{"id":124410,"date":"2021-10-31T17:13:18","date_gmt":"2021-10-31T16:13:18","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=124410"},"modified":"2021-10-31T17:13:22","modified_gmt":"2021-10-31T16:13:22","slug":"12-fictions-deurope-a-lire-en-novembre","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2021\/10\/31\/12-fictions-deurope-a-lire-en-novembre\/","title":{"rendered":"12 fictions d’Europe \u00e0 lire en novembre"},"content":{"rendered":"\n

Stephan Thome, Pflaumenregen<\/em>, Suhrkamp, septembre 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Stephan Thome \u00e9crit en allemand depuis son pays d\u2019adoption, Ta\u00efwan. Dans son dernier roman, Pflaumenregen<\/em> (litt\u00e9ralement : \u00ab  Pluie de prunes  \u00bb), il d\u00e9ploie \u00e0 travers le destin de trois g\u00e9n\u00e9rations plus de 70 ans d\u2019histoire sur l\u2019\u00eele de Ta\u00efwan, depuis la fin de l\u2019occupation japonaise au d\u00e9but des ann\u00e9es 1940 jusqu\u2019en 2016.<\/p>\n\n\n\n

Ce roman historique est le r\u00e9sultat de plusieurs ann\u00e9es de recherches intensives et l\u2019auteur a tenu \u00e0 mettre en avant l\u2019exp\u00e9rience des Ta\u00efwanais, ainsi que leur propre perspective. Les questions d\u2019identit\u00e9 et d\u2019appartenances multiples animent la famille d\u2019Umeko, jeune \u00e9coli\u00e8re au d\u00e9but du roman dont l\u2019histoire va conna\u00eetre, au fil des \u00e9v\u00e9nements historiques, de nombreuses d\u00e9chirures.<\/p>\n\n\n\n

Pflaumenregen<\/em> transmet \u00e0 travers le destin boulevers\u00e9 d\u2019une famille des \u00e9v\u00e9nements peu connus des lecteurs europ\u00e9ens. Proposer un panorama du 20e<\/sup> si\u00e8cle depuis Ta\u00efwan, d\u00e9centrer une perspective par trop europ\u00e9enne, tels sont, entre autres, les enjeux de ce roman.<\/p>\n\n\n\n

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Heidi Furre, Makta<\/em>, Flamme Forlag, 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Souvent, je le vois chez les autres. Je ne sais pas exactement comment je le vois, car il est fugace. C’est dans le visage. C’est dans la peau, autour de la bouche, dans le regard. Certaines femmes portent la douleur dans leur visage. Des hommes aussi. Il est difficile de la saisir, elle s’\u00e9chappe facilement. Elle d\u00e9fie la jeunesse, elle d\u00e9fie la beaut\u00e9. Je l’ai vue chez les autres depuis que je suis enfant, avant de savoir ce que c’\u00e9tait. Je l’ai vu chez des enfants. Je l’ai vu chez des femmes plus \u00e2g\u00e9es. Certains jours, je l’ai vu en moi. Dans mes pores, dans mon teint, dans mes rides. Il s’affiche si je ne le surveille pas.<\/em><\/p>\n\n\n\n

Liv est une infirmi\u00e8re qui prend soin d’elle et des autres. C’est une personne normale qui cache un secret. Une nuit, il y a de nombreuses ann\u00e9es, elle a \u00e9t\u00e9 viol\u00e9e. Par un homme avec qui elle est rentr\u00e9e chez elle de son propre choix. POWER traite du pouvoir, mais aussi de la capacit\u00e9 \u00e0 le surmonter. De la force qu’il faut avoir pour continuer.<\/p>\n\n\n\n

 \u00ab  L’un des livres les plus importants de cet automne.  \u00bb (Jannicke Totland, framtida.no) <\/p>\n\n\n\n

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Jacobo Bergareche, Los d\u00edas perfectos <\/em>(Les jours heureux<\/em>), Libros del Asteroide, mai 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Le roman Los d\u00edas perfectos<\/em> de Jacobo Bergareche n\u2019a pas laiss\u00e9 ses lecteurs indiff\u00e9rents. Mario Vargas Llosa qualifie le roman de \u00ab divertissant, dr\u00f4le et tr\u00e8s bien \u00e9crit \u00bb. Avec cet \u00e9loge du Prix Nobel, le roman a rencontr\u00e9 davantage de lecteurs, ce qui est m\u00e9rit\u00e9. Cette fiction au carrefour entre le r\u00e9cit de voyages, le roman \u00e9pistolaire et le roman d\u2019amour est particuli\u00e8rement r\u00e9ussie. Luis, le h\u00e9ros, se rend \u00e0 Austin pour un Congr\u00e8s, mais ce n\u2019est qu\u2019un alibi pour pouvoir retrouver Camila, son amante. Or, peu avant son d\u00e9part, Camila lui envoie un message o\u00f9 elle lui annonce la fin de leur histoire. Ce qui, au d\u00e9part, \u00e9tait pr\u00e9vu comme un voyage torride tourne alors en une exploration des archives de l\u2019Universit\u00e9 d\u2019Austin o\u00f9 Luis d\u00e9couvre la correspondance peu connue entre William Faulkner et Meta Carpenter, son amante. Les \u00e9changes entre l\u2019auteur am\u00e9ricain et son amante r\u00e9sonnent de mani\u00e8re particuli\u00e8re chez Luis qui d\u00e9couvre, au-del\u00e0 des distances g\u00e9ographiques, temporelles et linguistiques, un jeu de miroirs fait d\u2019ennui et d\u2019exaltation, sans oublier la n\u00e9cessaire dose d\u2019humour qui fait de ce roman un des plus int\u00e9ressants parmi les nouveaut\u00e9s \u00e9ditoriales espagnoles.<\/p>\n\n\n\n

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Paolo Nori, Sanguina ancora. L\u2019incredibile vita di Fiodor Dosto\u00efevski<\/em> Mondadori, 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Les romans de Tolsto\u00ef et de Dosto\u00efevski sont des \u0153uvres d\u2019art pas seulement parce qu\u2019ils parlent la langue sup\u00e9rieure de l\u2019art mais aussi parce qu\u2019ils parlent de moi, de mes peurs, de mes blessures, de ma famille, de ma solitude, de mon \u00e9tat d\u2019orphelin de 57 ans, sans m\u00e8re, sans p\u00e8re ; un ridicule, vieil orphelin qui habite Casalecchio di Reno (Bologne).<\/em><\/p>\n\n\n\n

\u00c0 l\u2019occasion des 200 ans de la naissance de Fiodor Dosto\u00efevski, Mondadori propose par la plume de Paolo Nori (Parme, 1963) une (auto)biographie romanc\u00e9e du grand \u00e9crivain russe. <\/p>\n\n\n\n

Confessions du \u00ab sous-sol \u00bb, critique litt\u00e9raire passionn\u00e9e et fraternelle, Sanguina ancora<\/em> retrace, tout en reconstruisant la vie de l\u2019un des fondateurs du roman moderne, l\u2019histoire d\u2019une blessure ouverte inflig\u00e9e par la lecture d\u2019une \u0153uvre m\u00e9taphysique extraordinaire, l\u2019oeuvre dosto\u00efevskienne, dont les grands questionnements sur la condition humaine continuent de nous hanter.<\/p>\n\n\n\n

Tout commence par Crime et ch\u00e2timent<\/em>, que Paolo Nori d\u00e9couvre lorsqu\u2019il est adolescent : ce sera son initiation \u00e0 la litt\u00e9rature et \u00e0 la vie.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019homme Dosto\u00efevski – nous dit Nori au fil des pages  \u2013 nous ressemble tellement que depuis 1881, ann\u00e9e de sa mort, la blessure saigne. C\u2019est de cette proximit\u00e9 existentielle, d\u00e9sarmante, avec le grand romancier russe, que le livre se nourrit : par le biais de l\u2019\u00e9criture autobiographique de Nori, la vie extraordinaire de Dosto\u00efevski devient alors celle de chacun d\u2019entre nous, lecteurs passionn\u00e9s d\u2019une \u0153uvre majestueuse toujours aussi actuelle. Ce bel hommage \u00e0 Dosto\u00efevski sonne surtout comme un in\u00e9puisable chant d\u2019amour pour la litt\u00e9rature.<\/p>\n\n\n\n

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Jaroslav Rudi\u0161,  Winterbergova posledn\u00ed cesta<\/em> (Le Dernier Voyage de Winterberg<\/em>), Labyrint, septembre 2021, Traduit de l’allemand (Winterbergs letzte Reise<\/em>) par Michaela \u0160kult\u00e9ty<\/h2>\n\n\n\n
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Jan Kraus est aide-soignant \u00e0 Berlin, et s’occupe de personnes mourantes. Originaire de Vimperk, dans la Tch\u00e9quie actuelle, il vit en Allemagne depuis 1986. Il passe avec les agonisants les derniers moments de leur vie : parfois, ce ne sont que quelques jours, parfois des semaines, plus rarement des mois entiers. L’un de ceux qu’il aide \u00e0 faire le grand saut est Wenzel Winterberg, originaire de Liberec, qui est aussi vieux que le cr\u00e9matorium local et que la R\u00e9publique tch\u00e9coslovaque. Cet homme de pr\u00e8s de 100 ans, qui a travaill\u00e9 toute sa vie comme conducteur de tramway et n’a jamais fait d’\u00e9tudes mais qui en sait long, souffre de \u00ab crises d’Histoire \u00bb. Un jour, il demande \u00e0 Kraus de l’accompagner pour son dernier voyage en Europe centrale. Ensemble, ils se rendent en train de Berlin \u00e0 Sarajevo, suivant un vieux guide de voyage pour l’Autriche-Hongrie datant de 1913, par Karl Baedeker. Ils voyagent sur les traces de Lenka, le vieil amour de Winterberg, qu’il a perdu au d\u00e9but de la derni\u00e8re guerre. Dehors, il fait froid ; derri\u00e8re les fen\u00eatres du train, de vieilles histoires oubli\u00e9es depuis longtemps reviennent \u00e0 la vie … <\/p>\n\n\n\n

Pour son roman Le dernier voyage de Winterberg<\/em>, l’auteur a \u00e9t\u00e9 nomin\u00e9 au prestigieux prix de la Foire du livre de Leipzig en 2019 et a remport\u00e9 le Chamisso-Preis\/Hellerau Award en 2020.<\/p>\n\n\n\n

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Ott\u00f3 Tolnai, Szem\u00e9rem\u00e9kszerek 2. Az \u00far pantall\u00f3ja<\/em> (Bijoux intimes 2. Le pantalon du seigneur<\/em>), Budapest, Jelenkor Kiad\u00f3, 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Dans la premi\u00e8re partie du roman, parue en 2018, le narrateur, qui vit dans la ville de Pali\u0107 (Vo\u00efvodine), \u00e0 18 km de la fronti\u00e8re serbo-hongroise, part chercher deux flacons st\u00e9riles \u00e0 la pharmacie. Il se trouve dans la zone de transit et rencontre des r\u00e9fugi\u00e9s. Faisant un geste que les douaniers prennent pour un signe, il sera emprisonn\u00e9 et envoy\u00e9 en psychiatrie. Le premier roman est \u201cune s\u00e9rie d\u2019anecdotes, de bavardages, de r\u00e9cits, d\u2019histoires qui s\u2019entrecroisent et se d\u00e9veloppent les unes les autres, et dans ce flot irr\u00e9gulier et d\u00e9brid\u00e9 de discours, les critiques ont cherch\u00e9 \u00e0 d\u00e9couvrir la pr\u00e9sence constante de la libert\u00e9\u201d (Sarolta Deczki)[1]. Malgr\u00e9 son titre, il ne s\u2019agit donc pas d\u2019un roman \u00e9rotique, loin de l\u00e0, les bijoux intimes sont les bribes de la pudeur, objets concrets et m\u00e9taphoriques des histoires, outils du d\u00e9voilement du narrateur.<\/p>\n\n\n\n

La deuxi\u00e8me partie du roman, qui vient de para\u00eetre, continue \u00e0 raconter la vie de ce narrateur. Une fois sorti de prison, il se rend jour apr\u00e8s jour dans des caf\u00e9s avec son ami Cziprian o\u00f9 ils ne font que discuter. Tous deux \u00e9voquent leurs souvenirs et leurs histoires depuis leur enfance jusqu\u2019\u00e0 nos jours, en passant par les ann\u00e9es de l\u2019ex-Yougoslavie. Ott\u00f3 Tolnai trouve des personnages inoubliables, ou plut\u00f4t les rend inoubliables : des g\u00e9nies m\u00e9connus du paprika moulu \u00e0 la couturi\u00e8re qui fait voyager son Singer, de l\u2019ancien projectionniste de cin\u00e9ma \u00e0 l\u2019oncle Laci Balla qui fait une d\u00e9monstration de natation devant le roi\u2026 Des figures de Pali\u0107 et de Novi Sad, villes frontali\u00e8res de la Serbie, la minorit\u00e9 hongroise, les \u201cpremiers habitants\u201d, des visiteurs et des r\u00e9fugi\u00e9s. Et, bien s\u00fbr, Dr. Brenner, ou de son nom d\u2019\u00e9crivain G\u00e9za Cs\u00e1th, fait aussi son apparition suivi de tous les repr\u00e9sentants de la vie intellectuelle et artistique hongroise. Parmi eux se trouve le peintre, dont la marque de fabrique est un pantalon couvert de taches de peinture bleue comme l\u2019azur de l\u2019Adriatique o\u00f9 se fait voir le seigneur.<\/p>\n\n\n\n

Trois romans d\u2019Ott\u00f3 Tolnai ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 traduits en fran\u00e7ais (Or br\u00fblant,<\/em> I. Virag, 2001, L’ombre de Miquel Barcel\u00f3, <\/em>Entretemps, 2006 et La rose de Kichinev,<\/em> Le Temps des cerises, 2015).<\/p>\n\n\n\n

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Mart Kivastik, Sure, poisu ! <\/em>(Meurs, gamin !<\/em>), Tartu, V\u00e4ike \u00f6\u00f6muusika, septembre 2021<\/h2>\n\n\n\n
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Ce roman retrace la vie d\u2019une figure ambivalente de l\u2019histoire politique et litt\u00e9raire estonienne, le m\u00e9decin et po\u00e8te d\u2019avant-garde Johannes Vares (1890-1946), \u00e9galement connu sous le nom de plume de Barbarus. Intellectuel de gauche respectable pendant la premi\u00e8re ind\u00e9pendance de l\u2019Estonie, il c\u00e8de aux sir\u00e8nes staliniennes et devient le chef du gouvernement fantoche mis en place en juin 1940 apr\u00e8s l\u2019occupation du pays par l\u2019Arm\u00e9e rouge. Cr\u00e9ature politique de Jdanov (l\u2019\u00e9missaire de Staline en Estonie), entra\u00een\u00e9 malgr\u00e9 lui dans un jeu qui le d\u00e9passe, il se suicide (ou est suicid\u00e9 ?) en 1946. \u00c0 travers une s\u00e9rie de tableaux s\u00e9par\u00e9s par des sauts temporels, l\u2019auteur \u00e9claire la personnalit\u00e9 complexe et le destin tragique de son protagoniste. Il interroge ses choix, ses ambitions, sa vanit\u00e9, tout en faisant appara\u00eetre son humanit\u00e9, sa fragilit\u00e9, ses relations amicales et son amour pour sa femme Emilie, alias Siuts.<\/p>\n\n\n\n

Ce roman est issu d\u2019une pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre du m\u00eame auteur jou\u00e9e en 2014 \u00e0 P\u00e4rnu, la ville d\u2019origine de Johannes Vares. Parall\u00e8lement \u00e0 son \u0153uvre en prose (romans et nouvelles), Mart Kivastik (n\u00e9 en 1963) m\u00e8ne en effet une carri\u00e8re de dramaturge (une vingtaine de pi\u00e8ces repr\u00e9sent\u00e9es dans diff\u00e9rents th\u00e9\u00e2tres estoniens depuis 1997). Il a \u00e9galement \u00e9crit plusieurs sc\u00e9narios de films et a r\u00e9alis\u00e9 deux longs m\u00e9trages.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Barbarus avait obtenu sans le faire expr\u00e8s ce qu\u2019il voulait, sous le pouvoir des Russes qui lui avaient ordonn\u00e9 de prendre le poste de Premier ministre. Monsieur Barbarus \u00e9tait devenu le camarade Barbarus. (\u2026) Il voulait redevenir Vares, oiseau banal, individu sans importance menant une vie simple et douce, le docteur Vares et sa petite Siuts. <\/em> \u00bb<\/p>\n\n\n\n

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Krist\u012bne \u017delve, Grosvaldi (Les Grosvalds)<\/em>, Neputns, 2021<\/h2>\n\n\n\n
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La famille Grosvalds est une dynastie d\u2019exception \u00e0 la mesure de la Lettonie, celle d\u2019un peuple sans \u00e9lites anciennes pouvant se pr\u00e9valoir d\u2019arbres g\u00e9n\u00e9alogiques traversant les \u00e2ges. L\u2019abolition du servage (1819 pour la Livonie) est le point de d\u00e9part de l\u2019\u00e9mancipation des nations baltes. L\u2019histoire des Grosvalds s\u2019inscrit dans ce mouvement. Aux alentours des ann\u00e9es 1860, le meunier Grosvalds atteint une aisance suffisante pour permettre \u00e0 son fils, Fr\u012bdrihs, d\u2019aller \u00e0 l\u2019universit\u00e9 \u2014 c\u2019est avec lui que commence le roman d’une famille qui, en une g\u00e9n\u00e9ration et demie, a presque tout accompli, et presque tout perdu \u2013 sauf la post\u00e9rit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Ceux que Krist\u012bne \u017delve appelle \u00ab Les Grosvalds \u00bb, ce sont donc le p\u00e8re, Fr\u012bdrihs Grosvalds (1850-1924), avocat, homme politique, et un des p\u00e8res fondateurs de la nation puis de la Premi\u00e8re r\u00e9publique, la m\u00e8re, Marija Grosvalde (1857-1936), intellectuelle et polyglotte, leurs cinq enfants : M\u0113rija Gr\u012bnberga (1881-1973), ethnographe ; O\u013c\u0123erds Grosvalds (1884-1962), homme d’\u00c9tat et diplomate ; J\u0101zeps Grosvalds (1891-1920), peintre moderniste ; L\u012bna Grosvalde (1887-1974), diplomate et Margar\u0113ta Grosvalde (1895-1982), diplomate, traductrice litt\u00e9raire et probablement espionne ; et leurs petits-enfants M\u0113rija Gr\u012bnberga \u00ab la Jeune \u00bb (1909-1975), archiviste et mus\u00e9ographe qui a sauv\u00e9 les collections des mus\u00e9es lettons durant la Seconde Guerre mondiale et enfin Emanuels Gr\u012bnbergs (1911-1982), math\u00e9maticien. \u00ab Nous ne sommes pas des gens faibles, mais des aristocrates \u2013 et aussi des ouvriers ! <\/em> \u00bb se plaisait \u00e0 dire Margar\u0113ta.<\/p>\n\n\n\n

Ce \u00ab roman sans fiction \u00bb retrace l\u2019histoire de cette famille durant environ un si\u00e8cle. Il d\u00e9peint d\u2019abord longuement son activit\u00e9 foisonnante au c\u0153ur de la vie culturelle, intellectuelle et politique de Riga, alors m\u00eame que, sous l\u2019effet d\u2019une prodigieuse acc\u00e9l\u00e9ration historique, le peuple letton devient une v\u00e9ritable nation europ\u00e9enne. C’est l’\u00e9poque de l’Art Nouveau, du boom \u00e9conomique et urbanistique de Riga d\u2019avant 1914, du fourmillement intellectuel, id\u00e9ologique et politique \u2013 d’une effervescence que le public fran\u00e7ais a d\u00e9couvert lors de l\u2019exposition Les \u00e2mes sauvages<\/em> du mus\u00e9e d’Orsay de 2018.<\/p>\n\n\n\n

Avec un tel sujet, Krist\u012bne \u017delve aurait fort bien pu produire une saga avec robes en dentelles, chapeaux claques et violons suaves. Or ce qu\u2019elle a entrepris refuse la facilit\u00e9, c’est une exploration \u00ab exp\u00e9rimentale \u00bb, mobilisant un mat\u00e9riel documentaire d\u2019une formidable richesse, et qu\u2019elle conna\u00eet parfaitement, pour s’en affranchir et produire un texte qui r\u00e9ussit par mille nuances \u00e0 restituer l’unicit\u00e9 de ce moment charni\u00e8re.<\/p>\n\n\n\n

R\u00e9alisatrice de cin\u00e9ma, famili\u00e8re de l\u2019art contemporain, elle semble avoir compos\u00e9 son livre \u00e0 la mani\u00e8re d\u2019une commissaire d\u2019exposition. Par un traitement objectif de l’archive, avec une m\u00e9thode qui fait entendre sans grimace la singularit\u00e9 de ses personnages, elle orchestre subtilement chacune de leurs voix. Et celles-ci sont inimitables. Au-del\u00e0 de leurs fortes singularit\u00e9s, elles ont en commun un usage inou\u00ef de la langue, un idiolecte familial, que \u017delve parvient \u00e0 mettre en sc\u00e8ne et \u00e0 magnifier. Principalement lettophones, les Grosvalds sont, comme tous les inventeurs de la nation lettone, des polyglottes \u2014 des Europ\u00e9ens polyglottes. Leurs enfants vivent, lisent, \u00e9crivent, pensent certes en letton (qui conna\u00eet alors la r\u00e9volution que la langue fran\u00e7aise a connu trois si\u00e8cles plus t\u00f4t), mais aussi en fran\u00e7ais, en allemand, en anglais, en russe ou en italien. Des cosmopolites qui partagent leurs vies entre Riga, Paris, P\u00e9tersbourg, Munich. Tr\u00e8s proches les uns des autres, les fr\u00e8res et s\u0153urs pratiquent, dans leurs correspondances et leurs journaux intimes \u2014 que \u017delve sollicite abondamment \u2014, une alternance codique (ou code-switching<\/em>) jubilatoire, qui fait que l\u2019on passe plusieurs fois dans une m\u00eame phrase d’une langue \u00e0 l’autre.  \u017delve ne traduit pas au fur et \u00e0 mesure, mais livre en notes de fin les explications lexicales ou contextuelles n\u00e9cessaires, plongeant le lecteur dans une exp\u00e9rience po\u00e9tique immersive qui int\u00e8gre l’ignorance, le flou et le d\u00e9voilement progressif du sens. Le jeu.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab De retour \u00e0 Riga, je fais ce que j’ai \u00e0 faire \u2014 je lis, j’\u00e9cris et je parle dans ma langue maternelle. Il serait int\u00e9ressant de savoir quel type d’homme je serais devenu, si je n’\u00e9tais jamais all\u00e9 \u00e0 l’\u00e9tranger. <\/em> \u00bb \u00e9crit O\u013c\u0123erds \u00e0 son retour d’Allemagne. <\/p>\n\n\n\n

Pour ces personnages cl\u00e9s de l\u2019\u00e9laboration de la Lettonie moderne, l\u2019identit\u00e9 nationale ne peut se concevoir qu\u2019au c\u0153ur de la culture europ\u00e9enne au sens le plus large \u2013 englobant la modernit\u00e9 \u2013, et en aucune fa\u00e7on isol\u00e9e, repli\u00e9e sur des racines ethniques pr\u00e9tendument intemporelles.<\/p>\n\n\n\n

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Rosa Liksom, V\u00e4yl\u00e4 (La Voie)<\/em>, Like, septembre 2021<\/h2>\n\n\n\n
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\u00c0 l\u2019automne 1944, les Allemands et les Finlandais, devant l\u2019avanc\u00e9e sovi\u00e9tique, concluent un accord aux termes duquel les Allemands doivent quitter la Finlande de fa\u00e7on progressive et pacifique. Malheureusement, les soldats allemands pratiquent en r\u00e9alit\u00e9 une politique de la terre br\u00fbl\u00e9e aux cons\u00e9quences d\u00e9sastreuses pour les Finlandais rest\u00e9s sur place. La narratrice de V\u00e4yl\u00e4<\/em>, une jeune fille finlandaise dont les fr\u00e8res sont morts et dont le p\u00e8re est \u00e0 la guerre, se retrouve ainsi contrainte d\u2019emmener leur troupeau de vaches en Su\u00e8de, loin des destructions dues \u00e0 la guerre de Laponie.<\/p>\n\n\n\n

Ses vaches sont pour elle bien plus que des animaux et deviennent de v\u00e9ritables amies, dont la longue fr\u00e9quentation va peu \u00e0 peu transformer la narratrice, au m\u00eame titre que ses rencontres avec des \u00eatres dont la vie chamboul\u00e9e par la guerre nourrira sa conscience en pleine formation.<\/p>\n\n\n\n

Au-del\u00e0 de l\u2019intrigue et des r\u00e9flexions sur cette guerre vue \u00e0 hauteur d\u2019adolescente, V\u00e4yl\u00e4<\/em> se distingue par la langue de la narratrice, le dialecte finnois parl\u00e9 en Laponie : la presse finlandaise a salu\u00e9 ce parti pris stylistique, qui non seulement donne ses lettres de noblesse \u00e0 un dialecte assez rare en litt\u00e9rature (Rosa Liksom, originaire de Laponie finlandaise, l\u2019avait d\u2019ailleurs d\u00e9j\u00e0 employ\u00e9, mais de fa\u00e7on marginale, dans certains de ses ouvrages pr\u00e9c\u00e9dents), mais contribue \u00e9galement \u00e0 l\u2019authenticit\u00e9 du r\u00e9cit et \u00e0 la po\u00e9sie du texte.<\/p>\n\n\n\n

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N\u00e9lida Pi\u00f1on, Um Dia Chegarei a Sagres<\/em> (Un jour, j\u2019irai \u00e0 Sagres<\/em>), Temas e Debates, octobre 2021<\/h2>\n\n\n\n
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C\u2019est l’histoire de Mateus, un paysan du Portugal profond du XIXe si\u00e8cle qui grandit sous la tutelle d\u00e9vou\u00e9e de son grand-p\u00e8re, mais \u00e9touff\u00e9 par le sombre secret qui entoure ses g\u00e9niteurs. \u00c0 la mort de son grand-p\u00e8re, Mateus d\u00e9cide d’abandonner la charrue et de marcher vers Sagres. Il s’agit d’une vieille obsession : fascin\u00e9 par les sagas des explorateurs maritimes h\u00e9ro\u00efques, Matthew est d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 trouver la tombe du prince Henri le Navigateur \u00e0 Sagres. Mais parviendra-t-il \u00e0 atteindre la ville ? Racont\u00e9e avec la ma\u00eetrise caract\u00e9ristique de N\u00e9lida Pi\u00f1on, l’odyss\u00e9e de Mateus est une analyse puissante de la splendeur et de la d\u00e9cadence du Portugal et un bel hommage \u00e0 la tradition litt\u00e9raire et culturelle portugaise.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab  La laur\u00e9ate du prix Prince des Asturies raconte dans ce roman sa relation avec le Portugal et l’histoire des Portugais qui, anim\u00e9s par l’esprit de pionnier, sont partis \u00e0 la conqu\u00eate. […] Dans chaque pas de ce paysan sur sa terre, N\u00e9lida fait \u00e9cho \u00e0 toute la tradition de la litt\u00e9rature portugaise : la grandeur du Portugal chant\u00e9e par Cam\u00f5es dans Os Lus\u00edadas ; l’appel de Fernando Pessoa dans Mensagem pour que le pays retrouve cette grandeur ; l’histoire des anonymes, souvent oubli\u00e9s par les livres d’histoire, mais qui sont charg\u00e9s de maintenir une patrie, dans le sillage de Jos\u00e9 Saramago, dans Memorial do Convento.<\/em>  \u00bb (Guilherme Stumpf, magazine Am\u00e1lgama<\/em>)<\/p>\n\n\n\n

Ce livre a re\u00e7u le Premio Pen Clube Brasil de Literatura 2020.<\/p>\n\n\n\n

Compte-rendu \u00e0 para\u00eetre sur Le Grand Continent<\/em><\/p>\n\n\n\n

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Eduarda Feio et Maria Aur\u00e9lia Marcelino, Escada L\u00edquida. Conversas in\u00e9ditas com surrealistas portugueses<\/em>, Antigona, 2021<\/h2>\n\n\n\n
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En 1978, deux \u00e9tudiants de l’Escola Superior de Belas-Artes<\/em> (\u00c9cole sup\u00e9rieure des beaux-arts) ont interview\u00e9 M\u00e1rio-Henrique Leiria, magn\u00e9tophone et stylo en main, dans sa \u00ab Maison de l’Usher \u00bb \u00e0 Carcavelos (l’une des rares interviews donn\u00e9es par l’auteur), Henrique Risques Pereira, dans le Gr\u00e9mio Liter\u00e1rio de Lisboa (Guilde litt\u00e9raire de Lisbonne), et Cruzeiro Seixas, sur un banc de parc. Ils ont cherch\u00e9 en vain et de fa\u00e7on caricaturale Fernando Alves dos Santos dans l’annuaire t\u00e9l\u00e9phonique et ont joint Pedro Oom par des moyens m\u00e9diumniques. M\u00e1rio Cesariny, le \u00ab  pape du surr\u00e9alisme portugais  \u00bb, leur a refus\u00e9 une interview. Encore in\u00e9dites, ces conversations, qui jaillissent du discours, constituent un t\u00e9moignage vivant et spontan\u00e9, sans tabou, sur le parcours de plusieurs surr\u00e9alistes et sur \u00ab la machine \u00e0 laver le cerveau \u00bb qu’\u00e9tait le surr\u00e9alisme au Portugal.<\/p>\n\n\n\n

Plus de quarante ans apr\u00e8s, nous trouvons encore dans ces entretiens des r\u00e9v\u00e9lations importantes qui n’ont jamais \u00e9t\u00e9 rendues publiques. Les manifestes qui ont pr\u00e9sid\u00e9 \u00e0 la formation du groupe restent vivants, dans la voix des personnes interrog\u00e9es, et constituent des contributions \u00e0 la compr\u00e9hension d’une \u00e9poque.<\/p>\n\n\n\n

Compte-rendu \u00e0 para\u00eetre sur Le Grand Continent<\/em><\/p>\n\n\n\n

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Georges S\u00e9f\u00e9ris, Journ\u00e9es 1925-1944<\/em>, traduction du grec par Gilles Ortlieb, Le Bruit du temps, novembre 2021<\/h2>\n\n\n\n

Pour la premi\u00e8re fois, le journal du po\u00e8te grec Georges S\u00e9f\u00e9ris, prix Nobel de litt\u00e9rature en 1963, est traduit en fran\u00e7ais. <\/p>\n\n\n\n

Le po\u00e8te Georges S\u00e9f\u00e9ris na\u00eet en 1900 \u00e0 Smyrne, dans une famille grecque qui en sera chass\u00e9e par les Turcs lors de la \u00ab grande catastrophe \u00bb de 1922 qui marque la fin de l\u2019Hell\u00e9nisme d\u2019Asie mineure. D\u00e8s lors, toute sa vie, et dans les pages de ces Journ\u00e9es qu\u2019il consigne \u00e0 partir de 1925, S\u00e9f\u00e9ris tentera de r\u00e9pondre aux contradictions inh\u00e9rentes \u00e0 ce qu\u2019est devenue la Gr\u00e8ce : un petit pays dont l\u2019ind\u00e9pendance et l\u2019int\u00e9grit\u00e9 territoriale sont sans cesse menac\u00e9es, mais un pays avec une immense tradition. Comment, en po\u00e8te qui a choisi d\u2019\u00e9crire en grec, redonner une vie litt\u00e9raire \u00e0 la langue populaire de son pays, afin de renouer avec la v\u00e9rit\u00e9 de l\u2019Hell\u00e9nisme, \u00ab caract\u00e9ris\u00e9 par l\u2019amour de l\u2019humain et de la justice \u00bb ? Comment, alors qu\u2019on gagne sa vie comme fonctionnaire aupr\u00e8s des gouvernements successifs dans une p\u00e9riode particuli\u00e8rement troubl\u00e9e, affronter \u00ab l\u2019\u00e9preuve in\u00e9vitable \u00bb et ne pas c\u00e9der au d\u00e9couragement quand on constate chaque jour que les hommes au pouvoir ne sauraient \u00eatre \u00e0 la hauteur de cet id\u00e9al ? Tout au long de ces pages, nous voyons S\u00e9f\u00e9ris vivre l\u2019odyss\u00e9e d\u2019un perp\u00e9tuel exil\u00e9 : en Albanie o\u00f9 il est nomm\u00e9 avant-guerre puis \u2014 alors que la Gr\u00e8ce est vaincue, occup\u00e9e, r\u00e9sistante, en proie \u00e0 la guerre civile \u2014 en Cr\u00e8te, au Caire, en Afrique du Sud, \u00e0 J\u00e9rusalem, \u00e0 Londres et en Italie. Quelles que soient les circonstances, il m\u00e8ne de front deux existences parall\u00e8les : celle de l\u2019homme de bureau \u2014 qui joue parfois un r\u00f4le de tout premier plan dans les \u00e9v\u00e9nements historiques qu\u2019il rapporte au jour le jour avec une acuit\u00e9 qui peut \u00e9voquer le Victor Hugo de Choses vues<\/em> \u2014 et celle de l\u2019\u00e9crivain qui rencontre Andr\u00e9 Gide, Henry Miller, Lawrence Durrell, commente Solomos ou Cavafis et publie de minces recueils qui permettront \u00e0 la po\u00e9sie grecque moderne de rivaliser avec celle de ses ma\u00eetres, Paul Val\u00e9ry ou T. S. Eliot. La hauteur de vue, la lucidit\u00e9 et la probit\u00e9 dont il fait preuve, pendant toutes ces ann\u00e9es, font de ce t\u00e9moignage un monument sans \u00e9quivalent dans son si\u00e8cle et son pays d\u2019origine.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab  Maintenant que je recopie et, pourrais-je dire, relis pour la premi\u00e8re fois d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre ces lignes \u00e9crites au fil des \u00e9v\u00e9nements, je remarque qu\u2019il ne s\u2019agit ni de confessions, ni d\u2019une volont\u00e9 de souligner les choses les plus importantes. Il se peut que le journal participe de quelque mani\u00e8re \u00e0 ces \u00e9v\u00e9nements, de m\u00eame que moi-m\u00eame je participe \u00e0 tout ce que je vis. Il ne veut m\u00eame pas \u00eatre complet. Ce sont tout au plus des traces qu\u2019on laisse en passant. \u201cDes pas sur la neige\u201d, pour se rappeler cette pi\u00e8ce de Claude Debussy ; les traces de quelques moments qui ne sont pas toujours les plus importants, mais les plus libres ; ceux qui sont venus. <\/em> \u00bb (Georges S\u00e9f\u00e9ris, Journ\u00e9es<\/em>, samedi 4 juin 1949)<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 para\u00eetre le 19 novembre 2021.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Un r\u00eave en onze langues pour naviguer dans novembre \u2013 du Portugal \u00e0 la Hongrie, de la Norv\u00e8ge \u00e0 l\u2019Italie. Retrouvez notre s\u00e9lection des sorties litt\u00e9raires europ\u00e9ennes \u00e0 lire ce mois-ci.<\/p>\n","protected":false},"author":1782,"featured_media":124433,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"templates\/post-angles.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1728],"tags":[],"geo":[1917],"class_list":["post-124410","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-arts","staff-le-grand-continent","geo-europe"],"acf":[],"yoast_head":"\n12 fictions d'Europe \u00e0 lire en novembre | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2021\/10\/31\/12-fictions-deurope-a-lire-en-novembre\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"12 fictions d'Europe \u00e0 lire en novembre | Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"Un r\u00eave en onze langues pour naviguer dans novembre \u2013 du Portugal \u00e0 la Hongrie, de la Norv\u00e8ge \u00e0 l\u2019Italie. 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