{"id":162574,"date":"2022-10-09T22:39:22","date_gmt":"2022-10-09T20:39:22","guid":{"rendered":"https:\/\/lgctesting.piramid.studio\/fr\/2022\/10\/09\/a-la-cour-de-giorgia-meloni\/"},"modified":"2022-10-21T14:59:36","modified_gmt":"2022-10-21T12:59:36","slug":"a-la-cour-de-giorgia-meloni","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2022\/10\/09\/a-la-cour-de-giorgia-meloni\/","title":{"rendered":"\u00c0 la cour de Giorgia Meloni"},"content":{"rendered":"\n
Retranch\u00e9e dans le si\u00e8ge du parti, \u00e0 via della Scrofa, \u00ab le bunker \u00bb comme l’appellent d\u00e9sormais les initi\u00e9s, Meloni travaille \u00e0 son \u00e9quipe gouvernementale. Composer la liste des ministres n’est pas chose ais\u00e9e, notamment parce que les regards sont tous tourn\u00e9s vers elle en raison de son pass\u00e9 politique et des d\u00e9clarations incendiaires<\/em><\/a> qui la caract\u00e9risaient il y a encore quelques ann\u00e9es, mais aussi parce que la barre a \u00e9t\u00e9 plac\u00e9e tr\u00e8s haut. Les phrases \u00ab Nous ferons un gouvernement de haut niveau \u00bb et l’avertissement \u00e0 ses alli\u00e9s et \u00e0 son parti que \u00ab si nous n’avons pas de profils \u00e0 la hauteur d’un minist\u00e8re particulier, il n’y a pas de mal \u00e0 chercher un technicien \u00bb, laissent entrevoir une tentative de s’accr\u00e9diter dans un monde, celui de l’establishment italien et europ\u00e9en, qui a toujours \u00e9t\u00e9 l’une des cibles pr\u00e9f\u00e9r\u00e9es de Meloni. La tentative, au moins d\u00e8s les premi\u00e8res heures apr\u00e8s la victoire, est de mettre en \u0153uvre le techno-souverainisme : un gouvernement avec une direction politique forte mais g\u00e9r\u00e9, au jour le jour, par des personnes rod\u00e9es \u00e0 la machine administrative italienne, \u00e0 l’establishment<\/em> national comme international<\/a>. En somme, si l’on analyse ses premiers pas, Meloni montre qu’elle a compris que la souverainet\u00e9 n’est plus seulement verticale, que le mandat populaire ne suffit pas pour gouverner avec profit, mais qu’il faut aussi une souverainet\u00e9 horizontale, c’est-\u00e0-dire la reconnaissance de ses pairs internationaux et des structures supranationales qui prennent des d\u00e9cisions qui se r\u00e9percutent sur les \u00c9tats qui en font partie<\/a> <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n En d\u2019autres termes, Giorgia Meloni a compris qu’on ne peut pas gouverner contre l’Europe \u2014 m\u00eame si l’Europe semble aller contre elle. Certaines de ses d\u00e9clarations para\u00eetraient aujourd\u2019hui indicibles pour la cheffe de file de Fratelli d\u2019Italia, comme cette sortie eurosceptique sur la monnaie unique dans les colonnes du Foglio<\/em> en 2018 : \u00ab Nous voulons poser le probl\u00e8me d’une monnaie unique qui ne fonctionne pas et dire clairement que si c’est n\u00e9cessaire, nous soutiendrons la dissolution concert\u00e9e de la zone euro. Notamment parce que l’euro risque de s’effondrer de toute fa\u00e7on, c’est la seule monnaie qui n’est pas calibr\u00e9e sur l’\u00e9conomie europ\u00e9enne moyenne, elle renforce ceux qui sont d\u00e9j\u00e0 forts et affaiblit ceux qui sont faibles. M\u00eame les banques d’investissement \u00e9tudient la sortie de l’euro, de Nomura \u00e0 JP Morgan. C’est pourquoi je dis : le d\u00e9bat est tr\u00e8s id\u00e9ologique, \u00e9valuons si l’euro fonctionne ou non et ensuite, de mani\u00e8re pragmatique, adaptons-nous en cons\u00e9quence \u00bb <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span>.<\/p>\n\n\n\n Giorgia Meloni a compris qu’on ne peut pas gouverner contre l’Europe \u2014 m\u00eame si l’Europe semble aller contre elle.<\/p>David Allegranti et Francesco MAselli<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Cependant, la route s’av\u00e8re plus difficile que pr\u00e9vu. La m\u00e9fiance internationale est \u00e9vidente : la Premi\u00e8re ministre fran\u00e7aise et sa ministre des Affaires europ\u00e9ennes ont r\u00e9p\u00e9t\u00e9, \u00e0 une semaine d’\u00e9cart, qu’elles \u00ab veilleraient \u00bb au respect des droits en Italie, tandis que le porte-parole du gouvernement n\u00e9erlandais, selon La Repubblica<\/em>, a exprim\u00e9 des doutes partag\u00e9s par de nombreux partenaires europ\u00e9ens : \u00ab Le fait est que nous voulons comprendre qui est Giorgia Meloni<\/a>. Est-elle la dirigeante de droite qui s’est prononc\u00e9e contre l’Europe ou est-elle celle, plus mod\u00e9r\u00e9e, qui semble d\u00e9sormais pr\u00eate \u00e0 accepter les r\u00e8gles de la communaut\u00e9 europ\u00e9enne ? Dans le second cas, il n’y aura aucun probl\u00e8me, dans le premier… \u00bb <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Il s’agit d’affirmations qui ont in\u00e9vitablement du poids, surtout vis-\u00e0-vis de personnalit\u00e9s de haut niveau ayant une carri\u00e8re internationale derri\u00e8re elles \u2014 et encore un avenir professionnel d’une certaine dur\u00e9e. C’est le cas de Fabio Panetta, membre du conseil d’administration de la BCE et premier choix de Giorgia Meloni comme ministre de l’\u00c9conomie : son nom circule depuis des semaines mais il a \u00e9t\u00e9 continuellement d\u00e9menti, pr\u00e9cis\u00e9ment en raison d’une certaine r\u00e9ticence de l’int\u00e9ress\u00e9, qui a probablement peur de participer \u00e0 une exp\u00e9rience gouvernementale au caract\u00e8re si marqu\u00e9 et peut-\u00eatre \u00e9ph\u00e9m\u00e8re. On pourrait r\u00e9pliquer cette logique pour d’\u00e9ventuels autres techniciens au minist\u00e8re de l’Int\u00e9rieur \u2014 le nom qui circule le plus est celui de Matteo Piantedosi, ancien chef de cabinet de Matteo Salvini entre 2018 et 2019 \u2014, ou aux Affaires \u00e9trang\u00e8res ou aux R\u00e9formes, si, comme cela semble \u00eatre le cas, le gouvernement essaye vraiment d’introduire un syst\u00e8me pr\u00e9sidentiel. Dans ce cas, la nomination d’une figure technique pourrait rendre la question moins polaris\u00e9e. En l\u2019absence de grands noms, le risque est que Meloni se retrouve de toute fa\u00e7on oblig\u00e9e de nommer des techniciens \u2014 mais de second plan, comme cela s’est produit avec Giovanni Tria et Enzo Moavero Milanesi, respectivement ministre de l’\u00c9conomie et ministre des Affaires \u00e9trang\u00e8res dans le gouvernement d’alliance entre la Ligue et le Mouvement 5 \u00e9toiles, qui avaient \u00e9t\u00e9 \u00e0 la fois peu appr\u00e9ci\u00e9s par l’opinion publique et rejet\u00e9s par l’administration publique qu’ils \u00e9taient appel\u00e9s \u00e0 diriger. Dans ce cas, la nervosit\u00e9 des alli\u00e9s du gouvernement serait difficile \u00e0 g\u00e9rer : devant un technicien renvoyant une image de comp\u00e9tence, il est plus facile de renoncer aux nominations minist\u00e9rielles, mais devant des seconds couteaux, la discipline de la Ligue et de Forza Italia, qui exigent pour eux-m\u00eames des minist\u00e8res de poids, n’est pas assur\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n Pour le gouvernement Meloni, il ne s\u2019agit pas seulement de minist\u00e8res mais de ce sur quoi sera mesur\u00e9e sa capacit\u00e9 de mettre en \u0153uvre un agenda techno-souverainiste, c’est-\u00e0-dire de tenir ensemble un agenda conservateur sur la politique int\u00e9rieure et une certaine cr\u00e9dibilit\u00e9 aupr\u00e8s de l’establishment<\/em> international et national garantie par des figures ancr\u00e9es dans ces mondes. La clef, pour elle, se trouve du c\u00f4t\u00e9 des hauts fonctionnaires, fondamentaux pour g\u00e9rer la machine minist\u00e9rielle. C’est ici que l’interp\u00e9n\u00e9tration entre la coalition la plus \u00e0 droite de l’histoire de la r\u00e9publique et la technocratie sera la plus visible \u2014 ou s\u2019av\u00e8rera un \u00e9chec). Entre le Palazzo Chigi et les minist\u00e8res, environ 300 nominations sont n\u00e9cessaires pour pourvoir les postes les plus \u00e9lev\u00e9s, principalement ceux de chef de cabinet, de secr\u00e9taire particulier, de secr\u00e9taire technique, de chef du bureau l\u00e9gislatif et du bureau de presse. Cette premi\u00e8re s\u00e9rie de hauts fonctionnaires, g\u00e9n\u00e9ralement nomm\u00e9s dans les premiers mois, ne sera d\u00e9j\u00e0 pas facile : d’abord parce que la plupart des politiciens de Fratelli d’Italia n’ont aucune exp\u00e9rience pass\u00e9e ou de grandes relations dans la haute administration, et ensuite parce que la plupart de ces profils ont travaill\u00e9 avec profit aux c\u00f4t\u00e9s du Parti D\u00e9mocrate, qui a d\u00e9tenu la majorit\u00e9 des minist\u00e8res pendant la plupart des dix derni\u00e8res ann\u00e9es. Quelques \u00ab barons \u00bb li\u00e9s \u00e0 la gauche pourraient \u00e9viter de \u00ab se br\u00fbler les ailes \u00bb en collaborant avec un gouvernement consid\u00e9r\u00e9 comme distant, \u00e9galement en raison des projecteurs braqu\u00e9s sur Meloni et sur ses choix. \u00c0 cela s’ajoute le r\u00f4le des directeurs g\u00e9n\u00e9raux des d\u00e9partements minist\u00e9riels, nomm\u00e9s pour trois ans et non soumis au spoil system<\/em> : la plupart d’entre eux sont entr\u00e9s dans l’ex\u00e9cutif avec la participation du PD, et une partie de l’\u00e9nergie des nouveaux ministres devra donc \u00eatre consacr\u00e9e \u00e0 tisser des relations avec un personnel inconnu et, dans certains cas, probablement plein de pr\u00e9jug\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n La clef, pour Meloni, se trouve du c\u00f4t\u00e9 des hauts fonctionnaires, fondamentaux pour g\u00e9rer la machine minist\u00e9rielle.<\/p>David Allegranti et Francesco MAselli<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Ces consid\u00e9rations ont un poids majeur dans les discussions \u00e0 huis clos qui animent ces jours-ci les couloirs du \u00ab bunker \u00bb, notamment parce que le cercle restreint de Giorgia Meloni est familial : son beau-fr\u00e8re, sa s\u0153ur, ses amis de jeunesse. Meloni, pr\u00e9sidente de Fratelli d’Italia et probablement premi\u00e8re femme Pr\u00e9sidente du Conseil en Italie, a donn\u00e9 un ordre clair : se taire. Pas de c\u00e9l\u00e9brations de parvenus politiques, pas de bagarres sur les r\u00e9seaux sociaux, pas de divagations salviniennes \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision. La premi\u00e8re semaine de silence apr\u00e8s le vote du 25 septembre a suscit\u00e9 \u00e9tonnement et d\u00e9sorientation, notamment parce qu’elle rappelle le silence prolong\u00e9 de Mario Draghi d\u00e8s son arriv\u00e9e \u00e0 la t\u00eate du gouvernement. Ses familiers aussi, tous silencieux. M\u00eame les plus bavards. Sans parler de son petit personnel, celui qui l’a accompagn\u00e9 toute sa vie. Sa cellule de crise en service permanent. La porte-parole Giovanna Ianniello, tr\u00e8s r\u00e9serv\u00e9e, sait comment traiter durement les journalistes, surtout ceux qu\u2019elle consid\u00e8re comme inamicaux. Tommaso Longobardi est l’homme des r\u00e9seaux sociaux ; dipl\u00f4m\u00e9 en comptabilit\u00e9 et en sciences et techniques psychologiques, il est depuis 2018 le responsable de la communication de Giorgia Meloni. Il est sa r\u00e9ponse au \u00ab philosophe num\u00e9rique \u00bb Luca Morisi, autrefois \u00e0 la t\u00eate de la machine de communication de la Ligue avant qu’il ne soit contraint de quitter ses fonctions. Longobardi vient de Casaleggio Associati \u2014 l’entreprise \u00e0 l’origine du Mouvement 5 \u00c9toiles \u2014, il a \u00ab \u00e9tudi\u00e9 \u00bb avec feu Gianroberto Casaleggio et le consid\u00e8re toujours comme un g\u00e9nie<\/a>. \u00ab \u00c7\u2019a \u00e9t\u00e9 une ann\u00e9e importante pour moi, je me souviens de ses enseignements : tous les hommes politiques doivent savoir utiliser eux-m\u00eames les r\u00e9seaux sociaux, ils doivent comprendre ces outils, sinon ils n’existent pas, ils sont destin\u00e9s \u00e0 \u00eatre balay\u00e9s. Il avait raison \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Longobardi dans une interview. En mati\u00e8re de communication, il y a aussi des externes : Alessandro Giuli, ancien co-directeur du Foglio<\/em>, dont le nom circule comme possible responsable de la communication au Palazzo Chigi, gagne en potentiel apr\u00e8s le probable rejet d’Andrea Bonini, journaliste de Sky sond\u00e9, sans succ\u00e8s, pour rendre pr\u00e9cis\u00e9ment la communication plus institutionnelle ; Gennaro Sangiuliano, actuel directeur de Tg2, est un autre nom dont les cotes sont en forte hausse. Dans le carr\u00e9 magique, on trouve \u00e9galement Patrizia Scurti, l’assistante historique de Meloni, qu’elle d\u00e9crit ainsi dans son livre publi\u00e9 par Rizzoli, Io sono Giorgia<\/em> : \u00ab C\u2019est ma moiti\u00e9, je le dis souvent en plaisantant, car il n’y a rien dans ma vie qui ne passe pas par elle \u00bb, \u00e9crit-elle. Et puis il y a Arianna Meloni, militante, s\u0153ur, confidente, conseill\u00e8re. \u00ab Je t’accompagnerai au Mount Doom pour jeter l\u2019anneau dans le feu, comme Sam avec Frodon, et ce tout en sachant que ce n’est pas mon histoire qui serait racont\u00e9e, mais la tienne, comme il se doit \u00bb, a \u00e9crit sa s\u0153ur Arianna, \u00e9pouse de Francesco Lollobrigida, chef de groupe de Fratelli d\u2019Italia \u00e0 la Chambre et ancien chef de l’organisation. La \u00ab nouvelle droite \u00bb, depuis longtemps, est fascin\u00e9e par l’\u0153uvre de Tolkien. Pour quelles raisons fondamentales ? \u00ab Peut-\u00eatre \u00bb, nous dit le politologue Marco Tarchi, \u00ab la synth\u00e8se la plus appropri\u00e9e se trouve dans les mots de l’article de Renato Del Ponte, qui fut le premier \u00e0 chroniquer Le Seigneur des Anneaux dans ce milieu (en f\u00e9vrier 1971, dans L’Italiano<\/em>, la revue de Pino Romualdi) : \u00ab Cette \u0153uvre de Tolkien est en d\u00e9finitive un retour conscient et responsable aux racines et aux symboles d’un pass\u00e9 traditionnel, dans l’\u00e9vocation duquel se r\u00e9v\u00e8le, dans la lutte antique et actuelle des puissances obscures et lumineuses, une critique et une opposition radicale \u00e0 la civilisation industrielle et technique qui a d\u00e9grad\u00e9 l’homme en un simple \u00ab animal domestique \u00bb l’ali\u00e9nant \u00e0 la nature et \u00e0 ses significations profondes \u00bb. Il ne faut pas oublier qu’\u00e0 cette \u00e9poque, la partie du jeune monde MSI qui ne se reconnaissait pas dans le culte nostalgique du fascisme \u00e9tait fortement influenc\u00e9e par Evola et par tout ce qui pouvait se ramener \u00e0 une m\u00e9taphysique de l’histoire s’articulant sur le conflit entre la Tradition \u2014 avec une majuscule ! \u2014 et la d\u00e9cadence de l’\u00e8re mat\u00e9rialiste. La Nouvelle Droite a rompu avec cette approche, estimant qu’une confrontation critique avec la modernit\u00e9 devait \u00e9galement \u00eatre recherch\u00e9e de l’int\u00e9rieur, mais certains des th\u00e8mes de Tolkien \u2014 l’enracinement dans sa propre terre et sa propre culture, le courage, le d\u00e9fi des pouvoirs \u00ab obscurs \u00bb contre petit peuple, l’hostilit\u00e9 aux cons\u00e9quences de l’industrialisation \u2014 sont rest\u00e9s. Mais la saga de Tolkien avait un autre m\u00e9rite. C\u2019est une saga dans laquelle il n’y a pas que des h\u00e9ros invincibles classiques : les Hobbits donnaient \u00e0 la lutte contre le pouvoir un caract\u00e8re plus \u00ab humain \u00bb \u2014 malgr\u00e9 leurs pieds velus \u00bb. Pour clore cet aper\u00e7u du premier cercle m\u00e9lonien, il faut enfin mentionner Chiara Colosimo, conseill\u00e8re r\u00e9gionale d\u00e9sormais \u00e9lue au Parlement. Une militante de la premi\u00e8re heure, dit-on du c\u00f4t\u00e9 de Fratelli d’Italia.<\/p>\n\n\n\n [Le monde se transforme. Si vous trouvez notre travail utile et souhaitez contribuer \u00e0 ce que le Grand Continent reste une publication ouverte, vous pouvez vous abonner <\/em>par ici<\/em><\/a>.]<\/em><\/p>\n\n\n\n Mais lorsqu’on gagne et qu’il faut gouverner, le premier cercle ne suffit plus. Autour de Meloni se distinguent quelques hommes politiques de poids qui, bien que ne faisant pas partie de la \u00ab famille \u00bb et de son histoire militante, ont accompagn\u00e9 ses pas et, d’une certaine mani\u00e8re, construit sa cr\u00e9dibilit\u00e9. Le premier est Ignazio La Russa, cofondateur du parti, ancien ministre de la D\u00e9fense de 2008 \u00e0 2011, avocat sicilien mais bas\u00e9 \u00e0 Milan, repr\u00e9sentant historique du MSI et, surtout, parlementaire exp\u00e9riment\u00e9 \u2014 il a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu sans interruption \u00e0 la Chambre des d\u00e9put\u00e9s depuis 1992, puis au S\u00e9nat depuis 2018. Cette qualit\u00e9, dans un groupe largement compos\u00e9 de novices, pourrait s’av\u00e9rer tr\u00e8s utile pour Meloni, qui pense apparemment \u00e0 lui pour la pr\u00e9sidence du S\u00e9nat, ce qui est fondamental pour limiter les risques d’une majorit\u00e9 relativement risqu\u00e9e d\u00e9j\u00e0 maintenant \u2014 115 s\u00e9nateurs sur 200, 68 pour FdI, 29 pour la Ligue, 18 pour Forza Italia, 2 pour Noi moderati \u2014 et qui le deviendra encore plus apr\u00e8s la nomination de quelques ministres-s\u00e9nateurs. Un autre profil de taille est celui de Raffaele Fitto, artisan du parcours europ\u00e9en de Meloni. Fitto a une histoire diff\u00e9rente par rapport au premier cercle : jeune membre de la D\u00e9mocratie chr\u00e9tienne des Pouilles \u00e0 la fin des ann\u00e9es 1980 \u2014 gr\u00e2ce \u00e0 laquelle il a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu conseiller r\u00e9gional des Pouilles en 1990 \u2014, il a ensuite rejoint Forza Italia, gr\u00e2ce \u00e0 laquelle il a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu pr\u00e9sident de la r\u00e9gion des Pouilles de 2000 \u00e0 2005, puis d\u00e9put\u00e9, ministre des relations avec les r\u00e9gions de 2008 \u00e0 2011, et enfin d\u00e9put\u00e9 europ\u00e9en depuis 2014. Peu apr\u00e8s son \u00e9lection \u00e0 Strasbourg, Fitto a quitt\u00e9 Forza Italia pour rejoindre le groupe des conservateurs europ\u00e9ens, une position qui s’est av\u00e9r\u00e9e fondamentale dans le parcours de Giorgia Meloni. L’eurod\u00e9put\u00e9 adh\u00e8re ainsi \u00e0 Fratelli d’Italia, et convainc la pr\u00e9sidente d’y inscrire ses propres \u00e9lus (5) dans le groupe auquel il appartient, \u00e9vitant soigneusement de rejoindre la nouvelle alliance souverainiste qui r\u00e9unit la Ligue, le Rassemblement national et Alternative f\u00fcr Deutschland dans Identit\u00e9 et D\u00e9mocratie. Le choix a \u00e9t\u00e9 motiv\u00e9 non seulement par l’intention de marquer une diff\u00e9rence et une autonomie vis-\u00e0-vis de Matteo Salvini, \u00e0 ce moment-l\u00e0 largement h\u00e9g\u00e9monique dans la coalition de droite italienne gr\u00e2ce aux 33 % obtenus aux \u00e9lections europ\u00e9ennes, mais aussi par le d\u00e9sir d’\u00e9viter de se retrouver coinc\u00e9 en Europe \u00e9galement, \u00e9tant donn\u00e9 la recherche d\u00e9j\u00e0 compliqu\u00e9e de cr\u00e9dibilit\u00e9 dans le contexte italien. Le r\u00f4le de pr\u00e9sident des conservateurs europ\u00e9ens, assum\u00e9 par Meloni en 2020, est instrumental dans le cadre de cette strat\u00e9gie. Il permet \u00e0 la cheffe de file de Fratelli d’Italia de tisser des relations tr\u00e8s utiles avec le Parti r\u00e9publicain, le Parti conservateur britannique ou le Likoud isra\u00e9lien par exemple, sans parler des alli\u00e9s en Europe, comme le PiS, le parti au gouvernement en Pologne, et le Parti civique d\u00e9mocratique du Pr\u00e9sident du Conseil de la R\u00e9publique tch\u00e8que. C’est encore Fitto qui conseille \u00e0 Meloni d’\u00e9viter, entre 2020 et 2021, de fusionner le groupe conservateur avec Identit\u00e9 et D\u00e9mocratie, pr\u00e9cis\u00e9ment pour continuer sur la voie de la \u00ab normalisation \u00bb. <\/p>\n\n\n\n Meloni, pr\u00e9sidente de Fratelli d’Italia et probablement premi\u00e8re femme Pr\u00e9sidente du Conseil en Italie, a donn\u00e9 un ordre clair : se taire. Pas de c\u00e9l\u00e9brations de parvenus politiques, pas de bagarres sur les r\u00e9seaux sociaux, pas de divagations salviniennes \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision.<\/p>David Allegranti et Francesco MAselli<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Aux c\u00f4t\u00e9s de Fitto, Adolfo Urso est l’homme charg\u00e9 de g\u00e9rer le volet international des relations politiques : militant du Mouvement social, d\u00e9put\u00e9 d’Alleanza Nazionale puis du Popolo delle libert\u00e0 de 1994 \u00e0 2013, il a \u00e9t\u00e9 deux fois vice-ministre. Il est s\u00e9nateur de Fratelli d’Italia depuis 2018. \u00c9lu pr\u00e9sident de la Commission parlementaire pour la s\u00e9curit\u00e9 de la R\u00e9publique en juin 2021, l’organe de contr\u00f4le des services de renseignement italiens, Urso a par la force des choses travaill\u00e9 en \u00e9troite collaboration avec l’ex\u00e9cutif en place sur le dossier ukrainien, notamment sur l’envoi d’armes \u00e0 Kiev \u2014 une mani\u00e8re d’accr\u00e9diter Giorgia Meloni aux \u00c9tats-Unis. Son voyage \u00e0 Washington le 14 septembre, en pleine campagne \u00e9lectorale, pour \u00ab raconter \u00bb, comme il l’a lui-m\u00eame affirm\u00e9, la position de Fratelli d’Italia sur les questions internationales, ne doit rien au hasard et s\u2019inscrit dans cette strat\u00e9gie de cr\u00e9dibilisation internationale <\/span>4<\/sup><\/a><\/span><\/span>. Urso est \u00e9galement le pr\u00e9sident de la fondation FareFuturo, gr\u00e2ce \u00e0 laquelle Fratelli d’Italia a pris contact avec les sph\u00e8res du Parti r\u00e9publiciain, comme en t\u00e9moigne une convention conjointe avec le think tank conservateur am\u00e9ricain International Republican Institute (IRI) en septembre 2021. Meloni a \u00e9galement assist\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises \u00e0 la CPAC, la convention conservatrice am\u00e9ricaine, un autre signe de sa proximit\u00e9 affich\u00e9e avec ce monde outre-Atlantique.<\/p>\n\n\n\n Autre nom important dans l’univers de Meloni : Giovanbattista Fazzolari, un militant de longue date \u2014 il a rejoint le Front de la jeunesse en 1989, \u00e0 l’\u00e2ge de 17 ans \u2014 et s\u00e9nateur depuis 2018. Fils du diplomate Michele Lucia, le fran\u00e7ais est sa langue maternelle. Fazzolari a men\u00e9 une longue carri\u00e8re dans l’administration publique locale et dans les entreprises publiques de la r\u00e9gion du Latium, il a \u00e9galement \u00e9t\u00e9 le chef du secr\u00e9tariat technique de Meloni au minist\u00e8re de la jeunesse, de 2008 \u00e0 2011, et son conseiller juridique de 2006 \u00e0 2008, alors qu\u2019elle \u00e9tait vice-pr\u00e9sidente de la Chambre des d\u00e9put\u00e9s. Fazzolari a jou\u00e9 un r\u00f4le clef dans l’\u00e9laboration du programme \u00e9lectoral du parti et dans la coalition avec la Ligue et Forza Italia. Il est le point de contact avec le gouvernement sortant pour les dossiers de politique \u00e9conomique les plus urgents et le plan de relance italien (PNRR), et continuera tr\u00e8s probablement \u00e0 jouer un r\u00f4le de liaison dans le prochain gouvernement \u2014 en tant que sous-secr\u00e9taire du Premier ministre ou ministre charg\u00e9 de la mise en \u0153uvre du programme. Guido Crosetto, l\u2019un des cofondateurs du parti en 2014, dont il s’est ensuite \u00e9loign\u00e9 pour se lancer dans le priv\u00e9 en tant que pr\u00e9sident de la Federazione Aziende Italiane per l’Aerospazio, la Difesa e la Sicurezza (AIAD) de Confindustria, est quant \u00e0 lui consid\u00e9r\u00e9 comme un homme de liaison entre Meloni et le pouvoir italien, en particulier avec les principales entreprises publiques. Crosetto a \u00e9t\u00e9 sous-secr\u00e9taire \u00e0 la D\u00e9fense et est souvent invit\u00e9 \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision pour d\u00e9fendre la cr\u00e9dibilit\u00e9 de Giorgia Meloni, avec laquelle les relations sont \u00e9troites mais fluctuantes, en vertu de l’autonomie et du caract\u00e8re tr\u00e8s fort des deux personnages. C’est pr\u00e9cis\u00e9ment pour cette raison \u2014 et \u00e0 cause d’\u00e9ventuels conflits d’int\u00e9r\u00eats \u2014 qu\u2019on ne sait pas encore exactement quel r\u00f4le il jouera dans l’ex\u00e9cutif, mais qu\u2019il est certainement l’une des personnes les plus importantes \u00e0 suivre. Gr\u00e2ce \u00e0 Crosetto, le diplomate Stefano Pontecorvo \u2014 ancien ambassadeur d’Italie au Pakistan, puis repr\u00e9sentant civil de l’OTAN en Afghanistan \u2014 a \u00e9galement approch\u00e9 la cour de Giorgia Meloni. Le lien avec Crosetto est singulier, dans le sens o\u00f9 les deux se sont rencontr\u00e9s gr\u00e2ce \u00e0 la femme de Pontecorvo, originaire de Cuneo \u2014 tout comme le cofondateur de Fratelli d’Italia. Plus que politique, donc, le rapport est personnel et a permis \u00e0 l’ancien ambassadeur, \u00e0 partir de 2021, un acc\u00e8s assez libre \u00e0 Giorgia Meloni, qui a \u00e9cout\u00e9 attentivement les conseils de Pontecorvo sur l’OTAN et la relation atlantique. Pr\u00e9sent depuis longtemps, il compte parmi les diff\u00e9rents conseillers d\u00e9j\u00e0 cit\u00e9s qui ont renforc\u00e9 l’atlantisme de Meloni. Le diplomate, parmi les noms qui circulent pour les Affaires \u00e9trang\u00e8res, a contribu\u00e9 \u00e0 la r\u00e9daction du programme de politique \u00e9trang\u00e8re et de d\u00e9fense de Fratelli d’Italia. Giulio Terzi di Sant’Agata, ancien ambassadeur \u00e0 Washington et ministre des affaires \u00e9trang\u00e8res sous le gouvernement Monti, a un profil similaire, voire encore plus \u00e9lev\u00e9. Terzi, membre du parti depuis 2014 et nouvellement \u00e9lu d\u00e9put\u00e9, est une \u00ab garantie \u00bb encore plus solide pour les relations transatlantiques, tr\u00e8s connect\u00e9 avec le monde r\u00e9publicain et une partie de la diplomatie italienne et europ\u00e9enne, il a \u00e9galement travaill\u00e9 pendant longtemps aux relations entre la Farnesina et Bruxelles.<\/p>\n\n\n\n Le r\u00f4le de pr\u00e9sident des conservateurs europ\u00e9ens, assum\u00e9 par Meloni en 2020, est instrumental dans le cadre de cette strat\u00e9gie. Il permet \u00e0 la cheffe de file de Fratelli d’Italia de tisser des relations tr\u00e8s utiles avec le Parti r\u00e9publicain, le Parti conservateur britannique ou le Likoud isra\u00e9lien par exemple.<\/p>David Allegranti et Francesco MAselli<\/cite><\/blockquote><\/figure>\n\n\n\n Il ne faut pas oublier, ensuite, les ma\u00eetres de Giorgia Meloni. L’un d’eux est le Romain Fabio Rampelli, un architecte, d\u00e9put\u00e9 depuis 2005, vice-pr\u00e9sident de la Chambre des d\u00e9put\u00e9s, il vient du Front de la jeunesse et de la section mythique \u2014 pour l’histoire de Meloni \u2014 de Colle Oppio. Une section politiquement h\u00e9t\u00e9rodoxe, au point qu’\u00e0 l’\u00e9poque elle \u00e9tait m\u00eame consid\u00e9r\u00e9e comme \u00ab de gauche \u00bb, en raison de l’attention port\u00e9e aux questions environnementales et sociales. Sensibilit\u00e9s aujourd\u2019hui fortement r\u00e9vendiqu\u00e9es par Rampelli, qui a expliqu\u00e9 lors d\u2019un entretien <\/span>5<\/sup><\/a><\/span><\/span> pourquoi toutes ces r\u00e9f\u00e9rences au pass\u00e9 noir de Fratelli d’Italia l’ennuyaient. Il r\u00e9pond, dit-il, \u00ab par mon amiti\u00e9 avec Don Luigi Di Liegro \u00bb, fondateur de la Caritas dioc\u00e9saine de Rome, dont il \u00e9tait le directeur, d\u00e9c\u00e9d\u00e9 en 1997 : \u00ab J’\u00e9tais secr\u00e9taire du Fronte della Giovent\u00f9 lorsqu’un comit\u00e9 de Parioli dirig\u00e9 par deux d\u00e9put\u00e9s du MSI a tent\u00e9 de prendre d’assaut son centre pour malades du sida \u00e0 Villa Glori. J’ai emmen\u00e9 tous les gar\u00e7ons de la jeunesse du MSI dans le centre pour le d\u00e9fendre. Le Front de la jeunesse contre le MSI\u2026, une page m\u00e9morable d\u2019une jeunesse qui d\u2019en pouvait plus de cette droite grossi\u00e8re \u00bb, se souvient Rampelli, qui a fond\u00e9 dans les ann\u00e9es 1980 l’association \u00e9cologiste \u00ab Fare Verde \u00bb avec feu Paolo Colli et qui a plus d’une fois pris des positions divergentes par rapport au centre-droit. C\u2019est le cas lorsqu\u2019en 2008, \u00e0 la Chambre, il vote contre l’article 15 du projet de loi sur le d\u00e9veloppement (1441) qui donnait au gouvernement le feu vert pour publier, avant juin 2009, un ou plusieurs d\u00e9crets l\u00e9gislatifs pour l’implantation en Italie de centrales nucl\u00e9aires, de syst\u00e8mes de stockage de d\u00e9chets radioactifs et de mat\u00e9riel nucl\u00e9aire.<\/p>\n\n\n\n [Le monde se transforme. Si vous trouvez notre travail utile et souhaitez contribuer \u00e0 ce que le Grand Continent reste une publication ouverte, vous pouvez vous abonner <\/em>par ici<\/em><\/a>.]<\/em><\/p>\n\n\n\n Il existe cependant des ma\u00eetres plus r\u00e9cents. Tel est le cas du philosophe Marcello Pera. Ancien pr\u00e9sident du S\u00e9nat, il a \u00e9t\u00e9, dans les ann\u00e9es 1990, l’un des visages du berlusconisme intellectuel, aux c\u00f4t\u00e9s d’autres professeurs \u2014 tels que Lucio Colletti, Giuliano Urbani ou Giulio Tremonti. Apr\u00e8s avoir tent\u00e9 sans succ\u00e8s de romaniser les leghistes barbares, comme Matteo Salvini, qui ne semble gu\u00e8re avoir \u00e9cout\u00e9, Pera a \u00e9t\u00e9 approch\u00e9 par la jeune Meloni dans le but de r\u00e9aliser une r\u00e9forme pr\u00e9sidentielle. Une r\u00e9forme, comme l\u2019explique Pera \u00e0 la revue Tempi <\/span>6<\/sup><\/a><\/span><\/span> \u00ab tout \u00e0 fait indispensable et in\u00e9vitable. Pour comprendre cela, il suffit de dresser une courte liste des sujets institutionnels qui ne sont toujours pas r\u00e9solus et qui posent probl\u00e8me \u00e0 tout gouvernement. Le bicam\u00e9risme parfait : devons-nous encore conserver deux chambres qui font exactement le m\u00eame travail, ce qui est unique au monde ? Le r\u00e9gionalisme : telle qu’elle est con\u00e7ue, la r\u00e9partition des comp\u00e9tences entre l’\u00c9tat et les r\u00e9gions est un carburant qui alimente l’industrie des recours \u00e0 la Cour constitutionnelle, peut-on la rendre plus pr\u00e9cise ? Les pouvoirs du Pr\u00e9sident du Conseil : est-il possible qu’il ne puisse m\u00eame pas remplacer un de ses ministres, comme tous les maires le font avec leurs assesseurs ? Le syst\u00e8me judiciaire : la non-s\u00e9paration des carri\u00e8res et le caract\u00e8re obligatoire des poursuites p\u00e9nales sont-ils encore un dogme ? Il convient de noter que ces r\u00e9formes rat\u00e9es ont co\u00fbt\u00e9 au pays en termes d’efficacit\u00e9, de stabilit\u00e9 et de budget. Et aussi en termes de cr\u00e9dibilit\u00e9. Pensez \u00e0 quel point un ministre europ\u00e9en qui rencontre l’un des n\u00f4tres et sait que dans un an il en rencontrera un autre, nous prendra au s\u00e9rieux \u00bb. Le dossier est donc entre ses mains, lui qui vient de revenir au S\u00e9nat avec Fratelli d’Italia et qui pourrait toutefois aussi avoir un r\u00f4le gouvernemental \u2014 son nom circule pour le portefeuille de l’\u00c9ducation. <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Dans cette \u00e9tude prosopographique, David Allegranti et Francesco Maselli nous plongent au c\u0153ur des coulisses du prochain gouvernement Meloni. Au-del\u00e0 des postes visibles, les parcours des hauts fonctionnaires et des conseillers de cette nouvelle phase dessinent le nouveau visage du pouvoir romain \u2014 \u00e0 l\u2019\u00e8re du techno-souverainisme.<\/p>\n","protected":false},"author":10,"featured_media":162575,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"templates\/post-studies.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[543],"class_list":["post-162574","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-politique","staff-david-allegranti","staff-francesco-maselli","geo-mediterranee"],"acf":[],"yoast_head":"\n