{"id":3743,"date":"2018-05-27T22:00:52","date_gmt":"2018-05-27T20:00:52","guid":{"rendered":"https:\/\/lldl.eu\/?p=3743"},"modified":"2019-05-27T00:26:53","modified_gmt":"2019-05-26T22:26:53","slug":"le-chemin-etroit-de-la-politique-etrangere-allemande","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/05\/27\/le-chemin-etroit-de-la-politique-etrangere-allemande\/","title":{"rendered":"Le chemin \u00e9troit de la politique \u00e9trang\u00e8re allemande"},"content":{"rendered":"\n

Berlin. <\/em>L’Allemagne est peut-\u00eatre le pays europ\u00e9en le plus impliqu\u00e9 dans le tremblement de terre diplomatique provoqu\u00e9 par le pr\u00e9sident Trump, pr\u00e9cis\u00e9ment en raison de la nature \u00ab sp\u00e9ciale \u00bb de ses relations avec les Etats-Unis, fond\u00e9es sur des liens historiques r\u00e9affirm\u00e9s par le r\u00f4le am\u00e9ricain dans la r\u00e9unification, sur la confiance dans la faible probabilit\u00e9 d’un retrait militaire am\u00e9ricain et sur relations commerciales essentielles (9<\/strong>). Cependant, en ce qui concerne les relations avec la Russie, la distance entre les intentions et les objectifs g\u00e9opolitiques allemands et am\u00e9ricains, distance d\u00e9j\u00e0 apparue sous les pr\u00e9sidences Bush et Obama et qui est maintenant exacerb\u00e9e par la politique de Trump, met le nouveau gouvernement Merkel \u00e0 l’\u00e9preuve. Le d\u00e9fi relev\u00e9 par Heiko Maas, ministre des Affaires \u00e9trang\u00e8res du quatri\u00e8me gouvernement de la Chanceli\u00e8re, est donc double : continuer \u00e0 rassurer et \u00e0 soutenir les Etats-Unis sur les points forts de l’alliance avec l’Europe de l’Est (l’ind\u00e9pendance de l’Ukraine et des pays baltes et la limitation de l’agressivit\u00e9 russe) et en m\u00eame temps chercher un canal de communication avec Poutine.<\/p>\n\n\n\n

Une tentative soutenue certainement par l’opinion publique allemande, de plus en plus anti-am\u00e9ricaine (6<\/strong>), mais qui pour l’instant ne repr\u00e9sente pas une d\u00e9chirure (2<\/strong>) par rapport \u00e0 la m\u00e9fiance mutuelle qui, depuis de 2014 environ, caract\u00e9rise les relations entre les deux pays. La preuve en est la r\u00e9action allemande \u00e0 l’affaire Skripal (1<\/strong>) et la m\u00e9fiance qui a \u00e9galement marqu\u00e9e la derni\u00e8re rencontre entre Poutine et Merkel (10<\/strong>), \u00e0 la recherche d’un moyen pour sauver l’accord avec l’Iran. Cette recherche d’un dialogue avec les Russes montre que la politique \u00e9trang\u00e8re du gouvernement allemand suit un chemin \u00e9troit, r\u00e9sultat de l’ambigu\u00eft\u00e9 du texte de l’accord avec le SPD (7<\/strong>) et de l’absence d’une vraie confrontation sur le sujet entre les factions, tr\u00e8s polaris\u00e9es et pr\u00e9sentes dans les deux partis de la Grosse Koalition (4<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n

La cons\u00e9quence de cette ambigu\u00eft\u00e9 est une strat\u00e9gie \u00ab \u00e9nerg\u00e9tique \u00bb peu claire. Cette strat\u00e9gie se partage entre les promesses faites \u00e0 l’Ukraine, il y a un mois et demi, et la tentation, soutenue par les groupes industriels allemands (5<\/strong>), de ne pas compromettre la construction du nouveau gazoduc Nord Stream 2 (3<\/strong>) ainsi que les relations avec les pays baltes, visit\u00e9s en avril par Maas (8<\/strong>) (imm\u00e9diatement apr\u00e8s avoir rencontr\u00e9 le ministre russe Lavrov), pays \u00e0 la recherche d’une confirmation, encore incertaine, de leur s\u00e9curit\u00e9. Dans l’attente de comprendre quelles seront les caract\u00e9ristiques de la \u00ab doctrine Maas \u00bb, l’ambivalence allemande sera critiqu\u00e9e \u00e0 la fois de l’ext\u00e9rieur et de l’int\u00e9rieur.<\/p>\n\n\n\n

Perspectives :<\/strong><\/h4>\n\n\n\n