{"id":194297,"date":"2023-08-15T08:29:00","date_gmt":"2023-08-15T06:29:00","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=194297"},"modified":"2023-08-15T12:57:13","modified_gmt":"2023-08-15T10:57:13","slug":"symboliser-la-force-et-la-resilience-des-femmes-afghanes-une-conversation-avec-rada-akbar","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2023\/08\/15\/symboliser-la-force-et-la-resilience-des-femmes-afghanes-une-conversation-avec-rada-akbar\/","title":{"rendered":"\u00ab Symboliser la force et la r\u00e9silience des femmes afghanes \u00bb, une conversation avec Rada Akbar"},"content":{"rendered":"\n

15 ao\u00fbt 2021. Il y a deux ans, le monde basculait. Depuis, de nouveaux bouleversements ont fait passer au second plan les cons\u00e9quences du retrait am\u00e9ricain d’Afghanistan et de la prise de Kaboul par les Talibans. Dans notre nouvelle s\u00e9rie d’\u00e9t\u00e9, nous avons d\u00e9cid\u00e9 de donner \u00e0 la parole \u00e0 des voix afghanes pour nous aider \u00e0 prendre la mesure de ce qui est en train de se jouer l\u00e0-bas, en particulier pour les femmes, oppress\u00e9es par le r\u00e9gime. Pour reprendre les mots de Rada Akbar, photographe et artiste conceptuelle que nous interrogeons dans ce premier \u00e9pisode : \u00ab On ne peut pas penser que les Talibans sont sur une autre plan\u00e8te, ou oublier qu\u2019ils vivent \u00e0 la m\u00eame \u00e9poque que nous. \u00bb<\/em><\/p>\n\n\n\n

Suivez cette nouvelle s\u00e9rie en vous abonnant \u00e0 la revue<\/em><\/a>.<\/em><\/p>\n\n\n\n

Vous avez grandi \u00e0 Kaboul mais vous \u00eates originaire du nord de l’Afghanistan. Comment d\u00e9finiriez-vous votre famille, votre identit\u00e9 \u00e0 l’int\u00e9rieur de l’Afghanistan et vous-m\u00eame, parmi les multiples couches d’identit\u00e9 qui peuvent coexister en Afghanistan ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Je suis n\u00e9e \u00e0 Jawzjan et j’ai grandi \u00e0 Mazar-\u00e9-Sharif jusqu’\u00e0 l’\u00e2ge de deux ans, puis \u00e0 Kaboul. Mon p\u00e8re, militant politique et journaliste, travaillait principalement \u00e0 Kaboul, o\u00f9 nous avions donc un appartement.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 l’\u00e9poque, la division entre les groupes ethniques n’\u00e9tait pas aussi marqu\u00e9e qu’aujourd’hui. Dans ma ville natale, la majorit\u00e9 de nos voisins \u00e9taient des Ouzbeks et des Turkm\u00e8nes, et nous avions \u00e9galement des amis arabes. Ma m\u00e8re est ouzb\u00e8ke, tandis que mon p\u00e8re appartient au groupe ethnique arabe. Tous deux travaillent dans la m\u00eame r\u00e9gion depuis des d\u00e9cennies, aux c\u00f4t\u00e9s de Pachtounes, de Tadjiks et d’autres. M\u00eame dans le Helmand <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span>, des Hazaras ont v\u00e9cu pendant des si\u00e8cles, coexistant pacifiquement avec d’autres. Nous n’\u00e9tions pas habitu\u00e9s \u00e0 nous ha\u00efr. Toutefois, au cours des derni\u00e8res d\u00e9cennies, les seigneurs de guerre ont encourag\u00e9 la haine \u00e0 l\u2019encontre des autres groupes ethniques. La situation est diff\u00e9rente pour les Hazaras, qui ont \u00e9t\u00e9 victimes d’un g\u00e9nocide perp\u00e9tr\u00e9 par le roi Abdur Rahman Khan <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Ils ont \u00e9t\u00e9 \u00e9galement l’une des principales cibles des Talibans au cours des 20 derni\u00e8res ann\u00e9es. Dans leur quartier \u00e0 Kaboul, les Hazaras subissent tr\u00e8s r\u00e9guli\u00e8rement des attaques terroristes dans les \u00e9coles, les h\u00f4pitaux, les centres \u00e9ducatifs et les mosqu\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n

J’\u00e9tais fermement convaincue que la lutte contre le patriarcat en Afghanistan s’inscrivait dans un cadre mondial.<\/p>Rada Akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Photo de la s\u00e9rie \u201cInvisible Captivity\u201d de Rada Akbar, 2013\r\n<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Parlons de votre vie artistique en Afghanistan et des grandes \u00e9tapes de votre carri\u00e8re. Pourriez-vous nous donner quelques d\u00e9tails sur les principaux projets sur lesquels vous avez travaill\u00e9 en Afghanistan ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

D\u00e8s le d\u00e9part, j\u2019ai souhait\u00e9 utiliser l’art comme un outil d’activisme pour lutter pour les droits des femmes. J’ai remarqu\u00e9 que les femmes qui avaient apport\u00e9 une contribution significative \u00e0 notre culture, notre politique et notre soci\u00e9t\u00e9 n’\u00e9taient pas bien connues de la population. C\u2019est pourquoi, en 2018, j\u2019ai lanc\u00e9 un projet consistant \u00e0 faire une s\u00e9lection de figures f\u00e9minines d\u2019Afghanistan, et utiliser leur vie comme point de d\u00e9part d\u2019expositions artistiques.<\/p>\n\n\n\n

Au fil du temps, j’ai \u00e9largi le projet pour y inclure des femmes de la r\u00e9gion et du monde entier. J’\u00e9tais fermement convaincue que la lutte contre le patriarcat en Afghanistan s’inscrivait dans un cadre mondial. Les femmes ont \u00e9t\u00e9 effac\u00e9es des livres d’histoire dans le monde entier, et pas seulement en Afghanistan.<\/p>\n\n\n\n

Chaque ann\u00e9e, le 8 mars, Journ\u00e9e internationale de la femme, nous organisions l’exposition. En voyant l’impact et l’int\u00e9r\u00eat que la premi\u00e8re a suscit\u00e9s, j’ai pens\u00e9 \u00e0 cr\u00e9er un mus\u00e9e de l\u2019Histoire des femmes, pour en faire un projet plus durable et accessible aux gens de tout le pays.<\/p>\n\n\n\n

En 2020, j’ai finalement pr\u00e9sent\u00e9 le concept au bureau du pr\u00e9sident Ashraf Ghani que j’ai rencontr\u00e9 au d\u00e9but de l’ann\u00e9e 2020, vers janvier ou f\u00e9vrier, qui a donn\u00e9 l\u2019autorisation pour construire un mus\u00e9e,\u00e0 l\u2019\u00e9tage d\u2019un palais historique r\u00e9cemment reconstruit.<\/p>\n\n\n\n

Un des grands soutiens du mus\u00e9e \u00e9tait le professeur Michael Barry, membre du Conseil d\u2019administration. Je l\u2019ai connu gr\u00e2ce \u00e0 son exposition de peintures miniatures afghanes datant des XVe et XVIe si\u00e8cles. Le livre contenant ces peintures avait \u00e9t\u00e9 d\u00e9sassembl\u00e9 au XVIIIe si\u00e8cle, et les pages individuelles avaient \u00e9t\u00e9 donn\u00e9es \u00e0 diff\u00e9rentes personnes, diss\u00e9min\u00e9es dans le monde entier. Il a toutefois r\u00e9ussi \u00e0 rassembler la plupart de ces pages et \u00e0 organiser une exposition autour du livre. <\/p>\n\n\n\n

La reine Goharshad \u00e9tait un personnage central de la dynastie des Timourides au XVe si\u00e8cle. Elle a jou\u00e9 un r\u00f4le essentiel dans le d\u00e9placement de la capitale de la dynastie de Samarkand \u00e0 Herat et a soutenu activement les artistes, les philosophes et les scientifiques de son \u00e9poque.<\/p>Rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Mon objectif \u00e9tait de lancer officiellement le mus\u00e9e en 2024-2025, car je pensais que nous aurions accumul\u00e9 suffisamment de mat\u00e9riel et de ressources pour l’ouvrir au public.<\/p>\n\n\n\n

Pouvez-vous me donner des exemples de femmes que vous avez choisies pour ces expositions que vous organisez chaque 8 mars ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Une figure historique que j’admire beaucoup et que je consid\u00e8re comme mon mod\u00e8le est la reine Goharshad (1378-1457), qui a \u00e9t\u00e9 l\u2019objet de ma toute premi\u00e8re exposition. Bien que son nom soit connu en Afghanistan en raison des lieux et des institutions qui le portent, peu d\u2019Afghans connaissent vraiment l\u2019ampleur de ses contributions \u00e0 l\u2019histoire du pays.<\/p>\n\n\n\n

La reine Goharshad \u00e9tait un personnage central de la dynastie des Timourides au XVe si\u00e8cle. Elle a jou\u00e9 un r\u00f4le essentiel dans le d\u00e9placement de la capitale de la dynastie de Samarkand \u00e0 Herat et a soutenu activement les artistes, les philosophes et les scientifiques de son \u00e9poque. Son r\u00e8gne a marqu\u00e9 une p\u00e9riode de renaissance dans la r\u00e9gion, notamment dans l’architecture et la calligraphie. Certains des sites demeurent de cette \u00e9poque comme le mausol\u00e9e de Goharshad et la mosqu\u00e9e d’Herat.<\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Photographie de l\u2019exposition autour de la reine Goharshad, 2019, Kaboul<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

En outre, elle a contribu\u00e9 \u00e0 l’essor de la peinture miniature. C\u2019est pourquoi je m\u2019inspire des miniatures d\u2019H\u00e9rat pour mes derniers travaux, qui lui rendent un hommage indirect. Enfin, elle a cr\u00e9\u00e9 des bourses pour l\u2019\u00e9ducation de femmes. Apr\u00e8s avoir r\u00e9gn\u00e9 de facto<\/em> pendant dix ans apr\u00e8s la mort de son mari, elle a \u00e9t\u00e9 ex\u00e9cut\u00e9e par Abu Sa\u00efd Mirza qui r\u00e9gna par la suite sur l\u2019empire timouride, jusqu\u2019en 1469. <\/p>\n\n\n\n

Shabana Basij-Rasikh est l’une des femmes contemporaines auxquelles j’ai consacr\u00e9 une pi\u00e8ce dans ma deuxi\u00e8me exposition. Cette militante a cr\u00e9\u00e9 le premier internat pour filles en Afghanistan, en provenance de toutes les r\u00e9gions du pays. Lorsque j’ai visit\u00e9 l’\u00e9cole et interagi avec les filles, j’ai \u00e9t\u00e9 \u00e9tonn\u00e9e par leur intelligence et leur d\u00e9termination. Bien qu’elles viennent de r\u00e9gions rurales et \u00e9loign\u00e9es, l’\u00e9cole leur a apport\u00e9 plus qu’une simple \u00e9ducation ; elle leur a donn\u00e9 les moyens de s’\u00e9manciper et de sortir de leur condition. Lors de l’effondrement de l’Afghanistan, Shabana Basij-Rasikh a r\u00e9ussi \u00e0 \u00e9vacuer l’ensemble de l\u2019internet vers le Rwanda. Elle continue ainsi d’assurer l’\u00e9ducation de filles afghanes et de leurs familles, dans un nouveau pays, sur un autre continent.<\/p>\n\n\n\n

Quelles sont les raisons qui vous ont conduit \u00e0 venir en France en exil ? Vos coll\u00e8gues artistes ont-ils pu \u00e9galement fuir le pays et dans quels pays sont-ils all\u00e9s ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Je suis venue ici parce que j’\u00e9tais sur la liste des personnes que la France souhaitait \u00e9vacuer. Peu avant la chute de Kaboul, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 appel\u00e9 par l\u2019ambassade de France pour rencontrer l\u2019ambassadeur David Martinon<\/a>, deux semaines avant la chute de Kaboul. Il m’a propos\u00e9 un visa Schengen de longue dur\u00e9e et m’a assur\u00e9 qu’il ferait de son mieux pour obtenir un visa \u00e0 entr\u00e9es multiples. C\u2019est au cours de cette discussion que j’ai compris la gravit\u00e9 de la situation, alors que je vivais probablement jusque-l\u00e0 dans le d\u00e9ni de l\u2019imminence de la chute.<\/p>\n\n\n\n

Que savent-ils de l’histoire et de la culture de mon pays, s\u2019ils consid\u00e8rent que les Talibans les repr\u00e9sentent ?<\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Le jour de l’effondrement, un dimanche matin, mon fr\u00e8re m’a appel\u00e9 pour m’informer que des rapports non v\u00e9rifi\u00e9s faisaient \u00e9tat de nouvelles inqui\u00e9tantes. Je suis all\u00e9e \u00e0 mon appartement apr\u00e8s avoir re\u00e7u la nouvelle et, \u00e0 ce moment-l\u00e0, une amie journaliste qui travaillait pour le New York Times<\/em> m’a appel\u00e9e du centre de Kaboul. Elle \u00e9tait en larmes et m’a dit que c’\u00e9tait fini. Elle n’\u00e9tait pas s\u00fbre de sa situation ni de celle de ses coll\u00e8gues. La plupart des journalistes internationaux avaient d\u00e9j\u00e0 quitt\u00e9 le pays, laissant leurs coll\u00e8gues afghans dans l’incertitude.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s avoir re\u00e7u cet appel, je me suis rendu \u00e0 l’ambassade de France, o\u00f9 nous sommes rest\u00e9s pendant trois jours et trois nuits. Le troisi\u00e8me jour, nous avons \u00e9t\u00e9 conduits \u00e0 l’a\u00e9roport o\u00f9 nous avons pass\u00e9 une nuit. Finalement, nous avons \u00e9t\u00e9 transport\u00e9s par avion \u00e0 Abu Dhabi et avons pass\u00e9 une nuit sur la base militaire fran\u00e7aise. Le 19 ao\u00fbt, nous sommes finalement arriv\u00e9s \u00e0 Paris. Mes autres amis proches ont \u00e9galement r\u00e9ussi \u00e0 quitter le pays, car la plupart d’entre eux figuraient sur la liste d’\u00e9vacuation pour les \u00c9tats-Unis.<\/p>\n\n\n\n

Quant \u00e0 ma famille, ma s\u0153ur, qui \u00e9tait pr\u00e9sidente de la Commission des droits de l’homme, et son mari, un citoyen britannique d’origine afghane, ont d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 \u00e0 Istanbul avec leur jeune fils. Elle a conserv\u00e9 son poste jusqu’en f\u00e9vrier de l’ann\u00e9e derni\u00e8re (2022) parce qu’elle voulait assurer l’\u00e9vacuation en toute s\u00e9curit\u00e9 de ses coll\u00e8gues afghans qui se trouvaient encore en Afghanistan. Puis ils ont d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 au Royaume-Uni. Ma famille, y compris ma m\u00e8re, mes deux fr\u00e8res et une autre s\u0153ur, est partie en Allemagne une semaine apr\u00e8s mon arriv\u00e9e ici.<\/p>\n\n\n\n

Quel regard portez-vous sur le processus de paix qui a conduit au retrait des troupes occidentales d\u2019Afghanistan ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Je dois dire que pendant le processus de paix, la France \u00e9tait le seul pays de notre c\u00f4t\u00e9, essayant de remettre en cause certains aspects du processus de paix, que nous avons per\u00e7u comme une trahison.<\/p>\n\n\n\n

Les femmes afghanes sont capables de faire bien plus que de la couture et de la broderie. Elles ont le m\u00eame potentiel que les femmes du monde entier, mais elles ont besoin de meilleures ressources et de meilleures opportunit\u00e9s. <\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Moi-m\u00eame, ma s\u0153ur et mes amis, nous essayions de participer \u00e0 toutes ces r\u00e9unions, conf\u00e9rences et \u00e9v\u00e9nements autour du processus. Nous avons eu de nombreux contacts avec des diplomates, des ambassadeurs et des journalistes. Mais tr\u00e8s vite, ils ont commenc\u00e9 \u00e0 d\u00e9fendre les Talibans, consid\u00e9rant l’id\u00e9e qu’ils avaient chang\u00e9 et qu’il fallait maintenant les accepter.<\/p>\n\n\n\n

Je me souviens avoir particip\u00e9 \u00e0 un \u00e9v\u00e9nement en 2020, auquel l’ambassadeur d’Allemagne \u00e9tait pr\u00e9sent. Il nous a demand\u00e9, apr\u00e8s avoir appris que nous venions d’Afghanistan, ce que nous pensions du processus de paix. Comment voulez-vous que je r\u00e9ponde \u00e0 cette question ? Ils essayent de nous enlever tout ce pour quoi nous nous sommes battus. Comment sommes-nous cens\u00e9s nous sentir ? Le diplomate m’a r\u00e9pondu : \u00ab Vous savez, les Talibans font partie de l’Afghanistan et vous devez les accepter. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

J’\u00e9tais boulevers\u00e9e et leur ai dit qu’ils n’avaient pas le droit de me dire ce que je devais accepter. Que savent-ils de l’histoire et de la culture de mon pays, s\u2019ils consid\u00e8rent que les Talibans les repr\u00e9sentent ?<\/p>\n\n\n\n

Mais l’accord a \u00e9t\u00e9 conclu. Les n\u00e9gociateurs sont rest\u00e9s au Qatar pendant deux ans, dans des h\u00f4tels de luxe, \u00e0 parler des droits des femmes et des g\u00e9n\u00e9rations futures \u00e0 huis clos. Apr\u00e8s cela, il m’est difficile de croire encore en la communaut\u00e9 internationale.<\/p>\n\n\n\n

Quel a \u00e9t\u00e9 l\u2019effet de l\u2019aide internationale sur la soci\u00e9t\u00e9 civile afghane entre 2001 et 2021 ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Les choses progressaient bien qu\u2019assez lentement. On ne peut pas s’attendre \u00e0 ce qu’une soci\u00e9t\u00e9 ou une nation change du jour au lendemain. J’ai parfois eu l’impression que la soci\u00e9t\u00e9 internationale d\u00e9pensait des millions, voire des milliards, pour des projets d’\u00e9mancipation des femmes, mais que personne ne s’int\u00e9ressait \u00e0 l’impact r\u00e9el que ces projets pouvaient avoir sur la vie quotidienne des femmes afghanes.<\/p>\n\n\n\n

Les femmes connaissaient d\u00e9j\u00e0 leurs droits ; ce dont nous avions besoin, c’\u00e9tait d\u2019expliquer les droits des femmes aux hommes !<\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Quelle part de cet argent allait r\u00e9ellement aux femmes afghanes ? En effet, les fonds provenant de USAID ne sont accord\u00e9s qu\u2019\u00e0 des entreprises am\u00e9ricaines. J’ai vu des id\u00e9es comme celle d\u2019une am\u00e9ricaine qui a re\u00e7u 10 millions de dollars pour un projet visant \u00e0 aider 5 000 femmes afghanes \u00e0 apprendre la broderie et \u00e0 cr\u00e9er leur propre entreprise. Finalement, le projet a \u00e9chou\u00e9. De nombreux projets \u00e9taient de ce type \u2014 promettant des \u00e9coles, des h\u00f4pitaux et des routes \u2014 sans jamais rien concr\u00e9tiser.<\/p>\n\n\n\n

Quant au f\u00e9minisme et aux droits des femmes, beaucoup d\u2019Occidentaux arrivaient en Afghanistan sans conna\u00eetre la culture et les communaut\u00e9s qu’ils voulaient aider. Ils r\u00e9unissaient des groupes de femmes et leur enseignaient leurs droits, mais cela me semblait superficiel. Les femmes connaissaient d\u00e9j\u00e0 leurs droits ; ce dont nous avions besoin, c’\u00e9tait d’autonomiser l’ensemble de la soci\u00e9t\u00e9, donc d\u2019expliquer les droits des femmes aux hommes !<\/p>\n\n\n\n

Un grand nombre de projets soutenus par des organisations internationales consistaient \u00e0 enseigner la couture et la broderie aux femmes afghanes, mais presque toutes les femmes en Afghanistan ont d\u00e9j\u00e0 ces comp\u00e9tences ! Les femmes afghanes sont capables de faire bien plus que de la couture et de la broderie. Elles ont le m\u00eame potentiel que les femmes du monde entier, mais elles ont besoin de meilleures ressources et de meilleures opportunit\u00e9s. Je ne comprends toujours pas pourquoi les acteurs internationaux pensaient que les femmes afghanes devaient \u00eatre cantonn\u00e9es \u00e0 des r\u00f4les aussi traditionnels.<\/p>\n\n\n\n

De fa\u00e7on globale, je suis frustr\u00e9e par les attentes peu \u00e9lev\u00e9es qui ont pr\u00e9valu en Afghanistan au cours des deux derni\u00e8res d\u00e9cennies. Nous ne voulions pas seulement des droits \u00e9l\u00e9mentaires, mais jouir de l\u2019ensemble des droits de l’homme, comme chaque femme, chaque fille et chaque homme peut l\u2019esp\u00e9rer. Nous m\u00e9ritons tous le droit \u00e0 l’\u00e9ducation, le droit de nous exprimer et le droit de penser librement ! C’est l\u00e0, \u00e0 mon avis, l’une des plus grandes erreurs de la communaut\u00e9 internationale. Elle avait des attentes minimales pour l’Afghanistan, en particulier pour les femmes afghanes.<\/p>\n\n\n\n

Au cours du processus de paix, je faisais remarquer que les Occidentaux \u00e9taient venus en Afghanistan en disant donner du pouvoir aux femmes afghanes, mais consid\u00e9raient \u00e0 pr\u00e9sent que j\u2019avais trop de pouvoir pour que ma parole compte. J\u2019\u00e9tais consid\u00e9r\u00e9e comme \u00ab une femme de Kaboul \u00bb ou \u00ab de l\u2019\u00e9lite \u00bb, sugg\u00e9rant que je ne pouvais pas repr\u00e9senter les femmes afghanes. Pourtant, eux, qui \u00e9taient des hommes \u00e9trangers, pr\u00e9tendaient bien repr\u00e9senter l’ensemble de la nation en n\u00e9gociant son destin avec les Talibans !<\/p>\n\n\n\n

De fa\u00e7on globale, je suis frustr\u00e9e par les attentes peu \u00e9lev\u00e9es qui ont pr\u00e9valu en Afghanistan au cours des deux derni\u00e8res d\u00e9cennies. Nous ne voulions pas seulement des droits \u00e9l\u00e9mentaires, mais jouir de l\u2019ensemble des droits de l’homme, comme chaque femme, chaque fille et chaque homme peut l\u2019esp\u00e9rer.<\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

Pour conclure sur ce point, je voudrais rappeler que le f\u00e9minisme n\u2019est pas une invention de l\u2019Occident. Les femmes afghanes ont fait des progr\u00e8s majeurs en mati\u00e8re de droits et de repr\u00e9sentation politique avant toute intervention ext\u00e9rieure. Par exemple, l’Afghanistan s’est dot\u00e9 d’une Constitution il y a un si\u00e8cle, qui accorde des droits aux femmes. Les femmes occupaient des postes importants, y compris des postes de ministres et m\u00eame une femme vice-pr\u00e9sidente, Anahita Ratebzad (1980-1985), bien avant que les pays occidentaux n’obtiennent des r\u00e9sultats similaires. Je pense que l\u2019aide internationale aurait mieux fonctionn\u00e9 si elle avait reconnu la richesse et la complexit\u00e9 de l\u2019histoire afghane au lieu de consid\u00e9rer qu\u2019il fallait tout construire de l\u2019ext\u00e9rieur.<\/p>\n\n\n\n

Sur l’image qui sert d’illustration \u00e0 cet entretien, vous posez en reine intemporelle afghane orn\u00e9e de bijoux antiques. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Quels sont par ailleurs vos projets artistiques actuels et comment poursuivez-vous ce que vous faisiez en Afghanistan aujourd’hui ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Cette photo a \u00e9t\u00e9 prise avec des objets du premier si\u00e8cle avant J\u00e9sus Christ, qui viennent du site arch\u00e9ologique Tillya Tepe (\u00ab Montagne d\u2019Or \u00bb, au Nord de l\u2019Afghanistan). C’est un moyen de dire que je ne suis pas un produit de l’apr\u00e8s 2001, que nous avons de longues et riches racines que nous ne devons \u00e0 personne.<\/p>\n\n\n\n

Par ailleurs, les deux tableaux que j’ai mentionn\u00e9s plus t\u00f4t font partie d’un projet en cours, qui sera achev\u00e9 en 2025. Ils seront expos\u00e9s de septembre \u00e0 d\u00e9cembre \u00e0 la Grande Galerie de la Cit\u00e9 des Arts. L’exposition pr\u00e9sentera des artistes f\u00e9ministes fran\u00e7aises et internationales de renom, ainsi que quelques artistes plus jeunes, dont moi-m\u00eame.<\/p>\n\n\n\n

Je m\u2019inspire des peintures d’H\u00e9rat du XVe et du d\u00e9but du XVIe si\u00e8cle, gr\u00e2ce \u00e0 la reine Qarahshod, qui a fait na\u00eetre la peinture miniature, dont l\u2019objectif est aussi d\u2019offrir un aper\u00e7u de la vie quotidienne de l\u2019\u00e9poque. Je reproduis ce geste pour donner une id\u00e9e de ce que traversent les femmes afghanes d\u2019aujourd\u2019hui.<\/p>\n\n\n\n

Je pense que l\u2019aide internationale aurait mieux fonctionn\u00e9 si elle avait reconnu la richesse et la complexit\u00e9 de l\u2019histoire afghane au lieu de consid\u00e9rer qu\u2019il fallait tout construire de l\u2019ext\u00e9rieur.<\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Pour symboliser la force et la r\u00e9silience des femmes afghanes, je pr\u00e9sente ces \u0153uvres sous forme de tapis, qui est une industrie dans laquelle les femmes afghanes ont jou\u00e9 un r\u00f4le central, et qui a \u00e9t\u00e9 un des produits par lesquels l’Afghanistan a \u00e9t\u00e9 introduit dans la mondialisation. Je veux mettre en lumi\u00e8re ces femmes qui ont \u00e9t\u00e9 les acteurs cach\u00e9s de cette mondialisation dont le pays est aujourd\u2019hui aussi coup\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Les femmes de cette premi\u00e8re miniature portent des pancartes disant \u00ab L’\u00e9ducation est notre droit \u00bb (tahsil h\u00e2q-\u00e9 m\u00e2st) et \u00ab pain, travail, libert\u00e9 \u00bb (n\u00e2n k\u00e2r \u00e2z\u00e2di). Ce dernier slogan fait \u00e9videmment penser aussi \u00e0 \u00ab zan, zend\u00e9gi, \u00e2z\u00e2di \u00bb, le slogan de la r\u00e9volution des femmes iraniennes. \u00c9videmment, la lutte des Iraniennes et celle des Afghanes sont similaires en de nombreux points, m\u00eame si les Iraniennes ont re\u00e7u, dans leur lutte contre le pouvoir, le soutien de nombreux hommes, de fa\u00e7on tout \u00e0 fait incomparable \u00e0 ce qui s\u2019est pass\u00e9 en Afghanistan.<\/p>\n\n\n\n

J’ai \u00e9galement incorpor\u00e9 dans ces miniatures des po\u00e8mes de femmes, dont notamment un po\u00e8me de Nadia Anjoman. Elle est all\u00e9e \u00e0 l’\u00e9cole talibane pour faire semblant d’apprendre \u00e0 lire le Coran mais en fait elle \u00e9tudiait la litt\u00e9rature. Elle a plus tard enseign\u00e9 la litt\u00e9rature \u00e0 l\u2019universit\u00e9 d\u2019H\u00e9rat, apr\u00e8s 2001, est devenue une figure litt\u00e9raire de la R\u00e9publique afghane, mais est morte en 2005, battue \u00e0 mort par son mari.<\/p>\n\n\n\n

*<\/p>\n\n\n\n

Po\u00e8me de Nadia Anjoman figurant dans le tableau de Rada Akbar :<\/p>\n\n\n\n

\u06cc\u0627\u062f \u0622\u0646 \u0631\u0648\u0632 \u06af\u0631\u0627\u0645\u06cc \u06a9\u0647 \u0642\u0641\u0633 \u0631\u0627
\u0628\u0634\u06a9\u0627\u0641\u0645
\u0633\u0631 \u0628\u0631\u0648\u0646 \u0622\u0631\u0645 \u0627\u0632 \u0627\u06cc\u0646 \u0639\u0632\u0644\u062a \u0648
\u0645\u0633\u062a\u0627\u0646\u0647 \u0628\u062e\u0648\u0627\u0646\u0645
\u0645\u0646 \u0646\u0647 \u0622\u0646 \u0628\u06cc\u062f \u0636\u0639\u06cc\u0641\u0645 \u06a9\u0647 \u0632 \u0647\u0631 \u0628\u0627\u062f
\u0628\u0644\u0631\u0632\u0645
\u062f\u062e\u062a \u0627\u0641\u063a\u0627\u0646\u0645 \u0648 \u0628\u0631\u062c\u0627\u0633\u062a \u06a9\u0647 \u062f\u0627\u06cc\u0645 \u0628\u0647
\u0641\u063a\u0627\u0646\u0645<\/p>\n\n\n\n

Garde vert dans ton esprit
Le souvenir de ce jour
O\u00f9 je briserai cette cage.
\u00c9chapp\u00e9e de ma captivit\u00e9, je chanterai
Ivre de bonheur.
M\u00eame aphone
Les chants ne m\u2019ont pas d\u00e9sert\u00e9e.
\u00c0 chaque instant
J\u2019arrange une fugue de mots
Aux ailes murmur\u00e9es.<\/em><\/p>\n\n\n\n

*<\/p>\n\n\n\n

Cet autre tableau est une reprise d\u2019un tableau de 1568 \u00e0 Herat, nomm\u00e9 \u00ab La dame apr\u00e8s le bain \u00bb. J’ai laiss\u00e9 la dame dans la m\u00eame position que dans l’original. J\u2019ai remplac\u00e9 en revanche le jardin de rose sur lequel elle dormait par un buisson d\u2019\u00e9pines. Il y a des serpents cach\u00e9s derri\u00e8re elle, pour symboliser les temps sombres dans lesquels les femmes afghanes se sont retrouv\u00e9es. Enfin, le tapis lui cache le visage car c’est ce que tentent de faire les Talibans.<\/p>\n\n\n\n

\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Tableau de Rada Akbar\r\n\r\n\r\n<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n
\n \n \r\n \r\n \r\n \r\n \r\n <\/picture>\r\n \n
Tableau original de H\u00e9rat<\/figcaption>\n <\/a>\n<\/figure>\n\n\n

Il y a une forme de cr\u00e9ation artistique qui sert selon vous au quotidien les femmes afghanes \u00e0 lutter contre l\u2019oppression. Il s\u2019agit des \u00ab landays \u00bb. Pourriez-vous nous expliquer de quoi il s\u2019agit ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Landay est le nom d’un serpent de petite taille, tr\u00e8s v\u00e9n\u00e9neux. Par extension, il d\u00e9signe de tr\u00e8s courts po\u00e8mes, une forme d’expression populaire pour les femmes afghanes, en particulier celles des r\u00e9gions pachtounes comme Helmand et Kandahar. Historiquement, les landays sont utilis\u00e9s comme un moyen pour les femmes d’exprimer leurs sentiments dans une soci\u00e9t\u00e9 o\u00f9 leur voix ne peut pas \u00eatre entendue. Ils servent \u00e0 exprimer des v\u00e9rit\u00e9s intemporelles, des exp\u00e9riences partag\u00e9es \u00e0 travers les g\u00e9n\u00e9rations. Un landay dit par exemple : \u00ab Personne ne conna\u00eet ma date de naissance car je suis une fille \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Ces po\u00e8mes se transmettent de fa\u00e7on orale depuis des si\u00e8cles, voire des milliers d\u2019ann\u00e9es. Leurs autrices ne sont jamais connues car cela pourrait leur attirer des repr\u00e9sailles. Par cons\u00e9quent, on ne sait pas d\u2019o\u00f9 viennent les landays ni par quels chemins ils ont circul\u00e9. Les landays sont les manifestations collectives et po\u00e9tiques de la r\u00e9sistance des femmes afghanes contre le silence qu\u2019on veut leur imposer.<\/p>\n\n\n\n

Aujourd\u2019hui, des extr\u00e9mistes Talibans n\u00e9gocient au nom d\u2019un pays avec la communaut\u00e9 internationale. Une telle situation devrait \u00eatre une alarme pour chaque citoyen du monde. On ne peut pas penser que les Talibans sont sur une autre plan\u00e8te, ou oublier qu\u2019ils vivent \u00e0 la m\u00eame \u00e9poque que nous.<\/p>rada akbar<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n

L\u2019anonymat des landays permet aussi d\u2019exprimer des sentiments intimes qui ne sont pas tol\u00e9r\u00e9s dans la sph\u00e8re publique afghane. Un landay, par exemple, raconte \u00e0 quel point il est d\u00e9go\u00fbtant de faire l’amour avec un vieil homme. <\/p>\n\n\n\n

Comment expliquez vous la perte d\u2019int\u00e9r\u00eat pour la situation en Afghanistan ?<\/strong><\/h3>\n\n\n\n

Il est d\u00e9courageant de voir que l’int\u00e9r\u00eat de la communaut\u00e9 internationale pour l’Afghanistan s’estompe une fois que la crise imm\u00e9diate s’apaise ou lorsque d’autres \u00e9v\u00e9nements mondiaux prennent le pas.<\/p>\n\n\n\n

M\u00eame si les situations sont diff\u00e9rentes, l\u2019exemple d\u2019un pays de 40 millions d\u2019habitants o\u00f9 les femmes n\u2019ont absolument aucun droit est une attaque port\u00e9e au f\u00e9minisme \u00e0 l\u2019\u00e9chelle mondiale, et pas seulement \u00e0 l\u2019Afghanistan. Accepter ce gouvernement taliban contribue \u00e0 la r\u00e9gression globale du droit des femmes et renforce la lutte acharn\u00e9e des conservateurs \u00e0 l\u2019encontre des droits qu\u2019elles ont acquis ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, comme la suppression de la garantie constitutionnelle du droit \u00e0 l\u2019avortement aux \u00c9tats Unis, par exemple.<\/p>\n\n\n\n

Aujourd\u2019hui, des extr\u00e9mistes Talibans n\u00e9gocient au nom d\u2019un pays avec la communaut\u00e9 internationale. Une telle situation devrait \u00eatre une alarme pour chaque citoyen du monde. On ne peut pas penser que les Talibans sont sur une autre plan\u00e8te, ou oublier qu\u2019ils vivent \u00e0 la m\u00eame \u00e9poque que nous.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Kaboul  : deux ans apr\u00e8s | \u00c9pisode 1<\/p>\n

R\u00e9sister face aux Talibans. Rejeter les voix qui incitent \u00e0 la r\u00e9ification des corps. Dans un entretien puissant, l\u2019artiste afghane Rada Akbar partage son combat contre l\u2019intol\u00e9rance et pour les droits des femmes. Nous ouvrons avec elle une s\u00e9rie exceptionnelle deux ans jour pour jour apr\u00e8s la chute de Kaboul.<\/p>\n","protected":false},"author":2877,"featured_media":194278,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-interviews.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[3561],"tags":[],"geo":[530],"class_list":["post-194297","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-kaboul-deux-ans-apres","staff-pierre-ramond","geo-asie-intermediaire"],"acf":[],"yoast_head":"\n\u00abSymboliser la force et la r\u00e9silience des femmes afghanes\u00bb, une conversation avec Rada Akbar | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2023\/08\/15\/symboliser-la-force-et-la-resilience-des-femmes-afghanes-une-conversation-avec-rada-akbar\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"\u00abSymboliser la force et la r\u00e9silience des femmes afghanes\u00bb, une conversation avec Rada Akbar | Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"Kaboul : deux ans apr\u00e8s | \u00c9pisode 1 R\u00e9sister face aux Talibans. 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