{"id":44061,"date":"2019-07-21T20:33:43","date_gmt":"2019-07-21T18:33:43","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=44061"},"modified":"2019-07-23T10:44:17","modified_gmt":"2019-07-23T08:44:17","slug":"la-special-relationship-en-mode-populiste","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2019\/07\/21\/la-special-relationship-en-mode-populiste\/","title":{"rendered":"La special relationship en mode \u00ab populiste \u00bb"},"content":{"rendered":"\n
Londres.<\/em> Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et surtout depuis la fin de l\u2019Empire britannique, les analystes ressortent r\u00e9guli\u00e8rement l\u2019expression \u00ab special relationship<\/em> \u00bb pour qualifier le lien privil\u00e9gi\u00e9 cens\u00e9 unir Londres et Washington. Un lien historique, forg\u00e9 dans le combat face au nazisme ; un lien linguistique \u00e9vident ; un lien strat\u00e9gique illustr\u00e9 par la coop\u00e9ration tr\u00e8s \u00e9troite qui demeure entre les services de renseignement de ces deux pays.<\/p>\n\n\n\n Chez les analystes britanniques, les fondements m\u00eame de cette expression font d\u00e9bat, mais l\u2019image revient r\u00e9guli\u00e8rement au fil des cycles politiques. Alors que le Royaume-Uni devrait conna\u00eetre cette semaine le nom de son nouveau Premier ministre, suite au vote des militants du Parti conservateur pour d\u00e9signer un successeur \u00e0 Theresa May, l\u2019expression est revenue sur le devant de la sc\u00e8ne m\u00e9diatique \u00e0 la faveur du lien \u00ab tr\u00e8s sp\u00e9cial \u00bb qui semble unir le pr\u00e9sident am\u00e9ricain et le favori des sondages, l\u2019ancien maire de Londres et ancien chef de la diplomatie, Boris Johnson.<\/p>\n\n\n\n Jeudi 15 juillet, le quotidien The Times<\/em> <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span> affirmait que l\u2019ancien ministre des Affaires \u00e9trang\u00e8res serait pr\u00eat \u00e0 voler imm\u00e9diatement \u00e0 Washington pour d\u00e9crocher un accord commercial avec Donald Trump, afin de mieux jouer sa partie de bras de fer avec l\u2019Union europ\u00e9enne avant le 31 octobre, nouvelle date limite fix\u00e9e pour la sortie du Royaume-Uni. \u00ab La clef de tout ce sont les \u00c9tats-Unis \u00bb, affirmait un proche de Johnson au quotidien londonien. \u00ab Si nous obtenons un accord commercial avec l\u2019Am\u00e9rique nous serons rapidement sur le march\u00e9 pour d\u2019autres accords et cela encouragera les autres \u00e0 r\u00e9aliser que nous entendons renforcer les \u00e9changes \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Le 19 juillet, le pr\u00e9sident am\u00e9ricain lui-m\u00eame affirmait ouvertement son soutien \u00e0 Boris Johnson, en d\u00e9clarant \u00ab qu\u2019il aimait Johnson et l\u2019avait toujours aim\u00e9 \u00bb et sa conviction \u00ab qu\u2019il fera un excellent travail comme Premier ministre \u00bb <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Pour Donald Trump, fervent d\u00e9fenseur de \u00ab l\u2019America First \u00bb et du Brexit, l\u2019hypoth\u00e8se d\u2019une sortie du Royaume-Uni sans accord le 31 octobre irait dans le sens d\u2019un affaiblissement de l\u2019Union europ\u00e9enne qui ne serait pas pour d\u00e9plaire au locataire de la Maison Blanche <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n Des deux c\u00f4t\u00e9s de l\u2019Atlantique, deux personnages impr\u00e9visibles et sans beaucoup de rigueur avec les faits, seraient aux manettes. Dans un commentaire publi\u00e9 dans le Financial Times<\/em> jeudi 18 juillet, Philip Stevens \u00e9voque une special relationship<\/em> \u00ab bancale \u00bb et \u00ab d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9e \u00bb, face \u00e0 un pr\u00e9sident am\u00e9ricain particuli\u00e8rement capricieux <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Pour Michael H. Fuchs, dans le Guardian<\/em>, la relation sp\u00e9ciale UK-USA n\u2019est pas rompue, elle entre juste dans une \u00ab nouvelle phase dangereuse \u00bb <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span> apr\u00e8s le r\u00e9cent limogeage de l\u2019ancien ambassadeur britannique \u00e0 Washington pour ses propos sur le pr\u00e9sident am\u00e9ricain, sur injonction de Donald Trump lui-m\u00eame. Le New York Times <\/em>\u00e9voque pour sa part une relation plus \u00ab grin\u00e7ante \u00bb que \u00ab sp\u00e9ciale \u00bb <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n En outre, rien ne dit que Boris Johnson, malgr\u00e9 le ton bravache avec lequel il annonce une sortie sans accord, obtiendra une majorit\u00e9 au Parlement pour une telle secousse pour l\u2019\u00e9conomie britannique. Boris Johnson a d\u00e9clar\u00e9 qu\u2019il n\u2019excluait pas de suspendre le Parlement britannique pour l\u2019emp\u00eacher de bloquer cette sortie de l\u2019Union. Or, jeudi 18 juillet, les d\u00e9put\u00e9s britanniques ont vot\u00e9 jeudi un texte rendant plus difficile pour le gouvernement de faire passer en force un Brexit sans accord en suspendant le Parlement. Le texte vot\u00e9 jeudi par les d\u00e9put\u00e9s pr\u00e9voit que le Parlement, au cas o\u00f9 ses travaux seraient suspendus, devra de toute mani\u00e8re \u00eatre rappel\u00e9 pour une session de plusieurs jours en septembre et octobre. La r\u00e9solution a recueilli 315 voix pour et 274 contre. Selon la BBC, plusieurs ministres oppos\u00e9s \u00e0 un Brexit sans accord \u00e9taient pr\u00eats \u00e0 mettre leur d\u00e9mission dans la balance afin de faire adopter ce texte.<\/p>\n\n\n\n De son c\u00f4t\u00e9, le Chancelier de l\u2019\u00c9chiquier, Philipp Hammond, a mis son portefeuille dans la balance en affirmant sur la BBC : \u00ab en supposant que Boris Johnson devienne le prochain Premier ministre, je comprends que ses conditions pour servir dans son gouvernement incluraient l’acceptation d’une sortie sans accord le 31 octobre, et ce n’est pas quelque chose \u00e0 laquelle je pourrais jamais adh\u00e9rer \u00bb. M. Hammond a d’ailleurs soulign\u00e9 qu’il d\u00e9missionnerait avant m\u00eame qu’on lui demande de faire ses valises, ou que ses fonctions s’arr\u00eatent de facto<\/em> avec la fin du gouvernement de Theresa May. \u00ab Je suis s\u00fbr que je ne vais pas \u00eatre renvoy\u00e9 parce que je vais d\u00e9missionner avant qu’on n’en arrive l\u00e0 \u00bb, a-t-il dit.<\/p>\n\n\n\n Boris Johnson, 55 ans, est oppos\u00e9 dans cette course au pouvoir \u00e0 Jeremy Hunt, 52 ans, son successeur \u00e0 la t\u00eate de la diplomatie britannique. C’est aux 160 000 membres du Parti conservateur qu’il revient de d\u00e9partager les deux hommes. Les votes seront clos lundi avant l’annonce des r\u00e9sultats mardi matin.<\/p>\n\n\n\n On conna\u00eetra mardi le nom du successeur de Theresa May \u00e0 la t\u00eate du Parti conservateur et donc \u00e0 la t\u00eate du gouvernement. Ce sont les 160 000 membres du parti qui feront le choix entre le Brexiteer dur et ancien chef de la diplomatie Boris Johnson, et son successeur au Foreign Office Jeremy Hunt. Boris Johnson est le favori des sondages. Il l\u2019est aussi de Donald Trump, le pr\u00e9sident am\u00e9ricain, qui lui a apport\u00e9 un soutien tr\u00e8s appuy\u00e9. Pr\u00e9ludant peut-\u00eatre \u00e0 la relance de la special relationship, sous l\u2019angle in\u00e9dit d\u2019un populisme transatlantique.<\/p>\n","protected":false},"author":175,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-briefings.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[525,547],"class_list":["post-44061","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-politique","staff-vera-marchand","geo-ameriques","geo-nordiques"],"acf":[],"yoast_head":"\nPerspectives :<\/h4>\n\n\n\n