{"id":75408,"date":"2020-06-13T15:00:24","date_gmt":"2020-06-13T13:00:24","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=75408"},"modified":"2020-06-14T20:24:33","modified_gmt":"2020-06-14T18:24:33","slug":"covid-19-labus-de-substances-et-la-necessite-flagrante-daugmenter-linvestissement-en-sante-mentale-en-amerique-latine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2020\/06\/13\/covid-19-labus-de-substances-et-la-necessite-flagrante-daugmenter-linvestissement-en-sante-mentale-en-amerique-latine\/","title":{"rendered":"COVID-19, l\u2019abus de substances et la n\u00e9cessit\u00e9 flagrante d\u2019augmenter l\u2019investissement en sant\u00e9 mentale en Am\u00e9rique latine"},"content":{"rendered":"\n

La pand\u00e9mie de coronavirus (COVID-19) qui s\u00e9vit actuellement a d\u00e9j\u00e0 infect\u00e9 6,4 millions de personnes et a caus\u00e9 la mort de plus de 377 000 personnes \u00e0 l’\u00e9chelle mondiale. Apr\u00e8s s’\u00eatre propag\u00e9e sur les continents asiatique et europ\u00e9en, la COVID-19 a rapidement atteint l\u2019Am\u00e9rique latine avec un premier cas au Br\u00e9sil le 26 f\u00e9vrier 2020. Un mois plus tard, le virus s\u2019\u00e9tait propag\u00e9 dans tous les pays de la r\u00e9gion, Ha\u00efti \u00e9tant le dernier pays \u00e0 int\u00e9grer le groupe des pays infect\u00e9s. La m\u00e9thode la plus efficace pour juguler la propagation de la COVID-19 et pour contenir son expansion a \u00e9t\u00e9 la mise en place de mesures de d\u00e9tection pr\u00e9coce, d\u2019isolement des personnes infect\u00e9es et de distanciation sociale <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

N\u00e9anmoins, les cons\u00e9quences de la mise en place de ces mesures pour lutter contre la propagation du virus n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 les m\u00eames en Am\u00e9rique latine et dans les Cara\u00efbes qu\u2019en Europe ou en Asie. La pand\u00e9mie offre un panorama inqui\u00e9tant pour la majorit\u00e9 des 158 millions de personnes qui travaillent au sein de l\u2019\u00e9conomie informelle dans cette r\u00e9gion, vivant souvent dans des conditions d\u2019habitat tr\u00e8s pr\u00e9caires et connaissant des in\u00e9galit\u00e9s accrues. D’apr\u00e8s l’Organisation Internationale du Travail (OIT), 90 % de ces travailleurs ont \u00e9t\u00e9 gravement touch\u00e9s par les effets n\u00e9gatifs sur l’emploi caus\u00e9s par la crise sanitaire qui a expos\u00e9 les probl\u00e8mes li\u00e9s \u00e0 l’informalit\u00e9 dans cette r\u00e9gion. Bien que l’on estime que la crise a d\u00e9j\u00e0 entra\u00een\u00e9 une perte de 60 % en moyenne du revenu des travailleurs informels dans le monde, en Am\u00e9rique latine et dans les Cara\u00efbes, celle-ci atteint 80 % <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span> : pour ces travailleurs, la mise en quarantaine totale devient un privil\u00e8ge qu’un grand nombre des pays ne peuvent pas se permettre.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 cet important choc externe s\u2019ajoute le fait que la pand\u00e9mie affecte la r\u00e9gion \u00e0 un moment de faiblesse et de vuln\u00e9rabilit\u00e9 macro\u00e9conomiques en raison de la r\u00e9duction de son espace budg\u00e9taire face \u00e0 des recettes publiques limit\u00e9es, en raison du ralentissement de l’activit\u00e9 \u00e9conomique, l’\u00e9vasion fiscale, la baisse des prix internationaux des commodities<\/em>, entre autres <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Ainsi, ce sc\u00e9nario est cens\u00e9 provoquer la plus grande crise \u00e9conomique et sociale de la r\u00e9gion au cours des derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui aura un impact tr\u00e8s n\u00e9gatif sur l’emploi, la lutte contre la pauvret\u00e9 et la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s. Selon les estimations de la Commission \u00c9conomique pour l’Am\u00e9rique latine et les Cara\u00efbes (CEPALC), la contraction \u00e9conomique serait d’environ 5,3 % du PIB r\u00e9gional, ce qui pourrait entra\u00eener une augmentation du taux de ch\u00f4mage d’au moins 3,4 points de pourcentage jusqu’\u00e0 atteindre un taux de 11,5 % fin 2020. Compte tenu de cette contraction, le taux de pauvret\u00e9 en Am\u00e9rique latine pourrait atteindre un 34,7 % de la population totale de la r\u00e9gion (214,7 millions de personnes), dont un 13 % correspondant au taux d\u2019extr\u00eame pauvret\u00e9 (83,4 millions de personnes) <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

Si l\u2019Am\u00e9rique latine a d\u00e9j\u00e0 lutt\u00e9 contre d\u2019autres maladies infectieuses (dengue, zika, chikungunya, paludisme, fi\u00e8vre jaune), les diff\u00e9rents syst\u00e8mes de sant\u00e9 de la r\u00e9gion font face \u00e0 un manque de ressources et de mat\u00e9riel m\u00e9dicaux, surtout actuellement alors que s\u2019est d\u00e9velopp\u00e9e une dite \u00ab guerre des masques \u00bb dans le monde, \u00e9l\u00e9ment essentiel pour le personnel de sant\u00e9 et pour limiter la propagation du virus au sein des populations. De plus, l\u2019Am\u00e9rique latine reste caract\u00e9ris\u00e9e par plusieurs d\u00e9fis, dont la fragmentation et l\u2019in\u00e9galit\u00e9 d\u2019acc\u00e8s aux soins entre les sous-syst\u00e8mes de sant\u00e9 public et priv\u00e9. En effet, les d\u00e9penses de sant\u00e9 publique dans les pays de la r\u00e9gion repr\u00e9sentent en moyenne 3,7 % du PIB, alors que la recommandation de l’Organisation Panam\u00e9ricaine de la Sant\u00e9 (OPS) est d\u2019au moins de 6 % <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span>. En 2017, les d\u00e9penses de sant\u00e9 par habitant en Am\u00e9rique latine s’\u00e9levaient \u00e0 US$1076 par an, tandis qu\u2019elles \u00e9taient dans les pays de l’Union europ\u00e9enne de US$ 3364 en moyenne, selon les donn\u00e9es de l’Organisation Mondiale de la Sant\u00e9 (OMS). \u00c0 titre d’exemple, en 2018, le Chili a d\u00e9pens\u00e9 US$ 2182 par habitant, le Costa Rica US$ 1285, le Br\u00e9sil US$ 1282, le Mexique US$ 1138 et la Colombie US$ 960 par habitant <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

Au-del\u00e0 des faiblesses des syst\u00e8mes de sant\u00e9, la r\u00e9gion est aussi confront\u00e9e \u00e0 deux autres d\u00e9fis majeurs qui se posent de mani\u00e8re pr\u00e9gnante depuis des ann\u00e9es aux pays latino-am\u00e9ricains, et qui rendent aujourd\u2019hui encore plus difficile la gestion de la crise sanitaire : la consommation d’alcool et l\u2019abus de substances <\/span>7<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Dans ce cadre, le Programme Am\u00e9riques du GEG a conduit des entretiens avec des sp\u00e9cialistes senior de l\u2019Organisation Panam\u00e9ricaine de la Sant\u00e9 \/ Organisation Mondiale de la Sant\u00e9 (OPS\/OMS) en mati\u00e8re d’alcool, d\u2019abus de substances et de sant\u00e9 mentale.<\/p>\n\n\n\n

La consommation d\u2019alcool : un risque sanitaire<\/h4>\n\n\n\n

La consommation d’alcool, qui est li\u00e9e \u00e0 plus de 200 maladies et troubles, constitue l\u2019un des principaux facteurs de risque pour la sant\u00e9 de la population mondiale. Elle est non seulement associ\u00e9e au risque de d\u00e9velopper des probl\u00e8mes de sant\u00e9 tels que des troubles mentaux et comportementaux – notamment l’alcoolisme -, mais aussi \u00e0 d’importantes maladies comme la cirrhose du foie, certains types de cancers et de maladies cardiovasculaires, ou encore des troubles neuropsychiatriques. En tant que substance psychoactive qui affecte le cerveau et la plupart des organes du corps, sa consommation touche non seulement le consommateur lui-m\u00eame, mais aussi ceux qui l\u2019entourent en raison du lien entre l\u2019alcool et la violence interpersonnelle ou les traumatismes en r\u00e9sultant <\/span>8<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 l’\u00e9chelle mondiale, elle est devenue l’un des risques sanitaires les plus graves et l’un des plus grands d\u00e9fis auxquels sont confront\u00e9s les gouvernements et les soci\u00e9t\u00e9s actuellement. De par son importance, dans les Objectifs de D\u00e9veloppement Durable (ODD), l\u2019objectif 3.5, \u00ab Renforcer la pr\u00e9vention et le traitement de l\u2019abus de substances psychoactives, notamment de stup\u00e9fiants et d\u2019alcool \u00bb, vise \u00e0 r\u00e9duire la charge de morbidit\u00e9 caus\u00e9e par celle-ci et, par cons\u00e9quent, \u00e0 sauver des vies, \u00e0 pr\u00e9venir les traumatismes et les maladies, et \u00e0 am\u00e9liorer le bien-\u00eatre des individus, des communaut\u00e9s et de la soci\u00e9t\u00e9 dans son ensemble <\/span>9<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Cependant, la pand\u00e9mie a mis en p\u00e9ril les progr\u00e8s r\u00e9alis\u00e9s dans cette direction.<\/p>\n\n\n\n

En 2000, l’alcool \u00e9tait le principal facteur de risque pour la sant\u00e9 des pays \u00e0 revenu faible ou interm\u00e9diaire dans les Am\u00e9riques, et c’\u00e9tait la seule r\u00e9gion au monde o\u00f9 l’alcool occupait la premi\u00e8re place en tant que facteur de risque. On estime que, en 2002, l’alcool a caus\u00e9 la mort d’une personne toutes les deux minutes dans la r\u00e9gion <\/span>10<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Depuis lors, bien que de grands progr\u00e8s aient \u00e9t\u00e9 accomplis, la situation n’a pas beaucoup chang\u00e9. Les r\u00e9sultats des enqu\u00eates aupr\u00e8s des \u00e9tablissements scolaires indiquent que, dans nombreux pays des Am\u00e9riques et d\u2019Europe, la consommation d’alcool commence avant l’\u00e2ge de 15 ans et que la pr\u00e9valence de cette consommation chez les \u00e9l\u00e8ves de 15 ans peut varier entre 50 et 70 %, avec des diff\u00e9rences faibles entre gar\u00e7ons et filles. En 2010, environ 14 000 d\u00e9c\u00e8s ont \u00e9t\u00e9 attribu\u00e9s \u00e0 l’alcool chez les jeunes de moins de 19 ans <\/span>11<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

En 2018, la r\u00e9gion des Am\u00e9riques demeurait la deuxi\u00e8me r\u00e9gion avec la consommation la plus \u00e9lev\u00e9e au monde, apr\u00e8s l\u2019Europe. Alors que moins de personnes dans la r\u00e9gion en consomment, les consommateurs boivent plus : en 2016, la consommation annuelle par personne dans la population de plus de 15 ans \u00e9tait de 8 litres. 40,5 % des consommateurs sont des consommateurs ayant des \u00e9pisodes de consommation excessive, c\u2019est-\u00e0-dire, qu\u2019ils boivent au moins 5 verres en une seule fois au moins une fois par mois. Plus pr\u00e9occupant, 18,3 % des adolescents de 15 \u00e0 19 ans font partie de ce groupe. De plus, 8,2 % de la population de plus de 15 ans souffre d’un trouble de consommation d\u2019alcool ; les femmes ayant la pr\u00e9valence la plus \u00e9lev\u00e9e parmi toutes les r\u00e9gions <\/span>12<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

Si des politiques efficaces ne sont pas mises en place par les gouvernements, la consommation continuera d\u2019augmenter au cours des prochaines ann\u00e9es. D\u2019apr\u00e8s l\u2019OPS\/OMS, en 2018, seulement sept pays (Argentine, Bahamas, Br\u00e9sil, Chili, Colombie, Mexico et Paraguay) comptaient avec une politique nationale \u00e9crite en mati\u00e8re d’alcool, indicateur cl\u00e9 de l’engagement d’un pays \u00e0 r\u00e9duire les m\u00e9faits li\u00e9s \u00e0 cette substance <\/span>13<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

Bien qu’aucune \u00e9tude n’ait encore permis d’obtenir des chiffres officiels sur l’augmentation de la consommation d’alcool et d’autres substances telles que le tabac ou la marijuana, les tendances indiquent une augmentation de celles-ci pendant les p\u00e9riodes de quarantaine en raison de la crise sanitaire. L’enfermement dans plusieurs pays d’Am\u00e9rique latine pour enrayer la pand\u00e9mie a d\u00e9clench\u00e9 une hausse des appels \u00e0 l’aide de la part des victimes de violences domestiques, oblig\u00e9es de coexister avec leur agresseur dans une r\u00e9gion o\u00f9 le nombre moyen de f\u00e9minicides d\u00e9passe la dizaine par jour <\/span>14<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

En effet, il existe une forte corr\u00e9lation entre la consommation d’alcool et le risque pour une personne d’\u00eatre l’auteur ou la victime de violences interpersonnelles, de maltraitance d’enfants, de violences sexuelles, de maltraitance des personnes \u00e2g\u00e9es, entre autres. Ainsi, l’abus d’alcool et la violence agissent comme des catalyseurs entre eux. Pour les victimes, le fait de subir ou d’assister \u00e0 des actes de violence peut conduire \u00e0 l’autom\u00e9dication ou provoquer une consommation nocive d’alcool comme moyen de faire face \u00e0 la situation. En Argentine, 18 femmes ont \u00e9t\u00e9 tu\u00e9es par leurs partenaires ou ex-partenaires au cours des 20 premiers jours de quarantaine, qui a commenc\u00e9 le 20 mars, et les appels au t\u00e9l\u00e9phone ont augment\u00e9 de 39 %. Au Chili, les plaintes pour violence \u00e0 l’\u00e9gard des femmes n’ont augment\u00e9 de 70 % qu’au cours du premier week-end de quarantaine <\/span>15<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

De leur c\u00f4t\u00e9, les enfants t\u00e9moins de violence ou de menaces de violence entre leurs parents sont plus susceptibles de d\u00e9velopper des probl\u00e8mes \u00e9motionnels et comportementaux durant l’enfance. Ils sont \u00e9galement plus susceptibles de d\u00e9velopper des modes de consommation excessive d’alcool ou de d\u00e9pendance \u00e0 l’alcool plus tard dans la vie, ce qui augmente leur risque d’\u00eatre auteurs de violence. Ceci, ajout\u00e9 aux probl\u00e8mes de sant\u00e9 mentale pouvant appara\u00eetre par le fait de rester en quarantaine pendant plusieurs semaines sans pouvoir aller \u00e0 l’\u00e9cole et mener une vie sociale.<\/p>\n\n\n\n

Pour l\u2019OPS\/OMS, les r\u00e8gles et r\u00e9glementations mises en place pour prot\u00e9ger la sant\u00e9 publique et pour r\u00e9duire les dommages caus\u00e9s par l’alcool, la consommation de drogues et\/ou les comportements addictifs devraient \u00eatre respect\u00e9es et m\u00eame renforc\u00e9es pendant l’\u00e9pid\u00e9mie de COVID-19. En effet, le m\u00e9decin et docteur en Pharmacologie, Mme. Maristela G. Monteiro, Conseill\u00e8re Senior sur l\u2019abus d\u2019alcool et de substances \u00e0 l\u2019OPS, souligne qu\u2019il convient d’\u00e9viter tout assouplissement des r\u00e9glementations ou leur application. Si les mesures r\u00e9glementaires ou leur application sont temporairement assouplies, il faut les r\u00e9installer le plus rapidement possible. L’initiative SAFER, dirig\u00e9e par l’OMS, visant \u00e0 r\u00e9duire les d\u00e9c\u00e8s, les maladies et les blessures caus\u00e9s par la consommation d’alcool en utilisant une intervention rentable, fond\u00e9e sur des donn\u00e9es probantes et \u00e0 fort impact, propose cinq actions strat\u00e9giques dont la mise en \u0153uvre est prioritaire pour promouvoir la sant\u00e9 et le d\u00e9veloppement, et peuvent \u00eatre utilis\u00e9es par les gouvernements pour renforcer les efforts nationaux.<\/p>\n\n\n\n

D\u2019apr\u00e8s Dr. Monteiro, l’impact de la pand\u00e9mie de COVID-19 sur la mise en \u0153uvre de la Strat\u00e9gie Mondiale de l\u2019OMS visant \u00e0 r\u00e9duire l\u2019usage nocif d\u2019alcool<\/em><\/a> <\/em>ne peut pas \u00eatre pr\u00e9dit. N\u00e9anmoins, le rapport qui devait \u00eatre fait sur sa mise en \u0153uvre au cours de la premi\u00e8re d\u00e9cennie depuis son approbation a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9par\u00e9 et pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 la r\u00e9union du Conseil ex\u00e9cutif en f\u00e9vrier, et en cons\u00e9quence, un plan d’action mondial sera \u00e9labor\u00e9 et pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 l\u2019Assemble Mondiale de la Sant\u00e9 (WHA) en 2021. Bien qu\u2019il n\u2019y ait eu aucune discussion cette ann\u00e9e sur l\u2019alcool \u00e0 la 73e<\/sup> WHA, l’OMS dispose actuellement de la strat\u00e9gie mondiale et du paquet technique SAFER<\/a>, qui est \u00e9galement bas\u00e9 sur la strat\u00e9gie mondiale. Celui-ci comprend la surveillance et la n\u00e9cessit\u00e9 d’emp\u00eacher les politiques d’influence de l’industrie et ses puissants int\u00e9r\u00eats commerciaux qui vont \u00e0 l\u2019encontre des politiques efficaces de contr\u00f4le de la consommation et commercialisation d\u2019alcool.<\/p>\n\n\n\n

Cependant, la consommation d’alcool n’est pas le seul facteur de risque qui inqui\u00e8te les autorit\u00e9s, l’OMS et l\u2019OPS. La consommation de tabac, de marijuana et de cigarettes \u00e9lectroniques non seulement constitue un facteur de risque commun pour six des huit principales causes de d\u00e9c\u00e8s responsables de pr\u00e8s des deux tiers de tous les d\u00e9c\u00e8s dans le monde ; mais les consommateurs de ces produits sont plut\u00f4t susceptibles de d\u00e9velopper des formes s\u00e9v\u00e8res de COVID-19. De plus, le tabagisme est un facteur de risque commun pour les quatre principales maladies non transmissibles consid\u00e9r\u00e9es comme aggravant la COVID-19 : les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le cancer et le diab\u00e8te. \u00c0 l’\u00e9chelle mondiale, ces maladies sont responsables de 70 % du total des d\u00e9c\u00e8s annuels. Cependant, en Am\u00e9rique latine et aux Cara\u00efbes, ce chiffre atteint 80 % <\/span>16<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

L’OPS et l\u2019OMS suivent de pr\u00e8s les preuves existantes, de plus en plus disponibles, sur la corr\u00e9lation entre la consommation de tabac, marijuana, e-cigarettes et formes graves de la COVID-19. Bien qu\u2019on ignore encore beaucoup d\u2019\u00e9l\u00e9ments pour pouvoir pr\u00e9senter une conclusion d\u00e9finitive, pour le m\u00e9decin sp\u00e9cialiste en psychiatrie, M. Luis Alfonzo, Conseiller sur l\u2019abus de substances et en sant\u00e9 publique de l\u2019OPS, les consommateurs de tabac sont les plus susceptibles d’avoir une maladie pulmonaire ou une capacit\u00e9 pulmonaire r\u00e9duite, ce qui augmenterait consid\u00e9rablement le risque de maladie grave. De plus, plusieurs \u00e9tudes et m\u00e9ta-analyses sugg\u00e8rent que la gravit\u00e9 de la COVID-19 est plus \u00e9lev\u00e9e chez les fumeurs. Pour M. Alfonzo, les fumeurs sont probablement plus vuln\u00e9rables \u00e0 la COVID-19 \u00e9tant donn\u00e9 que le fait de fumer signifie que les doigts (et \u00e9ventuellement les cigarettes et les appareils contamin\u00e9s) sont en contact avec les l\u00e8vres, ce qui augmente la possibilit\u00e9 de transmission du virus de la main \u00e0 la bouche. De plus, certains produits tels que les conduites d’eau impliquent souvent le partage d’embouchures et de tuyaux, ce qui pourrait faciliter la transmission du COVID-19. Dans un article publi\u00e9 par Dr. Nora Volkow, Directrice du National Institute on Drug Abuse<\/em> (NIDA), il a \u00e9t\u00e9 soulign\u00e9 qu\u2019il existe un risque accru d\u2019infection pour les personnes \u00ab dont les poumons peuvent \u00eatre compromis par le vapotage de la nicotine ou du t\u00e9trahydrocannabinol (ou m\u00eame, simplement des ar\u00f4mes) \u00bb<\/em> <\/span>17<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/em><\/p>\n\n\n\n

Finalement, il a \u00e9t\u00e9 d\u00e9montr\u00e9 que la pr\u00e9sence de certaines Maladies Non Transmissibles (MNT), telles que la maladie pulmonaire obstructive chronique, les maladies cardiovasculaires et d\u2019autres maladies respiratoires, qui sont plus fr\u00e9quentes chez les fumeurs chroniques et consommateurs d\u2019alcool, aggravent le pronostic chez d\u2019individus atteints d\u2019autres coronavirus <\/span>18<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \"Am\u00e9rique\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Pourquoi une telle augmentation de la consommation d\u2019alcool ou \u00e0 l\u2019abus de substances ?<\/h4>\n\n\n\n

D\u2019apr\u00e8s Carmen Martinez, conseill\u00e8re en sant\u00e9 mentale de l\u2019OPS, compte tenu de la situation actuelle, il est normal de d\u00e9velopper des angoisses ou un sentiment de peur en raison de la crainte de tomber malade ou de mourir, de perdre son travail, de se s\u00e9parer de ses proches ou de se sentir socialement exclu. Il est possible \u00e9galement de ressentir de l’incertitude et de l’impuissance face \u00e0 l’incapacit\u00e9 de prot\u00e9ger la famille. Dans ces circonstances, il est normal de se sentir stress\u00e9. Cependant, pour certaines personnes, ces affections peuvent s’aggraver, perdurer et devenir invalidantes, ce qui pourrait entra\u00eener des conditions plus inqui\u00e9tantes telles que l’anxi\u00e9t\u00e9, la d\u00e9pression, le trouble de stress post-traumatique, des \u00e9pisodes de psychose et des comportements suicidaires.<\/p>\n\n\n\n

Pour la Directrice du D\u00e9partement Sant\u00e9 Mentale et usage de substances psychoactives \u00e0 l\u2019OMS, D\u00e9vora Kestel, l\u2019impact du COVID-19 est le m\u00eame que celui d’une catastrophe du point de vue de la sant\u00e9 mentale et du soutien psychosocial n\u00e9cessaire (18). En cas d’urgence, de guerre ou de catastrophe, une personne sur cinq est affect\u00e9e par un trouble mental, par de l’anxi\u00e9t\u00e9, par de la d\u00e9pression ou par des pathologies graves. Cette m\u00eame situation se produit aujourd’hui, sauf que, maintenant, la COVID-19 a eu un impact dur sur tous les pays et tous les individus en raison de son ampleur mondiale. \u00ab L\u2019Ebola se passait en Afrique. Le SRAS dans certaines r\u00e9gions d’Asie. Cela arrivait toujours aux autres, dans un autre endroit. Maintenant, \u00e7a nous arrive \u00e0 tous \u00bb<\/em> <\/span>19<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/em><\/p>\n\n\n\n

En raison des quarantaines et du stress provoqu\u00e9 par celles-ci, les personnes ayant une condition mentale pr\u00e9existante peuvent ressentir une aggravation des sympt\u00f4mes comme cons\u00e9quence de l’acc\u00e8s r\u00e9duit aux services de sant\u00e9, de l\u2019incertitude et de l’isolement social. Elles pourraient \u00e9galement d\u00e9velopper de nouvelles conditions. Ainsi, l\u2019OPS recommande aux \u00c9tats membres non seulement de g\u00e9n\u00e9rer des rapports et de suivre de pr\u00e8s l\u2019augmentation des troubles de sant\u00e9 mentale, mais aussi de renforcer leurs services communautaires de sant\u00e9 mentale. Les cons\u00e9quences de la pand\u00e9mie sur la sant\u00e9 mentale des populations sont d\u00e9j\u00e0 extr\u00eamement pr\u00e9occupantes. <\/p>\n\n\n\n

Les troubles mentaux, neurologiques et li\u00e9s \u00e0 la consommation d’alcool et de drogues et le suicide (TMNS) sont une cause majeure de handicap et de mortalit\u00e9, repr\u00e9sentant un tiers des YLDs (Years Lived with Disability) et une cinqui\u00e8me partie des DALYs (Disability-Adjusted Life Year) dans la R\u00e9gion des Am\u00e9riques <\/span>20<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Alors que les troubles d\u00e9pressifs constituent la principale cause de handicap, les troubles d’anxi\u00e9t\u00e9 se positionnent en deuxi\u00e8me place. Parmi les sous-r\u00e9gions de l’Am\u00e9rique latine et les Cara\u00efbes, c\u2019est l\u2019Am\u00e9rique du Sud qui compte les taux les plus \u00e9lev\u00e9s de handicap en raison de maladies mentales courantes. <\/p>\n\n\n\n

Les troubles caus\u00e9s par la consommation de substances sont fr\u00e9quemment consid\u00e9r\u00e9s dans le m\u00eame sous-groupe en raison de leurs caract\u00e9ristiques cliniques similaires, principalement li\u00e9s \u00e0 leur origine compulsive et le dysfonctionnement comportemental direct qu’ils impliquent chez les consommateurs. Dans le cas de la consommation d\u2019alcool dans la r\u00e9gion, le handicap r\u00e9sultant de troubles dus \u00e0 celle-ci variait en 2018 entre 0,5 % au Paraguay et 1,9 % au Guatemala et au Salvador. <\/p>\n\n\n\n

De son c\u00f4t\u00e9, l\u2019OPS et l\u2019OMS m\u00e8nent des enqu\u00eates aux niveaux national international pour \u00e9valuer la situation actuelle de la sant\u00e9 mentale. Pour Mme. Mart\u00ednez, l\u2019Organisation fournit \u00ab une coop\u00e9ration technique aux pays afin de pouvoir offrir des messages de communication pr\u00e9cis pour prot\u00e9ger la sant\u00e9 mentale de la population et pr\u00e9venir les troubles \u00bb.<\/em> De plus, elle fournit un soutien pour renforcer leurs services de sant\u00e9 mentale, m\u00eame dans des conditions de distanciation sociale ; et offre des conseils techniques pour renforcer et adapter les services, ainsi que pour promouvoir d’autres formes de soutien tr\u00e8s pr\u00e9cieux pour l’intervention psychosociale telles que le soutien mutuel et les soutiens communautaires utilisant des moyens de communication qui ne reposent pas sur le contact physique.<\/p>\n\n\n\n

N\u00e9anmoins, les syst\u00e8mes de sant\u00e9 mentale en Am\u00e9rique latine et aux Cara\u00efbes sont souvent encore faibles en termes de services de sant\u00e9 mentale, avec un acc\u00e8s et une disponibilit\u00e9 r\u00e9duites, bien qu’il existe \u00e9galement des diff\u00e9rences notables d’un pays \u00e0 l’autre. Les d\u00e9penses moyennes annuelles par habitant en sant\u00e9 mentale \u00e9taient, en 2018, de US$13,8, avec une diff\u00e9rence significative entre les pays \u00e0 revenu \u00e9lev\u00e9 (US$48 par habitant) et les pays \u00e0 revenu faible et interm\u00e9diaire (US$2,5 par habitant). Ainsi, les d\u00e9penses de sant\u00e9 mentale ne repr\u00e9sentent, en moyenne, que 2 % du budget allou\u00e9 \u00e0 la sant\u00e9 des pays, dont 60 % environ vont aux h\u00f4pitaux psychiatriques <\/span>21<\/sup><\/a><\/span><\/span>. En 2019, l’OPS\/OMS avait d\u00e9j\u00e0 exhort\u00e9 les pays de la r\u00e9gion \u00e0 augmenter le budget destin\u00e9 la sant\u00e9 mentale et \u00e0 allouer des ressources sp\u00e9cifiquement \u00e0 des interventions plus rentables et \u00e9prouv\u00e9es, pour r\u00e9pondre aux besoins des personnes atteintes de troubles mentaux.<\/p>\n\n\n\n

En effet, l’investissement dans les h\u00f4pitaux psychiatriques n’est pas recommand\u00e9 par l’OPS \/ OMS, qui sugg\u00e8re \u00e9galement sa fermeture. Les recommandations tendent vers la mise en oeuvre et la prestation de services int\u00e9gr\u00e9s en sant\u00e9 mentale dans des centres de soins de sant\u00e9 primaires ou dans les h\u00f4pitaux, accompagn\u00e9s d’un service de soutien social. Non seulement cette option est plus rentable, mais elle rend plus probable que les personnes atteintes de troubles mentaux visent \u00e0 chercher de l\u2019aide psychologique : cela facilite l’acc\u00e8s aux services locaux o\u00f9 la stigmatisation et l’isolement, souvent associ\u00e9s aux h\u00f4pitaux psychiatriques, n\u2019ont pas lieu. <\/p>\n\n\n\n

La pand\u00e9mie actuelle suppose un grand risque pour les services de sant\u00e9 mentale, compte tenu de la surcharge des syst\u00e8mes de sant\u00e9 g\u00e9n\u00e9raux qui soignent les patients atteints de COVID-19, et donc des limitations \u00e0 suivre dans le cas d\u2019autres conditions m\u00e9dicales, notamment mentales. Lorsque pr\u00e9existantes, elles sont exacerb\u00e9es en raison de la situation actuelle. Face \u00e0 la grande charge \u00e0 laquelle font face actuellement les syst\u00e8mes de sant\u00e9, des options alternatives surgissent dans plusieurs pays : des lignes directes et des consultations virtuelles pour la sant\u00e9 mentale, ainsi que, comme c\u2019est le cas dans certains pays, la possibilit\u00e9 de prescriptions virtuelles. <\/p>\n\n\n\n

Il n\u2019y a aucun doute qu\u2019il s\u2019agit d\u2019un d\u00e9fi majeur pour les gouvernements, les professionnels et les syst\u00e8mes de sant\u00e9 ; mais nul ne peut nier la n\u00e9cessit\u00e9 flagrante d\u2019augmenter de toute urgence l\u2019investissement dans les services de ce type pour \u00e9viter une augmentation massive des probl\u00e8mes de sant\u00e9 mentale dans les mois \u00e0 venir. <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Apr\u00e8s s’\u00eatre propag\u00e9e sur les continents asiatique et europ\u00e9en, la COVID-19 a rapidement atteint l\u2019Am\u00e9rique latine. Au-del\u00e0 des faiblesses des syst\u00e8mes de sant\u00e9, la r\u00e9gion est aussi confront\u00e9e \u00e0 deux autres d\u00e9fis majeurs qui se posent de mani\u00e8re pr\u00e9gnante depuis des ann\u00e9es aux pays latino-am\u00e9ricains, et qui rendent aujourd\u2019hui encore plus difficile la gestion de la crise sanitaire  : la consommation d’alcool et l\u2019abus de substances. 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