{"id":267247,"date":"2025-03-16T06:00:00","date_gmt":"2025-03-16T05:00:00","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=267247"},"modified":"2025-03-16T16:15:54","modified_gmt":"2025-03-16T15:15:54","slug":"larmee-europeenne-combien-de-divisions-cartes-graphiques-chiffres-clefs","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/03\/16\/larmee-europeenne-combien-de-divisions-cartes-graphiques-chiffres-clefs\/","title":{"rendered":"L’arm\u00e9e europ\u00e9enne : combien de divisions ? Cartes, graphiques, chiffres clefs"},"content":{"rendered":"\n
\u00ab Certains en Europe peuvent \u00eatre frustr\u00e9s par Bruxelles. Mais soyons clairs : si ce n’est pas Bruxelles, c’est Moscou. C’est votre choix. C’est de la g\u00e9opolitique. C’est l’histoire. \u00bb <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span> La guerre en Ukraine a \u00e9t\u00e9 co\u00fbteuse pour l’arm\u00e9e russe <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span>. La mobilisation profonde de la soci\u00e9t\u00e9 et de l’industrie par le Kremlin a toutefois permis \u00e0 l’arm\u00e9e russe de devenir consid\u00e9rablement plus grande, plus exp\u00e9riment\u00e9e et mieux \u00e9quip\u00e9e que celle qui a envahi l’Ukraine en 2022. Elle dispose d\u00e9sormais d’une exp\u00e9rience inestimable du champ de bataille et de la guerre contemporaine \u2014 in\u00e9gal\u00e9e par toute autre arm\u00e9e, \u00e0 l’exception de celle de l’Ukraine.<\/p>\n\n\n\n La pr\u00e9sence russe en Ukraine \u00e0 la fin de 2024 s’\u00e9levait \u00e0 environ 700\u202f000 soldats, c\u2019est-\u00e0-dire bien plus que la force d’invasion de 2022. La production de l\u2019industrie de d\u00e9fense russe s\u2019est rapidement intensifi\u00e9e <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span>. En 2024 seulement, la Russie a produit et remis \u00e0 neuf environ 1\u202f550 chars, 5\u202f700 v\u00e9hicules blind\u00e9s et 450 pi\u00e8ces d’artillerie de tout type. Elle a \u00e9galement d\u00e9ploy\u00e9 1\u202f800 munitions de croisi\u00e8re de type Lancet \u00e0 longue port\u00e9e <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Compar\u00e9 \u00e0 2022, cela repr\u00e9sente une augmentation de 220 % de la production de chars, de 150 % pour les v\u00e9hicules blind\u00e9s et l’artillerie, et de 435 % pour les munitions de croisi\u00e8re \u00e0 longue port\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n La plupart de ces \u00e9quipements proc\u00e8de d’anciens mat\u00e9riels sovi\u00e9tiques modernis\u00e9s<\/a>, mais la production russe se poursuivra, quoique \u00e0 un rythme r\u00e9duit, une fois les stocks sovi\u00e9tiques \u00e9puis\u00e9s. Cette r\u00e9duction sera bien entendu moins ressentie si elle survient apr\u00e8s la fin des hostilit\u00e9s en Ukraine et il faut noter que la Russie a r\u00e9alis\u00e9 d’importants progr\u00e8s dans le domaine des drones \u2014 l\u2019un des outils fondamentaux de la guerre en Ukraine \u2013, apr\u00e8s avoir auparavant d\u00e9pendu de l’Iran.<\/p>\n\n\n\n Une attaque russe contre un pays de l’Union est donc concevable<\/a>. Des \u00e9valuations men\u00e9es par l’OTAN, l’Allemagne, la Pologne, le Danemark et les \u00c9tats baltes estiment que la Russie serait pr\u00eate \u00e0 attaquer dans un d\u00e9lai de trois \u00e0 dix ans <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Cependant celle-ci pourrait survenir plus t\u00f4t, avec les exercices militaires quadriennaux Zapad qui se d\u00e9rouleront au B\u00e9larus \u00e0 l’\u00e9t\u00e9 2025 <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Ces exercices d\u00e9montreront la capacit\u00e9 de la Russie \u00e0 g\u00e9rer des man\u0153uvres militaires \u00e0 grande \u00e9chelle m\u00eame en temps de guerre.<\/p>\n\n\n\n La premi\u00e8re priorit\u00e9 de l’Europe est de continuer \u00e0 soutenir l’Ukraine, puisque son arm\u00e9e exp\u00e9riment\u00e9e constitue aujourd’hui le moyen de dissuasion le plus efficace contre une attaque russe contre l’Union. Si l’Ukraine d\u00e9cidait qu’un accord am\u00e9ricano-russe pour mettre fin \u00e0 la guerre est inacceptable \u2014 par exemple parce que les garanties de paix de Poutine ne sont pas cr\u00e9dibles \u2014 l’Europe serait en mesure de fournir des armes suppl\u00e9mentaires \u00e0 l’Ukraine afin de maintenir ses capacit\u00e9s de combat. Bien entendu, l’Ukraine et l’Union d\u00e9pendent de certains outils strat\u00e9giques essentiels fournis par les \u00c9tats-Unis, notamment en mati\u00e8re de renseignement et de communications par satellite qui restent difficiles \u00e0 remplacer \u00e0 court terme, m\u00eame s’il existe, si n\u00e9cessaire, des substituts.<\/p>\n\n\n\n La Russie serait pr\u00eate \u00e0 attaquer un pays de l\u2019OTAN dans un d\u00e9lai de trois \u00e0 dix ans<\/p>Alexandr Burilkov et Guntram B. Wolff<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Il convient de remarquer un fait souvent ignor\u00e9 dans le d\u00e9bat public. D’un point de vue macro\u00e9conomique, nous pourrions remplacer enti\u00e8rement le soutien des \u00c9tats-Unis d\u00e8s \u00e0 pr\u00e9sent<\/a> \u2014 les chiffres \u00e9tant suffisamment r\u00e9duits. Depuis f\u00e9vrier 2022, les \u00c9tats-Unis ont allou\u00e9 64 milliards d’euros de soutien militaire \u00e0 l’Ukraine, tandis que l’Europe, incluant le Royaume-Uni, a envoy\u00e9 62 milliards d’euros. En 2024, ce soutien s’\u00e9levait \u00e0 20 milliards d’euros sur un total de 42 milliards. Pour remplacer les \u00c9tats-Unis, l’Union devrait donc d\u00e9penser seulement 0,12 % de plus de son PIB, ce qui est envisageable. La question clef demeure toutefois de savoir si l’Europe pourrait y parvenir sans avoir acc\u00e8s \u00e0 la base industrielle et militaire am\u00e9ricaine.<\/p>\n\n\n\n
Volodymyr Zelensky, 15 f\u00e9vrier 2025<\/p>\n\n\n\nLa menace russe en quelques chiffres clefs<\/h2>\n\n\n\n
De quoi avons-nous besoin pour nous d\u00e9fendre ?<\/h2>\n\n\n\n