{"id":11676,"date":"2019-01-13T22:47:39","date_gmt":"2019-01-13T21:47:39","guid":{"rendered":"https:\/\/lldl.eu\/?p=11676"},"modified":"2019-04-05T18:01:02","modified_gmt":"2019-04-05T16:01:02","slug":"felix-tshisekedi-est-le-vainqueur-provisoire-des-elections-presidentielles-en-rdc","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2019\/01\/13\/felix-tshisekedi-est-le-vainqueur-provisoire-des-elections-presidentielles-en-rdc\/","title":{"rendered":"Felix Tshisekedi est le vainqueur provisoire des \u00e9lections pr\u00e9sidentielles en RDC"},"content":{"rendered":"\n

Kinshasa. <\/em>La Commission \u00e9lectorale nationale ind\u00e9pendante (CENI) a annonc\u00e9 en s\u00e9ance pl\u00e9ni\u00e8re les premiers r\u00e9sultats de l\u2019\u00e9lection pr\u00e9sidentielle et des \u00e9lections provinciales du pays. La journ\u00e9e du 9 janvier a \u00e9t\u00e9 marqu\u00e9e par une longue attente pour les m\u00e9dias et les repr\u00e9sentations diplomatiques (1<\/strong>). Finalement, au milieu de la nuit du 10 janvier, le nom du vainqueur pr\u00e9sidentiel provisoire a \u00e9t\u00e9 annonc\u00e9 : Felix Tshisekedi (5<\/strong>). Ce r\u00e9sultat est une source d’embarras, sachant que les sondages pr\u00e9-\u00e9lectoraux lui attribuaient la troisi\u00e8me place. Quelques heures apr\u00e8s la proclamation, des sc\u00e8nes de r\u00e9jouissance \u00e0 Kinshasa ont altern\u00e9 troubles et r\u00e9pression dans d’autres r\u00e9gions du pays.<\/p>\n\n\n\n

La premi\u00e8re r\u00e9action \u00e9tait pr\u00e9occupante, \u00e9tant donn\u00e9 la suspicion d’un accord entre Tshisekedi et Kabila sur le maintien du pouvoir \u00e0 Kinshasa. Selon de nombreux journalistes, l\u2019ex-pr\u00e9sident s\u2019est r\u00e9v\u00e9l\u00e9 \u00eatre le v\u00e9ritable chef d\u2019orchestre de ces \u00e9lections pr\u00e9sidentielles. Dans les premi\u00e8res d\u00e9clarations suivant sa victoire, Tshisekedi a soulign\u00e9 le r\u00f4le de Kabila en tant que garant d\u00e9mocratique. Martin Fayulu, qui venait en deuxi\u00e8me position, a au contraire parl\u00e9 d’un \u00ab putsch \u00e9lectoral intol\u00e9rable \u00bb (2<\/strong>). Un commentaire d’Emmanuel Shadary, dauphin de Kabila (arriv\u00e9 troisi\u00e8me), est \u00e0 pr\u00e9voir. Le malaise a \u00e9t\u00e9 exacerb\u00e9 par les chiffres : Tshisekedi a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu avec 38 \u00e0 39 % des voix, tandis que Fayulu est deuxi\u00e8me avec 34 \u00e0 35 % (Shadary \u00e9tant \u00e0 25-26 %). Cette situation soul\u00e8ve des doutes sur le d\u00e9compte des voix, amenant la Cour constitutionnelle \u00e0 envisager l’id\u00e9e d’un recomptage. La nouvelle a \u00e9galement touch\u00e9 une partie de la diplomatie occidentale : le ministre fran\u00e7ais des Affaires \u00e9trang\u00e8res Jean-Yves Le Drian a invit\u00e9 les parties \u00e0 apporter des \u00e9claircissements (3<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n

F\u00e9lix Tshisekedi a toujours \u00e9t\u00e9 compar\u00e9 \u00e0 son p\u00e8re, Etienne. Chef de l\u2019opposition depuis des d\u00e9cennies depuis Mobutu, Etienne Tshisekedi a \u00e9t\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises candidat \u00e0 la pr\u00e9sidence, notamment apr\u00e8s l\u2019ouverture au pluralisme du Za\u00efre en 1990. Son mouvement politique, l\u2019Union pour la d\u00e9mocratie et le progr\u00e8s social (Udps) \u00e9tait parmi les plus organis\u00e9s, en particulier dans le zones urbaines du centre et du sud du pays. Sa mort a \u00e9t\u00e9 accueillie avec inqui\u00e9tude par la communaut\u00e9 internationale : il \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 comme la seule personnalit\u00e9 politique v\u00e9ritablement oppos\u00e9e au pouvoir des Kabila. Au cours de ces \u00e9lections pr\u00e9sidentielles, l’Udps a pris ses distances avec la candidature de Fayulu, soulignant la volont\u00e9 de Felix Tshisekedi de se pr\u00e9senter seul et suscitant ainsi de nombreuses critiques. Sa victoire, si elle \u00e9tait confirm\u00e9e, poserait une s\u00e9rie de questions : celle du faible taux de participation (environ 50 %) et, en particulier, du r\u00f4le de l\u2019ancienne pr\u00e9sidence dans ce r\u00e9sultat. Les troubles n\u00e9s spontan\u00e9ment (et qui auraient d\u00e9j\u00e0 entra\u00een\u00e9 certains d\u00e9c\u00e8s \u00e0 Kikwit) refl\u00e8tent la situation d’incertitude caus\u00e9e par un tel r\u00e9sultat (4<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n

L\u2019un des acteurs principaux est la soci\u00e9t\u00e9 civile, la\u00efque ou eccl\u00e9siastique, qui s’est distingu\u00e9e pour mettre en place un m\u00e9diation constante entre les forces politiques. La Conf\u00e9rence \u00e9piscopale nationale congolaise (Cenco) a jou\u00e9 le r\u00f4le majeur : entre le 30 d\u00e9cembre et le 10 janvier, elle a soulign\u00e9 la n\u00e9cessit\u00e9 de transparence et de respect de toutes les parties \u00e0 l’\u00e9gard des r\u00e9sultats, en invitant \u00e0 limiter au minimum les rassemblements non autoris\u00e9s (5<\/strong>). D\u00e9j\u00e0 en d\u00e9cembre, elle avait contribu\u00e9 \u00e0 convaincre Fayulu de se pr\u00e9senter, et il n’est pas exclu qu’elle puisse devenir un acteur de plus en plus impliqu\u00e9. La Ceni devra veiller \u00e0 respecter les d\u00e9lais de rigueur, attendant la pr\u00e9sentation de l\u2019avis de la Cour Constitutionnelle avant d\u2019envisager la moindre c\u00e9r\u00e9monie d’officialisation du vainqueur. Tout cela se passe alors m\u00eame que dans certaines circonscriptions de l’Ituri et du Nord-Kivu, le vote n\u2019a pas encore eu lieu, ce qui fait craindre un front potentiellement explosif.<\/p>\n\n\n\n

Perspectives :<\/strong><\/h4>\n\n\n\n