{"id":13678,"date":"2019-03-31T22:00:35","date_gmt":"2019-03-31T21:00:35","guid":{"rendered":"https:\/\/lldl.eu\/?p=13678"},"modified":"2019-04-06T09:58:51","modified_gmt":"2019-04-06T07:58:51","slug":"come-what-may","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2019\/03\/31\/come-what-may\/","title":{"rendered":"Come What May"},"content":{"rendered":"\n

Londres. <\/em>Le Royaume-Uni aurait d\u00e9j\u00e0 d\u00fb \u00eatre sorti de l\u2019Union europ\u00e9enne depuis samedi, comme initialement pr\u00e9vu par l\u2019art. 50 du trait\u00e9 sur l\u2019Union europ\u00e9enne \u2013 ou trait\u00e9 de Lisbonne – que Theresa May a activ\u00e9 il y a exactement deux ans. Une photographie, diffus\u00e9e par Downing Street mardi 28 mars 2017, la montrait assise devant une chemin\u00e9e, avant que les \u00e9lections de juin 2017 ne marquent un tournant n\u00e9gatif pour sa majorit\u00e9 parlementaire, signant le document qui officialisait le lancement de deux ans de n\u00e9gociations.<\/p>\n\n\n\n

Depuis, les deux parties sont arriv\u00e9es \u00e0 un accord, conform\u00e9ment \u00e0 l\u2019art. 50 <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span> , con\u00e7u durant l\u2019\u00e9t\u00e9 \u00e0 la r\u00e9sidence de Chequers et approuv\u00e9 \u00e0 Bruxelles en novembre dernier. Cet accord a beaucoup voyag\u00e9 de la Chambre Haute \u00e0 la Chambre Basse britannique et aux institutions europ\u00e9ennes, \u00e0 cause essentiellement, comme May elle-m\u00eame l\u2019a explicit\u00e9 dans un discours prononc\u00e9 au mois de janvier \u00e0 Lancaster House, du tr\u00e8s controvers\u00e9 backstop<\/em>. Vendredi, cet accord a \u00e9t\u00e9 rejet\u00e9 par Westminster \u00e0 une majorit\u00e9 de 344 voix contre 286. Pour la troisi\u00e8me fois.<\/p>\n\n\n\n

La prolongation qui a permis un report de la date du 29 mars a \u00e9t\u00e9 obtenue par la Premi\u00e8re Ministre le 21 mars \u00e0 Bruxelles. Lors de ce sommet europ\u00e9en, l\u2019UE a mis le Royaume-Uni face \u00e0 un aut-aut : accepter l\u2019accord et sortir de fa\u00e7on \u00ab ordonn\u00e9e \u00bb le 22 mai ; refuser l\u2019accord et prendre une d\u00e9cision, au plus tard le 12 avril, sur la tenue d\u2019\u00e9lections europ\u00e9ennes. Celles-ci impliqueraient la possibilit\u00e9 de reporter le Brexit jusqu\u2019\u00e0 2022. Dans le cas contraire, un Brexit dur est \u00e0 pr\u00e9voir ce 12 avril m\u00eame <\/span>2<\/sup><\/a><\/span><\/span> .<\/p>\n\n\n\n

Il y a quelques jours, la Premi\u00e8re Ministre avait annonc\u00e9 qu\u2019elle quitterait ses fonctions si l\u2019accord sur le Brexit \u00e9tait adopt\u00e9. Cela aurait fait de May la quatri\u00e8me Premi\u00e8re ministre britannique \u00e0 d\u00e9missionner \u00e0 cause de la question europ\u00e9enne, apr\u00e8s Margaret Thatcher, David Cameron et John Major. Excellente nouvelle pour les hard-brexiters, \u00e0 la t\u00eate desquels Boris Johnson et Jacob Rees-Mogg, voyant le double coup d\u2019un Brexit dur et de nouvelles \u00e9lections possible, ont d\u00e9clar\u00e9 voter en faveur d\u2019un accord auquel ils s\u2019\u00e9taient dits jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent r\u00e9solument hostiles <\/span>3<\/sup><\/a><\/span><\/span> . Eni\u00e8me paradoxe dans la saga du Brexit. Mettre sa t\u00eate sur un choix fondamental pour le pays devient fr\u00e9quent. Mais la formule \u00ab Je me d\u00e9mets, si je gagne<\/em> \u00bb est nouvelle et presque aussi complexe que le Brexit lui-m\u00eame. L\u2019ex Premier Ministre italien Matteo Renzi avait fait de m\u00eame il y a deux ans, sur un choix majeur pour le pays, une r\u00e9forme de la Constitution, mais \u00e0 l\u2019envers : \u00ab je me d\u00e9mets, si je perds<\/em> \u00bb, servant au peuple la possibilit\u00e9 de lui infliger une double d\u00e9faite. Nul ne sait \u00e0 quoi m\u00e8nera la technique adopt\u00e9e par Theresa May qui n\u2019est pas sortie de son pari puisqu\u2019elle n\u2019exclut pas la possibilit\u00e9 d\u2019un quatri\u00e8me vote. Le sens profond de son sacrifice est que les \u00e9lections l\u00e9gislatives pourraient \u00eatre un antidote de dernier recours permettant de n\u00e9gocier un report long du Brexit.<\/p>\n\n\n\n

Ce qui est certain est que le pays se trouve face au risque de nouvelles \u00e9lections sur fond de Brexit dur. Le prochain rendez-vous est le 10 avril avec un sommet europ\u00e9en convoqu\u00e9 par Donald Tusk, comme ultime recours. Aujourd\u2019hui-m\u00eame les d\u00e9put\u00e9s de Westminster tenteront de s\u2019accorder sur un plan B. Huit sc\u00e9narios alternatifs ont \u00e9t\u00e9 rejet\u00e9s jusqu\u2019\u00e0 maintenant. La Grande-Bretagne retient son souffle. Et nous aussi.<\/p>\n\n\n\n

Perspectives :<\/strong><\/h4>\n\n\n\n