 \u00ab d\u00e9couvrir \u00bb que ces jeunes, en plus de leurs int\u00e9r\u00eats mat\u00e9riels imm\u00e9diats, ont aussi des relations de loyaut\u00e9 et de gratitude, ou qu’\u00e0 c\u00f4t\u00e9 des facteurs \u00e9conomiques, il existe aussi des facteurs psychologiques qui expliquent leur pratique. Dans ce cas-l\u00e0, il serait \u00e9vident de savoir ce que cela implique de construire une partie de la ville de mani\u00e8re autog\u00e9r\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \"Am\u00e9rique\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Des aristocrates de la classe moyenne<\/strong><\/h4>\n\n\n\n

Un automobiliste de classe moyenne – appelons-le Pablo – n’a qu’un seul point de contact r\u00e9gulier avec cette fa\u00e7on de faire de la politique : les marches, les rassemblements et les sit-in constants qui entravent la circulation de la ville. Le plus \u00e9trange pour lui n’est pas la r\u00e9gularit\u00e9 avec laquelle ils sont tenus, mais surtout leur forme<\/em> : ils ont tendance \u00e0 \u00eatre de petits groupes de personnes humbles qui ne semblent pas avoir une grande conviction. Leur chef, au m\u00e9gaphone, semble tout sauf un chef messianique capable de les fasciner par sa rh\u00e9torique. Il semble aussi ennuy\u00e9 ou apathique que les gens qui l’\u00e9coutent. En g\u00e9n\u00e9ral, notre automobiliste explique le ph\u00e9nom\u00e8ne extravagant par un lieu commun qui ne veut rien dire : \u00ab ils sont acarreados<\/em> \u00bb <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Et cela signifie pour lui quelque chose comme s’ils \u00e9taient l\u00e0 en \u00e9change d’une torta<\/em> <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span> et d’un soda, et que leur chef en profiterait d’une mani\u00e8re ou d’une autre. Le bon Pablo n’a aucun moyen d’expliquer, bien s\u00fbr, comment une telle activit\u00e9 a pu devenir une affaire lucrative, ni comment un tel sujet a pu obtenir une telle chose pour un salaire aussi bas, et en nature. Notre automobiliste peut \u00eatre s\u00fbr qu’il n’obtiendra jamais un tel travail pour 50 tortas<\/em> froids faits chez lui. Vraiment jamais.<\/p>\n\n\n\n

Les choses sont en fait tout \u00e0 fait diff\u00e9rentes : cette fa\u00e7on de faire de la politique dont j’ai parl\u00e9 exige, entre autres choses, de la pression. C’est-\u00e0-dire, causer divers types de contrari\u00e9t\u00e9s aux fonctionnaires qui ont promis de leur donner un certain service public en \u00e9change de leur appui politique, mais qui se sont ensuite retir\u00e9s de l’affaire une fois qu’ils ont obtenu le poste qu\u2019ils cherchaient. Et le but de cette pression est simplement de les amener \u00e0 rendre ce service public. Il ne s’agit pas d’une manipulation na\u00efve par un coquin, ni d’une \u00ab m\u00e9thode trop us\u00e9e \u00bb de lutte pour un id\u00e9al. Si l’on regarde de pr\u00e8s, les deux hypoth\u00e8ses sont assez peu plausibles, il semble incroyable qu’elles se r\u00e9p\u00e8tent aussi r\u00e9guli\u00e8rement. En r\u00e9alit\u00e9, c’est l’une des nombreuses t\u00e2ches que la classe travailleuse doit accomplir au quotidien pour acc\u00e9der aux services publics que, selon le mod\u00e8le, l’\u00c9tat doit fournir sans r\u00e9sistance. De plus, s’ils le font avec une telle r\u00e9gularit\u00e9, c’est parce que c\u2019est efficace. Mais revenons au sujet de cet essai, qui n’est pas l’organisation populaire, mais l’imagination de ceux qui l’observent de l’ext\u00e9rieur.<\/p>\n\n\n\n

La premi\u00e8re chose qui saute aux yeux ici, c’est la facilit\u00e9 suspecte avec laquelle la classe moyenne suppose que ces gens sont ignorants et manipul\u00e9s, que tout se r\u00e9sume \u00e0 des provisions en p\u00e9riode \u00e9lectorale et \u00e0 des sandwichs et des sodas lors des rassemblements de candidats. D’o\u00f9 viennent ces id\u00e9es ? Quel est le crit\u00e8re de vraisemblance qui les fait passer \u00e0 travers son filtre ? Une partie de ce qui se passe est que le fait d’ignorer cette forme de politique populaire aide \u00e0 nous valider en tant que personnes pensantes. Et, par-dessus tout, d\u00e9centes. En g\u00e9n\u00e9ral, une personne qui conna\u00eet ces m\u00e9canismes n’est pas consid\u00e9r\u00e9e comme une personne bien inform\u00e9e – m\u00eame pas un candidat pr\u00e9par\u00e9 – mais comme une personne qui, on le suppose, n’a rien \u00e0 voir avec eux. En d’autres termes : ce n’est pas seulement que certaines pratiques cl\u00e9s de l’ordre qui nous gouverne sont ignor\u00e9es, mais qu’on a la volont\u00e9 de les ignorer<\/em>. Et il n’est pas exag\u00e9r\u00e9 de les appeler \u00ab pratiques cl\u00e9s \u00bb : elles constituent la forme de relation la plus courante entre la classe politique et la majeure partie de la soci\u00e9t\u00e9 civile. C’est comme si le rejet \u00e9thique de ces pratiques conduisait naturellement \u00e0 les sous-estimer ou \u00e0 les consid\u00e9rer comme marginales : des accessoires pour expliquer l’ordre politique dans son ensemble. Comme si le ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9tait en dessous de la ligne du repr\u00e9sentable.<\/p>\n\n\n\n

Maintenant, si notre automobiliste Pablo se demandait comment sont organis\u00e9s les viene-vienes<\/em> <\/span>7<\/sup><\/a><\/span><\/span>, les vendeurs ambulants ou les parachutistes \u00e0 Ecatepec <\/span>8<\/sup><\/a><\/span><\/span>, peut-\u00eatre r\u00e9pondrait-il : \u00ab Je ne sais pas, je n’y ai jamais pens\u00e9 \u00bb. Mais la v\u00e9rit\u00e9 est qu’il a pas mal d’id\u00e9es \u00e0 ce sujet :<\/p>\n\n\n\n

1.  Il pense que ces pratiques sont marginales.<\/p>\n\n\n\n

2. Il pense que beaucoup de gens y participent (ce qui contredit \u00e9videmment la premi\u00e8re hypoth\u00e8se).<\/p>\n\n\n\n

3. Il pense qu’il y a des politiciens puissants impliqu\u00e9s, qui en profitent d’une mani\u00e8re ou d’une autre (ce qui contredit encore plus le premier point).<\/p>\n\n\n\n

4. Il pense que ces pratiques se d\u00e9roulent dans \u00ab l’obscurit\u00e9 \u00bb, dans le dos de l’opinion publique (qui est certainement une opinion publique assez exclusive).<\/p>\n\n\n\n

Comme on peut le voir, de telles hypoth\u00e8ses signifieraient que :<\/p>\n\n\n\n

1.  Le ph\u00e9nom\u00e8ne est massif, mais marginal.<\/p>\n\n\n\n

2. Ces pratiques sont men\u00e9es par la majorit\u00e9 de la population, mais dans le dos de l’opinion publique.<\/p>\n\n\n\n

3.  Leurs participants sont \u00ab les oubli\u00e9s \u00bb des politiciens.<\/p>\n\n\n\n

4. Enfin, et surtout, la fa\u00e7on dont la classe politique entretient des relations avec la majeure partie de la soci\u00e9t\u00e9 civile est marginale, secondaire et en dehors de la sph\u00e8re publique.<\/p>\n\n\n\n

Ces id\u00e9es \u00e9parses forment une image contradictoire mais en quelque sorte coh\u00e9rente, susceptible d’\u00eatre d\u00e9crite : ces pratiques forment un monde cach\u00e9, quelque chose comme l’ombre de notre vie publique ou l’arri\u00e8re-salle puante derri\u00e8re la fa\u00e7ade. C’est le secret qu’ils \u00ab veulent nous cacher \u00bb, et la raison pour laquelle des gens ignorants continuent \u00e0 voter pour des candidats avec lesquels Pablo ne sympathise pas. C’est une r\u00e9alit\u00e9 quotidienne qui le surprend \u00e0 nouveau – et l’indigne – chaque jour, comme si c’\u00e9tait la premi\u00e8re fois. C’est la raison pour laquelle le Mexique n’avance pas et vit dans l’ins\u00e9curit\u00e9, et pourtant c’est en m\u00eame temps insignifiant, circonstanciel, l\u2019h\u00e9ritage d’un pass\u00e9 mourant.<\/p>\n\n\n\n

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