{"id":199913,"date":"2023-09-26T12:16:45","date_gmt":"2023-09-26T10:16:45","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=199913"},"modified":"2023-09-26T12:38:02","modified_gmt":"2023-09-26T10:38:02","slug":"le-moment-feijoo-face-a-linvestiture-defaite-confusion-tension","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2023\/09\/26\/le-moment-feijoo-face-a-linvestiture-defaite-confusion-tension\/","title":{"rendered":"En Espagne, le moment Feij\u00f3o face \u00e0 l\u2019investiture : d\u00e9faite, confusion, tension"},"content":{"rendered":"\n
Les \u00e9lections du 23 juillet<\/a> ont laiss\u00e9 une arithm\u00e9tique complexe qui oblige les deux candidats ayant la possibilit\u00e9 d\u2019\u00eatre investis \u00e0 trouver des soutiens au-del\u00e0 de leurs propres formations politiques, et m\u00eame au-del\u00e0 de leur propre bloc id\u00e9ologique. Le premier \u00e0 tenter de le faire sera le candidat du Partido Popular, et vainqueur des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales, Alberto N\u00fa\u00f1ez Feij\u00f3o. Le leader du PP se soumet en effet \u00e0 la s\u00e9ance pl\u00e9ni\u00e8re d’investiture du Congr\u00e8s des d\u00e9put\u00e9s ce mardi 26 septembre, apr\u00e8s avoir accept\u00e9 la demande du roi et apr\u00e8s avoir constat\u00e9, au cours des quatre derni\u00e8res semaines, l’incapacit\u00e9 de son parti \u00e0 recueillir le soutien n\u00e9cessaire pour obtenir la majorit\u00e9 absolue au sein de la chambre.<\/p>\n\n\n\n Face \u00e0 l’\u00e9chec pr\u00e9visible de son investiture, la direction du parti a organis\u00e9 un grand rassemblement politique<\/a> devant 40 000 personnes contre la suppos\u00e9e amnistie dont S\u00e1nchez aurait besoin pour avoir le soutien du mouvement ind\u00e9pendantiste catalan, sachant que ses repr\u00e9sentants, ERC et Junts, sont vitaux pour l’articulation de toute majorit\u00e9 au Congr\u00e8s des d\u00e9put\u00e9s qui permettrait une certaine stabilit\u00e9 \u2014 politique et institutionnelle \u2014 pour le prochain ex\u00e9cutif.<\/p>\n\n\n\n La manifestation a fix\u00e9 une ligne claire et \u00e9vidente : le PP consid\u00e8re l’investiture de Feij\u00f3o comme un \u00e9chec et se pr\u00e9pare \u00e0 exercer une opposition bas\u00e9e sur une strat\u00e9gie de tension et de polarisation. Une strat\u00e9gie qui n’est pas nouvelle et qui, ces derni\u00e8res ann\u00e9es, se concentre sur la figure de S\u00e1nchez et de ses alli\u00e9s en attendant que la pr\u00e9sidente de la Communaut\u00e9 de Madrid, Isabel Ayuso, consolide sa position politique.<\/p>\n\n\n\n Le PP consid\u00e8re l’investiture de Feij\u00f3o comme un \u00e9chec et se pr\u00e9pare \u00e0 exercer une opposition bas\u00e9e sur une strat\u00e9gie de tension et de polarisation.\u00a0<\/p>Mario R\u00edos<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Il faut donc analyser la performance du candidat du PP au cours du dernier mois, ainsi que celle de son parti, afin de comprendre dans quelle position il arrive \u00e0 sa propre investiture, les \u00e9tapes qu’il a franchies jusqu’\u00e0 pr\u00e9sent et le sc\u00e9nario qui s’ouvre pour le PP au cas o\u00f9 la l\u00e9gislature commencerait par la formation d’un gouvernement progressiste, avec les soutiens que cela implique.<\/p>\n\n\n\n Les \u00e9lections du 23 juillet dernier nous ont laiss\u00e9 face un sc\u00e9nario politique que pratiquement aucun sondage n’avait pr\u00e9vu. Le consensus dominant \u2014 surtout sous l’impulsion des m\u00e9dias conservateurs \u2014 pr\u00e9voyait une majorit\u00e9 absolue pour le PP et Vox qui aurait permis \u00e0 Feij\u00f3o d\u2019entrer \u00e0 la Moncloa avec la somme de ses d\u00e9put\u00e9s et de ceux d’Abascal, \u00e0 l’instar de nombreux gouvernements r\u00e9gionaux et municipaux apr\u00e8s le 28 mai<\/a>. Contre toute attente, le bloc historique que Manfred Weber et Giorgia Meloni orchestrent en vue des \u00e9lections europ\u00e9ennes de juin 2024 a tourn\u00e9 court en Espagne gr\u00e2ce \u00e0 une mobilisation inattendue du bloc progressiste<\/a>. Une mobilisation essentielle, notamment celle du PSOE qui, tout en am\u00e9liorant ses r\u00e9sultats, a \u00e9chou\u00e9 \u00e0 moins d’un demi-million de voix du Parti populaire. Le retour des progressistes est d\u00fb \u00e0 la mobilisation du vote f\u00e9ministe, ouvrier, jeune et p\u00e9riph\u00e9rique espagnol : les r\u00e9sultats en Catalogne, au Pays Basque et en Navarre, mais aussi \u00e0 Valence et en Galice, ont signifi\u00e9 un renforcement du vote progressiste.<\/p>\n\n\n\n Contre toute attente, le bloc historique que Manfred Weber et Giorgia Meloni orchestrent en vue des \u00e9lections europ\u00e9ennes de juin 2024 a tourn\u00e9 court en Espagne gr\u00e2ce \u00e0 une mobilisation inattendue du bloc progressiste.<\/p>Mario R\u00edos<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n En Catalogne, comme nous l’avons analys\u00e9 dans ces pages<\/a> il y a quelques mois, les socialistes ont obtenu un r\u00e9sultat historique qui leur a permis de r\u00e9sister \u00e0 la confrontation avec le PP dans le reste de l’Espagne. Parall\u00e8lement \u00e0 cette mobilisation progressiste, toutes les \u00e9tudes post-\u00e9lectorales ont \u00e9galement d\u00e9tect\u00e9 une baisse du vote centriste de Ciudadanos, qui a opt\u00e9 pour le PP. Les pactes avec Vox ont fait fuir les \u00e9lecteurs les plus mod\u00e9r\u00e9s du camp du centre et du centre-droit. Le r\u00e9sultat du 23 juillet a mis fin aux possibilit\u00e9s de Feij\u00f3o de devenir pr\u00e9sident du gouvernement et s\u2019est transform\u00e9 en coup de ma\u00eetre de S\u00e1nchez, qui a converti sa d\u00e9faite de mai<\/a> en une impulsion pour inverser les tendances des \u00e9lections g\u00e9n\u00e9rales et avoir une chance d’obtenir une majorit\u00e9 parlementaire qui pourrait l’investir \u00e0 nouveau comme pr\u00e9sident pour un nouveau mandat.<\/p>\n\n\n\n L’impact de cette d\u00e9faite politique inattendue sur le PP a \u00e9t\u00e9 d\u00e9vastateur. Au-del\u00e0 de la rh\u00e9torique et des discours sur la victoire \u00e9lectorale ou du mantra de la liste la plus vot\u00e9e, le PP surnage en plein chaos. La politique se r\u00e9sume parfois \u00e0 savoir g\u00e9rer des attentes. Or quelques jours avant les \u00e9lections, elles \u00e9taient particuli\u00e8rement \u00e9lev\u00e9es au sein du parti de Feij\u00f3o. Aujourd’hui, si l’on part du principe qu’il ne gouvernera pas, les changements strat\u00e9giques ont commenc\u00e9 \u00e0 se mat\u00e9rialiser.<\/p>\n\n\n\n Passons en revue quelques-unes d’entre elles : dans un premier temps, Feij\u00f3o a d\u00e9cid\u00e9 de se rendre \u00e0 l’investiture et a commenc\u00e9 \u00e0 demander, activement et passivement, le soutien des socialistes. Le candidat du PP a rencontr\u00e9 S\u00e1nchez pour explorer les possibilit\u00e9s d\u2019un soutien \u00e0 son investiture \u2014 rappelons que le PP a bas\u00e9 toute sa campagne \u00e9lectorale sur l’id\u00e9e d’abroger le \u00ab sanchismo \u00bb<\/a>, c’est-\u00e0-dire de mettre fin au travail gouvernemental du PSOE ces derni\u00e8res ann\u00e9es. Mais le pr\u00e9sident du PP s’est \u00e9galement montr\u00e9 dispos\u00e9 \u00e0 discuter avec le reste des formations, modifiant une grande partie de la politique d’alliances et de dynamiques politiques que son parti avait men\u00e9e jusqu’\u00e0 pr\u00e9sent : il a m\u00eame propos\u00e9 de rencontrer ERC et Junts, un v\u00e9ritable anath\u00e8me au sain d\u2019un PP qui consid\u00e8re les repr\u00e9sentants de ces formations politiques ni plus ni moins comme des putschistes depuis 2017. Au cours de ces semaines, et apr\u00e8s des ann\u00e9es de confrontation, le PP est m\u00eame all\u00e9 jusqu’\u00e0 affirmer que Junts \u00e9tait un parti de grande tradition et de l\u00e9galit\u00e9<\/em>. Feij\u00f3o a donc tent\u00e9 de se pr\u00e9senter comme un candidat mod\u00e9r\u00e9, pr\u00eat \u00e0 discuter avec tout le monde, et \u00e0 sortir du cadre qui lui imposait de partager des alliances avec l’extr\u00eame droite. Mais cela n’a fait qu’accentuer les nombreuses incoh\u00e9rences d’un parti o\u00f9, pendant ce temps, les militants scandent : \u00ab Puigdemont, en prison ! \u00bb<\/p>\n\n\n\n Cette tension sous-jacente entre les diff\u00e9rentes strat\u00e9gies au sein du parti conservateur montre non seulement des divergences internes mais plus fondamentalement un dilemme strat\u00e9gique pour le PP.<\/p>Mario R\u00edos<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Cependant, une partie du PP \u2014 notamment l’aile la plus dure men\u00e9e par Isabel D\u00edaz Ayuso \u2014 a choisi de pr\u00e9parer les prochaines \u00e9lections et a critiqu\u00e9, voire ferm\u00e9 la porte \u00e0 toute tentative d’\u00e9largissement du soutien de Feij\u00f3o, surtout si elles n\u00e9cessitent les voix des formations nationalistes et ind\u00e9pendantistes, consid\u00e9r\u00e9es comme ennemies de l’Espagne. Cette tension sous-jacente entre les diff\u00e9rentes strat\u00e9gies au sein du parti conservateur montre non seulement des divergences internes que nous analyserons plus tard, mais aussi un dilemme strat\u00e9gique pour le PP qui a conduit son porte-parole parlementaire, Borja Semper, \u00e0 constamment revenir sur ses propos dans ses propres discours. <\/p>\n\n\n\n Cette confusion va de pair avec des \u00e9quilibres au sein du parti qui ne sont pas du tout favorables \u00e0 Feij\u00f3o. Le fait qu’Isabel D\u00edaz Ayuso ait \u00e9t\u00e9 acclam\u00e9e par les partisans du PP le 23 juillet au soir sur le balcon de G\u00e9nova juste apr\u00e8s la victoire d’Alberto N\u00fa\u00f1ez-Feij\u00f3o est \u00e0 cet \u00e9gard significatif.<\/p>\n\n\n\n Le c\u0153ur du pouvoir du PP est de plus en plus centr\u00e9 sur Madrid. Le \u00ab Madrid DF \u00bb \u2014 une r\u00e9f\u00e9rence au district f\u00e9d\u00e9ral de la tentaculaire ville de Mexico \u2014 comme certains l\u2019appellent, est la matrice de cadres discursifs et de r\u00e9cits de la droite conservatrice et r\u00e9actionnaire espagnole. Le PP et Vox en sont de plus en plus d\u00e9pendants dans l’\u00e9laboration de leurs strat\u00e9gies, de leurs messages et de leurs imaginaires. Dans le cas du PP, cette d\u00e9pendance \u00e0 l’\u00e9gard de la capitale espagnole est incarn\u00e9e par la figure d’Ayuso. Cette derni\u00e8re est la candidate du PP qui continue d’am\u00e9liorer ses r\u00e9sultats et qui a r\u00e9ussi \u00e0 gouverner sans avoir besoin de l’extr\u00eame droite dont elle assimile une grande partie du discours<\/a>. La pr\u00e9sidente de la Communaut\u00e9 de Madrid est celle qui d\u00e9tient r\u00e9ellement le pouvoir \u00e0 l’int\u00e9rieur du PP, comme l’a d\u00e9montr\u00e9 le coup interne contre Pablo Casado, pr\u00e9sident du parti entre 2018 et 2022, lorsqu’il a tent\u00e9 d\u2019adopter une ligne pragmatique. C\u2019est du reste dans ce contexte que Feij\u00f3o est arriv\u00e9 \u00e0 la t\u00eate du PP. <\/p>\n\n\n\n Feij\u00f3o sait que c’est Ayuso qui contr\u00f4le le PP et qu’il est impossible de remettre en question la ligne strat\u00e9gique et id\u00e9ologique qui est dict\u00e9e \u00e0 Puerta del Sol. C’est pour cette raison que nous avons assist\u00e9 ces derni\u00e8res semaines \u00e0 un spectacle d’incoh\u00e9rence politique qui s’explique par l’incapacit\u00e9 du leader du PP \u00e0 suivre la ligne qu’il a l’intention de fixer. L’ancien pr\u00e9sident galicien sait que sa position d\u00e9pend d’Ayuso et tant Aznar que Rajoy le lui ont rappel\u00e9 ces derniers jours, en fixant le cap du PP depuis leurs tribunes respectives. Un cap qui co\u00efncide avec celui de la pr\u00e9sidente de Madrid. La seule chose que Feij\u00f3o peut faire pour survivre en interne est d’attendre une nouvelle \u00e9lection qui lui permettrait d’avoir une nouvelle possibilit\u00e9 de gagner la majorit\u00e9 absolue avec Vox, en esp\u00e9rant une d\u00e9mobilisation du bloc progressiste et plurinational apr\u00e8s un hypoth\u00e9tique \u00e9chec des n\u00e9gociations entre le PSOE et Junts. Sinon, il ne sera que le gestionnaire du groupe parlementaire ayant le plus de d\u00e9put\u00e9s dans cette l\u00e9gislature, en attendant qu’Ayuso fasse le saut dans la politique d’\u00c9tat.<\/p>\n\n\n\n Feij\u00f3o sait que c’est Ayuso qui contr\u00f4le le PP et qu’il est impossible de remettre en question la ligne strat\u00e9gique et id\u00e9ologique qui est dict\u00e9e \u00e0 Puerta del Sol.\u00a0<\/p>Mario R\u00edos<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n La question territoriale a \u00e9t\u00e9 au centre du d\u00e9bat politique de ces derni\u00e8res semaines. Dans une pr\u00e9c\u00e9dente \u00e9tude parue dans ces pages<\/a>, nous montrions d\u00e9j\u00e0 que la Catalogne \u00e9tait \u00e0 nouveau au centre de la politique espagnole apr\u00e8s le r\u00e9sultat du 23 juillet. Pour obtenir le soutien des ind\u00e9pendantistes catalans, S\u00e1nchez, le seul candidat ouvert \u00e0 un pacte avec eux et qui l’a d\u00e9j\u00e0 fait lors de la l\u00e9gislature pr\u00e9c\u00e9dente, a d\u00fb faire un premier geste. La question linguistique a \u00e9t\u00e9 la premi\u00e8re \u00e9tape. Pour la premi\u00e8re fois dans l’histoire du Congr\u00e8s des d\u00e9put\u00e9s, le r\u00e8glement int\u00e9rieur pr\u00e9voit la possibilit\u00e9 de s’exprimer en catalan, en basque et en galicien, une demande des groupes nationalistes et ind\u00e9pendantistes qui avait \u00e9t\u00e9 refus\u00e9e lors des l\u00e9gislatures pr\u00e9c\u00e9dentes. Mais ce n’est pas tout, le gouvernement sortant a \u00e9galement demand\u00e9 aux autres partenaires europ\u00e9ens de reconna\u00eetre le catalan comme langue officielle de l’Union. Deux mesures qui vont dans le sens de la reconnaissance de la langue catalane au niveau de l’\u00c9tat et de l’Europe et qui r\u00e9pondent \u00e0 une demande largement r\u00e9pandue dans la soci\u00e9t\u00e9 catalane, au-del\u00e0 du mouvement ind\u00e9pendantiste. Les partis de gauche ont facilement int\u00e9gr\u00e9 cette nouvelle r\u00e9alit\u00e9 et ont d\u00e9fendu \u00e0 la chambre et dans leurs interventions publiques que l’Espagne \u00e9tait un pays pluriel et qu’il \u00e9tait n\u00e9cessaire de reconna\u00eetre les autres langues existantes au-del\u00e0 de l’espagnol. La gauche accepte, d\u00e9fend et promeut donc le multilinguisme.<\/p>\n\n\n\n Au sein du PP, cependant, la question a une fois de plus suscit\u00e9 un d\u00e9bat interne et a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 les tensions et les divisions au sein du parti. D’une part, il y a eu des d\u00e9clarations et des actions contradictoires. Le Parti Populaire est pass\u00e9 de l’affirmation que parler en d’autres langues au Congr\u00e8s \u00e9tait une atteinte \u00e0 l’\u00e9galit\u00e9 ou n’\u00e9tait ni plus ni moins qu’un jeu de dupes, \u00e0 celle de son porte-parole parlementaire, d’origine basque, s’exprimant en basque devant toute la salle et provoquant l’indignation de son partenaire politique, Vox. Ce discours en basque qui a ensuite \u00e9t\u00e9 critiqu\u00e9 par de larges secteurs du parti qui ne comprenaient pas comment le PP pouvait assumer, m\u00eame l\u00e9g\u00e8rement, cette r\u00e9alit\u00e9 linguistique plurielle du pays. <\/p>\n\n\n\n L’autre grande question territoriale est l’amnistie. \u00c0 la suite de ce d\u00e9bat, le PP a non seulement rejet\u00e9 la possibilit\u00e9 d’une amnistie qui romprait l’\u00e9galit\u00e9 entre les Espagnols et entra\u00eenerait la r\u00e9habilitation de ceux qu’il consid\u00e8re comme les auteurs d\u2019un coup d’\u00c9tat, mais il a \u00e9galement ni\u00e9 le conflit en Catalogne et soutenu que ce qui a r\u00e9ellement am\u00e9lior\u00e9 la situation politique \u00e9tait l’application de l’article 155, qui supprimait l’autonomie. C’est la ligne d’argumentation d\u00e9fendue par Ayuso, Aznar et Rajoy. Le probl\u00e8me est que cela intervient quelques semaines seulement apr\u00e8s que Feij\u00f3o a d\u00e9clar\u00e9 que le PP n’avait pas bien g\u00e9r\u00e9 le probl\u00e8me politique en Catalogne et qu’il \u00e9tait n\u00e9cessaire de trouver un nouvel \u00e9quilibre entre la Catalogne et l’Espagne afin de r\u00e9soudre les tensions existantes. De plus, Feij\u00f3o, qui \u00e9tait pr\u00e9sident d’une nationalit\u00e9 historique comme la Galice, a d\u00e9fendu le fait que l’Espagne \u00e9tait un pays pluriel dans lequel il y avait certaines communaut\u00e9s avec une identit\u00e9 unique d\u00e8s qu’il a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu pr\u00e9sident du PP.<\/p>\n\n\n\n Le PP a ni\u00e9 la possibilit\u00e9 d’une amnistie qui romprait l’\u00e9galit\u00e9 entre les Espagnols et entra\u00eenerait la r\u00e9habilitation de ceux qu’il consid\u00e8re comme les auteurs d\u2019un coup d’\u00c9tat.\u00a0<\/p>Mario R\u00edos<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n La manifestation contre la suppos\u00e9e amnistie promue par le noyau du pouvoir politique, m\u00e9diatique et culturel de Madrid montre clairement la position du PP sur la question territoriale et l’impossibilit\u00e9 qu\u2019il rencontre de se d\u00e9barrasser de Vox pour acc\u00e9der au gouvernement. Cela consolide l’engagement du PP dans la strat\u00e9gie de la tension et de la crispation. Il s\u2019agirait de polariser \u00e0 nouveau avec la question territoriale et de l’utiliser contre S\u00e1nchez pour l’\u00e9puiser avant l’hypoth\u00e9tique investiture. <\/p>\n\n\n\nUne d\u00e9faite politique inattendue <\/strong><\/h2>\n\n\n\n
Confusion strat\u00e9gique au sein du PP<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
La faiblesse interne de Feij\u00f3o<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
L\u2019\u00e9ternel retour de la question territoriale : langues, amnistie, conflit<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
Imiter ou combattre l’extr\u00eame droite : le PP dans la crise des droites <\/strong><\/h2>\n\n\n\n