{"id":14313,"date":"2018-10-21T22:00:04","date_gmt":"2018-10-21T20:00:04","guid":{"rendered":"https:\/\/lldl.eu\/?p=9138"},"modified":"2019-04-06T00:59:00","modified_gmt":"2019-04-05T22:59:00","slug":"le-brexit-demande-plus-de-temps","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/10\/21\/le-brexit-demande-plus-de-temps\/","title":{"rendered":"Le Brexit demande plus de temps"},"content":{"rendered":"\n
Londres<\/em>. Propos\u00e9e par Michel Barnier, consid\u00e9r\u00e9e comme possible par Theresa May devant les vingt-sept r\u00e9unis \u00e0 Bruxelles, l\u2019id\u00e9e serait de prolonger la p\u00e9riode dite de transition<\/em>, entre la sortie du Royaume-Uni de l\u2019Union le 29 mars 2019 et l\u2019entr\u00e9e en vigueur d\u2019une nouvelle relation au 1er janvier 2021. En reculant d\u2019un an cette date butoir, les deux n\u00e9gociateurs semblent rendre plus praticable la voie d\u2019un accord de libre-\u00e9change sur le mod\u00e8le du Canada (que les sp\u00e9cialistes nomment la solution Canada +++, dans la mesure o\u00f9 il s\u2019agirait d\u2019un accord de libre-\u00e9change avec une tr\u00e8s longue liste de produits ouverts aux deux march\u00e9s). En allongeant la p\u00e9riode de transition, ils risquent aussi de faire durer, plus que pr\u00e9vu, le maintien du Royaume-Uni au sein de l\u2019Union douani\u00e8re et du march\u00e9 unique, ce qui ne peut qu\u2019exacerber les tensions au sein du parti conservateur britannique.<\/p>\n\n\n\n Car la n\u00e9gociation bloque toujours, au sein de la majorit\u00e9 britannique, notamment dans l\u2019aile dure du parti Conservateur et chez les unionistes du DUP. Elle bloque sur le \u00ab filet de s\u00e9curit\u00e9 \u00bb, ou \u00ab backstop \u00bb, exig\u00e9 afin d\u2019\u00e9viter le retour d\u2019une fronti\u00e8re dure entre l\u2019Irlande du Nord et la R\u00e9publique d\u2019Irlande. Selon certains alli\u00e9s de Theresa May, cette solution, propos\u00e9e par Bruxelles, menacerait l\u2019int\u00e9grit\u00e9 du Royaume-Uni (5<\/strong>). La d\u00e9put\u00e9e europ\u00e9enne du DUP, Diane Dodds, a d\u00e9clar\u00e9 la semaine derni\u00e8re que son parti est en faveur d\u2019un Brexit \u00ab positif pour toutes les parties constitutives du Royaume-Uni \u00bb et que la proposition d\u2019une extension de la p\u00e9riode de transition manque de r\u00e9soudre ce point. La question de la s\u00e9paration entre l\u2019Irlande du Nord et le Royaume-Uni resterait un probl\u00e8me au cas o\u00f9, apr\u00e8s une p\u00e9riode de transition prolong\u00e9e, les n\u00e9gociations devaient \u00e9chouer.<\/p>\n\n\n\n Les chances d\u2019un no-deal<\/em> grandissent. Le Conseil europ\u00e9en de la semaine derni\u00e8re a montr\u00e9 que les conditions ne sont pas r\u00e9unies pour un sommet mi-novembre, qui avait \u00e9t\u00e9 indiqu\u00e9 comme prochain rendez-vous crucial pour la n\u00e9gociation. Le vote au Parlement sur l\u2019accord de Chequers sera donc d\u00e9cisif mais son issue est loin d\u2019\u00eatre certaine. Dominic Raab, Ministre en charge du Brexit, a d\u00e9clar\u00e9 dans une lettre adress\u00e9e \u00e0 la Commission des Proc\u00e9dures, que Westminster devra approuver sans \u00e9quivoque le plan de Chequers, faute de quoi les entreprises et les citoyens resteront dans l\u2019incertitude (2<\/strong>). On peut s\u2019attendre \u00e0 une forte opposition qui remettra toutes les hypoth\u00e8ses sur la table, du no-deal<\/em> au second r\u00e9f\u00e9rendum. Cette derni\u00e8re possibilit\u00e9 a men\u00e9 plus d’un demi-million de personnes \u00e0 se mobiliser samedi \u00e0 Londres, pour r\u00e9clamer un r\u00e9f\u00e9rendum sur l’accord final. Il s\u2019agirait du plus important rassemblement depuis la manifestation contre la guerre en Irak en 2003<\/p>\n\n\n\n Quant aux partisans du no-deal<\/em>, ces Brexiters persuad\u00e9s qu\u2019une sortie de la Grande-Bretagne r\u00e9tablirait son r\u00f4le international en dehors de l\u2019Union europ\u00e9enne, une bonne nouvelle leur est arriv\u00e9e d\u2019outre-Atlantique. L\u2019administration Trump a en effet fait savoir qu\u2019elle serait pr\u00eate \u00e0 \u00e9laborer un accord de libre-\u00e9change entre les deux pays, lorsque la Grande-Bretagne quittera, comme il semble probable, l\u2019Union douani\u00e8re (4<\/strong>). Cela restituerait tout son sens au vote du Brexit. Le Pr\u00e9sident Trump semble bien choisir les moments de ses interventions, apr\u00e8s sa visite au mois de juillet dernier, lors de la publication du plan de Chequers, o\u00f9 il avait dit tout et son contraire sur la question d\u2019un accord. En effet, m\u00eame si le plan de Chequers tiendrait \u00e0 respecter le choix des \u00e9lecteurs du Brexit d\u2019une Grande-Bretagne \u00e0 m\u00eame de nouer ses propres accords bilat\u00e9raux, le Pr\u00e9sident am\u00e9ricain avait pr\u00e9venu que si la proposition du gouvernement May \u00e9tait valid\u00e9e, elle tuerait toute possibilit\u00e9 d\u2019accord de libre-\u00e9change entre les deux pays. Pour d\u00e9clarer, le lendemain, que la \u201crelation sp\u00e9ciale\u201d entre les deux pays n\u2019avait jamais \u00e9t\u00e9 aussi sp\u00e9ciale (3<\/strong>). Avec 19 pour cent des exportations du Royaume-Uni, les \u00c9tats-Unis sont le plus grand partenaire commercial de la Grande-Bretagne, en deuxi\u00e8me position apr\u00e8s l\u2019Union, si l\u2019on consid\u00e8re le bloc repr\u00e9sent\u00e9 par le march\u00e9 unique (6<\/strong>). Trouver un accord ne serait pas simple : la Grande-Bretagne se heurterait \u00e0 la question de la r\u00e9duction des tarifs douaniers, la m\u00eame qui a fait \u00e9chouer le TTIP (accord transatlantique entre l\u2019Union europ\u00e9enne et les \u00c9tats-Unis), sans mentionner les r\u00e9glementations am\u00e9ricaines, pas moins nombreuses que celles impos\u00e9es par l\u2019Union.<\/p>\n\n\n\n Le 29 octobre se tiendra le vote sur le budget 2018, contre lequel le DUP a menac\u00e9 de se prononcer (1<\/strong>). C\u2019est le gouvernement May tout entier, qui repose sur une poign\u00e9e de d\u00e9put\u00e9s du parti unioniste nord-irlandais, qui pourrait \u00eatre en de mauvaises eaux.<\/p>\n\n\n\n Vera Marchand<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Faute de parvenir \u00e0 d\u00e9bloquer la n\u00e9gociation sur la question du backstop et de la fronti\u00e8re entre l\u2019Irlande du Nord et la R\u00e9publique irlandaise, c\u2019est sur le calendrier que le sommet europ\u00e9en de mercredi dernier a tent\u00e9 de faire avancer le dossier. <\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-briefings.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[547],"acf":[],"yoast_head":"\nPerspectives :<\/strong><\/h4>\n\n\n\n
Sources<\/strong> :\n\n<\/h4>\n\n\n\n