{"id":307142,"date":"2025-12-04T04:00:00","date_gmt":"2025-12-04T03:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=307142"},"modified":"2025-12-03T23:43:02","modified_gmt":"2025-12-03T22:43:02","slug":"ce-que-les-europeens-veulent-vraiment-le-dernier-eurobazooka","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/12\/04\/ce-que-les-europeens-veulent-vraiment-le-dernier-eurobazooka\/","title":{"rendered":"Ce que les Europ\u00e9ens veulent vraiment&#160;: le dernier Eurobazooka"},"content":{"rendered":"\n<div class=\"wp-block-lgc-keypoints key-block\"><div class=\"keys\"><h6 class=\"font-bold text-sm uppercase\">Points clefs<\/h6>\n<ul class=\"wp-block-list\">\n<li>Pr\u00e8s de la majorit\u00e9 (48&#160;%) des Europ\u00e9ens voit Donald Trump comme un \u00ab&#160;ennemi de l\u2019Europe&#160;\u00bb, en hausse de 4 points par rapport \u00e0 la pr\u00e9c\u00e9dente vague de septembre (44&#160;%).<\/li>\n\n\n\n<li>Une majorit\u00e9 d\u2019Europ\u00e9ens (51&#160;%) juge le risque d\u2019une guerre ouverte avec la Russie dans les prochaines ann\u00e9es comme \u00e9tant \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb (et \u00ab&#160;tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb pour 18&#160;% des sond\u00e9s).<\/li>\n\n\n\n<li>Les deux-tiers des sond\u00e9s (69&#160;%) estiment que leur pays ne serait pas capable de se d\u00e9fendre militairement face \u00e0 une agression russe. Au Portugal, en Italie et en Belgique, cette part d\u00e9passe les 80&#160;%.<\/li>\n\n\n\n<li>Les Europ\u00e9ens sont une majorit\u00e9 (55&#160;%) \u00e0 consid\u00e9rer qu\u2019il est pr\u00e9f\u00e9rable de se tenir \u00e0 \u00e9gale distance des \u00c9tats-Unis et de la Chine plut\u00f4t que de s\u2019allier avec une des deux grandes puissances plut\u00f4t que l\u2019autre.<\/li>\n\n\n\n<li>L\u2019attachement \u00e0 l\u2019appartenance \u00e0 l\u2019Union demeure un choix tr\u00e8s largement majoritaire&#160;: 74&#160;% des r\u00e9pondants souhaitent que leur pays reste dans le bloc, tandis que 19&#160;% pr\u00e9f\u00e8rent en sortir.<\/li>\n\n\n\n<li>La France est le pays sond\u00e9 o\u00f9 ce d\u00e9sir d\u2019appartenance au bloc est le plus faible, plus d\u2019un quart (27&#160;%) de la population souhaitant en sortir, tandis que 12&#160;% sont ind\u00e9cis.<\/li>\n\n\n\n<li>Cinq ans apr\u00e8s la sortie du Royaume-Uni de l\u2019Union, le Brexit est tr\u00e8s majoritairement per\u00e7u comme ayant \u00e9t\u00e9 un \u00e9chec parmi l\u2019opinion europ\u00e9enne&#160;: 63&#160;% des sond\u00e9s d\u00e9clarent qu\u2019il a eu un impact n\u00e9gatif pour le pays.<\/li>\n<\/ul>\n<\/div><\/div>\n\n\n\n<p><a href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2024\/12\/06\/embargo-que-pensent-les-europeens-questions-difficiles-pour-lannee-qui-vient-sondage-exclusif\/\"><em>Un an apr\u00e8s le premier barom\u00e8tre europ\u00e9en<\/em><\/a><em>, lanc\u00e9 par Cluster 17 et le Grand Continent, et l\u2019Eurobazooka du printemps dernier qui <\/em><a href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/03\/20\/les-europeens-face-a-la-guerre-et-trump-10-points-sur-un-sondage-exclusif\/\"><em>analysait les r\u00e9actions \u00e0 l\u2019arriv\u00e9e de Trump<\/em><\/a><em> et <\/em><a href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/09\/09\/10-points-eurobazooka\/\"><em>celui de septembre qui sondait l\u2019opinion des Europ\u00e9ens apr\u00e8s l\u2019\u00e9t\u00e9 de l\u2019humiliation<\/em><\/a><em>, cette nouvelle livraison, men\u00e9e dans neuf pays europ\u00e9ens (France, Italie, Espagne, Allemagne, Pologne, Portugal, Croatie, Belgique et Pays-Bas), arrive dans un moment de bascule<\/em>&nbsp;<span class='whitespace-nowrap'><span id='easy-footnote-1-307142' class='easy-footnote-margin-adjust'><\/span><span class='easy-footnote'><a href='https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/12\/04\/ce-que-les-europeens-veulent-vraiment-le-dernier-eurobazooka\/#easy-footnote-bottom-1-307142' title='Cette \u00e9tude a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e par Internet selon la m\u00e9thode CAWI aupr\u00e8s de 9 553 personnes dans neuf pays de l\u2019Union europ\u00e9enne&amp;#160;: France (1 015), Italie (1 072), Espagne (1 111), Allemagne (1 098), Pologne (1 008), Portugal (1 004), Croatie (1 006), Belgique (1 186) et Pays-Bas (1 053). Les \u00e9chantillons sont repr\u00e9sentatifs des populations sond\u00e9es et sont r\u00e9alis\u00e9s selon la m\u00e9thode des quotas, au regard des crit\u00e8res d\u2019\u00e2ge, de sexe, de cat\u00e9gories socioprofessionnelles, de taille de communes et de r\u00e9gions de r\u00e9sidence. Les interviews ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9es du 22 au 25 novembre (France), du 22 au 26 novembre (Espagne, Italie, Belgique), du 22 au 27 novembre (Portugal), du 23 au 27 novembre (Allemagne), et du 25 au 28 novembre (Pologne, Pays-Bas, Croatie).'><sup>1<\/sup><\/a><\/span><\/span><em>.<\/em><\/p>\n\n\n\n<p><em>\u00c0 la lecture d\u2019ensemble, c\u2019est la densit\u00e9 des inqui\u00e9tudes et la simultan\u00e9it\u00e9 des chocs qui interpellent le plus&#160;: retour durable de la guerre sur le continent, acc\u00e9l\u00e9ration des rivalit\u00e9s entre puissances, d\u00e9r\u00e8glement climatique devenu conflictuel, r\u00e9volution technologique anxiog\u00e8ne, et crises politiques internes qui minent les ressorts de confiance.<\/em><\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-drop-cap\">L\u2019Europe n\u2019est pas seulement confront\u00e9e \u00e0 une accumulation de risques, elle fait face \u00e0 une transformation de son environnement historique, g\u00e9opolitique et politique.&nbsp;<\/p>\n\n\n\n<p>Ce barom\u00e8tre permet de saisir ce changement dans sa profondeur et ses contradictions.<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019int\u00e9r\u00eat de l\u2019\u00e9tude tient \u00e0 sa double entr\u00e9e. D\u2019un c\u00f4t\u00e9, une cartographie fine des menaces ext\u00e9rieures&#160;: les Europ\u00e9ens hi\u00e9rarchisent les risques de guerre, identifient des adversaires, \u00e9valuent les intentions des grandes puissances et interrogent la solidit\u00e9 militaire de leurs propres pays.<\/p>\n\n\n\n<p>De l\u2019autre, une exploration des tensions internes m\u00ealant sentiment de menace terroriste, perception de l\u2019antis\u00e9mitisme, rapport \u00e0 l\u2019immigration, d\u00e9fiance envers les \u00e9lites, demande de r\u00e9duction de l\u2019\u00c9tat, tentation technocratique et clivages sur l\u2019autorit\u00e9 ou la participation d\u00e9mocratique.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 cela s\u2019ajoute un troisi\u00e8me axe, souvent sous-estim\u00e9, qui traverse tout le barom\u00e8tre, \u00e0 savoir la mani\u00e8re dont les Europ\u00e9ens vivent la modernit\u00e9, entre fascination et inqui\u00e9tude (IA, drones, robots, crypto, r\u00e9seaux sociaux, espace\u2026), ainsi que le besoin de s\u2019ancrer dans un environnement national stable (culture, paysages, qualit\u00e9 de vie, sant\u00e9).<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019ensemble dessine les contours d\u2019une Europe inqui\u00e8te, profond\u00e9ment consciente de ses vuln\u00e9rabilit\u00e9s, et qui peine \u00e0 se projeter positivement dans l\u2019avenir. On retrouve cette difficult\u00e9 jusque dans des indicateurs plus indirects, comme <a href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/07\/02\/a-partir-daujourdhui-nous-sommes-plus-proches-de-2050-que-de-2000\/\">la question opposant l\u2019attraction du pass\u00e9 \u00e0 celle du futur<\/a>.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce tableau est aussi travers\u00e9 de paradoxes structurants. Le plus marquant concerne les \u00c9tats-Unis, avec une d\u00e9gradation nette de l\u2019image de Donald Trump, au point d\u2019\u00eatre majoritairement per\u00e7u comme un ennemi de l\u2019Europe. Dans le m\u00eame temps, la demande de conflictualit\u00e9 avec les \u00c9tats-Unis recule au profit d\u2019une pr\u00e9f\u00e9rence pour le compromis.<\/p>\n\n\n\n<p>Autrement dit, les Europ\u00e9ens durcissent leur jugement politique sur Trump tout en cherchant \u00e0 \u00e9viter une rupture strat\u00e9gique avec Washington. Ce type de contradiction n\u2019est pas un bruit statistique, mais se trouve au c\u0153ur du nouveau moment europ\u00e9en.<\/p>\n\n\n\n<p>Enfin, l\u2019\u00e9tude rappelle la multiplicit\u00e9 des opinions europ\u00e9ennes. Les \u00e9carts nationaux sont importants sur la grande majorit\u00e9 des questions.&nbsp;<\/p>\n\n\n\n<p>Sur la guerre, la Chine, l\u2019Ukraine, l\u2019immigration, la confiance dans l\u2019Union ou la vision du progr\u00e8s technique, les opinions dessinent de v\u00e9ritables profils culturels et politiques distincts. C\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment ce que ce barom\u00e8tre permet de lire&#160;: non seulement les grandes tendances continentales, mais aussi la structure des fractures internes, et ce qu\u2019elles disent du futur possible de l\u2019Union.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">1 \u2014 La volont\u00e9 d\u2019appartenir \u00e0 l\u2019Union europ\u00e9enne reste massive, mais sa solidit\u00e9 varie fortement \u2014 et le maillon faible pourrait \u00eatre la France<\/h2>\n\n\n\n<p>Dans les neuf pays interrog\u00e9s en novembre, l\u2019appartenance \u00e0 l\u2019Union demeure un choix tr\u00e8s largement majoritaire&#160;: 74&#160;% des r\u00e9pondants souhaitent que leur pays reste dans le bloc, tandis que 19&#160;% pr\u00e9f\u00e8rent en sortir.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/rwRIZ\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>La sortie du bloc reste minoritaire \u00e0 l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne. Mais la solidit\u00e9 de cet attachement diff\u00e8re fortement selon les pays. L\u2019\u00e9cart entre la volont\u00e9 de rester ou de sortir de l\u2019Union est \u00e9crasant au Portugal et en Espagne (+81 points dans les deux cas), signe d\u2019une adh\u00e9sion quasi incontest\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019inverse, c\u2019est en France que cet \u00e9cart est le plus faible (34 points), avec 27&#160;% en faveur d\u2019une sortie de l\u2019Union et 12&#160;% d\u2019ind\u00e9cis. C\u2019est l\u00e0 que le potentiel de remise en cause de l\u2019appartenance est le plus \u00e9lev\u00e9. La France pourrait ainsi devenir le maillon faible de l\u2019Union.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Pays fondateur de l\u2019Union et de l\u2019euro, la France est pourtant le pays le moins attach\u00e9 \u00e0 la monnaie unique parmi les membres historiques.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Cette dynamique \u00e0 la baisse se retrouve dans les deux pays longtemps pr\u00e9sent\u00e9s comme les moteurs de l\u2019Union, \u00e0 savoir l\u2019Allemagne et la France, ce qui rend la tendance particuli\u00e8rement pr\u00e9occupante. Deux contre-exemples se distinguent&#160;: l\u2019Espagne, o\u00f9 l\u2019adh\u00e9sion \u00e0 l\u2019Union se renforce nettement, et la Pologne, o\u00f9 l\u2019on observe un redressement plus r\u00e9cent entre les deux derni\u00e8res vagues disponibles.&nbsp;<\/p>\n\n\n\n<p>Ce reflux intervient alors m\u00eame que les menaces ext\u00e9rieures paraissent progresser, sugg\u00e9rant que l\u2019attachement \u00e0 l\u2019Union ne se renforce pas m\u00e9caniquement sous l\u2019effet du contexte g\u00e9opolitique.<\/p>\n\n\n\n<p>La question de la monnaie confirme une forte h\u00e9t\u00e9rog\u00e9n\u00e9it\u00e9 et montre que la moyenne europ\u00e9enne recouvre des r\u00e9alit\u00e9s nationales tr\u00e8s diff\u00e9rentes. Au total, 65&#160;% des sond\u00e9s pr\u00e9f\u00e8rent l\u2019euro, contre 25&#160;% qui privil\u00e9gient une monnaie nationale.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/Dem1k\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Mais les \u00e9carts par pays sont consid\u00e9rables&#160;: l\u2019Espagne (86&#160;%) et le Portugal (82&#160;%) sont ainsi les pays o\u00f9 l\u2019attachement \u00e0 l\u2019euro est le plus fort, en coh\u00e9rence avec leur fort attachement \u00e0 l\u2019Union. \u00c0 l\u2019inverse, la Pologne \u2014 qui n\u2019utilise pas l\u2019euro \u2014 est largement d\u00e9favorable \u00e0 la monnaie unique&#160;: 14&#160;% seulement souhaiteraient l\u2019adopter, tandis que 72&#160;% sont favorables \u00e0 une monnaie nationale. La Croatie, entr\u00e9e en 2023 dans la zone euro, occupe une position singuli\u00e8re&#160;: la volont\u00e9 de conserver l\u2019euro y reste minoritaire (43&#160;%), tandis que 46&#160;% pr\u00e9f\u00e9reraient une monnaie nationale.<\/p>\n\n\n\n<p>Entre ces p\u00f4les, le cas fran\u00e7ais est central. Pays fondateur de l\u2019Union et de l\u2019euro, la France est pourtant le pays le moins attach\u00e9 \u00e0 la monnaie unique parmi les membres historiques (59&#160;%), avec une demande substantielle de retour \u00e0 la monnaie nationale (23&#160;%) et un niveau \u00e9lev\u00e9 d\u2019indiff\u00e9rence (14&#160;% ayant r\u00e9pondu \u00ab&#160;peu importe&#160;\u00bb lorsqu\u2019on leur pose la question). Tout comme sur l\u2019appartenance \u00e0 l\u2019Union, c\u2019est donc en France que l\u2019int\u00e9gration europ\u00e9enne appara\u00eet la plus fragile.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">2 \u2014 Le Brexit reste un repoussoir pour une majorit\u00e9 d\u2019Europ\u00e9ens<\/h2>\n\n\n\n<p>Cinq ans apr\u00e8s la sortie du Royaume-Uni de l\u2019Union, <a href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/11\/18\/le-brexit-a-reduit-les-investissements-jusqua-18-au-royaume-uni\/\">le Brexit<\/a> est tr\u00e8s majoritairement per\u00e7u comme ayant \u00e9t\u00e9 un \u00e9chec parmi l\u2019opinion europ\u00e9enne. \u00c0 l\u2019\u00e9chelle des neuf pays, 63&#160;% des r\u00e9pondants estiment que le Brexit a eu un impact \u00ab&#160;n\u00e9gatif&#160;\u00bb pour le Royaume-Uni, tandis que 19&#160;% estiment qu\u2019il a \u00e9t\u00e9 positif. Pr\u00e8s d\u2019un Europ\u00e9en sur cinq n\u2019a pas de position claire (10&#160;% estiment qu\u2019il n\u2019a eu un impact \u00ab&#160;ni positif ni n\u00e9gatif&#160;\u00bb, et 9&#160;% ne savent pas).<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/nucvJ\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Tr\u00e8s peu de sond\u00e9s y voient ainsi un succ\u00e8s franc, l\u2019option \u00ab&#160;tr\u00e8s positif&#160;\u00bb est marginale dans tous les pays. Autrement dit, dans l\u2019ensemble de l\u2019Europe, le Brexit ne constitue pas un mod\u00e8le attractif de sortie.<\/p>\n\n\n\n<p>Cette lecture est \u00e9troitement li\u00e9e au premier point&#160;: plus un pays souhaite rester dans l\u2019Union, plus il juge durement le Brexit. Cette tendance est particuli\u00e8rement visible dans les pays ib\u00e9riques, qui sont \u00e0 la fois les plus favorables \u00e0 rester dans l\u2019Union et les plus s\u00e9v\u00e8res vis-\u00e0-vis de l\u2019exp\u00e9rience britannique&#160;: en Espagne, la perception \u00ab&#160;n\u00e9gative&#160;\u00bb du Brexit atteint 82&#160;% (contre 7&#160;% positif), et 79&#160;% au Portugal (contre 11&#160;%). Les deux pays semblent donc confort\u00e9s dans l\u2019id\u00e9e qu\u2019une sortie de l\u2019Union est une mauvaise option.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Ces r\u00e9sultats tranchent ainsi un d\u00e9bat central&#160;: le Brexit sert plus de repoussoir que d\u2019exemple dans l\u2019Europe de 2025.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019inverse, certains pays apparaissent plus ambivalents, ce qui est strat\u00e9gique pour comprendre le potentiel de contestation de l\u2019Union. La Pologne et la Croatie sont les \u00c9tats membres o\u00f9 le jugement n\u00e9gatif du Brexit est le moins important (respectivement 43&#160;% et 40&#160;%), tandis que pr\u00e8s de trois r\u00e9pondants sur dix voient le Brexit positivement (30&#160;% et 29&#160;%). Ce sont aussi deux pays o\u00f9 l\u2019int\u00e9gration europ\u00e9enne est la moins prononc\u00e9e, comme le montre leur relation \u00e0 la monnaie commune.<\/p>\n\n\n\n<p>La France occupe une position interm\u00e9diaire que les pro-Union pourraient juger pr\u00e9occupante&#160;: le Brexit y est vu comme n\u00e9gatif par une courte majorit\u00e9 (52&#160;%), mais l\u2019ind\u00e9cision est prononc\u00e9e (11&#160;% ne savent pas se prononcer, et 13&#160;% ne savent pas). Autrement dit, le Brexit ne convainc pas, mais ne dissuade pas compl\u00e8tement non plus. Ce flou s\u2019ajoute \u00e0 la fragilit\u00e9 d\u00e9j\u00e0 observable sur l\u2019appartenance \u00e0 l\u2019Union.<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019Italie, la Belgique et les Pays-Bas conservent quant \u00e0 eux une opinion nettement n\u00e9gative, tout en \u00e9tant moins unanimistes que l\u2019Espagne et le Portugal, refl\u00e9tant leur rapport plus ambivalent \u00e0 l\u2019int\u00e9gration.<\/p>\n\n\n\n<p>Ces r\u00e9sultats tranchent ainsi un d\u00e9bat central&#160;: le Brexit sert plus de repoussoir que d\u2019exemple dans l\u2019Europe de 2025. Mais la pr\u00e9sence de poches nationales plus h\u00e9sitantes ou plus tol\u00e9rantes \u2014 Pologne, Croatie, et une France o\u00f9 l\u2019ind\u00e9cision est forte \u2014 signale des espaces o\u00f9 l\u2019euroscepticisme pourrait gagner du terrain si le contexte politique venait \u00e0 s\u2019y pr\u00eater.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">3 \u2014 Des vuln\u00e9rabilit\u00e9s multiples et une demande de protection \u00e0 l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne<\/h2>\n\n\n\n<p>La premi\u00e8re le\u00e7on est celle d\u2019une ins\u00e9curit\u00e9 largement partag\u00e9e. Face aux menaces soumises aux Europ\u00e9ens \u2014 technologiques, militaires, \u00e9nerg\u00e9tiques ou alimentaires \u2014, seulement 12&#160;% d\u00e9clarent ne se sentir en ins\u00e9curit\u00e9 dans aucun domaine ou ne pas savoir. Autrement dit, les vuln\u00e9rabilit\u00e9s test\u00e9es font sens pour la grande majorit\u00e9 des r\u00e9pondants.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/Dr0io\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne, la s\u00e9curit\u00e9 technologique et num\u00e9rique est la menace la plus souvent cit\u00e9e (28&#160;%), devant la s\u00e9curit\u00e9 militaire (25&#160;%) et \u00e9nerg\u00e9tique (22&#160;%). Mais cette hi\u00e9rarchie moyenne recouvre des profils nationaux tr\u00e8s diff\u00e9renci\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Invit\u00e9s \u00e0 dire \u00e0 quelle \u00e9chelle il faudrait agir pour se prot\u00e9ger, les Europ\u00e9ens privil\u00e9gient une r\u00e9ponse qui inclut l\u2019Europe.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Dans plusieurs pays d\u2019Europe occidentale, la menace technologique domine nettement (Espagne, France, Portugal, Belgique). \u00c0 l\u2019inverse, la menace militaire arrive en t\u00eate dans les pays les plus expos\u00e9s au risque g\u00e9opolitique, au premier rang desquels la Pologne (38&#160;% citent d\u2019abord l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 militaire).<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019Italie se d\u00e9marque pour sa part par une priorit\u00e9 tr\u00e8s claire accord\u00e9e \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9 \u00e9nerg\u00e9tique (30&#160;%), lorsque la Croatie met en avant l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire (31&#160;%). Le paysage de l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 europ\u00e9enne est donc pluriel&#160;: il ne s\u2019agit pas d\u2019une peur unique, mais d\u2019un agenda des menaces \u00e0 forte dimension nationale.<\/p>\n\n\n\n<p>Invit\u00e9s \u00e0 dire \u00e0 quelle \u00e9chelle il faudrait agir pour se prot\u00e9ger, les Europ\u00e9ens privil\u00e9gient une r\u00e9ponse qui inclut l\u2019Europe.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/aJYYS\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>\u00c0 peine 23&#160;% choisissent l\u2019\u00e9chelle nationale seule, tandis que 30&#160;% privil\u00e9gient l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne et 39&#160;% estiment que les deux niveaux comptent tout autant. Au total, 69&#160;% des sond\u00e9s introduisent donc l\u2019\u00e9chelon europ\u00e9en dans la protection. Ici encore, les \u00e9carts sont tr\u00e8s parlants.<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019Espagne et le Portugal, d\u00e9j\u00e0 les plus pro-Union, sont \u00e9galement les plus \u00ab&#160;europ\u00e9istes pratiques&#160;\u00bb&#160;: 85&#160;% des r\u00e9pondants incluent l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne (seule ou conjointe). \u00c0 l\u2019inverse, la France et la Pologne \u2014 les deux pays o\u00f9 l\u2019attachement \u00e0 l\u2019Union est le plus fragile \u2014 sont aussi ceux o\u00f9 le r\u00e9flexe national exclusif est le plus prononc\u00e9 (37&#160;% en France, 30&#160;% en Pologne).<\/p>\n\n\n\n<p>Un dernier r\u00e9sultat m\u00e9rite d\u2019\u00eatre soulign\u00e9&#160;: l\u2019Italie appara\u00eet comme l\u2019un des pays qui comptent le plus sur l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne (38&#160;% la privil\u00e9gient seule, contre 19&#160;% pour la seule \u00e9chelle nationale). On pourrait y voir un paradoxe apparent au moment o\u00f9 le pays est gouvern\u00e9 par Giorgia Meloni et une coalition de droites souvent d\u00e9crite comme souverainiste. Dans l\u2019opinion, la protection est pourtant largement pens\u00e9e au niveau europ\u00e9en.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce point montre ainsi une tension structurante. L\u2019ins\u00e9curit\u00e9 est quasi-universelle, ses priorit\u00e9s varient fortement d\u2019un pays \u00e0 l\u2019autre, mais la demande de protection int\u00e8gre massivement l\u2019Europe, avec des r\u00e9sistances nationales concentr\u00e9es dans les pays d\u00e9j\u00e0 les plus ambivalents vis-\u00e0-vis de l\u2019Union.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">4 \u2014 La Russie redevient la menace de guerre centrale<\/h2>\n\n\n\n<p>Le premier r\u00e9sultat de cette question n\u2019est pas la diff\u00e9rence entre les pays, mais la bascule europ\u00e9enne elle-m\u00eame&#160;: une majorit\u00e9 relative d\u2019Europ\u00e9ens (51&#160;%) juge le risque d\u2019une guerre ouverte avec la Russie dans les prochaines ann\u00e9es comme \u00e9tant \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb (et \u00ab&#160;tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb pour 18&#160;% des sond\u00e9s).<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/DhACW\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Une telle anticipation aurait \u00e9t\u00e9 impensable il y a quelques ann\u00e9es et marque l\u2019entr\u00e9e des opinions europ\u00e9ennes dans un nouveau r\u00e9gime g\u00e9opolitique o\u00f9 l\u2019hypoth\u00e8se d\u2019un conflit direct sur le continent devient majoritaire.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce basculement est tr\u00e8s fortement territorialis\u00e9. La Pologne, pays frontalier de la Russie, se distingue comme un cas extr\u00eame&#160;: 77&#160;% des sond\u00e9s estiment le risque \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb, dont 36&#160;% \u00ab&#160;tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb, t\u00e9moignant d\u2019un niveau de projection nettement plus prononc\u00e9.<\/p>\n\n\n\n<p>Vient ensuite un ensemble de pays situ\u00e9s autour de la moyenne europ\u00e9enne&#160;: Pays-Bas (59&#160;%), Belgique (58&#160;%), France (54&#160;%), Allemagne (51&#160;%) et Espagne (49&#160;%). Dans ce bloc, le risque est majoritairement jug\u00e9 \u00e9lev\u00e9 plut\u00f4t que tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9. On anticipe ainsi une menace r\u00e9elle mais moins catastrophique qu\u2019\u00e0 l\u2019Est.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Une telle anticipation aurait \u00e9t\u00e9 impensable il y a quelques ann\u00e9es et marque l\u2019entr\u00e9e des opinions europ\u00e9ennes dans un nouveau r\u00e9gime g\u00e9opolitique.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Enfin, un troisi\u00e8me groupe de pays appara\u00eet plus distanci\u00e9&#160;: la Croatie (41&#160;%), le Portugal (39&#160;%) et surtout l\u2019Italie (34&#160;%). Le contraste Nord-Est \/ Sud est net&#160;: plus on s\u2019\u00e9loigne g\u00e9ographiquement du front ukrainien et de la fronti\u00e8re russe, plus le risque per\u00e7u d\u00e9cro\u00eet. L\u2019Italie se singularise par un niveau \u00e9lev\u00e9 de sond\u00e9s consid\u00e9rant qu\u2019il n\u2019y a \u00ab&#160;pas de risque&#160;\u00bb (29&#160;%) d\u2019une guerre ouverte avec la Russie, signe d\u2019une perception plus faible d\u2019une menace directe.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/cHQf2\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Par contraste, les autres puissances apparaissent loin derri\u00e8re&#160;: seulement 15&#160;% des Europ\u00e9ens estiment qu\u2019un conflit ouvert constitue un \u00ab&#160;risque \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb, tandis que ce chiffre est de 17&#160;% pour l\u2019Iran et de 10&#160;% pour les \u00c9tats-Unis.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/NO6Rg\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>La Russie repr\u00e9sente donc, de tr\u00e8s loin, la menace de guerre \u00e9tatique la plus structurante dans l\u2019opinion europ\u00e9enne.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/iAFGY\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">5 \u2014 Le terrorisme est la menace la plus saillante \u2014 et la France per\u00e7oit un niveau d\u2019alerte maximal<\/h2>\n\n\n\n<p>Si la Russie est la grande menace \u00e9tatique, le terrorisme est la menace la plus imm\u00e9diate dans les opinions europ\u00e9ennes. \u00c0 l\u2019\u00e9chelle des neuf pays couverts par le sondage, 63&#160;% des r\u00e9pondants jugent \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb le risque d\u2019une guerre ouverte avec des organisations terroristes (27&#160;% estiment que ce risque est \u00ab&#160;tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb). Ce chiffre est ainsi sup\u00e9rieur \u00e0 la Russie (51&#160;%) et aux autres acteurs g\u00e9opolitiques.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/O4sk0\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Cette inqui\u00e9tude est particuli\u00e8rement forte en Europe occidentale&#160;: 69&#160;% en Belgique, 65&#160;% en Allemagne et 62&#160;% en Espagne consid\u00e8rent ainsi le risque comme \u00e9tant \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb.<\/p>\n\n\n\n<p>Mais c\u2019est surtout la France qui se distingue par un niveau exceptionnellement \u00e9lev\u00e9&#160;: 86&#160;% jugent que le risque d\u2019entrer en guerre ouverte avec des organisations terroristes est \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb, et 47&#160;% estiment qu\u2019il est \u00ab&#160;tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb. Seulement 1&#160;% d\u00e9clare qu\u2019il n\u2019y a \u00ab&#160;pas de risque&#160;\u00bb. La France appara\u00eet ainsi comme le pays o\u00f9 la menace terroriste est la plus ancr\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Dans les opinions, l\u2019Iran semble davantage per\u00e7u \u00e0 travers le prisme d\u2019une menace terroriste potentielle que d\u2019une menace de guerre inter\u00e9tatique imminente.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>L\u2019Italie reconna\u00eet \u00e9galement cette menace, mais sur un registre plus temp\u00e9r\u00e9&#160;: 54&#160;% y voient un risque \u00ab&#160;\u00e9lev\u00e9&#160;\u00bb et 34&#160;% un risque \u00ab&#160;faible&#160;\u00bb. Les Pays-Bas offrent un profil atypique, le risque \u00e9lev\u00e9 y atteignant 49&#160;%, mais avec une part tr\u00e8s importante estimant qu\u2019il n\u2019y a \u00ab&#160;pas de risque&#160;\u00bb (32&#160;%), signe d\u2019une perception beaucoup plus divis\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<p>Enfin, l\u2019Europe centrale et m\u00e9ridionale (Pologne 46&#160;%, Portugal 42&#160;%, Croatie 41&#160;%) place le terrorisme nettement plus bas parmi les menaces, avec davantage de r\u00e9ponses estimant que le risque est faible ou que celui-ci n\u2019existe pas.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce point \u00e9claire aussi la lecture des autres risques \u00ab&#160;moyen-orientaux&#160;\u00bb. La France est le pays le plus inquiet quant au risque d\u2019un conflit avec l\u2019Iran, ce qui peut s\u2019interpr\u00e9ter comme une association plus directe entre crise iranienne et horizon terroriste. Dans les opinions, l\u2019Iran semble davantage per\u00e7u \u00e0 travers le prisme d\u2019une menace terroriste potentielle que d\u2019une menace de guerre inter\u00e9tatique imminente.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">6 \u2014 Le doute militaire europ\u00e9en&#160;: fragilit\u00e9s nationales face \u00e0 la menace russe<\/h2>\n\n\n\n<p>Le retour de la guerre comme horizon plausible et la clarification des intentions attribu\u00e9es aux grandes puissances posent la question de la perception des Europ\u00e9ens quant aux capacit\u00e9s de d\u00e9fense de leurs pays.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>La hi\u00e9rarchie des doutes dessine une g\u00e9ographie de la puissance per\u00e7ue. Les pays qui se sentent le moins capables sont aussi ceux qui se projettent le moins dans un affrontement militaire direct avec la Russie.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>En ce sens, le barom\u00e8tre montre une inqui\u00e9tude massive, tr\u00e8s structur\u00e9e et politiquement lourde. La menace russe est jug\u00e9e \u00e9lev\u00e9e, mais les Europ\u00e9ens estiment \u00eatre faiblement arm\u00e9s pour y faire face seuls.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/6Ei21\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Premier fait majeur&#160;: la confiance dans la capacit\u00e9 militaire nationale est minoritaire partout. Ainsi, pr\u00e8s de sept Europ\u00e9ens sur dix doutent de la capacit\u00e9 de leur pays \u00e0 se d\u00e9fendre contre une agression russe.<\/p>\n\n\n\n<p>Les \u00e9carts nationaux sont tr\u00e8s nets, mais aucun pays n\u2019\u00e9chappe \u00e0 ce d\u00e9ficit de confiance. La France est la plus confiante, mais cette opinion reste minoritaire&#160;: 44&#160;% pensent que le pays pourrait se d\u00e9fendre face \u00e0 une agression russe, tandis que 51&#160;% ne sont pas en accord avec ce sc\u00e9nario.<\/p>\n\n\n\n<p>La hi\u00e9rarchie des doutes dessine une g\u00e9ographie de la puissance per\u00e7ue. Les pays qui se sentent le moins capables sont aussi ceux qui se projettent le moins dans un affrontement militaire direct avec la Russie. La distance g\u00e9opolitique se traduit ainsi par une faible croyance dans la pr\u00e9paration nationale.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019inverse, les pays les plus expos\u00e9s expriment une confiance l\u00e9g\u00e8rement sup\u00e9rieure, mais celle-ci demeure tr\u00e8s nettement minoritaire. M\u00eame en Pologne, pays frontalier de la Russie, 58&#160;% r\u00e9pondent \u00ab&#160;non&#160;\u00bb et 14&#160;% ne savent pas&#160;: l\u2019incertitude nationale reste \u00e9lev\u00e9e malgr\u00e9 une exposition maximale.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce point r\u00e9v\u00e8le une faille strat\u00e9gique centrale. Les Europ\u00e9ens envisagent d\u00e9sormais la possibilit\u00e9 d\u2019une guerre ouverte avec la Russie, mais ne se sentent pas suffisamment arm\u00e9s pour y r\u00e9pondre \u00e0 l\u2019\u00e9chelle de leurs \u00c9tats. L\u2019entr\u00e9e dans un \u00e2ge du danger se fait avec le sentiment d\u2019une faiblesse nationale persistante.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">7 \u2014 L\u2019autonomie strat\u00e9gique comme r\u00e9flexe majoritaire&#160;: l\u2019Europe refuse le choix binaire USA\/Chine<\/h2>\n\n\n\n<p>Apr\u00e8s la mont\u00e9e du risque de guerre et le sentiment de fragilit\u00e9 nationale, le barom\u00e8tre met au jour un autre trait structurant&#160;: le refus d\u2019\u00eatre enr\u00f4l\u00e9 dans un t\u00eate-\u00e0-t\u00eate entre grandes puissances.<\/p>\n\n\n\n<p>Qu\u2019il s\u2019agisse de l\u2019\u00e9quilibre g\u00e9opolitique global ou de la bataille technologique, les Europ\u00e9ens expriment une m\u00eame logique&#160;: ne pas se dissoudre dans l\u2019orbite am\u00e9ricaine, mais ne pas basculer non plus vers la Chine. En somme, chercher une voie propre.<\/p>\n\n\n\n<p>La position dominante est celle de la distance. \u00c0 la question sur la position de l\u2019Europe face aux \u00c9tats-Unis et \u00e0 la Chine, 55&#160;% choisissent la m\u00eame distance entre les deux. \u00c0 cela s\u2019ajoute 16&#160;% qui souhaitent ne s\u2019allier avec aucun des deux. Au total, 71&#160;% plaident pour une position d\u2019autonomie ou de non-alignement, contre 20&#160;% seulement pour un alignement prioritaire avec les \u00c9tats-Unis contre la Chine, et 4&#160;% pour l\u2019alignement inverse.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/68XhX\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Ce r\u00e9sultat est frappant. L\u2019option \u00ab&#160;pro-\u00c9tats-Unis contre la Chine&#160;\u00bb reste minoritaire dans tous les pays, tandis que la position \u00ab&#160;pro-Chine contre les \u00c9tats-Unis&#160;\u00bb demeure marginale partout. La prise de distance domine largement en Belgique, en Pologne, en Allemagne, au Portugal, en France et en Italie.<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019option \u00ab&#160;aucun des deux&#160;\u00bb est particuli\u00e8rement forte en Italie, au Portugal, en France et en Espagne. L\u2019Europe cherche clairement \u00e0 s\u2019affirmer comme un troisi\u00e8me p\u00f4le, ce qui confirme l\u2019int\u00e9r\u00eat croissant pour une d\u00e9fense europ\u00e9enne, d\u00e9j\u00e0 observ\u00e9 dans de nombreuses \u00e9tudes.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Les Europ\u00e9ens ne souhaitent pas choisir un camp, mais ont conscience d\u2019\u00eatre pris dans une rivalit\u00e9 strat\u00e9gique et technologique.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Un second point essentiel se d\u00e9gage&#160;: la Chine est per\u00e7ue comme le principal adversaire technologique, mais les \u00c9tats-Unis ne sont plus consid\u00e9r\u00e9s comme un alli\u00e9 naturel dans cette comp\u00e9tition. \u00c0 la question sur l\u2019adversaire technologique, 44&#160;% des r\u00e9pondants d\u00e9signent la Chine, 37&#160;% placent les deux pays au m\u00eame niveau et 9&#160;% mentionnent les \u00c9tats-Unis.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/4elCg\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Dans plusieurs pays, la Chine est clairement identifi\u00e9e comme l\u2019adversaire principal. La France se distingue toutefois par un profil singulier&#160;: l\u2019option \u00ab&#160;les deux au m\u00eame niveau&#160;\u00bb (49&#160;%) y d\u00e9passe la Chine seule. Ce r\u00e9sultat r\u00e9v\u00e8le un point essentiel&#160;: les \u00c9tats-Unis ne sont plus per\u00e7us comme un alli\u00e9 naturel de l\u2019Europe face \u00e0 P\u00e9kin, mais comme un concurrent, voire un adversaire, y compris dans le domaine technologique.<\/p>\n\n\n\n<p>Ces deux questions dessinent une m\u00eame inflexion historique. Les Europ\u00e9ens ne souhaitent pas choisir un camp, mais ont conscience d\u2019\u00eatre pris dans une rivalit\u00e9 strat\u00e9gique et technologique.<\/p>\n\n\n\n<p>La Chine appara\u00eet comme le rival central, tandis que les \u00c9tats-Unis sont simultan\u00e9ment per\u00e7us comme une puissance concurrente. Cette perception traduit une forte demande d\u2019autonomie strat\u00e9gique ainsi qu\u2019un \u00e9loignement accru vis-\u00e0-vis des \u00c9tats-Unis.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">8 \u2014 Les Europ\u00e9ens h\u00e9sitent sur la ligne \u00e0 tenir face aux \u00c9tats-Unis<\/h2>\n\n\n\n<p>Le barom\u00e8tre r\u00e9v\u00e8le une tension profonde dans la mani\u00e8re dont les Europ\u00e9ens per\u00e7oivent les \u00c9tats-Unis. D\u2019un c\u00f4t\u00e9, Donald Trump suscite un rejet massif qui s\u2019est accentu\u00e9 au fil des diff\u00e9rentes vagues de l\u2019enqu\u00eate, de l\u2019autre, la position souhait\u00e9e vis-\u00e0-vis du gouvernement am\u00e9ricain devient moins conflictuelle. La demande d\u2019opposition frontale diminue au profit d\u2019une pr\u00e9f\u00e9rence pour le compromis.&nbsp;<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Dans la derni\u00e8re vague, Trump est majoritairement per\u00e7u comme un ennemi de l\u2019Europe.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Autrement dit, les Europ\u00e9ens durcissent leur jugement sur Trump, mais ne souhaitent pas durcir la relation globale avec Washington.<\/p>\n\n\n\n<p>Dans la derni\u00e8re vague, Trump est majoritairement per\u00e7u comme un ennemi de l\u2019Europe. En moyenne, 48&#160;% des Europ\u00e9ens interrog\u00e9s le voient de cette mani\u00e8re, contre seulement 10&#160;% qui le consid\u00e8rent comme un ami&#160;; 40&#160;% le d\u00e9crivent comme \u00ab&#160;ni ami ni ennemi&#160;\u00bb.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/kTgTP\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Le rejet domine dans l\u2019ensemble de l\u2019Europe occidentale. Il atteint ainsi 62&#160;% en Belgique, 57&#160;% en France, 53&#160;% en Espagne, 50&#160;% en Italie, 49&#160;% aux Pays-Bas, 46&#160;% en Allemagne et 45&#160;% au Portugal. La Pologne fait figure d\u2019exception&#160;: Trump y est encore plus souvent per\u00e7u comme un ami que comme un ennemi. Mais cette singularit\u00e9 ne suffit pas \u00e0 modifier la dynamique g\u00e9n\u00e9rale. \u00c0 l\u2019\u00e9chelle du continent, le trumpisme est clairement consid\u00e9r\u00e9 comme une force hostile.<\/p>\n\n\n\n<p>Surtout, cette perception ne s\u2019est pas adoucie avec le temps. La comparaison entre d\u00e9cembre 2024, les deux vagues interm\u00e9diaires de 2025 et la derni\u00e8re vague de novembre r\u00e9v\u00e8le une tendance nette&#160;: dans la plupart des pays, la zone \u00ab&#160;ni ami ni ennemi&#160;\u00bb recule au profit d\u2019un jugement explicitement hostile.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce durcissement est particuli\u00e8rement marqu\u00e9 dans deux grands pays d\u2019Europe occidentale&#160;: en France comme en Italie, Trump est aujourd\u2019hui plus souvent identifi\u00e9 comme un ennemi qu\u2019au d\u00e9but de la p\u00e9riode \u00e9tudi\u00e9e. La dynamique n\u2019a donc rien d\u2019un simple ph\u00e9nom\u00e8ne conjoncturel&#160;: elle t\u00e9moigne d\u2019un changement de climat durable, install\u00e9 progressivement au fil de l\u2019ann\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<p>Pour autant, ce durcissement politique ne se traduit pas par une augmentation de la conflictualit\u00e9 strat\u00e9gique. Au contraire, lorsqu\u2019on demande quelle attitude l\u2019Union europ\u00e9enne devrait adopter face au gouvernement am\u00e9ricain, l\u2019enqu\u00eate place le compromis en t\u00eate dans presque tous les pays&#160;: 48&#160;% optent pour cette option, 33&#160;% pour l\u2019opposition et 19&#160;% pour l\u2019alignement.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/A80WI\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>La comparaison entre septembre et novembre montre un recul de la demande d\u2019opposition, tandis que le compromis progresse. La France et l\u2019Italie illustrent tr\u00e8s nettement ce mouvement&#160;: l\u2019opposition y diminue fortement, au profit d\u2019une approche plus pragmatique de la relation avec Washington. M\u00eame l\u00e0 o\u00f9 Trump est per\u00e7u comme hostile, la strat\u00e9gie dominante consiste donc \u00e0 n\u00e9gocier plut\u00f4t qu\u2019\u00e0 affronter.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Les Europ\u00e9ens distinguent d\u00e9sormais l\u2019homme et la puissance. Ils prennent leurs distances avec le trumpisme, tout en continuant de consid\u00e9rer la relation transatlantique comme un imp\u00e9ratif strat\u00e9gique.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>Trois profils nationaux se dessinent. Les grands pays d\u2019Europe occidentale privil\u00e9gient clairement le compromis (Italie 60&#160;%, France 52&#160;%, Allemagne 50&#160;%, Belgique 49&#160;%). \u00c0 l\u2019inverse, plusieurs \u00c9tats penchent davantage vers une logique d\u2019alignement strat\u00e9gique (Pologne 47&#160;%, Croatie 36&#160;%, Portugal et Pays-Bas 31&#160;%). Enfin, certains pays restent plus partag\u00e9s entre compromis et opposition, comme l\u2019Espagne ou les Pays-Bas, o\u00f9 la conflictualit\u00e9 demeure \u00e9lev\u00e9e sans pour autant s\u2019imposer.<\/p>\n\n\n\n<p>Le paradoxe est donc central \u2014 et coh\u00e9rent. Le rejet de Trump s\u2019accentue, mais il ne se traduit pas par un d\u00e9sir de rupture avec les \u00c9tats-Unis.<\/p>\n\n\n\n<p>Les Europ\u00e9ens distinguent d\u00e9sormais l\u2019homme et la puissance. Ils prennent leurs distances avec le trumpisme, tout en continuant de consid\u00e9rer la relation transatlantique comme un imp\u00e9ratif strat\u00e9gique, d\u2019autant plus que la menace russe est jug\u00e9e intense et que les \u00c9tats europ\u00e9ens doutent de leurs capacit\u00e9s militaires propres.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">9 \u2014 Une polarisation des soci\u00e9t\u00e9s europ\u00e9ennes sur l\u2019identit\u00e9, l\u2019\u00c9tat social, le climat<\/h2>\n\n\n\n<p>Le barom\u00e8tre montre que les inqui\u00e9tudes europ\u00e9ennes ne sont pas seulement externes. En parall\u00e8le du retour de la guerre et des menaces g\u00e9opolitiques, les soci\u00e9t\u00e9s europ\u00e9ennes sont travers\u00e9es par de puissantes tensions internes.<\/p>\n\n\n\n<p>Quatre questions en donnent une image particuli\u00e8rement nette&#160;: l\u2019immigration, la perception d\u2019une hausse de l\u2019antis\u00e9mitisme, la demande de r\u00e9duction massive de l\u2019\u00c9tat et des d\u00e9penses publiques, et le rapport conflictuel au climat. Ensemble, elles dessinent une Europe polaris\u00e9e sur des sujets centraux de coh\u00e9sion.<\/p>\n\n\n\n<p>La question migratoire fait appara\u00eetre un clivage profond sur la mani\u00e8re d\u2019anticiper l\u2019avenir collectif. \u00c0 l\u2019\u00e9chelle des neuf pays, l\u2019immigration est d\u2019abord per\u00e7ue comme une menace pour la coh\u00e9sion nationale&#160;: 46&#160;% choisissent cette option, contre 33&#160;% qui la voient comme une n\u00e9cessit\u00e9 pour compenser le vieillissement d\u00e9mographique&#160;; 18&#160;% estiment qu\u2019elle n\u2019est ni l\u2019une ni l\u2019autre.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/AfcZV\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Mais cette moyenne europ\u00e9enne recouvre une fracture g\u00e9ographique tr\u00e8s nette. Dans plusieurs pays du Nord et de l\u2019Est, la perception de l\u2019immigration comme une menace est majoritaire&#160;: celle-ci atteint 61&#160;% en Pologne, 60&#160;% en Belgique, 54&#160;% en France et en Croatie, et 50&#160;% aux Pays-Bas. Dans ces soci\u00e9t\u00e9s, l\u2019immigration est d\u2019abord lue comme un facteur de pression identitaire et de d\u00e9sordre social.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019inverse, les pays du Sud, et surtout dans la p\u00e9ninsule ib\u00e9rique, se distinguent par une lecture plus sensible aux enjeux d\u00e9mographiques&#160;: 49&#160;% des Espagnols, 45&#160;% des Portugais et 44&#160;% des Italiens voient l\u2019immigration comme une n\u00e9cessit\u00e9, m\u00eame si la perception de menace reste \u00e9lev\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019Italie offre ici un paradoxe apparent&#160;: alors que le gouvernement Meloni est arriv\u00e9 au pouvoir sur une ligne tr\u00e8s dure envers les migrants, l\u2019opinion y place clairement la n\u00e9cessit\u00e9 devant la menace. L\u2019Allemagne appara\u00eet comme le pays le plus partag\u00e9, avec 38&#160;% percevant l\u2019immigration comme une \u00ab&#160;n\u00e9cessit\u00e9&#160;\u00bb et 48&#160;% comme une \u00ab&#160;menace&#160;\u00bb, signe d\u2019un d\u00e9bat r\u00e9ellement ouvert entre deux cadrages concurrents.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 cette fracture migratoire s\u2019ajoute une alarme soci\u00e9tale tr\u00e8s large sur l\u2019antis\u00e9mitisme. \u00c0 la question \u00ab&#160;selon vous, l\u2019antis\u00e9mitisme est-il en hausse dans votre pays&#160;?&#160;\u00bb, 61&#160;% des Europ\u00e9ens r\u00e9pondent \u00ab&#160;oui&#160;\u00bb, tandis que 30&#160;% r\u00e9pondent \u00ab&#160;non&#160;\u00bb.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/a6GTQ\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Mais l\u00e0 encore, les niveaux varient fortement. En France, 73&#160;% observent une mont\u00e9e de l\u2019antis\u00e9mitisme,65&#160;% en Allemagne, 64&#160;% en Belgique et 63&#160;% aux Pays-Bas. En Italie, en Espagne et au Portugal, l\u2019inqui\u00e9tude reste majoritaire mais moins prononc\u00e9e (entre 56 et 58&#160;%).<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-pullquote\"><blockquote><p>Ces fractures internes ne sont pas secondaires, mais elles structurent d\u00e9sormais la mani\u00e8re dont les soci\u00e9t\u00e9s europ\u00e9ennes se pensent elles-m\u00eames, au moment m\u00eame o\u00f9 les tensions g\u00e9opolitiques exigeraient un surcro\u00eet de coh\u00e9sion collective.<\/p><cite>Jean-Yves Dormagen<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n<p>La Pologne et la Croatie sont les plus divis\u00e9es sur le sujet. On y observe un quasi-\u00e9quilibre entre le \u00ab&#160;oui&#160;\u00bb et le \u00ab&#160;non&#160;\u00bb. Cette g\u00e9ographie sugg\u00e8re que, dans une partie de l\u2019Europe occidentale, la perception d\u2019une hausse de l\u2019antis\u00e9mitisme est devenue un fait social important, lorsque d\u2019autres pays restent plus h\u00e9sitants ou plus partag\u00e9s sur ce diagnostic.<\/p>\n\n\n\n<p>Troisi\u00e8me composante de cette polarisation interne&#160;: la relation \u00e0 l\u2019\u00c9tat et \u00e0 la d\u00e9pense publique. Une majorit\u00e9 claire d\u2019Europ\u00e9ens souhaite ainsi une forte r\u00e9duction des d\u00e9penses publiques et du nombre de fonctionnaires&#160;: 64&#160;% se disent en accord avec cette proposition, tandis que 33&#160;% s\u2019y opposent.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/nNlQK\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>La demande de r\u00e9duction est \u00e9crasante en Croatie (80&#160;%), en Allemagne (76&#160;%), en Pologne (74&#160;%) et en Belgique (70&#160;%). Elle reste tr\u00e8s majoritaire en France et en Espagne (59&#160;% dans les deux cas), ainsi qu\u2019aux Pays-Bas (57&#160;%), tandis que l\u2019Italie se distingue par un rapport beaucoup plus divis\u00e9 sur cette question&#160;: 50&#160;% seulement y sont favorables, tandis que 48&#160;% s\u2019y opposent.<\/p>\n\n\n\n<p>Autrement dit, l\u2019id\u00e9e d\u2019une diminution de l\u2019\u00c9tat est dominante dans une part importante du continent, mais n\u2019a pas le m\u00eame degr\u00e9 d\u2019\u00e9vidence partout. Elle renvoie ainsi \u00e0 une tension sociale et fiscale tr\u00e8s profonde qui rejoint d\u2019autres lignes de fracture observ\u00e9es dans l\u2019enqu\u00eate.<\/p>\n\n\n\n<p>Cette d\u00e9fiance envers l\u2019\u00c9tat politique se prolonge, enfin, dans une tentation anti-\u00e9lites plus directe. \u00c0 la question de savoir si les personnes ayant r\u00e9ussi \u00e9conomiquement seraient plus comp\u00e9tentes que les responsables politiques pour diriger le pays, les Europ\u00e9ens sont partag\u00e9s&#160;: 43&#160;% r\u00e9pondent \u00ab&#160;oui&#160;\u00bb, 47&#160;% \u00ab&#160;non&#160;\u00bb et 10&#160;% ne savent pas.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/roEEu\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Mais certains pays basculent nettement vers l\u2019adh\u00e9sion \u00e0 cette id\u00e9e. C\u2019est le cas de la Croatie, o\u00f9 68&#160;% r\u00e9pondent \u00ab&#160;oui&#160;\u00bb, du Portugal (61&#160;%) et de l\u2019Allemagne (59&#160;%). La Pologne se situe aussi \u00e0 un niveau \u00e9lev\u00e9 (56&#160;%), m\u00eame si l\u2019incertitude y est forte.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019inverse, la France et l\u2019Italie rejettent clairement cette alternative&#160;: 24&#160;% seulement r\u00e9pondent \u00ab&#160;oui&#160;\u00bb en France, et 30&#160;% en Italie. L\u2019Espagne et la Belgique pr\u00e9sentent des portraits plus \u00e9quilibr\u00e9s. Ce tableau montre qu\u2019au-del\u00e0 de la critique de l\u2019\u00c9tat, une partie de l\u2019Europe est tent\u00e9e par une forme de solution \u00ab&#160;extra-politique&#160;\u00bb plus ou moins libertarienne, fond\u00e9e sur la comp\u00e9tence \u00e9conomique. Tandis que d\u2019autres pays, notamment la France, restent nettement attach\u00e9s \u00e0 l\u2019id\u00e9e que la l\u00e9gitimit\u00e9 politique ne se confond pas avec la r\u00e9ussite financi\u00e8re.<\/p>\n\n\n\n<p>Enfin, la question climatique r\u00e9v\u00e8le un autre type de polarisation&#160;: celle qui oppose la confiance dans le diagnostic environnemental et le soup\u00e7on d\u2019exag\u00e9ration ou d\u2019instrumentalisation. \u00c0 l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne, 43&#160;% des r\u00e9pondants se disent d\u2019accord avec l\u2019affirmation selon laquelle \u00ab&#160;le changement climatique est exag\u00e9r\u00e9 ou instrumentalis\u00e9&#160;\u00bb, contre 54&#160;% en d\u00e9saccord.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/sgBbb\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Le d\u00e9saccord est donc majoritaire, mais l\u2019accord avec cette question reste \u00e9lev\u00e9, ce qui montre un clivage profond sur un enjeu pourtant central. Ici encore, les \u00e9carts sont marqu\u00e9s. Les plus hauts niveaux d\u2019accord se trouvent en Pologne (52&#160;%), puis aux Pays-Bas (48&#160;%), en Croatie (47&#160;%), au Portugal (47&#160;%), en Allemagne (46&#160;%) et en Espagne (45&#160;%).<\/p>\n\n\n\n<p>L\u2019Italie se situe en dessous (39&#160;%), et la France est le pays le moins enclin \u00e0 cette id\u00e9e (35&#160;%), avec un d\u00e9saccord tr\u00e8s majoritaire (62&#160;%). L\u2019enjeu climatique ne f\u00e9d\u00e8re pas un consensus uniforme. Il est d\u00e9j\u00e0, dans plusieurs pays, un terrain de contestation culturelle et politique, au m\u00eame titre que les questions identitaires ou sociales.<\/p>\n\n\n\n<p>Pris ensemble, ces quatre ensembles de r\u00e9sultats d\u00e9crivent une Europe divis\u00e9e. L\u2019immigration fracture le continent entre lecture de menace et de n\u00e9cessit\u00e9. L\u2019antis\u00e9mitisme est per\u00e7u comme \u00e9tant en hausse par une majorit\u00e9, avec une alarme occidentale particuli\u00e8rement forte. Le rapport \u00e0 l\u2019\u00c9tat social se durcit, au point de produire une demande majoritaire de r\u00e9duction extensive des d\u00e9penses publiques, et dans certains pays une tentation de substitution des \u00e9lites politiques par des \u00e9lites \u00e9conomiques.<\/p>\n\n\n\n<p>Enfin, le climat appara\u00eet comme un sujet de division durable, avec une minorit\u00e9 tr\u00e8s importante qui consid\u00e8re le ph\u00e9nom\u00e8ne comme exag\u00e9r\u00e9 ou instrumentalis\u00e9. Ces fractures internes ne sont pas secondaires, mais elles structurent d\u00e9sormais la mani\u00e8re dont les soci\u00e9t\u00e9s europ\u00e9ennes se pensent elles-m\u00eames, au moment m\u00eame o\u00f9 les tensions g\u00e9opolitiques exigeraient un surcro\u00eet de coh\u00e9sion collective.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">10 \u2014 R\u00e9volution technologique, futur politique et socles nationaux&#160;: une modernit\u00e9 disput\u00e9e sur fond d\u2019inqui\u00e9tude europ\u00e9enne<\/h2>\n\n\n\n<p>Le barom\u00e8tre technologique fait appara\u00eetre un rapport s\u00e9lectif au progr\u00e8s. Celui-ci n\u2019est ni uniform\u00e9ment enthousiaste, ni m\u00e9caniquement hostile. Il distingue ce qui ouvre un horizon positif et ce qui menace des \u00e9quilibres sociaux ou politiques.<\/p>\n\n\n\n<p>Les r\u00e9seaux sociaux constituent le cas le plus massif&#160;: 73&#160;% se disent inquiets tandis que 20&#160;% se disent \u00ab&#160;enthousiastes&#160;\u00bb, avec une inqui\u00e9tude tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9e dans la plupart des pays.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/Mefql\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Les drones suscitent eux aussi une inqui\u00e9tude majoritaire (64&#160;%).<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/C8616\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Les cryptomonnaies restent domin\u00e9es par la crainte (57&#160;%), mais avec une tr\u00e8s forte ind\u00e9cision (23&#160;%), signe d\u2019une innovation moins stabilis\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/EyZBK\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>L\u2019intelligence artificielle suscite une ambivalence plus marqu\u00e9e. L\u2019inqui\u00e9tude l\u2019emporte (54&#160;%), mais certains pays se rapprochent de l\u2019\u00e9quilibre tandis que d\u2019autres basculent nettement du c\u00f4t\u00e9 de la crainte.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/bcsDv\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Deux domaines font en revanche ressortir un imaginaire positif&#160;: les robots (53&#160;% enthousiastes) et la conqu\u00eate spatiale (64&#160;% enthousiastes), qui fonctionnent comme des supports d\u2019un progr\u00e8s d\u00e9sir\u00e9.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/3SXeT\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/Lbpmb\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Les inqui\u00e9tudes pr\u00e9cises sur l\u2019IA montrent que la peur \u00e9conomique n\u2019est pas centrale&#160;: la perte d\u2019emploi divise. En revanche, trois p\u00f4les de crainte s\u2019imposent comme quasi-consensus&#160;: fake news et manipulation, affaiblissement de l\u2019enseignement et de l\u2019habitude de penser par soi-m\u00eame, surveillance et contr\u00f4le.<\/p>\n\n\n\n<p>Le progr\u00e8s inqui\u00e8te moins par ce qu\u2019il peut prendre sur le march\u00e9 du travail que par ce qu\u2019il pourrait faire aux soci\u00e9t\u00e9s dans leur capacit\u00e9 \u00e0 produire du vrai, du lien et du jugement. Enfin, l\u2019interdiction des r\u00e9seaux sociaux aux moins de 15 ans recueille 70&#160;% d\u2019accord&#160;: la d\u00e9fiance d\u00e9bouche sur un d\u00e9sir d\u2019encadrement fort.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/iosdp\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Ces inqui\u00e9tudes sur la modernit\u00e9 se prolongent dans la mani\u00e8re dont les Europ\u00e9ens pensent leurs institutions. La premi\u00e8re demande sur le style de pouvoir est celle d\u2019un \u00e9quilibre entre autorit\u00e9 et participation (41&#160;%), avec une aspiration participative significative (33&#160;%) et une minorit\u00e9 autoritaire (13&#160;%).<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/MngbU\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>La France se d\u00e9tache par une soci\u00e9t\u00e9 nettement divis\u00e9e&#160;: participatif, \u00e9quilibre et autoritarisme y sont tous trois des p\u00f4les consistants. Cette fragmentation prend un relief particulier dans le contexte fran\u00e7ais actuel&#160;: absence de majorit\u00e9 stable, gouvernements fragiles, impression diffuse de blocage. Le d\u00e9sir de participation peut traduire une attente de r\u00e9ouverture d\u00e9mocratique, tandis que la demande d\u2019autorit\u00e9 peut appara\u00eetre comme une autre mani\u00e8re de rompre avec l\u2019impuissance per\u00e7ue.<\/p>\n\n\n\n<p>La question sur la transformation radicale des institutions contre l\u2019ordre et la stabilit\u00e9 radicalise encore cette tension&#160;: l\u2019Europe se partage presque exactement en deux (47&#160;% transformation, 46&#160;% stabilit\u00e9).<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/6UzTW\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Plusieurs pays basculent largement vers la rupture (France, Italie, Espagne, Belgique), tandis qu\u2019un autre bloc privil\u00e9gie la stabilisation (Pays-Bas, Pologne, Croatie, Allemagne, Portugal). On a donc une Europe o\u00f9 le futur politique est ouvert mais non consensuel, et o\u00f9 la France cumule une tr\u00e8s forte demande de transformation et une soci\u00e9t\u00e9 divis\u00e9e sur la forme du pouvoir.<\/p>\n\n\n\n<p>La question sur les \u00ab&#160;deux principaux points forts du pays&#160;\u00bb fonctionne comme un contrepoint final du barom\u00e8tre. Apr\u00e8s la s\u00e9quence d\u2019inqui\u00e9tudes et de tensions, elle oblige les Europ\u00e9ens \u00e0 dire ce qu\u2019ils per\u00e7oivent encore comme un socle positif. Et ce socle est net&#160;: les r\u00e9pondants ne d\u00e9finissent pas d\u2019abord leur pays par la puissance ou la performance \u00e9conomique, mais par des ressources de civilisation, de cadre de vie, d\u2019histoire, de sant\u00e9 et de nature.<\/p>\n\n\n\n<div class=\"iframe-container wp-block-image wp-block-image-medium  iframe-dw\">\n\t<div>\n\t\t<iframe class=\"absolute w-full h-full pin-t pin-l\" title=\"titolo\" aria-label=\"Interactive line chart\" src=\"\/\/datawrapper.dwcdn.net\/HcZCo\" scrolling=\"no\" frameborder=\"0\" ><\/iframe>\n\t<\/div>\n<\/div>\n\n\n\n<p>Autrement dit, ce \u00e0 quoi ils tiennent le plus n\u2019est pas l\u2019ordre de la comp\u00e9tition mondiale, mais celui de l\u2019identit\u00e9 collective et du quotidien.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019\u00e9chelle europ\u00e9enne, la culture et le patrimoine historique arrivent tr\u00e8s largement en t\u00eate (42&#160;%). Dans presque tous les pays, ce registre est central, et il l\u2019est de mani\u00e8re spectaculaire en Italie (73&#160;%). L\u2019id\u00e9e de force nationale reste donc profond\u00e9ment li\u00e9e \u00e0 l\u2019histoire longue, \u00e0 la m\u00e9moire, au r\u00e9cit.<\/p>\n\n\n\n<p>Viennent ensuite les paysages, la nature et la beaut\u00e9 du pays (39&#160;%). La Croatie (66&#160;%) et l\u2019Italie (61&#160;%) en font un atout majeur, mais le r\u00e9flexe est largement partag\u00e9 ailleurs&#160;: la valeur d\u2019un pays se pense aussi comme une attache au territoire v\u00e9cu.<\/p>\n\n\n\n<p>La qualit\u00e9 de vie \u00e9merge comme le troisi\u00e8me pilier (27&#160;%). Ce registre est particuli\u00e8rement fort en Espagne, o\u00f9 il devient le premier atout (47&#160;%), et il est tr\u00e8s pr\u00e9sent au Portugal, en Belgique et aux Pays-Bas. Dans ces pays, la r\u00e9ussite nationale s\u2019exprime moins par la puissance que par une mani\u00e8re de vivre.<\/p>\n\n\n\n<p>Un autre point fort revient r\u00e9guli\u00e8rement&#160;: le syst\u00e8me de sant\u00e9 (21&#160;%). Il est particuli\u00e8rement valoris\u00e9 en Belgique, o\u00f9 il arrive au premier rang (51&#160;%), mais \u00e9galement en Espagne, en France ou aux Pays-Bas. On voit ici que l\u2019\u00c9tat social demeure, pour une partie de l\u2019Europe, une dimension constitutive de la fiert\u00e9 nationale.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce qui appara\u00eet plus en retrait est tout aussi parlant. L\u2019\u00e9conomie (12&#160;%), l\u2019innovation technologique (10&#160;%) et l\u2019industrie (7&#160;%) sont secondaires lorsqu\u2019on demande les atouts majeurs d\u2019un pays. M\u00eame l\u00e0 o\u00f9 l\u2019\u00e9conomie est davantage cit\u00e9e (Pologne, Pays-Bas), elle ne structure pas l\u2019image dominante. De m\u00eame, la d\u00e9mocratie et les institutions sont peu cit\u00e9es en moyenne (14&#160;%), sauf dans quelques pays comme l\u2019Allemagne ou les Pays-Bas. En France, ce registre est tr\u00e8s bas (8&#160;%).<\/p>\n\n\n\n<p>La part de sond\u00e9s r\u00e9pondant que leur pays n\u2019a \u00ab&#160;aucun point fort&#160;\u00bb atteint des niveaux non n\u00e9gligeables dans plusieurs pays (autour de 15&#160;% en France, Belgique, Allemagne, Portugal), signe d\u2019une fatigue ou d\u2019un d\u00e9couragement plus profond.<\/p>\n\n\n\n<p>Ce dernier point referme l\u2019\u00e9tude sur une id\u00e9e simple&#160;: malgr\u00e9 les inqui\u00e9tudes et les divisions, l\u2019Europe continue de se percevoir comme un espace riche de ressources culturelles, territoriales et sociales. Elle se raconte moins par la puissance que par ce qu\u2019elle est et ce qu\u2019elle a construit.<\/p>\n\n\n\n<p>C\u2019est aussi ce qui rend plus sensibles les vuln\u00e9rabilit\u00e9s mises au jour dans l\u2019ensemble de l\u2019enqu\u00eate. Le c\u0153ur symbolique des nations europ\u00e9ennes est d\u2019abord patrimonial, et c\u2019est ce patrimoine que les Europ\u00e9ens sentent aujourd\u2019hui expos\u00e9.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Alors que le premier quart du XXIe si\u00e8cle touche \u00e0 sa fin, marqu\u00e9 par la guerre et les r\u00e9volutions technologiques, la derni\u00e8re enqu\u00eate barom\u00e9trique men\u00e9e par Cluster 17 pour le Grand Continent d\u00e9voile les peurs et les d\u00e9sirs d\u2019un continent dans la bascule.<\/p>\n<p>10 points et 30 graphiques pour r\u00e9sumer notre grande enqu\u00eate d\u2019opinion de fin 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