{"id":305040,"date":"2025-11-20T11:37:18","date_gmt":"2025-11-20T10:37:18","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=305040"},"modified":"2025-11-20T11:45:03","modified_gmt":"2025-11-20T10:45:03","slug":"premiere-selection-du-prix-grand-continent-2025","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/11\/20\/premiere-selection-du-prix-grand-continent-2025\/","title":{"rendered":"Premi\u00e8re s\u00e9lection du Prix Grand Continent 2025"},"content":{"rendered":"\n
L\u2019\u00e9dition 2025 est lanc\u00e9e.<\/em>\u00a0Aujourd\u2019hui, jeudi 20 novembre, le Prix Grand Continent d\u00e9voile sa premi\u00e8re s\u00e9lection\u00a0de fictions en fran\u00e7ais, espagnol, italien, polonais et allemand parues dans l\u2019ann\u00e9e.<\/em>\u00a0Le Prix \u2014 dont la dotation couvre la traduction et la diffusion du livre prim\u00e9 dans les autres aires linguistiques \u2014 sera remis au c\u0153ur au c\u0153ur des Alpes le 5 d\u00e9cembre 2025.<\/em><\/p>\n\n\n\n Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du Prix Grand Continent<\/a><\/em><\/p>\n\n\n\n Comme tous les \u00c9tats, un \u00c9tat est fond\u00e9 pour l’\u00e9ternit\u00e9 et dispara\u00eet presque sans laisser de traces apr\u00e8s quarante ans. Les personnes qui y ont v\u00e9cu sont-elles tomb\u00e9es dans l’oubli et leurs r\u00eaves ne sont-ils qu’un souffle \u00e9ph\u00e9m\u00e8re dans le vent \u00e9pocal du temps qui passe ?<\/p>\n\n\n\n Dans ce grand roman social, Christoph Hein fait se rencontrer des femmes et des hommes qui se voient attribuer des r\u00f4les tr\u00e8s diff\u00e9rents lors de la fondation de la RDA, les accompagne \u00e0 travers les d\u00e9veloppements dramatiques d’une soci\u00e9t\u00e9 en devenir qui pr\u00e9tend repr\u00e9senter une Allemagne meilleure, mais qui passe pourtant d’un \u00e9chec \u00e0 l’autre. <\/p>\n\n\n\n Des communistes convaincus, d’anciens nazis enthousiastes, des fonctionnaires emp\u00eatr\u00e9s dans des intrigues, des intellectuels qui ont sauv\u00e9 leur bourgeoisie dans le socialisme r\u00e9el, des vendeurs de chaussures, des serveurs, ouvriers d’usine, concierges et m\u00eame un haut responsable de la Stasi reconnaissent d’une mani\u00e8re ou d’une autre leur appartenance \u00e0 une \u00e9quipe involontaire, une communaut\u00e9 qu’ils per\u00e7oivent de plus en plus comme un navire de fous \u2014 et dont la trajectoire se dirige vers des \u00e9cueils historiques toujours plus mena\u00e7ants.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Pendant la Premi\u00e8re Guerre mondiale, un soldat alg\u00e9rien devenu victime d\u2019une attaque allemande au gaz toxique d\u00e9cide que quelqu\u2019un doit mettre fin \u00e0 cette folie, se l\u00e8ve et s\u2019en va.<\/p>\n\n\n\n Dans un avenir proche au Caire, un com\u00e9dien de stand-up observe une andro\u00efde en train de rire de ses blagues. Un tisserand boh\u00e9mien, remplac\u00e9 par un m\u00e9tier \u00e0 tisser automatis\u00e9, vole un marteau pour attaquer la machine.<\/p>\n\n\n\n De quoi r\u00eavons-nous, nous les humains du capitalisme, et de quoi r\u00eavent nos machines qui se rebellent de plus en plus contre nous ? <\/p>\n\n\n\n Ce roman prend pour point de d\u00e9part une infection au Covid plongeant le protagoniste dans le coma et le contraignant \u00e0 \u00eatre plac\u00e9 sous respiration artificielle. Il en d\u00e9coule une r\u00e9flexion sur la \u00ab d\u00e9pendance humaine \u00e0 l\u2019\u00e9gard de l\u2019innovation technique \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Une villa d\u00e9labr\u00e9e \u00e0 Rome, une myst\u00e9rieuse dottoressa<\/em>, un homme allong\u00e9 sur un canap\u00e9 qui raconte sa vie : dans son nouveau roman Goldstrand<\/em>, Katerina Poladjan assemble des fragments de la vieille Europe pour brosser un tableau \u00e0 la fois joyeux et m\u00e9lancolique du pr\u00e9sent. <\/p>\n\n\n\n Dans les ann\u00e9es 1950, une station baln\u00e9aire voit le jour sur la c\u00f4te bulgare de la mer Noire : Goldstrand, pens\u00e9e comme un lieu de vill\u00e9giature pour tous. Eli est con\u00e7u sur le chantier. Soixante ans plus tard, apr\u00e8s avoir connu ses plus grands succ\u00e8s en tant que r\u00e9alisateur, il est allong\u00e9 sur le divan de sa docteure \u00e0 Rome. Il imagine et fabule l’histoire de sa famille, qui traverse tout un si\u00e8cle et tout le continent europ\u00e9en, d’Odessa \u00e0 Rome en passant par Constantinople et Varna en Bulgarie.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n La narratrice de ce roman fait des \u00e9tudes pour consolider son avenir professionnel. Elle a obtenu un poste temporaire dans un bureau administratif, et passer un concours semble \u00eatre la suite logique de sa carri\u00e8re. Cependant, un autre type de concours, interne cette fois-ci, bas\u00e9 sur son observation quotidienne de la fonction publique, la rend tr\u00e8s h\u00e9sitante. <\/p>\n\n\n\n Le b\u00e2timent o\u00f9 elle a \u00e9t\u00e9 affect\u00e9e, aussi gigantesque qu’herm\u00e9tique, est un lieu aux hi\u00e9rarchies incompr\u00e9hensibles, qui la rejette tout en l’absorbant. Comme personne ne lui explique ses fonctions, elle est oblig\u00e9e d’improviser, de dissimuler sa honte et d’exprimer son malaise \u00e0 travers des dessins et des po\u00e8mes aussi \u00e9loign\u00e9s de la r\u00e9alit\u00e9 que le travail lui-m\u00eame. Les fonctionnaires qui l’entourent, chacun avec ses particularit\u00e9s et ses conflits, ont d\u00e9velopp\u00e9 les tics et les manies propres aux routines professionnelles et \u00e0 l’ob\u00e9issance aveugle. Ayant besoin d’une vie utile, d’un v\u00e9ritable \u00e9lan et de jeu, la candidate prendra de petites d\u00e9cisions subversives sans pr\u00e9voir leurs \u00e9ventuelles cons\u00e9quences disciplinaires.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 travers un regard curieux, avide et de plus en plus d\u00e9sabus\u00e9, Oposici\u00f3n<\/em> d\u00e9crit les pi\u00e8ges des m\u00e9canismes bureaucratiques non seulement pour ceux qui en souffrent, mais aussi pour ceux qui les mettent en \u0153uvre. Sara Mesa, qui conna\u00eet bien le monde de l’administration, aborde le r\u00e9cit de la bureaucratie contemporaine du point de vue de ceux qui sont pris au pi\u00e8ge dans le temps mort des t\u00e2ches inutiles, traitant le probl\u00e8me de l’ennui et de l’apathie dans un r\u00e9cit mordant et au rythme implacable. Son personnage principal, telle une h\u00e9ro\u00efne involontaire et pleine de rebondissements, est confront\u00e9e au pire et au plus inqui\u00e9tant des absurdes : celui de la mani\u00e8re dont nous nous organisons en soci\u00e9t\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a> <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Vidal Escabia, le protagoniste de cette histoire, a s\u00e9lectionn\u00e9 soixante et onze livres dans une pi\u00e8ce sombre de sa maison, afin d’\u00e9crire un canon d\u00e9cal\u00e9, intempestif et inactuel, dissident par rapport aux canons officiels. Chaque matin, il en choisit un au hasard et en retient un extrait destin\u00e9 au Canon \u2014 mais ce que sa lecture lui r\u00e9v\u00e8le influence sa vie et son \u00e9criture. <\/p>\n\n\n\n Les soup\u00e7ons grandissent quant \u00e0 savoir si le narrateur de Canon de c\u00e1mara oscura <\/em>est un andro\u00efde, un Denver-7 infiltr\u00e9 parmi les gens ordinaires de Barcelone ou si, au contraire, il utilise le Canon pour donner un sens \u00e0 sa vie face \u00e0 l\u2019amour d\u00e9mesur\u00e9 qu\u2019il porte \u00e0 sa fille absente. <\/p>\n\n\n\n Un Vila-Matas extr\u00eame qui va plus loin dans son exploration du non-sens, du simulacre et de la fiction comme formes de vie \u00e9tranges, mais aussi dans sa vision de l\u2019art litt\u00e9raire comme transmission, collaboration et modification des id\u00e9es d\u2019autrui. Une qu\u00eate, en d\u00e9finitive, d\u2019un sens ultime \u00e0 l\u2019\u00e9criture, tout en explorant des th\u00e8mes tels que le double ou l\u2019absence infinie que laissent ceux que nous aimons, \u00ab la m\u00eame absence qu\u2019Eurydice a laiss\u00e9e \u00e0 Orph\u00e9e et dont beaucoup pensent qu\u2019elle est \u00e0 l\u2019origine de l\u2019\u00e9criture \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Le 8 janvier 1982, la sculptrice colombienne Feliza Bursztyn est d\u00e9c\u00e9d\u00e9e dans un restaurant parisien. Elle avait quarante-huit ans. Au moment de sa mort soudaine, elle \u00e9tait accompagn\u00e9e de son mari et de quatre amis. L’un d’entre eux, l’\u00e9crivain Gabriel Garc\u00eda M\u00e1rquez, a publi\u00e9 quelques jours plus tard un article qui comprenait trois mots apparemment simples, mais en v\u00e9rit\u00e9 myst\u00e9rieux : \u00ab Elle est morte de tristesse \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Juan Gabriel V\u00e1squez s’appuie sur ces mots pour enqu\u00eater sur la vie secr\u00e8te ou m\u00e9connue d’une femme extraordinaire. Feliza Bursztyn s’est toujours oppos\u00e9e \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 dans laquelle elle vivait. Fille d’un couple de Juifs expatri\u00e9s en Colombie, artiste r\u00e9volutionnaire \u00e0 une \u00e9poque de r\u00e9volutions politiques, femme libre d’esprit dans un monde qui se m\u00e9fiait de la libert\u00e9 des femmes, elle a men\u00e9 une existence qui a mis en sc\u00e8ne les grandes tensions du XXe si\u00e8cle et, surtout, le d\u00e9sir d’\u00eatre ma\u00eetre de soi-m\u00eame.<\/p>\n\n\n\n Dans Los nombres de Feliza<\/em>, l’auteur m\u00eale autobiographie, r\u00e9alit\u00e9 et imagination pour offrir au lecteur une fiction \u00e9tonnante et d\u00e9chirante sur la fa\u00e7on dont la vie intime d’un \u00eatre humain est in\u00e9vitablement balay\u00e9e par les forces de l’histoire et de la politique.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n \u00ab On grandit autant dans un pays, dans un foyer, que dans certaines histoires. Mais ces histoires ne sont pas toutes \u00e9gales. Il y en a une qui prend le dessus. Ce peut \u00eatre la plus douloureuse. Ce peut \u00eatre la plus s\u00e9duisante. Une chose est s\u00fbre : ce n\u2019est pas toujours la plus vraie. \u00bb <\/p>\n\n\n\n La m\u00e8re de la narratrice a disparu. Cette femme, une po\u00e9tesse acclam\u00e9e dans son pays, avait d\u00e9j\u00e0 connu l\u2019effacement apr\u00e8s son installation en France : peu \u00e0 peu, l\u2019\u00e9criture l\u2019avait quitt\u00e9e. La disparition s\u2019impose d\u00e8s lors \u00e0 sa fille, devenue m\u00e8re \u00e0 son tour, comme une cl\u00e9 pour r\u00e9soudre l\u2019\u00ab \u00e9nigme qu\u2019est une personne \u00bb. Suivant son instinct \u2014 serait-ce plut\u00f4t un don ? \u2014, elle collecte les sympt\u00f4mes d\u2019une histoire refoul\u00e9e, jusqu\u2019\u00e0 en exhumer le c\u0153ur battant. <\/p>\n\n\n\n Tout en \u00e9chos et replis secrets, Au grand jamais<\/em> est un grand livre sur les non-dits familiaux, sur ce qui se transmet derri\u00e8re les silences et sur les histoires qui nous aident \u00e0 vivre.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Au lendemain de la Deuxi\u00e8me Guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d\u2019une aristocrate germano-russe ruin\u00e9e et d\u2019un G\u00e9orgien bipolaire, disparu et certainement fusill\u00e9 \u00e0 la Lib\u00e9ration. Il devine, en l\u2019\u00e9pousant, qu\u2019il s\u2019engage dans tout autre chose que l\u2019union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise \u00e0 laquelle il \u00e9tait promis. Mais il n\u2019imagine pas \u00e0 quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d\u2019\u00e9preuves l\u2019attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec H\u00e9l\u00e8ne Zourabichvili, qui deviendra sous son nom \u00e0 lui, Carr\u00e8re d\u2019Encausse, sp\u00e9cialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l\u2019\u00e9pizootie du mouton en Ouzb\u00e9kistan), famili\u00e8re du Kremlin et de ses ma\u00eetres successifs, secr\u00e9taire perp\u00e9tuelle de l\u2019Acad\u00e9mie fran\u00e7aise, ni qu\u2019avant de mourir lui-m\u00eame \u2014 \u00ab 147 jours apr\u00e8s elle et, \u00e0 mon avis, de chagrin \u00bb, \u00e9crit Emmanuel Carr\u00e8re \u2014 il assistera, dans la cour des Invalides, \u00e0 ses fun\u00e9railles nationales.<\/p>\n\n\n\n Kolkhoze<\/em> est le roman vrai d\u2019une famille sur quatre g\u00e9n\u00e9rations, qui couvre plus d\u2019un si\u00e8cle d\u2019histoire, russe et fran\u00e7aise, jusqu\u2019\u00e0 la guerre en Ukraine. Emmanuel Carr\u00e8re s\u2019en empare personnellement, avec un art consomm\u00e9 de la narration qui parvient \u00e0 faire de leur histoire notre histoire. Tout en plongeant dans les archives de son p\u00e8re, passionn\u00e9 par la g\u00e9n\u00e9alogie familiale. On traverse la r\u00e9volution bolch\u00e9vique, l\u2019exil en Europe des Russes blancs, deux guerres mondiales, l\u2019effondrement du bloc sovi\u00e9tique, la Russie imp\u00e9riale de Poutine et ses guerres, tout en p\u00e9n\u00e9trant dans une saga familiale \u00e0 la fois follement romanesque, tragique, aux destins prestigieux ou plus modestes, parfois sombres et tourment\u00e9s. Ce grand r\u00e9cit familial et historique, qui m\u00eale souvenirs poignants, rebondissements, secrets de famille, anecdotes inattendues et g\u00e9opolitique, est aussi un texte intime sur la vie et la mort des siens, et sur l\u2019amour filial. Jusqu\u2019\u00e0 cet aveu : \u00ab Vient un moment, toujours, o\u00f9 on ne sait plus qui on a devant soi \u2014 et je ne le sais pas moi-m\u00eame. Ou plut\u00f4t si, je le sais, je le sais tr\u00e8s bien : je suis le visage de ma m\u00e8re qui se d\u00e9tourne sans appel, je suis la d\u00e9tresse sans fond de mon p\u00e8re. \u00bb<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n C\u2019est l\u2019histoire d\u2019une fille qui n\u2019est pas d\u2019accord avec l\u2019ordre social. <\/p>\n\n\n\n Nos visages sont-ils des images, des devantures ? <\/p>\n\n\n\n Notre attention est-elle devenue une propri\u00e9t\u00e9, comme les terrains ? <\/p>\n\n\n\n Est-ce que quelque chose s\u2019est cass\u00e9 en nous ?<\/p>\n\n\n\n De l\u2019enfance \u00e0 l\u2019\u00e9criture, en passant par un bar myst\u00e9rieux, une maison abandonn\u00e9e, un immeuble rempli de sectes, ou le sommet d\u2019une montagne, la narratrice nous entra\u00eene dans une odyss\u00e9e parsem\u00e9e de miroirs hom\u00e9riques, de chants d\u2019a\u00e8des qui nous montrent le livre en train de se faire.<\/p>\n\n\n\n Les Forces<\/em> reprend et d\u00e9tourne les motifs du roman d\u2019apprentissage. Alternant le prosa\u00efque et le th\u00e9orique en un \u00e9clair, le livre se d\u00e9ploie dans une narration allant du tragique au comique. Nous vivons le parcours initiatique et politique de la narratrice. L\u2019ensemble est port\u00e9 par une nature per\u00e7ue comme un flux incessant, une \u00e9nergie vitale, dont chaque \u00e9l\u00e9ment peut contenir la totalit\u00e9. On pense \u00e0 Fiodor Dosto\u00efevski, \u00e0 Samuel Beckett, \u00e0 Simone Weil \u00e9galement dans son approche de la force.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Le lundi 8 janvier 2001, vers sept heures du soir, dans le jardin de la villa Altachiara \u00e0 Portofino, disparut la comtesse Francesca Vacca Agusta, qui fut pendant des ann\u00e9es personnalit\u00e9 de la jet-set italienne et internationale. Une enqu\u00eate d\u00e9buta ce soir-l\u00e0, qui allait remplir les journaux et les actualit\u00e9s t\u00e9l\u00e9vis\u00e9es pendant des semaines, des mois et des ann\u00e9es, sans solution ni r\u00e9pit, m\u00eame lorsque, une vingtaine de jours plus tard, le corps fut retrouv\u00e9 en mer, \u00e0 quelques m\u00e8tres d\u2019une baie de la C\u00f4te d\u2019Azur. <\/p>\n\n\n\n Comment et pourquoi la comtesse est-elle tomb\u00e9e de la falaise ? Qui \u00e9tait avec elle ce soir-l\u00e0 ? Quelqu\u2019un l\u2019a-t-il pouss\u00e9e ou s\u2019agit-il d\u2019un accident ? <\/p>\n\n\n\n En reconstituant comme un puzzle cette histoire complexe et jamais compl\u00e8tement \u00e9lucid\u00e9e d\u2019amours et de d\u00e9samours, de drogues et d\u2019h\u00e9ritages millionnaires, de yachts de r\u00eave et de flux d\u2019argent cauchemardesques, qui s\u2019\u00e9tend de la Ligurie \u00e0 la Lombardie, de la Suisse \u00e0 la Tunisie, de Miami \u00e0 Acapulco, Valerio Aiolli \u00e9crit un roman aussi inqui\u00e9tant qu\u2019un polar et tente de saisir une r\u00e9ponse qui lui \u00e9chappe, en alternant le point de vue des principaux personnages impliqu\u00e9s, les d\u00e9clarations faites et les articles qui ont couvert l\u2019affaire. Dans un va-et-vient serr\u00e9 entre l\u2019int\u00e9rieur et l\u2019ext\u00e9rieur de la villa Altachiara, il fait revivre non seulement Francesca Vacca Agusta, mais aussi l\u2019histoire industrielle, politique et sociale de notre pays.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Peut-on abandonner son p\u00e8re et sa m\u00e8re ? Peut-on claquer la porte, descendre les escaliers et d\u00e9cider de ne plus jamais les revoir ? Remettre en question ses origines, \u00e9chapper \u00e0 leur emprise ? <\/p>\n\n\n\n Apr\u00e8s dix ans pass\u00e9s \u00e0 subir une violence subtile et omnipr\u00e9sente entre les murs de la maison, un fils peut enfin se retourner et raconter l’histoire de sa famille malheureuse et le tabou de cette censure \u00ab avec la force brutale du roman \u00bb. Et c\u00e9l\u00e9brer ainsi un anniversaire d\u00e9chirant : sans accuser ni sauver, d’une voix \u00ab scandaleusement calme \u00bb, comme l’\u00e9crit Emmanuel Carr\u00e8re pour souligner sa puissance implacable. Le r\u00e9cit qui en r\u00e9sulte est le portrait poignant et lucide d’une femme perdue, qui a tout abandonn\u00e9 pour \u00eatre quelqu’un aux yeux de son mari, tandis que celui-ci la maintient, elle et ses enfants, dans un r\u00e9gime o\u00f9 la possession et la demande d’amour sont les liens d’un m\u00eame n\u0153ud. L’isolement \u00e9tanche dans lequel il les contraint est parfois rompu par les sonneries d’un t\u00e9l\u00e9phone mal tol\u00e9r\u00e9, par quelques camarades de classe sporadiques, par une amie de la m\u00e8re qui est rapidement bannie. <\/p>\n\n\n\n Dans ce microcosme concentrationnaire, peu \u00e0 peu s’installe chez le fils, et chez les lecteurs, un d\u00e9sir irr\u00e9pressible de renaissance : \u00eatre soi-m\u00eame, vivre sa propre vie, s’ouvrir aux autres sans craindre les repr\u00e9sailles. Avec la certitude que, pour se mettre en s\u00e9curit\u00e9, rien ne peut \u00eatre sauv\u00e9 de ce lieu.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Isolina a sauv\u00e9 son mariage la nuit o\u00f9 elle a plant\u00e9 une faux dans le flanc de son mari. Benedetta \u00e9tait la plus belle de la plage, mais plut\u00f4t que de devenir Miss Cuore di Panna, elle a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 se tourner vers les drogues. Avec Gilda, les fun\u00e9railles devenaient des f\u00eates d’anniversaire. Azzurra avait besoin d’aide \u00e0 l’\u00e9cole, mais c’\u00e9tait elle qui ne supportait pas la banalit\u00e9 des autres. Puis Irene, la meilleure amie des petits enfants et des monstres g\u00e9ants. Et Violetta, trop imp\u00e9tueuse pour son physique massif, qui transformait chaque \u00e9treinte en fracture. Des \u00e2mes intenses et flamboyantes, r\u00e9unies en une seule et m\u00eame famille sensationnelle. Pas une famille rigide, bas\u00e9e sur les liens du sang, mais une famille plus libre et plus a\u00e9r\u00e9e, maintenue ensemble par la colle chaude de l’amour. <\/p>\n\n\n\n Ce sont les tantes et les grands-m\u00e8res de Fabio, qui f\u00eate cette semaine ses cinquante ans, m\u00eame si personne ne le croit, et lui moins que tout le monde. Alors ces femmes magnifiques viennent lui rendre visite. Elles viennent dans ses r\u00eaves, car elles sont mortes. Mais s’il y a une chose qu’elles lui ont apprise, c’est que les r\u00eaves ne sont pas la fin de la r\u00e9alit\u00e9, tout comme la mort n’est pas la fin de la vie. En r\u00e9alit\u00e9, elles lui ont appris bien d’autres choses, mais Fabio \u00e9tait trop jeune pour les appr\u00e9cier. Il \u00e9tait trop occup\u00e9 \u00e0 suivre ses oncles marins et aventuriers, grands ma\u00eetres de la vie \u00ab virile \u00bb, alors qu’il essayait de devenir un homme. <\/p>\n\n\n\n Mais aujourd’hui, les temps ont chang\u00e9, et les diff\u00e9rentes le\u00e7ons de ses tantes lui reviennent. Silencieuses et pourtant si fortes, sages et folles, elles illuminent ses nuits. Chacune est un r\u00eave, un souvenir et une d\u00e9couverte, une \u00e9toile n\u00e9glig\u00e9e qui recommence \u00e0 briller. Mais pourquoi reviennent-elles toutes maintenant, \u00e0 une semaine d’un anniversaire qui le rend \u00e9trange ? Veulent-elles simplement lui dire au revoir, ou y a-t-il quelque chose de plus important qu’il doit savoir, quelque chose qu’il doit faire pour le compte de l’au-del\u00e0 ?<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Une jeune fille de la campagne qui prend son destin en main. <\/p>\n\n\n\n L\u2019histoire commence en 1831, \u00e0 la fin du mois d\u2019octobre, lorsque Rozalka Balawender, une enfant paysanne en haillons, une pri\u00e8re aux l\u00e8vres et un corbeau bien dess\u00e9ch\u00e9 dans la main, jure vengeance \u00e0 son ma\u00eetre. <\/p>\n\n\n\n Quinze ans plus tard, v\u00eatue de pantoufles en cachemire et d\u2019une robe en soie, elle se pr\u00e9pare \u00e0 \u00e9pouser un riche fianc\u00e9. <\/p>\n\n\n\n Comment a-t-elle r\u00e9ussi cette ascension sociale ? <\/p>\n\n\n\n Quels crimes et quelle d\u00e9bauche l\u2019y ont conduite ? <\/p>\n\n\n\n Les p\u00e9rip\u00e9ties de cette jeune fille hors du commun racontent l\u2019ascension sociale. <\/p>\n\n\n\n Une histoire o\u00f9 le polonais standard se m\u00eale au dialecte de la campagne lub\u00e9lienne et o\u00f9 des personnages fictifs c\u00f4toient des personnages historiques. V\u00eatue d\u2019un costume d\u2019\u00e9poque, elle participe \u00e0 un d\u00e9bat sur les in\u00e9galit\u00e9s sociales et les chances de s\u2019\u00e9chapper de son milieu d\u2019origine. C\u2019est enfin une histoire sur le pouvoir de la diff\u00e9rence et sur la force qui pousse l\u2019\u00eatre humain \u00e0 \u00e9voluer et \u00e0 changer.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n \u00c0 98 ans, Anna aimerait accomplir une derni\u00e8re chose avant de mourir : raconter l’histoire de toute sa vie. Mais qu’est-ce qui nous appartient dans cette vie ? Quelle histoire est vraiment la n\u00f4tre ? Laquelle nous appartient, puisque la fin de chaque intrigue est toujours entre les mains de quelqu’un d’autre ? Laquelle est vraie, puisque nous la tissons tous, chacun de notre c\u00f4t\u00e9 ? Et maintenant, pr\u00e8s d’un si\u00e8cle plus tard, la question la plus importante reste : \u00e0 qui revient le dernier mot ?<\/p>\n\n\n\n L’autrice des livres Dewocje<\/em>, Pestki<\/em> et Ch\u0142opcy, kt\u00f3rych kocham<\/em> pr\u00e9sente une histoire extr\u00eamement \u00e9mouvante sur la vie et la m\u00e9moire qui lui succ\u00e8de. La prose de Ciarkowska, \u00e9crite dans un langage po\u00e9tique subtil, touche profond\u00e9ment, \u00e9veille les \u00e9motions li\u00e9es au d\u00e9part de nous-m\u00eames et de nos proches. Cependant, Sploty<\/em> n’est pas une histoire sur la mort \u2014mais sur ce qui reste apr\u00e8s nous.<\/p>\n\n\n\n Comment na\u00eet la vie ? Eh bien, de l’intersection de deux vies na\u00eet un point. Puis, d’autres lignes passent par ce point, des lignes discontinues, \u00e9paisses, qui courent rapidement, s’arr\u00eatant \u00e0 un endroit. Quand un homme dispara\u00eet, le point dispara\u00eet, ainsi que tout cet entrelacement unique, toute cette co\u00efncidence qu’il \u00e9tait. <\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n La narratrice de ce roman, Magda, a une trentaine d’ann\u00e9es et un appartement \u00e0 rembourser pendant les trente prochaines ann\u00e9es. Dans son village natal, sa m\u00e8re lui r\u00e9p\u00e8te sans cesse que si l’on r\u00eave de dents, quelque chose de mauvais va arriver, et que ce qui doit arriver arrivera. Jusqu’\u00e0 r\u00e9cemment, elle avait aussi une grand-m\u00e8re qui, sans avoir termin\u00e9 l’\u00e9cole primaire, savait qu’un paysan est toujours un paysan et qu’il faut savoir le manipuler. Que faire de cette sagesse paysanne h\u00e9rit\u00e9e dans la capitale ?<\/p>\n\n\n\n Magda, Teresa et Jadzia \u00e9crasent des p\u00e2tes et remuent le couteau dans la plaie, r\u00e9v\u00e8lent des secrets de famille et claquent les portes, mais elles ont toujours quelque chose \u00e0 se dire \u2013 car c’est un roman sur la parole.<\/p>\n\n\n\n C’est aussi un roman sur la honte qui br\u00fble lorsqu’un r\u00e9gionalisme s’immisce dans une discussion universitaire. Sur le sentiment d’inad\u00e9quation avec un immeuble de bureaux moderne et le public d’un th\u00e9\u00e2tre de la capitale. Sur l’\u00e9tranget\u00e9 dans la ville, qu’il est impossible de masquer avec des plaques d’immatriculation varsoviennes.<\/p>\n\n\n\n C’est une histoire sur les femmes, mais tous ceux qui ont d\u00e9j\u00e0 voyag\u00e9 avec un sac rempli de bocaux de pigeons farcis s’y retrouveront.<\/p>\n\n\n\n Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n Bernard Witten n’aime pas les gens, et surtout pas les r\u00eaveurs. Le probl\u00e8me, c’est qu’il y en a beaucoup dans son village de Warmie. Ils croient aux didukhs<\/em>, consultent Baba et se laissent souffler des v\u00e9rit\u00e9s par les esprits. C’est ici que la Mort lit les noms sur une feuille \u2014 et se trompe parfois, que les diables rendent visite au pr\u00eatre et que l’on peut inviter un renard \u00e0 un mariage. Bernard serait pr\u00eat \u00e0 casser les dents de tout le monde pour de telles absurdit\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n Mais lorsqu’une s\u00e9cheresse d\u00e9vastatrice s’abat sur la Warmie, que le soleil br\u00fble la terre et les hommes, et que la magie cesse d’op\u00e9rer, les habitants cherchent d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment le salut. Seul Bernard Witten sait comment sauver le village de la catastrophe. Cependant, il croit que changer quelque chose en Warmie revient \u00e0 commettre un p\u00e9ch\u00e9. Et qu’un bon fermier ne change jamais.<\/p>\n\n\n\n Car il n’y a qu’une seule Warmie et un seul Bernard Witten.<\/p>\n\n\n\n Dans son roman captivant, empreint de la magie de la Warmie, \u0141ukasz Staniszewski raconte une histoire \u00e0 la fois mythique et tr\u00e8s contemporaine, o\u00f9 l’humour noir, l’ironie et l’\u00e9rotisme accompagnent les chants sur la fin et le commencement du monde.<\/p>\n\n\n\nChristoph Hein, Das Narrenschiff<\/em>, Berlin, Suhrkamp<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nJonas L\u00fcscher, Verzauberte Vorbestimmung<\/em>, Munich, Hanser<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nKaterina Poladjan, Goldstrand<\/em>, Francfort, Fischer Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nSara Mesa, Oposici\u00f3n<\/em>, Barcelone, Anagrama<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nEnrique Vila-Matas, Canon de c\u00e1mara oscura<\/em>, Barcelone, Seix Barral<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nJuan Gabriel V\u00e1squez, Los nombres de Feliza<\/em>, Madrid, Alfaguara<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nJakuta Alikavazovic, Au grand jamais<\/em>, Paris, Gallimard <\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nEmmanuel Carr\u00e8re, Kolkhoze<\/em>, Paris, P.O.L <\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nLaura Vasquez, Les Forces<\/em>, Paris, \u00c9ditions du sous-sol <\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nValerio Aiolli, Portofino blues<\/em>, Rome, Voland<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nAndrea Bajani, L’anniversario<\/em>, Milan, Feltrinelli<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nFabio Genovesi, Mie magnifiche maestre<\/em>, Milan, Mondadori <\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nRenata Bo\u017cek, Wyjazmiona<\/em>, Varsovie, Marginesy<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nAnna Ciarkowska, Sploty<\/em>, Varsovie, WAB<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\nMarta Michalak, Oida<\/em>, Bia\u0142ystok, Nisza<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n\u0141ukasz Staniszewski, Pie\u015bni \u0142aciatych kr\u00f3w<\/em>, Cracovie, Znak<\/h2>\n\n\n\n
\r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n