{"id":290697,"date":"2025-08-03T18:00:00","date_gmt":"2025-08-03T16:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=290697"},"modified":"2025-08-18T11:40:59","modified_gmt":"2025-08-18T09:40:59","slug":"litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/","title":{"rendered":"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025"},"content":{"rendered":"\n

Pour\u00a0soutenir le d\u00e9veloppement des pages litt\u00e9raires de la revue<\/a>, vous pouvez vous abonner au Grand Continent<\/a><\/em><\/p>\n\n\n\n

Litt\u00e9rature fran\u00e7aise<\/h4>\n\n\n\n

Pierre Michon, <\/strong>J\u2019\u00e9cris l\u2019Iliade<\/em><\/strong>, Gallimard<\/strong><\/h2>\n\n\n\n

Ce r\u00e9cit est souvent \u00e9rotique. Quand il r\u00e9siste \u00e0 l\u2019appel du d\u00e9sir, il \u00e9coute les voix des b\u00eates, des arbres, des pierres, de ceux qu\u2019on a appel\u00e9s les dieux \u2014 les voix de la guerre, aussi. <\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Pierre Michon, J\u2019\u00e9cris l\u2019Iliade, Gallimard<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

L\u2019amour et la guerre sont p\u00e8re et m\u00e8re de tout r\u00e9cit, depuis le premier, qui est le Chant d\u2019Hom\u00e8re.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

J\u2019ai essay\u00e9 d\u2019entrevoir Hom\u00e8re dans ses antiques temps et lieux, mais aussi ici et maintenant. Le Chanteur inlassable h\u00e9site entre son \u00e9poque et la n\u00f4tre, sans regret ni nostalgie, ni illusions. Avec \u00e9tonnement peut-\u00eatre. Il est aveugle, n\u2019est-ce pas. Nous voit-il ? <\/p>\n\n\n\n

Hom\u00e8re est le h\u00e9ros de ce livre. <\/p>\n\n\n\n

P. M.<\/p>\n\n\n\n

Lire notre entretien avec Pierre Michon<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire plus <\/a><\/p>\n\n\n\n

Marie NDiaye, Le bon Denis<\/em>, Mercure de France <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Marie NDiaye, Le bon Denis, Mercure de France\u00a0<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Elle entendait la voix \u00e9gale et limpide du gar\u00e7on, ni lion ni souffle n\u2019en alt\u00e9rait la placide assurance.<\/p>\n\n\n\n

Il semblait, lui, aussi, ce Denis, pareil aux petites feuilles du lilas, se consumer sans br\u00fbler. <\/p>\n\n\n\n

Il s\u2019\u00e9carta brusquement, tournant le dos au p\u00e8re, puis il prit la main de la fille dans un geste d\u2019une telle tendresse qu\u2019elle s\u2019en trouva presque d\u00e9concert\u00e9e. <\/p>\n\n\n\n

Ils revinrent vers l\u2019h\u00f4tel, leurs pas unis, sans un coup d\u2019\u0153il derri\u00e8re eux. <\/p>\n\n\n\n

Il ne veut pas nous reconna\u00eetre, il ne veut pas de nous le pauvre homme, nous sommes libres ! chuchota le gar\u00e7on avec joie. <\/p>\n\n\n\n

Il sembla \u00e0 la fille qu\u2019une joie de m\u00eame nature exactement la grisait en toute lucidit\u00e9. <\/p>\n\n\n\n

Libres, enfin libres ! r\u00e9p\u00e9tait Denis en riant. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire notre entretien avec Marie NDiaye<\/a><\/p>\n\n\n\n

Pascal Quignard, Tr\u00e9sor cach\u00e9<\/em>, Albin Michel <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Une femme perd son chat. En l\u2019enterrant dans son jardin, elle met au jour un tr\u00e9sor. Elle voyage. Elle rencontre un homme en Italie. En l\u2019espace d\u2019un an, sa vie est enti\u00e8rement transform\u00e9e. <\/p>\n\n\n\n

\u00ab J’avais sept ans. J’ai toujours pressenti qu\u2019une douleur lumineuse me toucherait un jour. Je savais que cette douleur inexplicable proviendrait de cette heure o\u00f9 tout, quand j’\u00e9tais petite, s\u2019\u00e9tait perdu. Il y avait une sorte de neige \u00e0 la fin de mon enfance qui tombait en silence. Tout devait sortir du fond du monde comme le soleil sort de la nuit. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus <\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire notre entretien avec Pascal Quignard <\/a><\/p>\n\n\n\n

Jean Echenoz, Bristol<\/em>, \u00c9ditions de Minuit <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Jean Echenoz, Bristol, E\u0301ditions de Minuit<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

– Alors qu’est-ce que vous faites dans la r\u00e9gion, dites-moi un peu, s’inqui\u00e8te le commandant Parker. <\/p>\n\n\n\n

– Disons que c’est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez. <\/p>\n\n\n\n

– On ne m’en avait pas averti, regrette le commandant, mais voil\u00e0 qui m’int\u00e9resse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ? <\/p>\n\n\n\n

– Toujours pareil, expose Robert, l’amour et l’aventure. Avec l’Afrique et ses myst\u00e8res, vous voyez le genre. <\/p>\n\n\n\n

– Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet tr\u00e8s bien le genre. Et pour votre histoire d’amour, vous avez pris quelle actrice ? <\/p>\n\n\n\n

– C\u00e9leste, dit Robert. C\u00e9leste Oppen.<\/p>\n\n\n\n

Lire notre entretien avec Jean Echenoz<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Neige Sinno, La Realidad<\/em>, P.O.L <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Neige Sinno, La Realidad, P.O.L\u00a0<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Il n\u2019y a rien de tel que la r\u00e9alit\u00e9. \u00bb <\/p>\n\n\n\n

On pourrait dire que ce livre est un r\u00e9cit de voyages dans la r\u00e9alit\u00e9 ou vers la r\u00e9alit\u00e9. Avec un premier voyage, il y a plus de vingt ans, o\u00f9 deux jeunes femmes en sac \u00e0 dos, Netcha, la narratrice, et Maga, une amie espagnole, essaient de rejoindre un village du Chiapas, au Mexique, appel\u00e9 pr\u00e9cis\u00e9ment La Realidad. \u00ab Des sources fiables, dit cette amie, lui assuraient que le Sub, alias le sous commandant Marcos, \u00e9tait \u00e0 La Realidad […] Marcos est dans la r\u00e9alit\u00e9. \u00bb Qu\u00eate autant politique (la rencontre avec les mouvements r\u00e9volutionnaires zapatistes) qu\u2019initiatique et intime. Si les deux amies renoncent en chemin, elles ne renoncent jamais vraiment. Elles insistent, et par d\u2019autres voies, par d\u2019autres routes, par toute sorte d\u2019approches, on les voit avancer \u00e0 t\u00e2tons vers ce qu\u2019elles imaginent comme un monde inconnu, un monde nouveau, un monde autre. Pour Netcha, l\u2019autre, ce sont avant tout les Indiens qu\u2019elle aimerait rencontrer tout en ayant tr\u00e8s peur de cette rencontre. Elle a peur de porter sur les \u00e9paules le poids de l\u2019histoire, d\u2019\u00eatre une repr\u00e9sentante du peuple de colonisateurs dont elle est issue, d\u2019avoir lu trop de livres, de passer \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de ce qui importe vraiment, c\u2019est-\u00e0-dire l\u2019alt\u00e9rit\u00e9. Et c\u2019est bien s\u00fbr quand elle d\u00e9cide d\u2019arr\u00eater de voyager, que le vrai voyage commence vraiment.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus <\/a><\/p>\n\n\n\n

Fran\u00e7ois Sureau, Les enfants perdus<\/em>, Gallimard <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Fran\u00e7ois Sureau, Les enfants perdus, Gallimard\u00a0<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Dans le premier volet des aventures de Thomas More, nous faisons connaissance avec ce d\u00e9tective \u00e0 la fois myst\u00e9rieux et attirant. Nous sommes en 1870, apr\u00e8s la d\u00e9faite de Sedan. More, commissaire sp\u00e9cial \u00e0 la S\u00fbret\u00e9, est retenu prisonnier dans la presqu\u2019\u00eele d\u2019Iges, comme des milliers de soldats fran\u00e7ais. <\/p>\n\n\n\n

Un crime commis dans son entourage conduit le roi de Prusse \u00e0 demander l\u2019aide de More. Chemin faisant, le commissaire \u00e9claircit le myst\u00e8re d\u2019un autre assassinat, celui d\u2019un capitaine de cuirassiers tu\u00e9 par un homme venu du bout du monde. Puis, rendu \u00e0 la libert\u00e9 en compagnie de son ami l\u2019intendant Seligmann, More se consacre \u00e0 l\u2019affaire des incendies d\u2019\u00e9glises, sur la route de Laon \u00e0 l\u2019Alsace\u2026 <\/p>\n\n\n\n

Derri\u00e8re l\u2019aventure, Fran\u00e7ois Sureau nous donne \u00e0 lire un r\u00e9cit sur la nature du mal, du crime, du criminel, sur le passage du temps, qui conf\u00e8re une port\u00e9e grave et profonde \u00e0 ce feuilleton de haute vol\u00e9e o\u00f9 tours de passe-passe et \u00e9rudition ajoutent au grand plaisir de lecture.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire l\u2019entretien avec Fran\u00e7ois Sureau dans nos pages<\/a><\/p>\n\n\n\n

L\u00e6titia Bianchi, Bonampak<\/em>, Verticales\u00a0Gallimard<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
L\u00e6titia Bianchi, Bonampak, Verticales\u00a0Gallimard<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Un Lacandon aux longs cheveux noirs, debout sur sa pirogue, v\u00eatu d\u02bcune tunique blanche, creusant la transparence \u00e9meraude de la rivi\u00e8re d\u2019une pagaie en bois. M\u00c9XICO AUT\u00c9NTICO. BONAMPAK. CHIAPAS. C\u2019est peut-\u00eatre le jour o\u00f9 j\u2019ai vu, \u00e0 l\u2019a\u00e9roport de Mexico, sur un \u00e9cran g\u00e9ant, cette publicit\u00e9 pour une agence de voyages, ce fantasme pour touriste en qu\u00eate de bons sauvages, que ce livre est n\u00e9. Un Lacandon ! Bonampak ! Authentique ! Vrai de vrai, \u00e0 port\u00e9e de main ! \u00c0 port\u00e9e de notre monde, \u00e0 port\u00e9e de nos yeux, l\u00e0, pour nous, pour vous ! Et \u00e0 ces visiteurs d\u2019un jour qui ach\u00e8teraient un petit jaguar en bois, il n\u2019\u00e9tait donn\u00e9 qu\u2019une image. Il n\u2019\u00e9tait donn\u00e9 que le mensonge. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

G\u00e9rard de Cortanze, Il ne r\u00eavait plus que de paysages et de lions au bord de la mer<\/em>, Albin Michel <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
G\u00e9rard de Cortanze, Il ne r\u00eavait plus que de paysages et de lions au bord de la mer, Albin Michel<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Juillet 1960. Dans son havre de la Finca Vig\u00eda, pr\u00e8s de La Havane, Ernest Hemingway \u00e9prouve de plus en plus de difficult\u00e9s \u00e0 \u00e9crire. Fatigu\u00e9, d\u00e9prim\u00e9, cern\u00e9 par l\u2019impuissance, il part pour Madrid et ses corridas. Malade, il est contraint de retourner aux Etats-Unis. Il mourra un an plus tard, dans sa maison de l\u2019Idaho, sans avoir jamais revu Cuba. <\/p>\n\n\n\n

Dans ce grand roman sur la tyrannie du temps qui passe, le r\u00f4le de l\u2019\u00e9crivain et la puissance de la litt\u00e9rature, G\u00e9rard de Cortanze, nous fait p\u00e9n\u00e9trer l\u2019intimit\u00e9 d\u2019un g\u00e9ant, et celle du couple qu\u2019il forma avec sa derni\u00e8re femme Mary Welsh. Nous d\u00e9couvrons un Ernest Hemingway inattendu, attachant, d\u00e9truit par des s\u00e9ances r\u00e9p\u00e9t\u00e9es d\u2019\u00e9lectrochocs et pouss\u00e9 au suicide par le FBI.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Litt\u00e9rature espagnole<\/h4>\n\n\n\n

Javier Cercas, El loco de Dios en el fin del mundo<\/em>, Random House <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Javier Cercas, El loco de Dios en el fin del mundo, Random House<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Je suis ath\u00e9e. Je suis anticl\u00e9rical. Je suis un la\u00efc militant, un rationaliste inv\u00e9t\u00e9r\u00e9, un impie rigoureux. Mais me voil\u00e0, en route pour la Mongolie avec le vieux vicaire du Christ sur Terre, pr\u00eat \u00e0 l’interroger sur la r\u00e9surrection de la chair et la vie \u00e9ternelle. C’est pour cela que j’ai pris cet avion : pour demander au pape Fran\u00e7ois si ma m\u00e8re reverra mon p\u00e8re apr\u00e8s la mort, et pour rapporter sa r\u00e9ponse \u00e0 ma m\u00e8re. Voici un fou sans Dieu poursuivant le fou de Dieu jusqu’au bout du monde \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Tel est le d\u00e9but fulgurant de ce livre unique, que personne n’avait eu l’occasion d’\u00e9crire, entre autres parce que le Vatican n’avait jamais ouvert ses portes \u00e0 un \u00e9crivain. Mais, en plus d’\u00eatre unique, ce livre est un ouvrage complet, o\u00f9 l’auteur parvient \u00e0 transformer une proposition insolite en un r\u00e9cit personnel et magistral : un thriller sur le plus grand myst\u00e8re de l’histoire de l’humanit\u00e9. Avec ce roman non fictionnel, Javier Cercas revient \u00e0 son style le plus personnel, dans lequel il parvient \u00e0 relier ses obsessions intimes \u00e0 l’une des pr\u00e9occupations fondamentales de la soci\u00e9t\u00e9 actuelle : le r\u00f4le du spirituel et du transcendant dans la vie humaine, la place de la religion et le d\u00e9sir d’immortalit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire l\u2019entretien avec Javier Cercas dans nos pages<\/a><\/p>\n\n\n\n

Enrique Vila-Matas, Canon de c\u00e1mara oscura<\/em>, Seix Barral <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Enrique Vila-Matas, Canon de ca\u0301mara oscura, Seix Barral<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Vidal Escabia, le protagoniste de cette histoire, a s\u00e9lectionn\u00e9 soixante et onze livres dans une pi\u00e8ce sombre de sa maison dans l’id\u00e9e d’\u00e9crire un canon d\u00e9cal\u00e9, intempestif et inactuel, dissident par rapport aux canons officiels. Chaque matin, il en choisit un au hasard et en publie un extrait destin\u00e9 au Canon, mais ce que sa lecture lui r\u00e9v\u00e8le influence sa vie et son \u00e9criture.<\/p>\n\n\n\n

Les soup\u00e7ons grandissent quant \u00e0 savoir si le narrateur de Canon de c\u00e1mara oscura<\/em> est un andro\u00efde, un Denver-7 infiltr\u00e9 parmi les gens ordinaires de Barcelone ou si, au contraire, il utilise le Canon pour donner un sens \u00e0 sa vie face \u00e0 l’amour d\u00e9mesur\u00e9 qu’il porte \u00e0 sa fille absente.<\/p>\n\n\n\n

Un Vila-Matas extr\u00eame qui va plus loin dans son exploration du non-sens, du simulacre et de la fiction comme formes de vie \u00e9tranges, mais aussi dans sa vision de l’art litt\u00e9raire comme transmission, collaboration et modification des id\u00e9es d’autrui. Une qu\u00eate, en d\u00e9finitive, d’un sens ultime \u00e0 l’\u00e9criture, tout en explorant des th\u00e8mes tels que le double ou l’absence infinie que laissent ceux que nous aimons, \u00ab la m\u00eame absence qu’Eurydice a laiss\u00e9e \u00e0 Orph\u00e9e et dont beaucoup pensent qu’elle est \u00e0 l’origine de l’\u00e9criture \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Lire notre entretien avec Vila-Matas<\/a><\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Cristina Rivera Garza, Terrestre, Random House<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Cristina Rivera Garza, Terrestre, Random House<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Terrestre<\/em> pourrait tr\u00e8s bien \u00eatre d\u00e9fini comme un livre de mots en toute libert\u00e9. Imaginative, avec des structures narratives audacieuses, Cristina Rivera Garza \u00e9crit ici sur des parcours terrestres qui nous emm\u00e8nent dans diff\u00e9rents endroits du Mexique et du monde, et vers diff\u00e9rentes destinations du corps. \u00c0 pied, en bus ou en train, les jeunes protagonistes de ces histoires avancent au rythme d’itin\u00e9raires inconnus, inventant pour elles-m\u00eames de nouvelles fa\u00e7ons d’occuper les espaces refus\u00e9s et disput\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n

Laur\u00e9ate du prix Pulitzer pour El invencible verano de Liliana<\/em>, Rivera Garza nous offre un livre extraordinaire sur l’amiti\u00e9, la jeunesse et le pouvoir de la transformation. Terrestre<\/em> est un livre mercuriel, solaire, o\u00f9 le voyage est synonyme d’audace et de concentration infinie.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Jos\u00e9 Carlos Llop, Cuarteto de la memoria<\/em>, Alfaguara<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Jose\u0301 Carlos Llop, Cuarteto de la memoria, Alfaguara<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Deux personnages sont au c\u0153ur des romans qui composent ce Quatuor de la m\u00e9moire<\/em> : la ville et une voix qui s’accroche \u00e0 cette m\u00e9moire pour comprendre une vie qui lui \u00e9chappe.<\/p>\n\n\n\n

La seconde moiti\u00e9 du XXe si\u00e8cle est l’\u00e9poque o\u00f9 ils se d\u00e9roulent, \u00e0 ce moment pr\u00e9cis o\u00f9 l’ancien temps n’est pas encore tout \u00e0 fait r\u00e9volu et o\u00f9 le temps nouveau est sur le point d’arriver : comme dans les civilisations. Leur d\u00e9rive commence dans un coll\u00e8ge j\u00e9suite et un myst\u00e8re familial, se poursuit avec le retour d’un \u00e9crivain dans cette m\u00eame ville pour prendre possession d’un h\u00e9ritage, atteint son apog\u00e9e entre une place militaire du nord de l’Espagne, un complot et une famille m\u00e9diterran\u00e9enne dirig\u00e9e par des femmes, et d\u00e9cline dans une Europe qui se d\u00e9sagr\u00e8ge lentement et une \u00e9mission de radio o\u00f9 d\u00e9filent les ombres d’un temps qui fut et qui n’est plus.<\/p>\n\n\n\n

Les secrets non d\u00e9voil\u00e9s, les atmosph\u00e8res intrigantes, un sens fin de l’humour, les personnages ambigus issus des guerres, les expatri\u00e9s, le trafic d’\u0153uvres d’art, le hippisme des ann\u00e9es soixante et le terreau des passions humaines sont quelques-unes des caract\u00e9ristiques de ce Cuarteto<\/em>.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Antonio Mu\u00f1oz Molina, El verano de Cervantes<\/em>, Seix Barral <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Antonio Mu\u00f1oz Molina, El verano de Cervantes, Seix Barral<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

L’\u00e9t\u00e9 de Cervantes <\/em>est le fruit d’une vie pass\u00e9e \u00e0 lire Don Quichotte<\/em> de la Manche<\/em>. Au cours de l’\u00e9criture de ce livre, Antonio Mu\u00f1oz Molina entrem\u00eale des souvenirs de son enfance et de ses premi\u00e8res lectures avec la r\u00e9v\u00e9lation de la place qu’Don Quichotte <\/em>a occup\u00e9e dans sa vocation litt\u00e9raire, montrant \u00e9galement son influence sur d’autres auteurs, tels que Melville, Balzac, Joyce, Thomas Mann ou Mark Twain, qui ont consolid\u00e9 le roman comme forme narrative supr\u00eame dans le sillage de Cervantes.<\/p>\n\n\n\n

Une lecture passionnante et passionn\u00e9e de Don Quichotte<\/em> qui m\u00eale de mani\u00e8re extraordinaire recherche litt\u00e9raire et m\u00e9moire personnelle, et qui contextualise le g\u00e9nie du chef-d’\u0153uvre de Cervantes, une lecture in\u00e9puisable pour comprendre l’art du roman.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Sara Mesa, Oposici\u00f3n<\/em>, Anagrama <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Sara Mesa, Oposici\u00f3n, Anagrama\u00a0<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

La narratrice de ce roman \u00e9tudie pour consolider son avenir professionnel. Elle a obtenu un poste temporaire dans un bureau administratif, et passer un concours semble \u00eatre la suite logique de sa carri\u00e8re. Cependant, un autre type de concours, interne celui-l\u00e0, bas\u00e9 sur son observation quotidienne de la fonction publique, la rend tr\u00e8s h\u00e9sitante. Le b\u00e2timent o\u00f9 elle a \u00e9t\u00e9 affect\u00e9e, aussi gigantesque qu’herm\u00e9tique, est un lieu o\u00f9 r\u00e8gnent des hi\u00e9rarchies incompr\u00e9hensibles, qui la rejettent tout en l’absorbant. Comme personne ne lui explique ses fonctions, elle est oblig\u00e9e d’improviser, de dissimuler sa honte et de consigner son malaise dans des dessins et des po\u00e8mes aussi \u00e9loign\u00e9s de la r\u00e9alit\u00e9 que le travail lui-m\u00eame. Les fonctionnaires qui l’entourent, chacun avec ses particularit\u00e9s et ses conflits, ont d\u00e9velopp\u00e9 les tics et les manies propres aux routines professionnelles et \u00e0 l’ob\u00e9issance aveugle. Ayant besoin d’une vie utile, d’un v\u00e9ritable \u00e9lan et de jeu, la candidate \u00e0 la fonction publique prendra de petites d\u00e9cisions subversives sans pr\u00e9voir leurs \u00e9ventuelles cons\u00e9quences disciplinaires.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 travers un regard curieux, avide et de plus en plus d\u00e9sabus\u00e9, Oposici\u00f3n<\/em> d\u00e9crit les pi\u00e8ges des m\u00e9canismes bureaucratiques, non seulement pour ceux qui en souffrent, mais aussi pour ceux qui les mettent en \u0153uvre. La incisive Sara Mesa, qui a connu le monde de l’administration de l’int\u00e9rieur, aborde le r\u00e9cit de la bureaucratie contemporaine du point de vue de ceux qui sont pris au pi\u00e8ge dans le temps mort des t\u00e2ches inutiles, traitant le probl\u00e8me de l’ennui et de l’apathie dans un r\u00e9cit brillant, mordant et au rythme implacable. Son personnage principal, telle une h\u00e9ro\u00efne involontaire et pleine de rebondissements, est confront\u00e9e au pire et au plus troublant des absurdit\u00e9s : celui de notre organisation en soci\u00e9t\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Laura C. Vela, Seismil<\/em>, Ni\u00f1os gratis<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Laura C. Vela, Seismil, Ni\u00f1os gratis<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Lorsque, en 2020, elle interrompt ses cours en pr\u00e9sentiel, Sabina \u00e9crit \u00e0 une \u00e9l\u00e8ve. \u00ab Laura, j’ai r\u00e9fl\u00e9chi et j’aimerais que tu continues l’atelier \u00bb. Sans projet ni date, \u00e0 t\u00e2tons, Laura continue \u00e0 creuser. Deux ans plus tard, Sabina \u00e9crit : \u00ab La nuit derni\u00e8re, j’ai r\u00eav\u00e9 que nous nous retrouvions \u00e0 la porte de ton ancien coll\u00e8ge. \u00c0 un moment donn\u00e9, je me demandais s’il y avait un moyen d’emp\u00eacher le cours des choses depuis ce voyage dans le pass\u00e9 o\u00f9 je me trouvais. J’avais terriblement envie d’arr\u00eater ce qui allait se passer. Mais, je ne sais pas comment, en te voyant, j’ai compris que ce que je voulais \u00e9viter \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 arriv\u00e9. Qu’il n’y avait plus moyen de revenir en arri\u00e8re \u00bb. Trois ans plus tard, le livre est termin\u00e9. Depuis ce lieu tranquille o\u00f9 l’on monte pour contempler et comprendre ce que l’on a fait, Laura \u00e9crit : \u00ab La vie est une haute montagne de couleur blanc cass\u00e9, pr\u00eate \u00e0 \u00eatre escalad\u00e9e, descendue, roul\u00e9e et tach\u00e9e par des mots, des affinit\u00e9s et des assemblages \u00bb. Six mille est l’histoire particuli\u00e8re d’une reconstruction. Comme lorsque des voleurs entrent chez vous. En regardant toutes vos affaires \u00e9parpill\u00e9es sur le sol, vous avez l’impression de voir votre vie pour la premi\u00e8re fois et votre propre maison vous manque. Vous r\u00e9fl\u00e9chissez \u00e0 votre histoire, \u00e0 ceux qui vous entourent, vous vous demandez qui vous \u00eates et vous r\u00e9alisez que vous avez devant vous le long et difficile chemin qui m\u00e8ne au sommet d’une montagne. Les moments dont je me souviens sont fragment\u00e9s, des images isol\u00e9es que je n’arrive pas \u00e0 relier entre elles. Je ne trouve pas le fil conducteur, parfois je ne sais pas ce qui est venu avant et ce qui est venu apr\u00e8s. J’ai lu dans un essai dont je ne me souviens plus le titre que le nihilisme a \u00e9t\u00e9 mal compris, qu’il a \u00e9t\u00e9 vendu comme une philosophie intense pour les adolescents qui ne croient en rien, mais qu’en r\u00e9alit\u00e9, le nihilisme, c’est avoir perdu le fil. Le fil maternel, le fil avec l’enfance, qui est l’endroit o\u00f9 nous trouvons qui nous sommes vraiment et, lorsque nous nous connectons \u00e0 ce moi, le masque tombe. Alors je me dis : si tu as perdu le fil, tu ne pourras plus retirer le masque ? Si tu as perdu le fil, comment \u00e9crire autrement que de mani\u00e8re fragment\u00e9e ? Seis mil, Laura C. Vela, 2025 \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Litt\u00e9rature allemande<\/h4>\n\n\n\n

Carlo Masala, Wenn Russland gewinnt : Ein Szenario, C. H. Beck<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Carlo Masala, Wenn Russland gewinnt  : Ein Szenario, C. H. Beck <\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Mars 2028 : les troupes russes envahissent la petite ville estonienne de Narva et l’\u00eele de Hiiumaa dans la mer Baltique. L’attaque contre les pays baltes a commenc\u00e9. L’Europe paie aujourd’hui le prix de ne pas s’\u00eatre r\u00e9arm\u00e9e apr\u00e8s la fin de la guerre en Ukraine et de ne pas disposer des capacit\u00e9s n\u00e9cessaires. L’article 5 de l’OTAN s’applique-t-il ? Quelle sera la d\u00e9cision de l’Alliance ? Va-t-elle risquer une guerre nucl\u00e9aire ?<\/p>\n\n\n\n

Nous nous sommes habitu\u00e9s \u00e0 ce que tout finisse bien. Mais si ce n’\u00e9tait pas le cas ? Et si la Russie gagnait ? Ce n’est qu’un sc\u00e9nario hypoth\u00e9tique que le c\u00e9l\u00e8bre politologue et expert militaire Carlo Masala imagine dans son nouveau livre, mais il montre de mani\u00e8re particuli\u00e8rement dramatique ce qui est en jeu aujourd’hui.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Traduction fran\u00e7aise par Olivier Mannoni<\/a><\/p>\n\n\n\n

Jakob Hein, Wie Grischa mit einer verwegenen Idee beinahe den Weltfrieden ausl\u00f6ste<\/em>, Kiepenheuer&Witsch<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Jakob Hein, Wie Grischa mit einer verwegenen Idee beinahe den Weltfrieden ausl\u00f6ste, Kiepenheuer&Witsch<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Son patron n’aurait jamais imagin\u00e9 que Grischa, cet assistant timide de la commission de planification, ait des tendances subversives et \u00e9labore un plan \u2013 certes assez g\u00e9nial \u2013 pour permettre \u00e0 leur boutique d\u00e9labr\u00e9e d’acc\u00e9der \u00e0 une nouvelle source de financement \u00e9tonnamment florissante. Le mot \u00ab boutique \u00bb d\u00e9signant ici tout un pays.<\/p>\n\n\n\n

Peut-\u00eatre \u00e9tait-ce d\u00fb au fait que Grischa avait des go\u00fbts cin\u00e9matographiques quelque peu singuliers, m\u00ealant thrillers am\u00e9ricains sur la mafia de la drogue et \u00e9pop\u00e9es h\u00e9ro\u00efques socialistes ?<\/p>\n\n\n\n

Quoi qu’il en soit, le patron de Grischa n’en revient pas, tout comme les ministres s\u00e9niles du Comit\u00e9 central. Mais c’est le chef de la police de Berlin-Ouest qui est le plus \u00e9tonn\u00e9 peu apr\u00e8s, lorsque des sc\u00e8nes tumultueuses se d\u00e9roulent au poste-fronti\u00e8re de l’Invalidenstra\u00dfe, et ce du mauvais c\u00f4t\u00e9 ( !). Des centaines de jeunes veulent passer de l’autre c\u00f4t\u00e9, \u00e0 l’Est, comme par magie. Lorsque le gouvernement \u00e0 Bonn en a vent, la situation devient explosive. <\/p>\n\n\n\n

Mais l’Est fait alors \u00e0 l’Ouest une offre qu’il ne peut refuser !<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Dmitrij Kapitelman, Russische Spezialit\u00e4ten<\/em>, Hanser Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Dmitrij Kapitelman, Russische Spezialit\u00e4ten, Hanser Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Dmitrij Kapitelman aborde le th\u00e8me de la famille et de l’impossibilit\u00e9 de se comprendre \u00e0 une \u00e9poque marqu\u00e9e par des guerres anciennes et nouvelles. Une famille originaire de Kyiv vend des sp\u00e9cialit\u00e9s russes \u00e0 Leipzig : vodka, pelmenis, cartes SIM, marini\u00e8res.  <\/p>\n\n\n\n

Le sentiment d\u2019avoir appartenu \u00e0 une communaut\u00e9 est-europ\u00e9enne a vol\u00e9 en \u00e9clats depuis l\u2019invasion russe de l\u2019Ukraine. La m\u00e8re soutient fermement Poutine. Son fils, quant \u00e0 lui, n\u2019aime aucune langue autant que le russe, aucune personne autant que sa m\u00e8re, et aucune ville autant que Kyiv. D\u00e9chir\u00e9, il sombre dans le d\u00e9sespoir. Repartir en Ukraine en pleine guerre n\u2019\u00e9tait s\u00fbrement pas raisonnable. Mais que faire d\u2019autre, si ce voyage est le seul moyen de ramener sa m\u00e8re \u00e0 la raison, loin des mensonges d\u00e9lirants de la t\u00e9l\u00e9vision russe et de ses fantasmes fascistes ?<\/p>\n\n\n\n

Un roman que seul Dmitrij Kapitelman pouvait \u00e9crire \u2014 \u00e0 la fois tragique, tendre et travers\u00e9 d\u2019un humour subtil et bouleversant.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Ursula Krechel, Sehr geehrte Frau Ministerin<\/em>, Klett <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Ursula Krechel, Sehr geehrte Frau Ministerin, Klett\u00a0<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Pour le fils d’Eva Patarak, parler \u00e0 sa m\u00e8re est un crime d’\u00c9tat. Pour Eva, en revanche, c’est un crime que son fils et elle soient manifestement espionn\u00e9s. Quel est l’objectif de Silke Aschauer, professeure de latin, avec sa surveillance ? Veut-elle \u00e9crire un roman ? Les relations familiales cruelles de l’Antiquit\u00e9, qu’elle pr\u00e9pare pour ses cours, ne lui fournissent-elles pas suffisamment de mati\u00e8re pour la fasciner ? <\/p>\n\n\n\n

Une seule chose est s\u00fbre : Silke ne tient pas toutes les cartes en main, car son propre corps s’est rebell\u00e9 contre elle, la contraignant \u00e0 endosser le r\u00f4le de patiente. Impuissantes, les deux femmes se tournent vers la ministre de la Justice, sans se douter du danger dans lequel elles placent la repr\u00e9sentante de l’\u00c9tat. <\/p>\n\n\n\n

Dans son roman hautement politique et stylistiquement remarquable, Ursula Krechel \u00e9crit une histoire culturelle de toutes les femmes, de l’imp\u00e9ratrice romaine \u00e0 la professeure, de la vendeuse dans un petit empire d’herbes m\u00e9dicinales \u00e0 la ministre. C’est l’histoire de leur r\u00e9sistance contre la violence physique et psychologique qui leur est inflig\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Pierre Jarawan,<\/strong> Frau im Mond<\/em><\/strong>, Piper Verlag<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Pierre Jarawan, Frau im Mond, Piper Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Le 4 ao\u00fbt 1966, un groupe d’\u00e9tudiants, la Lebanese Rocket Society, lance une fus\u00e9e spatiale symbolisant l’entr\u00e9e du Liban dans un avenir prosp\u00e8re. 54 ans plus tard jour pour jour, une violente explosion secoue le pays dans le port de Beyrouth. Pierre Jarawan relie magistralement ces deux \u00e9v\u00e9nements historiques pour cr\u00e9er une saga familiale qui relie les continents et couvre plus d’un si\u00e8cle d’histoire mondiale, bien au-del\u00e0 du destin du Proche-Orient. \u00ab Frau im Mond \u00bb est le roman d’un grand narrateur \u2013 complexe, plein de vie et d’\u00e9v\u00e9nements tragi-comiques.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Annegret Liepold, Unter Grund<\/em>, Blessing Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Annegret Liepold, Unter Grund, Blessing Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

O\u00f9 na\u00eet la culpabilit\u00e9 ? Dans le silence pesant de sa famille, Franka s\u2019est toujours sentie \u00e9gar\u00e9e. Sa grand-m\u00e8re, qu\u2019on appelait la Renarde, collectionnait les secrets comme d\u2019autres ramassent des cailloux noirs. \u00c0 la fin de la vingtaine, Franka retourne dans sa province natale, en Franconie \u2014 terre de paisibles \u00e9tangs c\u00e9lestes et de carpes miroir. L\u00e0, elle commence \u00e0 comprendre. Comprendre ce que signifiaient les ann\u00e9es 2000, quand l\u2019Allemagne r\u00eavait de devenir championne du monde sur son propre sol. Comprendre ce que signifiait la mort de son p\u00e8re, et la rencontre avec Patrick et Janna, deux esprits en qu\u00eate d\u2019appartenance, dissimulant leur mal-\u00eatre derri\u00e8re la violence et les \u00e9meutes. C\u2019est \u00e0 cette \u00e9poque qu\u2019elle a gliss\u00e9, peu \u00e0 peu, dans les sph\u00e8res de l\u2019extr\u00eame droite. Aujourd\u2019hui, Franka interroge ce pass\u00e9 trouble et cherche \u00e0 se positionner face \u00e0 lui. Un premier roman d\u2019une br\u00fblante actualit\u00e9, qui explore la jeunesse rurale, tiraill\u00e9e entre besoin d\u2019identit\u00e9, col\u00e8re radicale et le mutisme complice de sa propre famille.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Amira Ben Saoud, Schweben<\/em>, Hanser Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Amira Ben Saoud, Schweben, Hanser Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

La violence semble appartenir au pass\u00e9, le d\u00e9r\u00e8glement climatique fait partie du quotidien depuis longtemps. Une paix troublante s\u2019est install\u00e9e au sein de la communaut\u00e9 isol\u00e9e o\u00f9 elle r\u00e9side. Elle a tout oubli\u00e9 jusqu\u2019\u00e0 son propre nom. Pour subsister, elle prend l\u2019apparence de femmes disparues, offrant \u00e0 leurs proches un semblant de pr\u00e9sence : amantes, \u00e9pouses ou filles envol\u00e9es. Mais lors d\u2019une nouvelle mission, tout vacille. <\/p>\n\n\n\n

Qui est vraiment cette Emma qu\u2019elle incarne ? <\/p>\n\n\n\n

Et d\u2019o\u00f9 vient cette obsession de devenir une autre ? <\/p>\n\n\n\n

Avec ce premier roman, Amira Ben Saoud explore avec finesse des questions sur l\u2019identit\u00e9, les liens humains et les histoires que nous nous racontons \u00e0 nous-m\u00eames afin de nous rassurer.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Jonas Luescher, Verzauberte Vorbestimmung<\/em>, Carl Hanser Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Jonas Luescher, Verzauberte Vorbestimmung, Carl Hanser Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Pendant la Premi\u00e8re Guerre mondiale, un soldat alg\u00e9rien devenu victime d\u2019une attaque au gaz toxique allemande, d\u00e9cide que quelqu’un doit mettre fin \u00e0 cette folie, se l\u00e8ve et s’en va. <\/p>\n\n\n\n

Dans un avenir proche au Caire, un com\u00e9dien de stand-up observe une andro\u00efde en train de rire de ses blagues. Un tisserand boh\u00e9mien, remplac\u00e9 par un m\u00e9tier \u00e0 tisser automatis\u00e9, vole un marteau pour attaquer la machine. <\/p>\n\n\n\n

De quoi r\u00eavons-nous, nous les humains du capitalisme, et de quoi r\u00eavent nos machines qui se rebellent de plus en plus contre nous ? <\/p>\n\n\n\n

Ce roman prend pour point de d\u00e9part une infection au Covid plongeant le protagoniste dans le coma et le contraignant \u00e0 \u00eatre plac\u00e9 sous respiration artificielle. Il en d\u00e9coule une r\u00e9flexion sur la \u00ab d\u00e9pendance humaine \u00e0 l’\u00e9gard de l’innovation technique \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Franzobel, Hunter W\u00f6rter f\u00fcr Schnee<\/em>, Hanser Verlag<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Franzobel, Hunter W\u00f6rter f\u00fcr Schnee, Hanser Verlag<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Apr\u00e8s Le Radeau de la M\u00e9duse<\/em> et La Conqu\u00eate de l’Am\u00e9rique<\/em>, Franzobel raconte dans Cent mots pour la neige<\/em> l’histoire aventureuse de la conqu\u00eate du p\u00f4le Nord. <\/p>\n\n\n\n

\u00c0 l’automne 1897, l’explorateur et aventurier am\u00e9ricain Robert Peary emm\u00e8ne six Inughuit, nom donn\u00e9 aux habitants du nord du Groenland, \u00e0 New York \u00e0 bord d’un bateau \u00e0 vapeur. Ils doivent \u00eatre examin\u00e9s, mais surtout expos\u00e9s et montr\u00e9s. Quatre d’entre eux meurent rapidement de la tuberculose, un autre est renvoy\u00e9 chez lui, mais Minik, neuf ans, reste. Son histoire \u2013 bapt\u00eame, \u00e9cole, p\u00e8re adoptif frauduleux, fuite \u2013 fait la une des journaux. <\/p>\n\n\n\n

Dans ce roman de Franzobel, Minik n’est pas seulement le jouet de la culture am\u00e9ricaine civilis\u00e9e et de celle, pr\u00e9tendument primitive, d’un peuple naturel. Son destin est un hymne h\u00e9ro\u00efque \u00e0 la lutte pour la survie d’un peuple presque \u00e9teint, qui a prouv\u00e9 que l’homme peut survivre m\u00eame dans les r\u00e9gions les plus inhospitali\u00e8res.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Litt\u00e9rature polonaise<\/h4>\n\n\n\n

Waldemar Bawo\u0142ek, Litania<\/em>, Pa\u0144stwowy Instytut Wydawniczy<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Waldemar Bawo\u0142ek, Litania, Pa\u0144stwowy Instytut Wydawniczy<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Le nouveau livre de Waldemar Bawo\u0142ek est difficile \u00e0 classer clairement comme recueil de nouvelles, roman ou journal intime. <\/p>\n\n\n\n

Il s’agit plut\u00f4t d’une sorte de requ\u00eate ou de pri\u00e8re. <\/p>\n\n\n\n

Dans une Litaniae Sanctorum<\/em> particuli\u00e8re et tr\u00e8s personnelle, apr\u00e8s avoir invoqu\u00e9 et suppli\u00e9, l’\u00e9crivain se livre \u00e0 ce qu’il y a de meilleur dans sa prose : digressions, discours, souvenirs, observations et descriptions du temps, de la nature et de ses exp\u00e9riences int\u00e9rieures. Il conduit sans rel\u00e2che le lecteur vers des mini-essais brillants sur la litt\u00e9rature, mais aussi vers des all\u00e9gories, des r\u00eaves et tout ce qui ne devrait peut-\u00eatre m\u00eame pas \u00eatre nomm\u00e9. <\/p>\n\n\n\n

Dans le \u00ab livre de pri\u00e8res \u00bb de Ci\u0119\u017ckowice, il y a une place pour chacun, et l’auteur lui-m\u00eame demande que Litania nous unisse tous.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Jakub \u017bulczyk, Kandydat<\/em>, \u015awiat Ksi\u0105\u017cki<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Jakub \u017bulczyk, Kandydat, \u015awiat Ksi\u0105\u017cki<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Tu es pr\u00e9sident, se r\u00e9p\u00e9tait-il pendant la premi\u00e8re ann\u00e9e, puis les deux premi\u00e8res ann\u00e9es de son mandat. Tu as \u00e9t\u00e9 \u00e9lu. Tu es fort gr\u00e2ce \u00e0 ton charisme. Tu es l’enfant du destin. Tout le monde ne peut pas devenir pr\u00e9sident. Tu n’es pas Dyzma, Dyzma est un mensonge. Ce sont des contes. Le pouvoir, ce n’est pas \u00e7a. Tu as \u00e9t\u00e9 \u00e9lu pour une raison.<\/p>\n\n\n\n

Pologne, jour du second tour des \u00e9lections pr\u00e9sidentielles. Il est trois heures du matin. Le pr\u00e9sident, candidat \u00e0 un second mandat, ne peut pas dormir. En apparence, tout va bien. Le pr\u00e9sident est en t\u00eate dans les sondages. Sa position est in\u00e9branlable. Mais quelque chose ne va pas, le pr\u00e9sident le sent dans son c\u0153ur. Il doit parler \u00e0 sa femme.<\/p>\n\n\n\n

Au m\u00eame moment, un journaliste discr\u00e9dit\u00e9 joue le tout pour le tout. Sa seule chance de retrouver son travail et sa dignit\u00e9 est de r\u00e9v\u00e9ler des informations qui pourraient bouleverser l’ordre politique actuel.<\/p>\n\n\n\n

Les chemins des deux hommes vont se croiser dans les heures qui suivent, \u00e0 la crois\u00e9e de la v\u00e9rit\u00e9, de la manipulation et du besoin d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9 de se sauver soi-m\u00eame.<\/p>\n\n\n\n

Kandydat<\/em> est le roman le plus intense et le plus dynamique de \u017bulczyk depuis \u00ab \u015alepn\u0105c od \u015bwiate\u0142 \u00bb. C’est un thriller politique, un roman psychologique, mais aussi une m\u00e9ditation sur le pouvoir et la pathologie qui lui est inh\u00e9rente.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Marek Bie\u0144czyk, Rondo Wiatraczna<\/em>, Karakter<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Marek Bie\u0144czyk, Rondo Wiatraczna, Karakter<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Une prose ambigu\u00eb, dont le narrateur, sensible aux r\u00e9v\u00e9lations, erre dans les rues du quartier Groch\u00f3w \u00e0 Varsovie, guid\u00e9 par ses inspirations et son imagination. Il est difficile de dire ce qui rel\u00e8ve ici de la pure fantaisie, de la mystification ou du souvenir ; quel est le degr\u00e9 de s\u00e9rieux de chaque plaisanterie et quel est le degr\u00e9 de plaisanterie dans le s\u00e9rieux. Il est en revanche facile de tomber dans un vide ind\u00e9fini, de se plonger dans une multitude de sons et de couleurs, de se laisser emporter par la logol\u00e9vitation, les caprices du langage, et de rencontrer des personnages plus ou moins fantomatiques qui peuplent ce microcosme. Bie\u0144czyk cr\u00e9e une magnifique mythologie schulzienne et boulagovienne de son quartier \u2013 inachev\u00e9e, incompl\u00e8te, et donc d’autant plus exigeante en r\u00e9cits : \u2018C’est ce dont l’imagination a besoin lorsque nous comprenons que le lieu o\u00f9 nous vivons s’av\u00e8re d\u00e9finitif, ce qui, en quelque sorte pour nous consoler ou nous r\u00e9conforter, lui donne de la profondeur et semble r\u00e9v\u00e9ler des couloirs menant en arri\u00e8re, vers les premi\u00e8res g\u00e9n\u00e9rations de pt\u00e9rodactyles ou vers les bact\u00e9ries qui commencent leur difficile t\u00e2che de transformation\u2019. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Weronika Murek, Urodziny<\/em>, Czarne<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Weronika Murek, Urodziny, Czarne<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Qui est Jaga Baba\u017cyna ? Une actrice vieillissante, ou peut-\u00eatre une metteuse en sc\u00e8ne qui monte un spectacle d’horreur ? Qui joue-t-elle dans sa vie ? Ou est-ce la vie qui se joue d’elle ? Et si oui, dans quel monde ? <\/p>\n\n\n\n

Le roman audacieux de Weronika Murek est une histoire sur le th\u00e9\u00e2tre de la vie, o\u00f9 l’on ne sait pas qui est la marionnette et qui tire les ficelles. Une intrigue pleine de rebondissements, d’\u00e9v\u00e9nements qui \u00e9chappent \u00e0 toutes les r\u00e8gles et d’une inqui\u00e9tude qui r\u00f4de juste \u00e0 c\u00f4t\u00e9, dans la loge parmi les costumes, sous la table ou \u00e0 la sortie du m\u00e9tro.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus <\/a><\/p>\n\n\n\n

Sebastian Haffner, Abschied<\/em>, Hanser Verlag <\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Une d\u00e9couverte de plus issue de l\u2019h\u00e9ritage litt\u00e9raire de Sebastian Haffner. <\/p>\n\n\n\n

Raimund est amoureux. Follement amoureux. Il a quitt\u00e9 l’Allemagne morose du d\u00e9but des ann\u00e9es 30 pour passer quelques jours \u00e0 Paris. Mais d\u00e9j\u00e0, il doit dire adieu \u00e0 la merveilleuse Teddy, qui a \u00e9migr\u00e9 l\u00e0-bas avec tout son esprit. Elle est courtis\u00e9e par de nombreux gentlemen \u00e9chou\u00e9s \u00e0 Paris, contre lesquels Raimund doit s’imposer. Comme s’il voulait tout retenir pour toujours, il tente de profiter de la libert\u00e9 fran\u00e7aise avec Teddy. Si seulement il pouvait arr\u00eater le temps !<\/p>\n\n\n\n

Chaque \u00e9poque a ses grands romans. Celui-ci n’a jamais \u00e9t\u00e9 publi\u00e9. \u00c9crit en 1932, \u00e0 l’aube du r\u00e9gime nazi, Abschied<\/em>  (Adieu) de Sebastian Haffner est un roman unique, plein d’esprit et de rythme, qui traite de la vie cosmopolite, de l’amour et de l’exub\u00e9rance. C\u2019est un v\u00e9ritable \u00e9v\u00e9nement pour notre \u00e9poque.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Renata Bo\u017cek, Wyjarzmiona<\/em>, Marginesy<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

\u00ab Une jeune fille de la campagne qui prend son destin en main.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019histoire commence en 1831, \u00e0 la fin du mois d\u2019octobre, lorsque Rozalka Balawender, une enfant paysanne en haillons, une pri\u00e8re aux l\u00e8vres et un corbeau bien dess\u00e9ch\u00e9 dans la main, jure vengeance \u00e0 son ma\u00eetre.<\/p>\n\n\n\n

Quinze ans plus tard, v\u00eatue de pantoufles en cachemire et d\u2019une robe en soie, elle se pr\u00e9pare \u00e0 \u00e9pouser un riche fianc\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Comment a-t-elle r\u00e9ussi cette ascension sociale ? <\/p>\n\n\n\n

Quels crimes et quelle d\u00e9bauche l\u2019y ont conduite ? <\/p>\n\n\n\n

Les p\u00e9rip\u00e9ties de cette jeune fille hors du commun racontent l\u2019ascension sociale. <\/p>\n\n\n\n

Une histoire o\u00f9 le polonais standard se m\u00eale au dialecte de la campagne lub\u00e9lienne et o\u00f9 des personnages fictifs c\u00f4toient des personnages historiques. V\u00eatue d\u2019un costume d\u2019\u00e9poque, elle participe \u00e0 un d\u00e9bat sur les in\u00e9galit\u00e9s sociales et les chances de s\u2019\u00e9chapper de son milieu d\u2019origine. C\u2019est enfin une histoire sur le pouvoir de la diff\u00e9rence et sur la force qui pousse l\u2019\u00eatre humain \u00e0 \u00e9voluer et \u00e0 changer. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Litt\u00e9rature italienne<\/h4>\n\n\n\n

Stefano Massini, Donald. Storia molto pi\u00f9 che leggendaria di un Golden Man<\/em>, Einaudi<\/h2>\n\n\n\n

Trump avant Trump racont\u00e9 par le seul \u00e9crivain italien \u00e0 avoir remport\u00e9 le Tony Award.<\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Stefano Massini, Donald. Storia molto pi\u00f9 che leggendaria di un Golden Man, Einaudi<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Il semble que l’existence de chaque \u00eatre humain se joue en dix minutes, la somme de ces instants fatidiques o\u00f9 quelque chose de d\u00e9cisif se produit dans nos vies. Ce livre est l’histoire des dix minutes d’un homme qui, depuis qu’il a pris conscience de lui-m\u00eame, n’a toujours d\u00e9sir\u00e9 qu’une seule chose : la domination. Une biographie donc ? Plut\u00f4t une ballade, tourbillonnante et entra\u00eenante, picaresque, onirique, caustique et pourtant terrible. Racont\u00e9e par la voix incomparable de Stefano Massini, qui, avec Lehman Trilogy<\/em>, a \u00e9t\u00e9 le premier Italien \u00e0 triompher aux \u00c9tats-Unis, voici l’odyss\u00e9e inexorable d’un enfant qui devient un gar\u00e7on en or, puis un entrepreneur sans scrupules, jusqu’au moment pr\u00e9cis o\u00f9 il d\u00e9cide de porter le masque que nous connaissons tous aujourd’hui sous le nom de Donald J. Trump.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Teresa Ciabatti, Donnaregina<\/em>, Mondadori<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Qui est vraiment \u00ab O Nasone \u00bb, accus\u00e9 de vol \u00e0 main arm\u00e9e, d’association de malfaiteurs, d’association mafieuse, de 182 meurtres commis et commandit\u00e9s ? C’est la question que se pose la journaliste \u00e0 qui le journal confie la t\u00e2che d’interviewer le super boss en personne. Elle qui ne conna\u00eet rien \u00e0 la criminalit\u00e9, qui s’est toujours occup\u00e9e d’adolescents, tout au plus de chanteurs, d’actrices, de gens du spectacle. C’est la rencontre de deux mondes tr\u00e8s \u00e9loign\u00e9s qui doivent le rester, du moins dans l’intention de la protagoniste.<\/p>\n\n\n\n

Et pourtant, lorsqu’il commence \u00e0 parler, quelque chose change. Cet homme impitoyable qui \u00e9l\u00e8ve des pigeons et croit aux ovnis commence \u00e0 l’int\u00e9resser. Pas tant lorsqu’il s’attarde sur les chroniques de vols, de fusillades et de vendettas, mais plut\u00f4t pour la nostalgie qui vibre dans les r\u00e9cits des femmes rencontr\u00e9es et perdues, des amis assassin\u00e9s, des affections familiales. Bref, lorsque, sans renier son pass\u00e9, le boss se montre vuln\u00e9rable. Le doute : est-il en train de la manipuler ? C’est sur le plan affectif que les deux se rencontrent : dans les blessures de parents incertains, peut-\u00eatre fautifs. Dans le myst\u00e8re des enfants avec lesquels ils ne savent plus communiquer et qu’ils craignent d’avoir perdus \u00e0 jamais. La confrontation entre eux, toujours empreinte de m\u00e9fiance, se transforme alors en un voyage entre souvenirs, confessions, malentendus et projections, mais surtout en r\u00e9v\u00e9lations sur des enfants qui ne sont pas ce qu’ils croient. Ainsi, lorsque la protagoniste se retrouve \u00e0 chercher les traces du fils du parrain dans les rues de Naples, elle comprend qu’elle cherche quelqu’un d’autre : sa fille qui lui \u00e9chappe.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Antonio Scurati, M. La fine e il principio<\/em>, Bompiani<\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Au lendemain de la s\u00e9ance du Grand Conseil qui l’a destitu\u00e9, le 28 juillet 1943, Benito Mussolini est d\u00e9port\u00e9 \u00e0 Ponza. Mais sur cette \u00eele o\u00f9 le r\u00e9gime a confin\u00e9 des dizaines de dissidents, le Duce ne reste que le temps de c\u00e9l\u00e9brer, seul, son soixanti\u00e8me anniversaire ; il est ensuite transf\u00e9r\u00e9 \u00e0 La Maddalena, puis \u00e0 Campo Imperatore, au sommet du Gran Sasso. Il a tout perdu, il n’esp\u00e8re plus rien. Lib\u00e9r\u00e9 lors d’un raid des parachutistes du F\u00fchrer, r\u00e9uni avec sa famille dont fait partie l’un de ses tra\u00eetres, Galeazzo Ciano, Mussolini est plac\u00e9 par Hitler \u00e0 la t\u00eate d’un \u00c9tat fantoche immobile et sombre comme les eaux du lac de Garde d’o\u00f9 il est cens\u00e9 le gouverner : la R\u00e9publique sociale italienne. Mais la b\u00eate bless\u00e9e tente un dernier coup de queue. Ce sont les six cents jours, de septembre 1943 \u00e0 avril 1945, o\u00f9 notre pays conna\u00eet son heure la plus sombre : c’est l’heure de la violence la plus basse et la plus vile, de la l\u00e9gion Muti et de la bande Koch qui s\u00e8ment la terreur dans les villes, de la chasse aux Juifs, des bombardements intensifs. Nous sommes dans le dernier acte de la trag\u00e9die du fascisme et de la guerre. Scurati se concentre sur un lieu, Milan, o\u00f9 la guerre civile atteint son apog\u00e9e de sang et de froideur, entre fascistes tortionnaires et gappisti qui frappent leurs cibles en arrivant silencieusement par derri\u00e8re, \u00e0 v\u00e9lo ; un seul coup \u00e0 la nuque avant de dispara\u00eetre dans le vide d’une ville fantomatique. C’est la fin de l’empire, de la monarchie, la fin de l’homme qui, plus que tout autre, a marqu\u00e9 de sang le corps de notre histoire, Benito Mussolini. C’est la fin de tous les seconds r\u00f4les, des courtisans, des complices, de ceux qui fuient et de ceux qui restent aux c\u00f4t\u00e9s du Duce jusqu’au bout ; de ceux qui cherchent \u00ab la belle mort \u00bb et de ceux qui ont continu\u00e9 \u00e0 vivre apr\u00e8s la guerre en changeant de peau. Sous le ciel de ce cr\u00e9puscule apocalyptique, sur cette terre d\u00e9vast\u00e9e, germe, surprenante, la jeune et tenace plante de la d\u00e9mocratie.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Nadia Terranova, Quello che so di te<\/em>, Guanda<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Nadia Terranova, Quello che so di te, Guanda<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Il y a une femme dans cette histoire qui, face \u00e0 sa fille nouveau-n\u00e9e, n’a qu’une seule certitude : d\u00e9sormais, elle ne pourra plus jamais se permettre de devenir folle. La folie dans sa famille n’est pas seulement une id\u00e9e abstraite, elle a un nom, et ce nom est Venera. Une arri\u00e8re-grand-m\u00e8re qui a toujours occup\u00e9 une place particuli\u00e8re dans ses r\u00eaves. Mais qui \u00e9tait Venera ? Quel \u00e9v\u00e9nement l’a amen\u00e9e \u00e0 franchir le seuil du Mandalari, l’asile psychiatrique de Messine, un jour de mars ? Pour le d\u00e9couvrir, il est essentiel d’interroger la mythologie familiale, qui cependant ment peut-\u00eatre, se trompe peut-\u00eatre, transforme chaque \u00e9pisode avec des d\u00e9tails peu fiables.<\/p>\n\n\n\n

Ce n’est pas seulement une histoire de femmes, mais aussi d’hommes. De p\u00e8res aux \u00e9paules larges et aux bras longs, bons pour lancer des grenades \u00e0 la guerre. De p\u00e8res qui peuvent avoir peur, fuir, se perdre.<\/p>\n\n\n\n

Pour raconter les femmes et les hommes de cette famille, leurs chutes et leur courage obstin\u00e9, il ne reste plus qu’\u00e0 relever le d\u00e9fi : il ne suffit pas de r\u00eaver du pass\u00e9, il faut aller le chercher. Retourner \u00e0 Messine, retourner entre les murs o\u00f9 Venera a \u00e9t\u00e9 intern\u00e9e et chercher une br\u00e8che entre les souvenirs (ou les mensonges ?) transmis, entre l’invention et la r\u00e9alit\u00e9, entre les r\u00e9ponses de la psychiatrie et celles des r\u00e9cits familiaux.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

Andrea Bajani, L\u2019anniversario<\/em>, Feltrinelli<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Andrea Bajani, L\u2019anniversario, Feltrinelli<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Peut-on abandonner son p\u00e8re et sa m\u00e8re ? Peut-on claquer la porte, descendre les escaliers et d\u00e9cider de ne plus jamais les revoir ? Remettre en question ses origines, \u00e9chapper \u00e0 son emprise ? Apr\u00e8s dix ans pass\u00e9s \u00e0 subir une violence subtile et omnipr\u00e9sente entre les murs de sa maison, un fils peut enfin se retourner et raconter l’histoire de sa famille malheureuse et le tabou de cette censure \u00ab avec la force brutale du roman \u00bb. Et c\u00e9l\u00e9brer ainsi un anniversaire d\u00e9chirant : sans accuser ni sauver, d’une voix \u00ab scandaleusement calme \u00bb, comme l’\u00e9crit Emmanuel Carr\u00e8re pour souligner sa puissance implacable. <\/p>\n\n\n\n

Le r\u00e9cit qui en r\u00e9sulte est le portrait poignant et lucide d’une femme perdue, qui a tout abandonn\u00e9 pour \u00eatre quelqu’un aux yeux de son mari, tandis que celui-ci la maintient, elle et ses enfants, dans un r\u00e9gime o\u00f9 la possession et la demande d’amour sont les liens d’un n\u0153ud unique. L’isolement \u00e9touffant dans lequel il les enferme est parfois rompu par la sonnerie d’un t\u00e9l\u00e9phone mal tol\u00e9r\u00e9, par quelques camarades de classe sporadiques, par une amie de la m\u00e8re qui est rapidement bannie. Dans ce microcosme concentrationnaire, peu \u00e0 peu, un d\u00e9sir irr\u00e9pressible de renaissance s’installe chez le fils, et chez les lecteurs : \u00eatre soi-m\u00eame, vivre sa propre vie, s’ouvrir aux autres sans craindre les repr\u00e9sailles. Avec la certitude que, pour se mettre en s\u00e9curit\u00e9, rien ne peut \u00eatre sauv\u00e9 de l\u00e0.<\/p>\n\n\n\n

Lire plus<\/a><\/p>\n\n\n\n

<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

De l’Iliade \u00e0 Trump \u2014 de la Franconie \u00e0 la fin du monde…<\/p>\n

Trente fictions, parues ce premier semestre dans les cinq langues de la revue \u2014 allemand, espagnol, fran\u00e7ais, italien, polonais \u2014 et s\u00e9lectionn\u00e9es par nos correspondantes et correspondants aux quatre coins du continent.<\/p>\n","protected":false},"author":49589,"featured_media":291095,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-angles.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":true,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1734],"tags":[],"geo":[],"class_list":["post-290697","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-doctrines"],"acf":[],"yoast_head":"\nLitt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"De l'Iliade \u00e0 Trump \u2014 de la Franconie \u00e0 la fin du monde... Trente fictions, parues ce premier semestre dans les cinq langues de la revue \u2014 allemand, espagnol, fran\u00e7ais, italien, polonais \u2014 et s\u00e9lectionn\u00e9es par nos correspondantes et correspondants aux quatre coins du continent.\" \/>\n<meta property=\"og:url\" content=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/\" \/>\n<meta property=\"og:site_name\" content=\"Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"article:published_time\" content=\"2025-08-03T16:00:00+00:00\" \/>\n<meta property=\"article:modified_time\" content=\"2025-08-18T09:40:59+00:00\" \/>\n<meta property=\"og:image\" content=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1-990x556.png\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:width\" content=\"990\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:height\" content=\"556\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:type\" content=\"image\/png\" \/>\n<meta name=\"author\" content=\"daravelikova\" \/>\n<meta name=\"twitter:card\" content=\"summary_large_image\" \/>\n<meta name=\"twitter:label1\" content=\"\u00c9crit par\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data1\" content=\"daravelikova\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:label2\" content=\"Dur\u00e9e de lecture estim\u00e9e\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data2\" content=\"33 minutes\" \/>\n<script type=\"application\/ld+json\" class=\"yoast-schema-graph\">{\"@context\":\"https:\/\/schema.org\",\"@graph\":[{\"@type\":\"WebPage\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/\",\"name\":\"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent\",\"isPartOf\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website\"},\"primaryImageOfPage\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage\"},\"image\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage\"},\"thumbnailUrl\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png\",\"datePublished\":\"2025-08-03T16:00:00+00:00\",\"dateModified\":\"2025-08-18T09:40:59+00:00\",\"author\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/22a6ec46d501589ffa3c62762388cf6e\"},\"breadcrumb\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#breadcrumb\"},\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"potentialAction\":[{\"@type\":\"ReadAction\",\"target\":[\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/\"]}]},{\"@type\":\"ImageObject\",\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png\",\"contentUrl\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png\",\"width\":2874,\"height\":1614,\"caption\":\"rente fictions, parues ce premier semestre dans les cinq langues de la revue \u2014 allemand, espagnol, fran\u00e7ais, italien, polonais \u2014 et s\u00e9lectionn\u00e9es par nos correspondantes et correspondants aux quatre coins du continent.\"},{\"@type\":\"BreadcrumbList\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#breadcrumb\",\"itemListElement\":[{\"@type\":\"ListItem\",\"position\":1,\"name\":\"Accueil\",\"item\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/\"},{\"@type\":\"ListItem\",\"position\":2,\"name\":\"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025\"}]},{\"@type\":\"WebSite\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/\",\"name\":\"Le Grand Continent\",\"description\":\"L'\u00e9chelle pertinente\",\"potentialAction\":[{\"@type\":\"SearchAction\",\"target\":{\"@type\":\"EntryPoint\",\"urlTemplate\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?s={search_term_string}\"},\"query-input\":{\"@type\":\"PropertyValueSpecification\",\"valueRequired\":true,\"valueName\":\"search_term_string\"}}],\"inLanguage\":\"fr-FR\"},{\"@type\":\"Person\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/22a6ec46d501589ffa3c62762388cf6e\",\"name\":\"daravelikova\",\"image\":{\"@type\":\"ImageObject\",\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/image\/\",\"url\":\"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/d80362d45c47147d8528150388c230da?s=96&d=mm&r=g\",\"contentUrl\":\"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/d80362d45c47147d8528150388c230da?s=96&d=mm&r=g\",\"caption\":\"daravelikova\"}}]}<\/script>\n<!-- \/ Yoast SEO plugin. -->","yoast_head_json":{"title":"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent","robots":{"index":"index","follow":"follow","max-snippet":"max-snippet:-1","max-image-preview":"max-image-preview:large","max-video-preview":"max-video-preview:-1"},"canonical":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/","og_locale":"fr_FR","og_type":"article","og_title":"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent","og_description":"De l'Iliade \u00e0 Trump \u2014 de la Franconie \u00e0 la fin du monde... Trente fictions, parues ce premier semestre dans les cinq langues de la revue \u2014 allemand, espagnol, fran\u00e7ais, italien, polonais \u2014 et s\u00e9lectionn\u00e9es par nos correspondantes et correspondants aux quatre coins du continent.","og_url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/","og_site_name":"Le Grand Continent","article_published_time":"2025-08-03T16:00:00+00:00","article_modified_time":"2025-08-18T09:40:59+00:00","og_image":[{"width":990,"height":556,"url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1-990x556.png","type":"image\/png"}],"author":"daravelikova","twitter_card":"summary_large_image","twitter_misc":{"\u00c9crit par":"daravelikova","Dur\u00e9e de lecture estim\u00e9e":"33 minutes"},"schema":{"@context":"https:\/\/schema.org","@graph":[{"@type":"WebPage","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/","name":"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025 | Le Grand Continent","isPartOf":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website"},"primaryImageOfPage":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage"},"image":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage"},"thumbnailUrl":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png","datePublished":"2025-08-03T16:00:00+00:00","dateModified":"2025-08-18T09:40:59+00:00","author":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/22a6ec46d501589ffa3c62762388cf6e"},"breadcrumb":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#breadcrumb"},"inLanguage":"fr-FR","potentialAction":[{"@type":"ReadAction","target":["https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/"]}]},{"@type":"ImageObject","inLanguage":"fr-FR","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#primaryimage","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png","contentUrl":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2025\/08\/Grand-Continent-litterature-europeenne-contemporaine-2025-1.png","width":2874,"height":1614,"caption":"rente fictions, parues ce premier semestre dans les cinq langues de la revue \u2014 allemand, espagnol, fran\u00e7ais, italien, polonais \u2014 et s\u00e9lectionn\u00e9es par nos correspondantes et correspondants aux quatre coins du continent."},{"@type":"BreadcrumbList","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/08\/03\/litterature-europeenne-trente-cinq-fictions-pour-ce-premier-semestre-2025\/#breadcrumb","itemListElement":[{"@type":"ListItem","position":1,"name":"Accueil","item":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/"},{"@type":"ListItem","position":2,"name":"Litt\u00e9rature europ\u00e9enne : trente-cinq fictions pour ce premier semestre 2025"}]},{"@type":"WebSite","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/","name":"Le Grand Continent","description":"L'\u00e9chelle pertinente","potentialAction":[{"@type":"SearchAction","target":{"@type":"EntryPoint","urlTemplate":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?s={search_term_string}"},"query-input":{"@type":"PropertyValueSpecification","valueRequired":true,"valueName":"search_term_string"}}],"inLanguage":"fr-FR"},{"@type":"Person","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/22a6ec46d501589ffa3c62762388cf6e","name":"daravelikova","image":{"@type":"ImageObject","inLanguage":"fr-FR","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/image\/","url":"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/d80362d45c47147d8528150388c230da?s=96&d=mm&r=g","contentUrl":"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/d80362d45c47147d8528150388c230da?s=96&d=mm&r=g","caption":"daravelikova"}}]}},"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/290697","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/49589"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=290697"}],"version-history":[{"count":55,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/290697\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":293519,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/290697\/revisions\/293519"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media\/291095"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=290697"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=290697"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=290697"},{"taxonomy":"geo","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/geo?post=290697"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}