{"id":258248,"date":"2025-01-11T18:05:27","date_gmt":"2025-01-11T17:05:27","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=258248"},"modified":"2025-01-11T18:23:31","modified_gmt":"2025-01-11T17:23:31","slug":"le-venezuela-est-une-tragedie-une-conversation-avec-karina-sainz-borgo","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/01\/11\/le-venezuela-est-une-tragedie-une-conversation-avec-karina-sainz-borgo\/","title":{"rendered":"\u00ab Le Venezuela est une trag\u00e9die \u00bb, une conversation avec Karina Sainz Borgo"},"content":{"rendered":"\n

La crise politique au Venezuela sera le th\u00e8me du d\u00e9bat de notre prochain mardi du Grand Continent \u00e0 l\u2019\u00c9cole normale sup\u00e9rieure avec Yoletty Bracho, Olivier Compagnon et Maria Tadeo, le 14 janvier de 19h30 \u00e0 20h30. Informations et inscription (obligatoire) par ici<\/a><\/em><\/p>\n\n\n\n

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Install\u00e9e en Espagne depuis 2006, vous vous inscrivez dans la longue tradition des \u00e9crivains latino-am\u00e9ricains exil\u00e9s qui \u00e9crivent depuis l’\u00e9tranger. Comment voyez-vous l’\u00e9volution du Venezuela depuis que vous \u00eates partie du pays ? <\/h3>\n\n\n\n

Je ne retourne au Venezuela que dans mes cauchemars et dans mes livres. \u00c0 ce stade de ma vie, la plupart de mes \u00e9crits tentent de comprendre la relation compliqu\u00e9e, presque empoisonn\u00e9e que j\u2019entretiens avec ma terre natale.<\/p>\n\n\n\n

Au fil des ann\u00e9es, j’ai commenc\u00e9 \u00e0 me rendre compte que je n’\u00e9tais pas partie au moment o\u00f9 je me suis envol\u00e9e pour l\u2019Espagne ; en r\u00e9alit\u00e9, j’\u00e9tais d\u00e9j\u00e0 partie bien avant. D\u00e9j\u00e0 l\u00e0-bas je me sentais exil\u00e9e. J’ai \u00e9t\u00e9 \u00e9lev\u00e9e dans un foyer lib\u00e9ral, par une famille d\u2019avocats qui m’a fait d\u00e9couvrir l’importance juridique et morale de l’\u00c9tat. J’ai grandi avec la premi\u00e8re explosion sociale, dans une maison o\u00f9 l\u2019on analysait la fin du cycle v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien. Lorsque j’ai eu l’\u00e2ge de devenir journaliste, je suis entr\u00e9 en contact direct avec la d\u00e9t\u00e9rioration politique et id\u00e9ologique provoqu\u00e9e par le chavisme. Alors que je faisais mes premiers pas dans la profession, le mouvement bolivarien radicalisait la tension avec les citoyens.<\/p>\n\n\n\n

Depuis le monde de la presse, j’ai vu tout le processus de stigmatisation et de pers\u00e9cution des m\u00e9dias. J’ai v\u00e9cu cette violence. Cette exp\u00e9rience m’a pr\u00e9dispos\u00e9e, dans une large mesure, \u00e0 vivre le Venezuela comme une trag\u00e9die.<\/p>\n\n\n\n

Je ne retourne au Venezuela que dans mes cauchemars et dans mes livres.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

La mani\u00e8re dont je traite mon identit\u00e9 v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lienne me rappelle beaucoup le cas d\u2019Andre\u00ef Kourkov<\/a>, qui raconte que les Russes le per\u00e7oivent comme une personne suspecte \u2014 ils n’aiment pas ses livres \u2014 et que les Ukrainiens ne le trouvent pas assez patriotique. Pour les V\u00e9n\u00e9zu\u00e9liens, je suis quant \u00e0 moi trop abstraite et fataliste, pas patriote : je ne plaide pas, dans mon \u00e9criture, contre le chavisme. Mais \u00e0 l’ext\u00e9rieur du pays, c’est ainsi qu’on me per\u00e7oit : comme quelqu’un qui \u00e9crit contre<\/em> le r\u00e9gime.<\/p>\n\n\n\n

Ce que je fais, en fin de compte, c’est le portrait d’une soci\u00e9t\u00e9 en train de se casser.<\/p>\n\n\n\n

Mais ma capacit\u00e9 \u00e0 \u00e9valuer le niveau de cette destruction a chang\u00e9. Je suis d\u00e9sormais capable de le faire de mani\u00e8re de plus en plus rationnelle \u2014 et beaucoup moins \u00e9motionnelle qu\u2019avant. Si mon roman La fille de l’Espagnole<\/em> explosif dans la tentative de comprendre ce qui s’\u00e9tait pass\u00e9, Le tiers pays<\/em> porte un regard beaucoup plus distant sur une des plus graves cons\u00e9quences de la crise v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lienne : la migration. \u00c0 partir de ce moment-l\u00e0, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 comprendre que l’Am\u00e9rique du Sud \u00e9tait en train de vivre un processus de fin de cycle.<\/p>\n\n\n\n

Dans quel sens ?<\/h3>\n\n\n\n

Dans le c\u00f4ne sud, les cycles politiques sont beaucoup plus courts. <\/p>\n\n\n\n

Au Venezuela \u2014 un pays aux entr\u00e9es d\u2019argent tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9es mais dont la culture d\u00e9mocratique est tr\u00e8s jeune et amn\u00e9sique \u2014 le processus n’est pas encore termin\u00e9. Pour le dire autrement, dans ce cycle, il y a encore beaucoup \u00e0 d\u00e9truire. Fondamentalement, une reconstruction hypoth\u00e9tique possible devrait impliquer la d\u00e9molition de toutes les structures \u2014 \u00e0 commencer par l\u2019arm\u00e9e. Dans le cas sp\u00e9cifique du Venezuela, la grande question est celle du monopole de la violence.<\/p>\n\n\n\n

Lorsque l’\u00c9tat v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien avait le monopole de la violence au XXe si\u00e8cle, en d\u00e9pit de toutes les erreurs qui ont pu \u00eatre commises, il y avait une structure d’ordre. Avec les tentatives de coup d’\u00c9tat et l’insurrection arm\u00e9e de Ch\u00e1vez, ce monopole a \u00e9t\u00e9 compl\u00e8tement bris\u00e9. Ce qui \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 \u00e0 l’\u00e9poque une violence citoyenne, de rue, s’est alors ajout\u00e9e \u00e0 la violence politique et \u00e0 la r\u00e9pression.<\/p>\n\n\n\n

Il n’y a pas de m\u00e9canisme de contr\u00f4le des pouvoirs au Venezuela \u2014 c\u2019est une d\u00e9mocratie cass\u00e9e, dans tous les sens du terme.<\/p>\n\n\n\n

Dans La fille de l’Espagnole<\/em>, se d\u00e9place dans diff\u00e9rentes situations de la soci\u00e9t\u00e9 v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lienne. La narratrice d\u00e9crit la situation avec des phrases telles que \u00ab C’est ainsi que nous vivions tous \u00e0 l’\u00e9poque : en regardant ce qu’il y avait dans le sac \u00e0 provisions de l’autre et en reniflant si le voisin avait quelque chose de rare pour savoir o\u00f9 l’obtenir \u00bb ou encore \u00ab L’argent ressemblait \u00e0 des immeubles \u00bb en parlant des immenses piles de billets qu\u2019il fallait sortir pour acheter quoi que ce soit. Diriez-vous que la situation a chang\u00e9 ? Qu\u2019elle s’est am\u00e9lior\u00e9e, ou aggrav\u00e9e ? <\/h3>\n\n\n\n

Je ne suis plus sur le terrain. Autrement dit, je n\u2019ai plus la possibilit\u00e9 d\u2019enqu\u00eater de mani\u00e8re journalistique comme c’\u00e9tait le cas pour La fille de l’Espagnole<\/em>, par exemple. Mais je pense qu’il y a une perception d\u00e9form\u00e9e. Comme dans toute bonne \u00e9conomie autoritaire et dop\u00e9e \u00e0 l\u2019argent public, il y a un d\u00e9s\u00e9quilibre complet entre ceux qui n’ont absolument rien et ceux qui accumulent d\u2019immenses quantit\u00e9s d’argent. Caracas est probablement devenue l’une des villes les plus ch\u00e8res au monde \u00e0 cause de ce mod\u00e8le.<\/p>\n\n\n\n

La situation s’est donc aggrav\u00e9e. Ceux qui \u00e9taient d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9s sont partis, ceux qui veulent survivre \u2014 ou tentent de survivre \u2014 ont un champ des possibles de plus en plus r\u00e9duit ; restent les \u00e9lites parasites du pouvoir autoritaire. <\/p>\n\n\n\n

Ce que je fais, en fin de compte, c’est le portrait d’une soci\u00e9t\u00e9 en train de se casser.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Dans Le tiers pays<\/em>, la question centrale est pr\u00e9cis\u00e9ment celle de la fronti\u00e8re \u2014 imaginaire dans le livre, mais inspir\u00e9e de la fronti\u00e8re r\u00e9elle entre le Venezuela et la Colombie \u2014 et de la migration. Vous \u00eates romanci\u00e8re mais aussi journaliste, et avant d\u2019\u00e9crire le livre vous avez men\u00e9 une enqu\u00eate sur le sujet dans la r\u00e9gion. Pourquoi avoir choisi la forme litt\u00e9raire, romanesque dans ce cas, plut\u00f4t que l’article de presse ou le reportage pour raconter les terribles migrations v\u00e9n\u00e9zu\u00e9liennes ?<\/h3>\n\n\n\n

Le journalisme est une profession exigeante, difficile : il faut \u00eatre tr\u00e8s pr\u00e9cis et ne manquer aucune information.<\/p>\n\n\n\n

En tant que lectrice, il a \u00e9t\u00e9 beaucoup plus int\u00e9ressant pour moi de comprendre le ph\u00e9nom\u00e8ne de l’apartheid par exemple avec des romans de J. M. Coetzee ou de Doris Lessing que dans n\u2019importe quel autre livre ou article. La fiction permet une complexit\u00e9 et un rapport au temps particuliers ; elle permet de mettre en place un dispositif artificiel auquel le journalisme ne peut pas \u2014 et ne doit pas \u2014 se permettre de toucher. Les grandes constructions symboliques de la fiction s\u2019aventurent l\u00e0 o\u00f9 le journalisme ne peut aller. Un reportage ne peut pas entrer dans votre armoire ou se glisser dans le miroir de votre salle de bain.<\/p>\n\n\n\n\n

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Le pr\u00e9sident v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien Nicolas Maduro tient un drapeau national sous les applaudissements du pr\u00e9sident du Nicaragua Daniel Ortega, lors d’une c\u00e9r\u00e9monie d’investiture de Maduro qui a pr\u00eat\u00e9 serment pour un troisi\u00e8me mandat de six ans, \u00e0 Caracas, au Venezuela, le vendredi 10 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Cristian Hernandez<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n \n <\/div>\n
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Des membres de la garde d’honneur se tiennent devant l’Assembl\u00e9e nationale lors de la c\u00e9r\u00e9monie de prestation de serment du pr\u00e9sident v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien Nicolas Maduro pour un troisi\u00e8me mandat \u00e0 Caracas, Venezuela, vendredi 10 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n <\/div>\n <\/div>\n \n
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Le pr\u00e9sident v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien Nicolas Maduro tient un drapeau national sous les applaudissements du pr\u00e9sident du Nicaragua Daniel Ortega, lors d’une c\u00e9r\u00e9monie d’investiture de Maduro qui a pr\u00eat\u00e9 serment pour un troisi\u00e8me mandat de six ans, \u00e0 Caracas, au Venezuela, le vendredi 10 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Cristian Hernandez<\/figcaption> <\/figure>\n \n <\/div>\n
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Des membres de la garde d’honneur se tiennent devant l’Assembl\u00e9e nationale lors de la c\u00e9r\u00e9monie de prestation de serment du pr\u00e9sident v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lien Nicolas Maduro pour un troisi\u00e8me mandat \u00e0 Caracas, Venezuela, vendredi 10 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n <\/div>\n <\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

C\u2019est par le langage et la fiction que j\u2019essaye de comprendre intellectuellement notre environnement. Ces derniers temps, j’ai beaucoup relu Federico Garc\u00eda Lorca, en particulier son th\u00e9\u00e2tre. Il a termin\u00e9 La casa de Bernarda Alba<\/em> quelques jours avant d’\u00eatre fusill\u00e9 et cela m\u2019a frapp\u00e9 : cette pi\u00e8ce n’est pas qu\u2019une trag\u00e9die sur des s\u0153urs, c’est aussi la m\u00e9taphore d’une Espagne qui se d\u00e9chire.<\/p>\n\n\n\n

La mort est un leitmotiv<\/em> dans vos livres \u2014 et plus pr\u00e9cis\u00e9ment le fait d’enterrer ses morts ou m\u00eame d’\u00eatre capable d\u2019offrir des \u00ab fun\u00e9railles dignes \u00bb comme il est dit dans La fille de l’Espagnole<\/em>. Il est sans doute difficile d’\u00e9tablir une hi\u00e9rarchie des malheurs, mais diriez-vous que c’est ce qu’il y a de plus douloureux dans les dictatures \u2014 ne pas pouvoir enterrer ses morts ? <\/h3>\n\n\n\n

Tous les processus de d\u00e9molition \u2014 des processus de conqu\u00eate territoriale aux prises de pouvoir autoritaires \u2014 sont fond\u00e9s sur l’effacement et le brouillage de tout \u00e9l\u00e9ment permettant de se souvenir de ce qui s’est pass\u00e9. \u00c0 partir du moment o\u00f9 l’on efface la m\u00e9moire et la capacit\u00e9 de se souvenir, on n’est plus oblig\u00e9 de faire des r\u00e9parations, on ne sait plus qui sont les responsables. C’est ainsi que se cr\u00e9e l’impunit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Dans le cas sp\u00e9cifique de La fille de l’Espagnole<\/em>, il s’agit de l’indignit\u00e9 qui touche tous les cadavres \u2014 tant de la femme dont la protagoniste vole l’identit\u00e9 que de sa propre m\u00e8re. Dans Le tiers pays<\/em>, l\u2019angle est diff\u00e9rent : les gens qui n\u2019ont pas de s\u00e9pultures dignes sont ceux qui fuient. Cela renvoie \u00e0 une id\u00e9e d’effondrement tr\u00e8s similaire \u00e0 ce que nous voyons dans tous les processus migratoires, par exemple en M\u00e9diterran\u00e9e. <\/p>\n\n\n\n

La fa\u00e7on dont on traite les morts est politiquement beaucoup plus puissante que la fa\u00e7on dont on traite les vivants. Elle \u00e9tablit un certain rapport aux d\u00e9pouilles et \u00e0 la m\u00e9moire. Une soci\u00e9t\u00e9 sans cimeti\u00e8re, sans lieu pour savoir ce qui s’est pass\u00e9, serait une soci\u00e9t\u00e9 barbare.<\/p>\n\n\n\n

La fa\u00e7on dont on traite les morts est politiquement beaucoup plus puissante que la fa\u00e7on dont on traite les vivants.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

C\u2019est une question centrale dans les guerres. Lorsque je travaillais sur mon deuxi\u00e8me roman, j\u2019avais rencontr\u00e9 un journaliste portugais qui avait pass\u00e9 beaucoup de temps dans les zones de conflit. Il m\u2019avait expliqu\u00e9 comment la construction de cimeti\u00e8res anglais participait de la strat\u00e9gie militaire britannique : cr\u00e9er une m\u00e9moire de la guerre.<\/p>\n\n\n\n

Dans le cas du Venezuela, la d\u00e9molition est en cours \u2014 et cela fait vingt-cinq ans que nous ne savons pas o\u00f9 se trouvent de nombreux morts\u2026<\/p>\n\n\n\n

L\u2019\u00e9crivaine \u00e9quatorienne M\u00f3nica Ojeda, que j’aime beaucoup, tr\u00e8s talentueuse et tr\u00e8s politique, est souvent critiqu\u00e9e pour \u00e9crire \u00ab des livres d\u2019horreur \u00bb. En r\u00e9alit\u00e9, elle ne fait que raconter les horreurs que son pays a subies. Elle m’a dit un jour qu’elle n’avait jamais pu sortir de sa m\u00e9moire la t\u00eate de la premi\u00e8re personne d\u00e9capit\u00e9e qu’elle avait vue. Ce sentiment d’angoisse qu’elle \u00e9prouvait, je le ressens exactement de la m\u00eame mani\u00e8re. Toute personne qui a grandi dans un endroit violent conna\u00eet probablement la m\u00eame chose.<\/p>\n\n\n\n

C\u2019est la mort qui cr\u00e9e toute la tension narrative dans votre \u0153uvre. La narratrice de La fille de l\u2019Espagnole<\/em> lie son destin \u00e0 une terre o\u00f9 sont enterr\u00e9s ses morts, en citant l\u2019\u00e9crivain colombien Juan Gabriel V\u00e1squez \u2014 qui reprenait lui-m\u00eame Garc\u00eda M\u00e1rquez : \u00ab On est de l’endroit o\u00f9 sont enterr\u00e9s nos morts \u00bb. Le probl\u00e8me, c’est que cette m\u00eame terre menace aussi de la tuer. L’excellent d\u00e9but de l’un des premiers chapitres du livre le montre bien : \u00ab Quand nous sommes arriv\u00e9s au cimeti\u00e8re, le trou \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 ouvert avec deux fosses. L\u2019une pour elle, l\u2019autre pour moi \u00bb. Comment r\u00e9soudre un tel paradoxe \u2014 si toutefois il peut \u00eatre r\u00e9solu ?<\/h3>\n\n\n\n

Avec le temps, je me suis rendu compte que Juan Gabriel V\u00e1zquez \u00e9tait le seul auteur latino-am\u00e9ricain \u00e0 avoir compris notre rapport \u00e0 ce qui est propre et \u00e0 l\u2019h\u00e9ritage. Toute son \u0153uvre explore la violence comme h\u00e9ritage \u2014 il y a tout un motif autour du poids de ce pass\u00e9 dans le traitement du bruit que font les choses lorsqu’elles tombent dans plusieurs de ses romans.<\/p>\n\n\n\n

Il reprend en effet une phrase de Garc\u00eda M\u00e1rquez mais la retourne d\u2019une certaine fa\u00e7on. Le premier pr\u00e9sente la terre avec une relation d’origine. Juan Gabriel en fait un autre traitement, que je partage : la terre o\u00f9 sont enterr\u00e9s nos morts est aussi condamn\u00e9e \u00e0 \u00eatre une terre violente. <\/p>\n\n\n\n

J’ai commenc\u00e9 \u00e0 comprendre cela avec le temps, parce que j’ai eu des discussions assez vives sur le fait de retourner ou non au Venezuela. J’ai dit que je ne voulais pas y retourner \u2014 quelles que soient les circonstances. Je sais que cela ne pla\u00eet pas, que cela me rend d\u00e9sagr\u00e9able. Mais il y a en Am\u00e9rique latine quelque chose que je n\u2019arrive pas \u00e0 g\u00e9rer. Vu de l’ext\u00e9rieur, cela peut sembler un peu irrationnel. Mais la question de l’appartenance, de l’origine, voire l’id\u00e9e m\u00eame d’un foyer, n’existe pas pour moi. Je suis ici en Espagne, je travaille ici, ma famille est espagnole, mais je ne m\u2019y sens pas de racines. Je ne me vois ni dans une tombe, ni dans une maison. Dans cette sorte d\u2019errance, je me sens \u00e0 l’aise. Et je pense que c’est pour cela que j’aime tant le projet europ\u00e9en, qui consiste essentiellement \u00e0 partager des valeurs communes, c’est-\u00e0-dire la culture, la civilisation, l\u2019\u00e9tat de droit. Je ne dis pas que l’Europe est parfaite \u2014 elle ne l’est \u00e9videmment pas \u2014 mais je me sens beaucoup plus appel\u00e9e \u00e0 faire partie d’un tel projet.<\/p>\n\n\n\n

Dans mon cas, l’origine est un conflit permanent.<\/p>\n\n\n\n

Je ne me vois ni dans une tombe, ni dans une maison. Dans cette sorte d\u2019errance, je me sens \u00e0 l’aise. Et je pense que c’est pour cela que j’aime tant le projet europ\u00e9en.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Un conflit qui se r\u00e9soudrait par l’\u00e9criture ?<\/h3>\n\n\n\n

Je dirais qu’au moins cela donne un sens \u00e0 l’acte d’\u00e9criture. Je pense souvent \u00e0 Thomas Bernhard : je n’aurais jamais pens\u00e9 qu’il pouvait exister au sein d\u2019une m\u00eame personne autant de lucidit\u00e9 et autant de d\u00e9chirements \u00e0 la fois. Sa vision de l’Autriche est impressionnante : quand on regarde le XXe si\u00e8cle, on peut penser \u00e0 Thomas Mann \u2014 dont la m\u00e8re est n\u00e9e \u00e0 Paraty, au Br\u00e9sil, \u00e0 Stefan Zweig, \u00e0 Joseph Roth\u2026 Ils ont tous \u00e9t\u00e9 \u00e9cras\u00e9s par leur si\u00e8cle, leurs liens respectifs avec le territoire ont \u00e9t\u00e9 dissous pour des raisons ind\u00e9pendantes de leur volont\u00e9, mais leurs id\u00e9es \u00e9taient bien plus puissantes que cela.<\/p>\n\n\n\n

Ces rapports avec le territoire sont des exp\u00e9riences qui me guident et me permettent de mieux penser. Je n’ai pas de tombes, je n’ai pas de maison : c\u2019est le fait d’avoir une tradition culturelle commune qui me donne des \u00e9l\u00e9ments de r\u00e9ponses. Cela me soulage et m\u2019offre une grande tranquillit\u00e9 d’esprit.<\/p>\n\n\n\n\n

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La police nationale bolivarienne monte la garde devant les marches pr\u00e9sentant un graffiti g\u00e9ant des yeux du d\u00e9funt pr\u00e9sident Hugo Chavez avant la prestation de serment du pr\u00e9sident Nicolas Maduro pour un troisi\u00e8me mandat, \u00e0 Caracas, au Venezuela, dimanche 5 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n \n <\/div>\n
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Les gardes nationaux bolivariens avant la c\u00e9r\u00e9monie d’ouverture de l’ann\u00e9e l\u00e9gislative \u00e0 Caracas, Venezuela, dimanche 5 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n <\/div>\n <\/div>\n \n
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La police nationale bolivarienne monte la garde devant les marches pr\u00e9sentant un graffiti g\u00e9ant des yeux du d\u00e9funt pr\u00e9sident Hugo Chavez avant la prestation de serment du pr\u00e9sident Nicolas Maduro pour un troisi\u00e8me mandat, \u00e0 Caracas, au Venezuela, dimanche 5 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n \n <\/div>\n
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Les gardes nationaux bolivariens avant la c\u00e9r\u00e9monie d’ouverture de l’ann\u00e9e l\u00e9gislative \u00e0 Caracas, Venezuela, dimanche 5 janvier 2025. \u00a9 AP Photo\/Matias Delacroix<\/figcaption> <\/figure>\n <\/div>\n <\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

Dans La fille de l\u2019Espagnole<\/em>, on peut lire \u00e0 un moment donn\u00e9 : \u00ab En regardant l’herbe tondue autour de sa tombe, j’ai compris que mon seul \u00eatre mort me liait \u00e0 une terre qui expulsait les siens avec la m\u00eame force qu’elle les engloutissait. Ce n’\u00e9tait pas une nation, c’\u00e9tait un hachoir \u00bb. M\u00eame si cela change un jour, vous n\u2019envisagez donc pas de retourner au Venezuela ?<\/h3>\n\n\n\n

Pour l’instant, non, je ne peux pas l’imaginer. C’est trop difficile. La v\u00e9rit\u00e9, c’est que je ne suis pas une \u00e9crivaine patriote. C’est pourquoi les V\u00e9n\u00e9zu\u00e9liens ne m’aiment pas beaucoup. <\/p>\n\n\n\n

Cela dit, bien s\u00fbr, je souhaite profond\u00e9ment un changement d\u00e9mocratique au Venezuela pour les milliers de personnes emprisonn\u00e9es et les milliers de familles divis\u00e9es qui souffrent.<\/p>\n\n\n\n

C\u2019est lorsque le sentiment de rupture est vif qu\u2019il faut le soulager. Or dans mon cas, il n’y en a pas. Beaucoup de gens ont ce besoin. Si un jour cette nation se reconstruit, cette g\u00e9n\u00e9ration d’enfants n\u00e9s dans la diaspora sera la plus int\u00e9ressante parce qu’elle aura surmont\u00e9 certains atavismes, certains nationalismes tr\u00e8s grossi\u00e8rement construits. Cette g\u00e9n\u00e9ration sera centrale, elle devra construire la m\u00e9moire et se r\u00e9unir pour penser l’avenir. Ce sera int\u00e9ressant. Le Venezuela ne m’int\u00e9resse que du point de vue que pourrait avoir un arch\u00e9ologue \u2014 pour arriver \u00e0 trouver quelque chose, il faut d\u2019abord que l\u2019objet d\u2019\u00e9tude ait \u00e9t\u00e9 d\u00e9truit.<\/p>\n\n\n\n

Tout se passe comme si nous \u00e9tions \u00e0 la veille d’un d\u00e9nouement \u2014 mais pas n\u00e9cessairement pour le meilleur.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Comment analysez-vous la s\u00e9quence de ces derniers jours avec l’investiture contest\u00e9e entre Maduro et Gonz\u00e1lez ?<\/h3>\n\n\n\n

Le Venezuela est une trag\u00e9die. Il ne conna\u00eetra pas de r\u00e9demption. C’est in\u00e9vitable. Quand on voit Edmundo Gonz\u00e1lez, on pense imm\u00e9diatement \u00e0 Guaid\u00f3<\/a> \u2014 m\u00eame si ce n’est pas du tout la m\u00eame chose, car Edmundo est \u00e9lu et a la preuve de son \u00e9lection. Mais l\u2019impression de supplice de Sisyphe tend \u00e0 confondre et \u00e0 fatiguer l’opinion publique ext\u00e9rieure. C’est un facteur qui joue en la d\u00e9faveur de l\u2019opposition.<\/p>\n\n\n\n

Par ailleurs, je suis pr\u00e9occup\u00e9e que m\u00eame en Espagne, le seul v\u00e9ritable lieu par lequel passe la discussion sur l’Am\u00e9rique latine en Europe, on consid\u00e8re le Venezuela comme une chose tr\u00e8s lointaine.<\/p>\n\n\n\n

Sommes-nous \u00e0 un tournant avec les opposants Mar\u00eda Corina Machado et Edmundo Gonz\u00e1lez ?<\/h3>\n\n\n\n

Il est ind\u00e9niable qu’il y a cette fois-ci un leadership politique. C\u2019est une nouveaut\u00e9. Je pense que Mar\u00eda Corina Machado est probablement la plus forte de sa g\u00e9n\u00e9ration, dans sa perspective, son projet, son discours, sa projection internationale. Elle a r\u00e9ussi \u00e0 faire quelque chose qu’aucun autre leader de l’opposition n’avait jamais fait : les gens n\u2019ont plus peur. Elle leur a enlev\u00e9 cette peur. Elle l’a fait en juillet. Elle l’a fait \u00e0 nouveau ces jours-ci. <\/p>\n\n\n\n

Pour la premi\u00e8re fois, je pense qu’il est devenu clair qu’une tr\u00e8s grande partie du pays veut du changement. Quel est le principal obstacle ? L’arm\u00e9e, qui a toujours \u00e9t\u00e9 le soutien et l’une des principales structures du r\u00e9gime bolivarien. Avant son investiture vendredi, Maduro a militaris\u00e9 la capitale avec son groupe de r\u00e9servistes associ\u00e9s au gouvernement. Il dispose du renseignement militaire, c’est-\u00e0-dire de l’ensemble de l’appareil r\u00e9pressif. La situation est donc aussi plus tendue qu\u2019autrefois.<\/p>\n\n\n\n

Il faut prendre conscience de la peur de la r\u00e9pression du r\u00e9gime. C\u2019est lorsqu\u2019elles se sentent menac\u00e9es que les structures autoritaires se comportent g\u00e9n\u00e9ralement de la pire fa\u00e7on. Plus de 2 000 personnes ont \u00e9t\u00e9 emprisonn\u00e9es depuis le mois d’ao\u00fbt, sans compter tous les prisonniers politiques qui \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 dans le pays. Je continue d\u2019\u00eatre inqui\u00e8te. Tout se passe comme si nous \u00e9tions sur le point de conna\u00eetre une forme de d\u00e9nouement \u2014  mais pas n\u00e9cessairement pour le meilleur. Il est possible que la situation s\u2019aggrave encore.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s les \u00e9lections et dans le contexte de cette investiture, avez-vous l’impression que le r\u00e9gime a \u00e9t\u00e9 affaibli \u2014 ou du moins que des fissures sont apparues ? <\/h3>\n\n\n\n

Je n\u2019ai aucun \u00e9l\u00e9ment de preuve en interne pour appuyer cela, mais ses d\u00e9cisions semblent de plus en plus erratiques. Maduro lui-m\u00eame se retrouve contraint d\u2019adopter un discours plus radical. Il n’a plus le soutien populaire qu’il avait lorsqu’il contr\u00f4lait la rue \u2014 en plus de contr\u00f4ler l\u2019arm\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

Il est int\u00e9ressant de noter que le chavisme n\u2019a pas r\u00e9ussi \u00e0 casser la figure de Mar\u00eda Corina Machado. C\u2019est la seule qui y a r\u00e9sist\u00e9 \u00e0 ce point. L\u2019une des strat\u00e9gies du r\u00e9gime consiste \u00e0 stigmatiser et \u00e0 ridiculiser les leaders de l’opposition. M\u00eame si cela s\u2019est d\u00e9j\u00e0 produit, le r\u00e9gime privil\u00e9gie moins l\u2019assassinat ou la torture \u2014 craignant d\u2019\u00e9riger des martyrs. Dans le cas de Leopoldo L\u00f3pez, Henrique Capriles, Juan Guaid\u00f3, l\u2019\u00e9lite chaviste les a laiss\u00e9s agir, s’user et finalement tomber dans le discr\u00e9dit de l’opposition elle-m\u00eame. C’est le sc\u00e9nario <\/em>habituel.<\/p>\n\n\n\n\n

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\n \n \"La\n <\/picture>\n
La cheffe de file de l’opposition, Maria Corina Machado, lors du rassemblement de l’opposition dans les rues de Caracas, au Venezuela, le 10 janvier 2025. \u00a9 Jimmy Villalta\/VWPics\/SIPA<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n \n <\/div>\n
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\n \n \"Une\n <\/picture>\n
Une affiche d’Edmundo Gonzalez dans une manifestation de la diaspora v\u00e9n\u00e9zuelienne en Espagne contre l’investiture de Nicolas Maduro \u00e0 Barcelone le 10 janvier 2025. \u00a9 Marc Asensio Clupes\/ZUMA Press Wire\/Shutterstock<\/figcaption> <\/figure>\n <\/a>\n <\/div>\n <\/div>\n \n
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La cheffe de file de l’opposition, Maria Corina Machado, lors du rassemblement de l’opposition dans les rues de Caracas, au Venezuela, le 10 janvier 2025. \u00a9 Jimmy Villalta\/VWPics\/SIPA<\/figcaption> <\/figure>\n \n <\/div>\n
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Une affiche d’Edmundo Gonzalez dans une manifestation de la diaspora v\u00e9n\u00e9zuelienne en Espagne contre l’investiture de Nicolas Maduro \u00e0 Barcelone le 10 janvier 2025. \u00a9 Marc Asensio Clupes\/ZUMA Press Wire\/Shutterstock<\/figcaption> <\/figure>\n <\/div>\n <\/div>\n<\/div>\n\n\n\n

Avec Mar\u00eda Corina Machado, cela n’a pas fonctionn\u00e9 : elle a r\u00e9sist\u00e9 \u00e0 toutes les techniques de d\u00e9nigrement. Pour moi, le \u00ab ph\u00e9nom\u00e8ne Machado \u00bb est r\u00e9ellement ce qui fait la diff\u00e9rence. Elle cr\u00e9e des probl\u00e8mes pour le r\u00e9gime ; elle se fait remarquer par le manque d’imagination qui caract\u00e9rise souvent les r\u00e9ponses du gouvernement. J’attends avec beaucoup d’impatience et de curiosit\u00e9 politique ce que va faire Mar\u00eda Corina Machado. Je ne me souviens pas avoir jamais vu un leadership politique d’une telle ampleur au sein d\u2019une opposition habituellement pers\u00e9cut\u00e9e et \u00e9cras\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

Pour la premi\u00e8re fois, l’opposition v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lienne dispose d’un \u00e9l\u00e9ment fondamental qu\u2019il ne faut pas n\u00e9gliger : Machado a pris la peine de scanner les registres \u00e9lectoraux.<\/p>Karina Sainz Borgo<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Au-del\u00e0 des \u00e9lections et de la sc\u00e8ne internationale, pensez-vous que Machado et Gonz\u00e1lez aient r\u00e9ussi \u00e0 mobiliser suffisamment de personnes dans le pays ?<\/h3>\n\n\n\n

La mobilisation de la rue est extr\u00eamement importante. Pour la premi\u00e8re fois, l’opposition v\u00e9n\u00e9zu\u00e9lienne dispose d’un \u00e9l\u00e9ment fondamental qu\u2019il ne faut pas n\u00e9gliger : Machado a pris la peine de scanner les registres \u00e9lectoraux. Les gens ont le sentiment qu’elle est s\u00e9rieuse, qu’elle a un plan, une vision strat\u00e9gique, qu’elle a travaill\u00e9 pour avoir une longueur d’avance. Aujourd’hui, gr\u00e2ce \u00e0 elle, tout le monde sait que l’opposition a gagn\u00e9 les \u00e9lections et que Maduro a perdu. Il n’y a plus aucun doute. C’est une nouveaut\u00e9 au Venezuela. <\/p>\n\n\n\n

Par ailleurs, elle appelle \u00e0 l\u2019union et \u00e0 la reconstruction \u2014 c’est int\u00e9ressant. Je ne suis pas en mesure de d\u00e9terminer s’il y aura une r\u00e9ponse populaire ou non, mais il est \u00e9galement vrai que je ne pense pas que les gens abandonneront si facilement avec un leadership comme celui de Machado. Elle a abord\u00e9 la principale demande : une proposition d\u2019union. Il me semble que, pour la premi\u00e8re fois, un retournement est possible.<\/p>\n\n\n\n

Le chavisme le sent. De mani\u00e8re grossi\u00e8re, il a lanc\u00e9 un mandat d’arr\u00eat contre le pr\u00e9sident \u00e9lu. C\u2019est une parodie, une caricature de r\u00e9gime autoritaire \u2014 en pas dr\u00f4le.<\/p>\n\n\n\n

La communaut\u00e9 internationale doit r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 la prochaine \u00e9tape alors que le Venezuela s’isole et que son r\u00e9gime dictatorial se normalise. Je ne sais pas dans quelle mesure l’Am\u00e9rique latine peut s’en accommoder. Si le r\u00e9gime se radicalise, il n’y aura pas de retour en arri\u00e8re.<\/p>\n\n\n\n

Il n’y aura pas de retour en arri\u00e8re tant que Maduro restera au pouvoir ?<\/h3>\n\n\n\n

Le remplacement de Maduro ne signifierait pas l’extinction de toute la structure. Par ailleurs, le chavisme r\u00e9siste aussi gr\u00e2ce \u00e0 des r\u00e9gimes qui le soutiennent comme la Russie et la Chine, surtout au plan \u00e9conomique pour cette derni\u00e8re.<\/p>\n\n\n\n

Il y a cependant certains signes d\u2019espoir dans la r\u00e9gion et des perspectives constructives peuvent poindre. Les interventions du pr\u00e9sident chilien Boric sur le Venezuela, par exemple, ont \u00e9t\u00e9 remarquables.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Romanci\u00e8re \u00e0 succ\u00e8s exil\u00e9e en Espagne depuis vingt ans, Karina Sainz Borgo d\u00e9crit dans ses livres la soci\u00e9t\u00e9 cass\u00e9e de son pays d\u2019origine  : le Venezuela.<\/p>\n

Nous la rencontrons alors que Maduro vient d\u2019autoproclamer le d\u00e9but de son troisi\u00e8me mandat  : \u00ab  tout se passe comme si nous \u00e9tions sur le point de conna\u00eetre une forme de d\u00e9nouement \u2014 mais pas n\u00e9cessairement pour le meilleur.  \u00bb<\/p>\n","protected":false},"author":10,"featured_media":258249,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-interviews.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":true,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[525],"class_list":["post-258248","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-politique","staff-florent-zemmouche","geo-ameriques"],"acf":[],"yoast_head":"\n\u00abLe Venezuela est une trag\u00e9die\u00bb, une conversation avec Karina Sainz Borgo | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2025\/01\/11\/le-venezuela-est-une-tragedie-une-conversation-avec-karina-sainz-borgo\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"\u00abLe Venezuela est une trag\u00e9die\u00bb, une conversation avec Karina Sainz Borgo | Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"Romanci\u00e8re \u00e0 succ\u00e8s exil\u00e9e en Espagne depuis vingt ans, Karina Sainz Borgo d\u00e9crit dans ses livres la soci\u00e9t\u00e9 cass\u00e9e de son pays d\u2019origine : le Venezuela. 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