{"id":306400,"date":"2025-11-27T06:00:00","date_gmt":"2025-11-27T05:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=306400"},"modified":"2025-11-26T18:44:28","modified_gmt":"2025-11-26T17:44:28","slug":"leon-xiv-en-turquie-et-au-liban-de-nicee-a-beyrouth-geopolitique-de-loecumenisme","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/11\/27\/leon-xiv-en-turquie-et-au-liban-de-nicee-a-beyrouth-geopolitique-de-loecumenisme\/","title":{"rendered":"L\u00e9on XIV en Turquie et au Liban : de Nic\u00e9e \u00e0 Beyrouth, g\u00e9opolitique de l\u2019\u0153cum\u00e9nisme"},"content":{"rendered":"\n
Vous vous int\u00e9ressez \u00e0 la g\u00e9opolitique du nouveau pape<\/a> ? Vous vous demandez o\u00f9 va le pontificat de L\u00e9on XIV<\/a> ? Depuis le conclave<\/a> et son \u00e9lection au Tr\u00f4ne de Pierre, nous mobilisons les meilleurs vaticanistes pour d\u00e9crypter les signaux faibles depuis Rome. Si vous nous lisez et que notre travail vous est utile, d\u00e9couvrez toutes nos offres pour s’abonner au Grand Continent<\/a><\/em><\/p>\n\n\n\n Du jeudi 27 novembre au mardi 2 d\u00e9cembre 2025, le pape L\u00e9on XIV effectuera son premier voyage apostolique \u00e0 l\u2019\u00e9tranger, au Proche-Orient, d\u2019abord en Turquie puis au Liban. Il ne fait aucun doute que ce premier et long d\u00e9placement, \u00e0 valeur de test, sera particuli\u00e8rement scrut\u00e9 par les observateurs de la politique du Saint-Si\u00e8ge comme de la vie internationale.<\/p>\n\n\n\n Quoique les situations des communaut\u00e9s chr\u00e9tiennes soient tr\u00e8s dissemblables dans les pays visit\u00e9s, tous deux sont touch\u00e9s par une s\u00e9v\u00e8re crise \u00e9conomique, et en particulier une inflation hors de contr\u00f4le qui \u00e9rode la confiance en l\u2019avenir de leur population.<\/p>\n\n\n\n Le Liban et la Turquie sont aussi partie-prenante de la guerre d\u2019Isra\u00ebl au Proche-Orient \u2014 de mani\u00e8re indirecte pour la Turquie, directe pour le Liban qui en est victime. Malgr\u00e9 le fragile cessez-le-feu<\/a> impos\u00e9 par Donald Trump, il est donc probable que le fracas des bombes isra\u00e9liennes de la guerre de Gaza soit le bruit de fond qui, en arri\u00e8re-plan, donne une part de leur signification v\u00e9ritable aux discours pontificaux sur la paix. <\/p>\n\n\n\n \u00c0 son arriv\u00e9e \u00e0 l\u2019a\u00e9roport d\u2019Ankara, capitale anatolienne du pays depuis 1923, le pape sera accueilli par le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, Recep Tayyip Erdogan, avec tous les \u00e9gards dus aux chefs d\u2019\u00c9tat.<\/p>\n\n\n\n L\u00e9on XIV n\u2019est pourtant pas le premier pape de l\u2019\u00e8re contemporaine \u00e0 se rendre en Turquie ; il a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9c\u00e9d\u00e9 par Paul VI en 1967 (\u00e0 Istanbul, Smyrne et la cit\u00e9 mariale d\u2019\u00c9ph\u00e8se), par Jean-Paul II en 1979 (Ankara, \u00c9ph\u00e8se), par Beno\u00eet XVI en 2006 (les deux villes pr\u00e9c\u00e9dentes ainsi qu\u2019Istanbul), enfin par Fran\u00e7ois en 2014 (Ankara et Istanbul). L\u00e9on XIV inscrit donc ses pas dans ceux de tous les papes r\u00e9cents qui s\u2019y sont rendus avant lui.<\/p>\n\n\n\n Bien plus, on remarque que toutes les visites de ces papes en Turquie ont pris place dans les premi\u00e8res ann\u00e9es de leur pontificat, comme une priorit\u00e9 assum\u00e9e, ce qui semble \u00e9tonnant pour un pays de population ultra-majoritairement musulmane (\u00e0 plus de 90 %), et un \u00c9tat de tradition la\u00efque depuis la dictature k\u00e9maliste, o\u00f9 la population catholique est clairsem\u00e9e et diasporique.<\/p>\n\n\n\n Pour expliquer cette dissonance, il faut comprendre que pour la diplomatie pontificale, l\u2019h\u00e9ritage et le poids des symboles l\u2019emportent de loin sur la force brute. Choisir la Turquie et le Levant, c\u2019est effectuer en r\u00e9alit\u00e9 un retour aux sources, un p\u00e8lerinage aux origines du christianisme.<\/p>\n\n\n\n Ce p\u00e8lerinage est d\u2019abord onomastique : c\u2019est en effet \u00e0 Antioche, non loin de l\u2019actuelle Antakya, dans l\u2019Est de la Turquie, que les sectateurs de J\u00e9sus de Nazareth ont \u00e9t\u00e9 pour la premi\u00e8re fois affubl\u00e9s du sobriquet de Khristiano\u00ef<\/em> (\u00ab les chr\u00e9tiens \u00bb), quelques ann\u00e9es apr\u00e8s sa mort ; selon la tradition, leur chef de communaut\u00e9, un certain K\u00e9phas, devait plus tard prendre la t\u00eate des chr\u00e9tiens de Rome, o\u00f9 il allait mourir <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span> \u2014 il s\u2019agit de l\u2019ap\u00f4tre Pierre.<\/p>\n\n\n\n C\u2019est donc en Turquie que se trouve un des fondements de la primaut\u00e9 de Pierre, premier pape selon l\u2019\u00c9glise catholique ; chaque nouveau pape est, \u00e0 ce titre, son successeur. <\/p>\n\n\n\n Le second message que compte d\u00e9livrer L\u00e9on XIV \u00e0 travers le choix de cette destination est celui-ci : le christianisme, pour subsister, ne doit pas craindre la condition minoritaire, \u00e0 la fois t\u00e9moignage du pass\u00e9 et ferment pour l\u2019avenir. Le pape s\u2019inscrirait ainsi \u00e0 rebours de certains discours entendus en Europe, selon lesquels l\u2019\u00c9glise ne survivrait qu\u2019\u00e0 condition de s\u2019identifier totalement \u00e0 la culture dominante.<\/p>\n\n\n\n En Turquie comme au Liban, le pape L\u00e9on sera \u00e0 proximit\u00e9 de l\u2019\u00e9picentre des crises du monde \u2014 guerres ukrainienne et isra\u00e9lo-palestinienne.<\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n L\u2019Asie mineure et le Proche-Orient, tr\u00e8s pr\u00e9cocement christianis\u00e9s en regard de l\u2019Occident romain, sont aujourd\u2019hui des terres o\u00f9 \u2014 hormis le Liban \u2014 les diverses confessions chr\u00e9tiennes ne subsistent qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9tat de reliquat : les chr\u00e9tiens repr\u00e9sentent aujourd\u2019hui moins de 2 % de la population turque. \u00c0 ce titre, l\u2019avenir des confessions chr\u00e9tiennes en Turquie semble en suspens, tant elles paraissent d\u00e9sormais num\u00e9riquement insignifiantes : la rupture, \u00e0 cet \u00e9gard, est venue non pas tant de la chute de Constantinople en 1453 et de l\u2019invasion ottomane \u2014 car le syst\u00e8me ottoman des millet <\/em>garantissait dans une certaine mesure certains droits \u00e0 d\u2019autres religions du Livre mises en inf\u00e9riorit\u00e9 \u2014 que de l\u2019\u00e9branlement colonial de l\u2019Empire ottoman \u00e0 la fin du XIXe<\/sup> si\u00e8cle, suscitant en retour islamismes et nationalismes.<\/p>\n\n\n\n Alors que se d\u00e9compose l\u2019Empire ottoman, les massacres de chr\u00e9tiens, sp\u00e9cialement arm\u00e9niens, se multiplient et culminent dans l\u2019effroyable g\u00e9nocide des Arm\u00e9niens et des chr\u00e9tiens assyro-chald\u00e9ens <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span>, organis\u00e9s par le gouvernement des Jeunes Turcs pendant la Premi\u00e8re Guerre mondiale \u2014 les deux g\u00e9nocides \u00e9tant \u00e0 l\u2019heure actuelle toujours ni\u00e9s par l\u2019histoire officielle turque <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n Les transferts mutuels massifs de populations entre la Turquie et la Gr\u00e8ce qui suivent le red\u00e9coupage des fronti\u00e8res apr\u00e8s la Premi\u00e8re Guerre mondiale, par les trait\u00e9s de S\u00e8vres (1920) et de Lausanne (1923), donnent le coup de gr\u00e2ce \u00e0 la pr\u00e9sence chr\u00e9tienne en Turquie. Celle-ci cesse alors d\u2019\u00eatre une r\u00e9alit\u00e9 statistiquement significative : 1,5 million de chr\u00e9tiens orthodoxes sont chass\u00e9s de Turquie vers la Gr\u00e8ce, tandis que 500 000 musulmans de langue turque doivent en sens inverse quitter la Gr\u00e8ce pour la Turquie. Si Atat\u00fcrk, dont L\u00e9on XIV visitera vendredi le mausol\u00e9e \u00e0 Ankara, veille alors \u00e0 donner quelques gages symboliques aux chr\u00e9tiens <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>, c\u2019est uniquement pour signifier que la Turquie la\u00efque qu\u2019il tente de b\u00e2tir fait peu de cas de la religion en g\u00e9n\u00e9ral ; son projet se trouvera d\u2019ailleurs battu en br\u00e8che les d\u00e9cennies suivantes par la r\u00e9islamisation en profondeur de la soci\u00e9t\u00e9 turque, dont le pouvoir autoritaire d\u2019Erdogan est aujourd\u2019hui le sympt\u00f4me.<\/p>\n\n\n\n Actuellement, les communaut\u00e9s chr\u00e9tiennes qui demeurent en Turquie forment une mosa\u00efque d\u2019ob\u00e9diences et de rites. Pour ce qui touche aux ob\u00e9diences, qui marquent une unit\u00e9 de doctrine, il est n\u00e9cessaire de distinguer les \u00c9glises dites orientales, les \u00c9glises orthodoxes et l\u2019\u00c9glise catholique <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n Les \u00c9glises orientales comprennent l\u2019\u00c9glise assyrienne \u2014 quelques centaines ou milliers de fid\u00e8les \u2014, l\u2019\u00c9glise syriaque (12 000) et surtout l\u2019\u00c9glise apostolique arm\u00e9nienne, encore aujourd\u2019hui la principale confession chr\u00e9tienne en Turquie avec 57 000 fid\u00e8les environ. Les orthodoxes sont repr\u00e9sent\u00e9s par l\u2019\u00c9glise antiochienne (15 000 fid\u00e8les) et par le Patriarcat de Constantinople, plus haute autorit\u00e9 spirituelle du monde orthodoxe, mais d\u00e9sormais juridiction extr\u00eamement minoritaire avec moins de 3 000 fid\u00e8les \u00e0 travers le pays.<\/p>\n\n\n\n Au Liban, L\u00e9on XIV arrivera dans ce qui s\u2019apparente \u00e0 un \u00c9tat failli, en proie \u00e0 sa plus grave crise \u00e9conomique depuis l\u2019ind\u00e9pendance. <\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Quant \u00e0 l\u2019\u00c9glise catholique, concern\u00e9e au premier chef par la visite de L\u00e9on XIV, elle forme une minorit\u00e9 dans la minorit\u00e9, et compte des fid\u00e8les de rite latin (10 000), arm\u00e9nien (4700), chald\u00e9en (2800), syriaque (2000), et byzantin (moins de 1000). Elle est divis\u00e9e en six juridictions \u2014 un dioc\u00e8se, deux \u00e9parchies <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span> et trois vicariats apostoliques, selon une r\u00e9partition \u00e0 la fois territoriale et par rite. \u00c0 ce tableau il est n\u00e9cessaire d\u2019ajouter des protestants \u00e9vang\u00e9liques (plus de 5000), souvent convertis secr\u00e8tement de l\u2019islam ; cette communaut\u00e9-l\u00e0 est aujourd\u2019hui en croissance.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 Ankara, la visite papale se poursuivra le jeudi apr\u00e8s-midi avec une c\u00e9r\u00e9monie de bienvenue au palais pr\u00e9sidentiel, un entretien entre L\u00e9on XIV et Recep Tayyip Erdogan, puis une rencontre avec le gouvernement turc et le corps diplomatique.<\/p>\n\n\n\n Si sur la sc\u00e8ne int\u00e9rieure, le pr\u00e9sident Erdogan met en sc\u00e8ne une continuit\u00e9 avec le sultanat ottoman<\/a> et son exaltation conqu\u00e9rante de l\u2019islam \u2014 au point qu\u2019on a pu parler \u00e0 son sujet de projet n\u00e9o-ottomaniste \u2014 sur la sc\u00e8ne ext\u00e9rieure, il n\u2019a pas d\u00e9daign\u00e9 afficher une certaine proximit\u00e9 avec la diplomatie pontificale, comme pour mieux adoucir son image \u00e0 l\u2019\u00e9tranger. Ainsi, non seulement Erdogan a re\u00e7u Beno\u00eet XVI puis Fran\u00e7ois dans son pays, mais il a \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accueilli au Vatican par le second en 2018.<\/p>\n\n\n\n Cette relative proximit\u00e9 de fa\u00e7ade entre les diplomaties turque et pontificale a longtemps \u00e9t\u00e9 ins\u00e9parable de l\u2019offensive de charme lanc\u00e9e par Recep Tayyip Erdogan durant les premi\u00e8res ann\u00e9es de sa pr\u00e9sidence \u00e0 destination de l\u2019Union europ\u00e9enne : le leader islamo-conservateur, comme on disait alors \u2014 ce qui masquait l\u2019ancrage proprement islamiste de son projet \u2014, t\u00e2chait de se poser en d\u00e9clinaison turque des partis d\u00e9mocrates-chr\u00e9tiens : comme eux, il revendiquait un ancrage dans des valeurs religieuses et morales conservatrices, sensibles notamment dans son programme familialiste, mais savait se montrer rassurant par son lib\u00e9ralisme \u00e9conomique classique. Cette illusion a vol\u00e9 en \u00e9clats avec la d\u00e9rive autoritaire du pouvoir turc<\/a>, surtout apr\u00e8s le coup d\u2019\u00c9tat manqu\u00e9 contre Erdogan en 2016.<\/p>\n\n\n\n Arriv\u00e9 d\u00e8s le vendredi soir d\u2019Ankara \u00e0 Istanbul, L\u00e9on XIV se rendra le lendemain \u00e0 la cath\u00e9drale du Saint-Esprit, cath\u00e9drale catholique de la ville, pour rencontrer le clerg\u00e9 local et les la\u00efcs en mission : comme dans tout voyage apostolique, le pape vient d\u2019abord rendre visite \u00e0 ses ouailles, la petite communaut\u00e9 catholique de Turquie.<\/p>\n\n\n\n Dans une soci\u00e9t\u00e9 o\u00f9 ils sont si minoritaires, le pape semble indiquer que le t\u00e9moignage des chr\u00e9tiens au service de leurs communaut\u00e9s passe par la voie de la charit\u00e9 : c\u2019est pourquoi il visitera une maison d\u2019accueil pour personnes \u00e2g\u00e9es tenue par la congr\u00e9gation des Petites S\u0153urs des Pauvres, \u00e0 la pr\u00e9sence historiquement importante, implant\u00e9e \u00e0 Istanbul depuis 125 ans. Samedi apr\u00e8s-midi, il c\u00e9l\u00e9brera la messe en plein dans un stade.<\/p>\n\n\n\n Pour la diplomatie pontificale, l\u2019h\u00e9ritage et le poids des symboles l\u2019emportent de loin sur la force brute.<\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n L\u2019\u00e9tape stambouliote lui sera aussi l\u2019occasion de rappeler l\u2019engagement humanitaire d\u2019un ancien d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 apostolique du Vatican en Turquie, Giuseppe Roncalli, le futur pape Jean XXIII, en faveur des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, comme des Grecs orthodoxes brim\u00e9s par le pouvoir k\u00e9maliste. \u00c0 Istanbul, L\u00e9on XIV, \u00e0 la suite de ses pr\u00e9d\u00e9cesseurs, portera aussi une grande attention au dialogue interreligieux avec l\u2019islam : samedi, il visitera la Mosqu\u00e9e bleue, l\u2019un des lieux de culte les plus touristiques de la ville. Il faut cependant noter qu\u2019il n\u2019entrera pas dans le monument stambouliote le plus c\u00e9l\u00e8bre, la cath\u00e9drale Sainte-Sophie (Ayasofya<\/em> <\/span>7<\/sup><\/a><\/span><\/span>) devenue mosqu\u00e9e apr\u00e8s la conqu\u00eate ottomane au XVe si\u00e8cle, puis transform\u00e9e en mus\u00e9e par Atat\u00fcrk en 1934, et que le Conseil d\u2019\u00c9tat turc a r\u00e9cemment (2020) reconvertie en mosqu\u00e9e sous l\u2019\u00e9gide d\u2019Erdogan<\/a>, en un geste controvers\u00e9 manifestant l\u2019emprise grandissante de la religion islamique dans la vie publique. <\/p>\n\n\n\n\n Il peut para\u00eetre incongru que l\u2019\u00e9tape la plus importante du voyage du pape en Turquie soit un chantier de fouilles arch\u00e9ologiques <\/span>8<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n C\u2019est pourtant l\u00e0 que L\u00e9on XIV se rendra en h\u00e9licopt\u00e8re vendredi apr\u00e8s-midi, non loin de la ville d\u2019Iznik, \u00e0 une centaine de kilom\u00e8tres d\u2019Istanbul ; car Iznik est la forme turque de Nikaia<\/em> \u2014 Nic\u00e9e \u2013, o\u00f9 s\u2019est tenu le premier concile \u0153cum\u00e9nique de l\u2019histoire du christianisme, en 325. La visite du pape a pr\u00e9cis\u00e9ment pour objet d\u2019en c\u00e9l\u00e9brer le 1700e anniversaire.<\/p>\n\n\n\n Dans cette perspective, L\u00e9on XIV a publi\u00e9 lundi 24 novembre une lettre apostolique, In unitate fidei <\/em>(\u00ab Dans l\u2019unit\u00e9 de la foi <\/span>9<\/sup><\/a><\/span><\/span> \u00bb), qui appelle \u00e0 poursuivre le dialogue \u0153cum\u00e9nique en vue de l\u2019unit\u00e9 des chr\u00e9tiens, non dans un esprit de controverses th\u00e9ologiques st\u00e9riles, mais avec le souci d\u2019avancer ensemble vers la pleine communion. <\/p>\n\n\n\n Pour bien comprendre ce que repr\u00e9sente le concile de Nic\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9chelle de l\u2019histoire universelle, il faut voir que le concile est ins\u00e9parable du nouveau statut du christianisme dans l\u2019Empire romain obtenu par l\u2019\u00e9dit de Milan de l\u2019empereur Constantin en 313 : de secte pers\u00e9cut\u00e9e, le christianisme est alors devenu la religion officielle des h\u00e9ritiers des pers\u00e9cuteurs. C\u2019est d\u2019ailleurs Constantin lui-m\u00eame qui convoque et, dans une certaine mesure, pr\u00e9side cette assembl\u00e9e de 250 \u00e9v\u00eaques, en tant \u00ab qu\u2019\u00e9v\u00eaque du dehors <\/span>10<\/sup><\/a><\/span><\/span> \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Ce qui important dans le concile de Nic\u00e9e est que l\u2019appel \u00e0 si\u00e9ger se soit pour la premi\u00e8re fois adress\u00e9 \u00e0 tous les \u00e9v\u00eaques du monde connu \u2014 l\u2019\u00e9coum\u00e8ne<\/em>, soit ce qui est l\u2019affaire de tous doit \u00eatre discut\u00e9 par tous. Les questions que le concile doit trancher sont d\u2019autant plus pressantes que, loin d\u2019\u00eatre une doctrine unifi\u00e9e, le christianisme des premiers si\u00e8cles est travers\u00e9 par de fr\u00e9quentes et violentes controverses ayant trait \u00e0 la nature du Christ.<\/p>\n\n\n\n Ainsi, pour le pr\u00eatre Arius d\u2019Alexandrie et ses sectateurs, l\u2019homme J\u00e9sus est une cr\u00e9ature de Dieu, la plus \u00e9lev\u00e9e en dignit\u00e9, mais pas Dieu lui-m\u00eame : \u00e0 Nic\u00e9e, les \u00e9v\u00eaques s\u2019accordent majoritairement pour condamner express\u00e9ment cette position comme h\u00e9r\u00e9tique, et affirmer du m\u00eame coup la divinit\u00e9 de J\u00e9sus-Christ, Fils de Dieu, deuxi\u00e8me personne de la Trinit\u00e9, de m\u00eame substance (homoousios<\/em>) que le P\u00e8re. \u00c0 cette fin, les \u00e9v\u00eaques r\u00e9digent le symbole de Nic\u00e9e, la plus importante confession de foi chr\u00e9tienne <\/span>11<\/sup><\/a><\/span><\/span>, qui est \u00e0 peu de choses pr\u00e8s <\/span>12<\/sup><\/a><\/span><\/span> le texte du Credo <\/em>encore <\/em>r\u00e9cit\u00e9 chaque dimanche dans toutes les \u00e9glises catholiques et orthodoxes. Le concile prend encore des d\u00e9cisions liturgiques et disciplinaires de premi\u00e8re importance, comme de fixer la date de c\u00e9l\u00e9bration de P\u00e2ques sur le calendrier lunaire.<\/p>\n\n\n\n Le voyage de L\u00e9on XIV s’inscrit dans une perspective r\u00e9solument \u0153cum\u00e9nique, comme pour retrouver l\u2019unit\u00e9 de Nic\u00e9e et son esprit de concorde par-del\u00e0 les vicissitudes des si\u00e8cles.<\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Le concile de Nic\u00e9e et son symbole constituent donc un marqueur tr\u00e8s fort d\u2019unit\u00e9 des chr\u00e9tiens : depuis la disparition des derniers ariens \u00e0 la fin du VIIe si\u00e8cle, toutes les \u00c9glises chr\u00e9tiennes se r\u00e9clament du symbole de Nic\u00e9e <\/span>13<\/sup><\/a><\/span><\/span> ; en particulier, tous les chr\u00e9tiens d\u2019Orient, des Assyriens aux orthodoxes et catholiques orientaux, ont en commun la reconnaissance des deux premiers conciles \u0153cum\u00e9niques, de Nic\u00e9e et de Constantinople (381), m\u00eame s\u2019ils divergent \u00e0 propos de tous les suivants.<\/p>\n\n\n\n\n On comprend d\u00e8s lors que le voyage de L\u00e9on XIV s\u2019inscrive dans une perspective r\u00e9solument \u0153cum\u00e9nique, comme pour retrouver l\u2019unit\u00e9 de Nic\u00e9e et son esprit de concorde par-del\u00e0 les vicissitudes des si\u00e8cles. Non loin des ruines de la basilique Saint-N\u00e9ophyte, un des plus anciens \u00e9difices nic\u00e9ens, englouti par les eaux d\u2019un lac et r\u00e9cemment red\u00e9couvert en 2014, L\u00e9on XIV pr\u00e9sidera une pri\u00e8re \u0153cum\u00e9nique pour l\u2019unit\u00e9 avec d\u2019autres hi\u00e9rarques chr\u00e9tiens. En particulier, il rencontrera \u00e0 plusieurs reprises le patriarche de Constantinople Bartholom\u00e9e Ier, chef spirituel de tous les orthodoxes, pour la r\u00e9citation commune de la pri\u00e8re du \u00ab Notre P\u00e8re \u00bb dans l\u2019\u00e9glise patriarcale Saint-Georges et pour une liturgie partag\u00e9e ; apr\u00e8s un entretien particulier il devrait signer avec lui une d\u00e9claration doctrinale conjointe dont le contenu n\u2019a pas encore \u00e9t\u00e9 r\u00e9v\u00e9l\u00e9.<\/p>\n\n\n\n L\u00e0 encore, le pape marche sur les traces de ses pr\u00e9d\u00e9cesseurs : en un geste spectaculaire, Paul VI avait donn\u00e9 l\u2019accolade \u00e0 Istanbul puis \u00e0 Rome au patriarche Ath\u00e9nagoras (1886-1972), pr\u00e9d\u00e9cesseur de Bartholom\u00e9e, apr\u00e8s la lev\u00e9e mutuelle des anath\u00e8mes r\u00e9ciproques entre Constantinople et Rome lors du schisme d\u2019Orient de 1054. Le patriarche Bartholom\u00e9e est lui-m\u00eame un rompu au dialogue \u0153cum\u00e9nique, et a pu appara\u00eetre comme un alter ego <\/em>oriental du pape Fran\u00e7ois par ses engagements prononc\u00e9s en faveur de l\u2019environnement et du d\u00e9veloppement durable, qui lui ont valu le surnom de \u00ab patriarche vert \u00bb. \u00c0 Istanbul, L\u00e9on XIV se recueillera \u00e9galement dans la cath\u00e9drale arm\u00e9nienne apostolique et une \u00e9glise syriaque. <\/p>\n\n\n\n Bartholom\u00e9e incarne surtout la part de l\u2019orthodoxie ouverte au dialogue avec l\u2019\u00c9glise catholique et les autres confessions chr\u00e9tiennes, alors que son leadership <\/em>au sein du monde orthodoxe lui est de plus en plus contest\u00e9 par le patriarcat de Moscou.<\/p>\n\n\n\n Ce patriarcat de Moscou, lui, repr\u00e9sente une vision intransigeante et obsidionale<\/a> d\u2019une orthodoxie assi\u00e9g\u00e9e par les forces du mal, r\u00e9solument anticatholique et ferm\u00e9e au monde occidental : la \u00ab Troisi\u00e8me Rome \u00bb, Moscou, vise de plus en plus \u00e0 remplacer la seconde, Constantinople, qu\u2019elle accuse en somme d\u2019avoir trahi la cause orthodoxe en dialoguant avec la Rome catholique. Il est vrai que les \u00e9quilibres d\u00e9mographiques ne plaident pas en faveur du patriarcat de Constantinople, qui ne compte que 3 millions de fid\u00e8les (en Turquie, dans certaines \u00eeles grecques et dans la diaspora orthodoxe) l\u00e0 o\u00f9 le patriarcat de Moscou en d\u00e9nombre 140 millions, soit la majorit\u00e9 mondiale de l\u2019orthodoxie.<\/p>\n\n\n\n Il est probable que le fracas des bombes isra\u00e9liennes de la guerre de Gaza soit le bruit de fond qui donne une part de leur signification aux discours pontificaux sur la paix. <\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Derri\u00e8re l\u2019\u00e9v\u00e9nement de Nic\u00e9e et sa comm\u00e9moration en signe d\u2019unit\u00e9, se profile donc une ombre imp\u00e9riale ; elle rappelle la figure ambivalente de l\u2019empereur Constantin, qui fut en effet l\u2019instigateur de la tradition byzantine qui fait de l\u2019empereur le v\u00e9ritable chef de l\u2019\u00c9glise, au-dessus m\u00eame du patriarche qu\u2019il d\u00e9signe, tradition parfois d\u00e9sign\u00e9e sous le nom de c\u00e9saro-papisme <\/span>14<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n Du sein m\u00eame de l\u2019orthodoxie, des voix se sont \u00e9lev\u00e9es progressivement contre la tendance, appel\u00e9e phyl\u00e9tisme, qui consiste \u00e0 assimiler le destin de l\u2019\u00c9glise et des vrais croyants \u00e0 celui d\u2019une seule puissance temporelle, d\u2019une nation ou d\u2019un seul peuple, tendance condamn\u00e9e officiellement par les autorit\u00e9s orthodoxes \u00e0 Constantinople en 1872.<\/p>\n\n\n\n Force est de constater que dans la Russie imp\u00e9riale de Poutine et du patriarche Kirill<\/a>, le phyl\u00e9tisme revient en force, comme un nouveau c\u00e9saro-papisme bien plus \u00e9troit qu\u2019une simple entente du tr\u00f4ne et de l\u2019autel. Ce phyl\u00e9tisme s\u2019exprime sans frein dans les propagandes ad extra <\/em>et ad intra<\/em> ; du reste, les mois pass\u00e9s ont aussi d\u00e9montr\u00e9 que les \u00c9tats-Unis, pays d\u2019origine du pape L\u00e9on XIV, connaissait \u00e9galement la tentation du nationalisme chr\u00e9tien<\/a>.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 Nic\u00e9e, le pape et le patriarche viennent rappeler que leur \u00c9glise est libre, et que l\u2019unit\u00e9 \u00e0 retrouver se construit \u00e0 travers un dialogue exigeant, \u00e9clair\u00e9 par la raison et la Tradition, au sein d\u2019une \u00c9glise marqu\u00e9e par le th\u00e8me cher au pape Fran\u00e7ois de la synodalit\u00e9 <\/span>15<\/sup><\/a><\/span><\/span> ; cette unit\u00e9 n\u2019a donc plus \u00e0 \u00eatre, cette fois, impos\u00e9e de l\u2019ext\u00e9rieur par la volont\u00e9 d\u2019un empereur<\/a>, quel qu\u2019il soit. <\/p>\n\n\n\n L\u00e9on XIV vient ainsi en Turquie conforter son alli\u00e9 Bartholom\u00e9e, et avec lui l\u2019id\u00e9e qu\u2019une autre voie que la confrontation est possible pour l\u2019orthodoxie ; en creux se dessine l\u2019id\u00e9e de la pr\u00e9paration d\u2019un concile panorthodoxe voulu depuis longtemps par le patriarche de Constantinople, qui d\u00e9finirait l\u2019attitude \u00e0 adopter vis-\u00e0-vis des catholiques et servirait peut-\u00eatre de pr\u00e9lude \u00e0 un autre concile encore plus lointain, qui aurait cette fois pour objet la r\u00e9unification des \u00c9glises catholique et orthodoxes. Le 1700e anniversaire de Nic\u00e9e constitue aussi une \u00e9tape vers un anniversaire plus important encore en 2033 : le bimill\u00e9naire de la mort, et, pour les croyants, de la r\u00e9surrection de J\u00e9sus-Christ. <\/p>\n\n\n\n\n D\u2019Istanbul, le pape partira dimanche en d\u00e9but d\u2019apr\u00e8s-midi pour le Liban, o\u00f9 il sera l\u00e0 encore accueilli par le chef de l\u2019\u00c9tat, le pr\u00e9sident libanais Joseph Aoun, un chr\u00e9tien maronite, comme tous ses pr\u00e9d\u00e9cesseurs.<\/p>\n\n\n\n La situation est ici bien diff\u00e9rente : si le christianisme a jou\u00e9 un r\u00f4le constitutif dans la gen\u00e8se du Liban moderne, r\u00f4le que nul ne songe \u00e0 nier, L\u00e9on XIV arrivera dans ce qui s\u2019apparente \u00e0 un \u00c9tat failli, en proie \u00e0 sa plus grave crise \u00e9conomique<\/a> depuis l\u2019ind\u00e9pendance, comme \u00e0 de multiples ing\u00e9rences ext\u00e9rieures.<\/p>\n\n\n\n Ici encore, L\u00e9on XIV marchera dans les traces de Paul VI (1964), de Jean-Paul II (1997) et de Beno\u00eet XVI (2012, son dernier voyage pastoral) \u2014 le pape Fran\u00e7ois, du fait de l\u2019instabilit\u00e9 du pays, n\u2019a jamais pu s\u2019y rendre, malgr\u00e9 son souhait r\u00e9it\u00e9r\u00e9. <\/p>\n\n\n\n Il s\u2019agira d\u2019abord pour le pape de manifester sa sollicitude pastorale envers une population extr\u00eamement \u00e9prouv\u00e9e<\/a>, pr\u00e9caris\u00e9e, marginalis\u00e9e et, depuis la r\u00e9plique isra\u00e9lienne au massacre du 7 octobre, bombard\u00e9e. Dans ce cadre-l\u00e0, les premi\u00e8res rencontres du pape seront avec les officiels, comme pour mieux conforter un \u00c9tat structurellement dysfonctionnel : outre le pr\u00e9sident Aoun, qui le recevra au palais pr\u00e9sidentiel, le pape aura des entretiens priv\u00e9s avec le Premier ministre Nawaf Salam, musulman sunnite, et le pr\u00e9sident de la Chambre des d\u00e9put\u00e9s, Nabih Berry, musulman chiite <\/span>16<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n La \u00ab Troisi\u00e8me Rome \u00bb, Moscou, vise de plus en plus \u00e0 remplacer la seconde, Constantinople, qu\u2019elle accuse d\u2019avoir trahi la cause orthodoxe en dialoguant avec la Rome catholique.<\/p>Jean-Beno\u00eet Poulle<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Le lendemain, lundi, le pape se rendra au monast\u00e8re Saint-Maroun d\u2019Annaya, qui tient le r\u00f4le de sanctuaire des chr\u00e9tiens maronites : parmi tous les christianismes orientaux, la tradition maronite s\u2019enorgueillit d\u2019\u00eatre la seule \u00e0 \u00eatre demeur\u00e9e int\u00e9gralement catholique, conservant son rite propre en langue arabe et syriaque, mais toujours unie \u00e0 Rome par-del\u00e0 les vicissitudes de l\u2019histoire. L\u00e9on XIV viendra prier sur la tombe de l\u2019ermite thaumaturge Charbel Maklouf (1828-1898), canonis\u00e9 par Paul VI en 1977 ; il visitera ensuite un autre sanctuaire national, Notre-Dame du Liban \u00e0 Harissa, o\u00f9 il rencontrera le clerg\u00e9 et les fid\u00e8les catholiques.<\/p>\n\n\n\n L\u00e9on XIV tiendra \u00e9galement une r\u00e9union \u00e0 la nonciature avec les principaux hi\u00e9rarques catholiques libanais : le patriarche maronite, le cardinal Bechara Boutros Ra\u00ef, et le patriarche syriaque catholique, Ignace-Joseph III Younan, qui tous deux se r\u00e9clament h\u00e9ritiers du si\u00e8ge historique d\u2019Antioche. Il se rendra \u00e9galement au si\u00e8ge du patriarcat maronite, \u00e0 Bkerk\u00e9, o\u00f9 il rencontrera des jeunes la\u00efcs \u2014 retenir sa jeunesse pour ne pas qu\u2019elle parte \u00e0 l\u2019\u00e9tranger est un des principaux d\u00e9fis auxquels le pays est confront\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Parmi les pays arabes, le Liban pr\u00e9sente la double originalit\u00e9 d\u2019\u00eatre le seul pays o\u00f9 les chr\u00e9tiens ont longtemps \u00e9t\u00e9 majoritaires <\/span>17<\/sup><\/a><\/span><\/span> \u2014 ils comptent encore pour 40 \u00e0 45 % de la population \u2013, et, au sein des chr\u00e9tiens d\u2019Orient, le seul pays o\u00f9 le catholicisme soit l\u2019ob\u00e9dience chr\u00e9tienne majoritaire, les maronites repr\u00e9sentant \u00e0 eux seuls 1,4 million de fid\u00e8les (25 % de la population totale), loin devant les melkites (de rite byzantin), les catholiques syriaques et les Latins. <\/p>\n\n\n\nEn Turquie, l\u2019inqui\u00e9tude croissante chez les minorit\u00e9s religieuses <\/h2>\n\n\n\n
Les raisons d\u2019une minorit\u00e9 chr\u00e9tienne : massacres et exode<\/h3>\n\n\n\n
Erdogan et la r\u00e9islamisation<\/h3>\n\n\n\n
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\n <\/picture>\n D\u00e9tour par Nic\u00e9e : retour aux sources de la foi chr\u00e9tienne<\/h2>\n\n\n\n
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\n <\/picture>\n Derri\u00e8re Nic\u00e9e, la promotion de l\u2019\u0153cum\u00e9nisme<\/h3>\n\n\n\n
Face au patriarcat russe, proposer un contre-mod\u00e8le<\/h3>\n\n\n\n
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\n <\/picture>\n L\u2019\u00e9tape libanaise : panser les plaies d\u2019une nation multiconfessionnelle<\/h2>\n\n\n\n