{"id":11513,"date":"2019-01-13T22:00:34","date_gmt":"2019-01-13T21:00:34","guid":{"rendered":"https:\/\/lldl.eu\/?p=11513"},"modified":"2019-04-05T18:06:41","modified_gmt":"2019-04-05T16:06:41","slug":"ce-quil-faut-retenir-du-remaniement-gouvernemental-en-arabie-saoudite","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2019\/01\/13\/ce-quil-faut-retenir-du-remaniement-gouvernemental-en-arabie-saoudite\/","title":{"rendered":"Ce qu\u2019il faut retenir du remaniement gouvernemental en Arabie Saoudite"},"content":{"rendered":"\n
Riyad.<\/em> Le 27 d\u00e9cembre, le roi Salman a promulgu\u00e9 un d\u00e9cret royal ordonnant un remaniement gouvernemental d\u2019ampleur. De nombreux secteurs cl\u00e9s de la bureaucratie saoudienne ont \u00e9t\u00e9 affect\u00e9s. Parmi les minist\u00e8res \u00e9pargn\u00e9s par le remaniement, figurent ceux de l\u2019Int\u00e9rieur, de l\u2019\u00c9nergie et des Finances ; mais le sort ne fut pas aussi cl\u00e9ment pour la diplomatie saoudienne. Ibrahim al-Assaf, ancien ministre des Finances (1996-2016), et membre tr\u00e8s respect\u00e9 de la cour royale, a \u00e9t\u00e9 nomm\u00e9 \u00e0 la t\u00eate du minist\u00e8re des Affaires \u00c9trang\u00e8res, \u00e0 la place d\u2019Adel al-Jubeir. Ce dernier, ancien ambassadeur saoudien \u00e0 Washington et ministre des Affaires \u00c9trang\u00e8res, a \u00e9t\u00e9 r\u00e9trograd\u00e9 au grade de ministre d\u2019\u00c9tat aux Affaires \u00c9trang\u00e8res (correspondant \u00e0 une fonction de secr\u00e9taire d\u2019\u00c9tat).<\/p>\n\n\n\n Al-Assaf est l\u2019un des rares hommes politiques saoudiens de la \u00ab vieille garde \u00bb \u00e0 avoir adopt\u00e9 Vision 2030<\/em>, le plan de r\u00e9formes socio-\u00e9conomiques initi\u00e9 par le prince h\u00e9ritier au tr\u00f4ne, Mohammed bin Salman (MbS). La nomination de al-Assaf, figure peu habitu\u00e9e aux rituels diplomatiques, se veut un geste de rupture par rapport \u00e0 l\u2019action de al-Jubeir, tr\u00e8s critiqu\u00e9 pour la gestion m\u00e9diatique de l\u2019affaire Khashoggi et de la guerre au Y\u00e9men. Il s\u2019agirait donc d\u2019un choix visant \u00e0 prot\u00e9ger et renforcer l\u2019image du prince h\u00e9ritier (1<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n Parmi les personnages d\u2019envergure r\u00e9cemment nomm\u00e9s, il convient de citer Abdullah bin Bandar bin Abdul Aziz, Khaled al-Harbi et Musaed al-Aiban, respectivement Ministre de Garde Nationale, Chef de la Direction de la S\u00e9curit\u00e9 Publique et Conseiller \u00e0 la S\u00e9curit\u00e9 Nationale. Turki al-Shabana et Hamad al-Sheikh ont \u00e9t\u00e9 nomm\u00e9s respectivement Ministre des M\u00e9dias et de l\u2019\u00c9ducation.<\/p>\n\n\n\n \u00c0 ces changements au sommet de l\u2019\u00c9tat s\u2019ajoutent d\u2019autres nominations dans les organismes cl\u00e9s de la bureaucratie saoudienne, tels que l\u2019Autorit\u00e9 G\u00e9n\u00e9rale des Sports (dont le nouveau patron est le prince Abdul Aziz bin Turki al-Faisal), l\u2019Autorit\u00e9 G\u00e9n\u00e9rale des Divertissements (Turki al-Alsheikh), la Commission Saoudienne pour le Tourisme et le Patrimoine Nationale (Ahmad al-Khateeb), l\u2019Agence Spatiale Saoudienne (prince Sultan bin Salman), et la Commission G\u00e9n\u00e9rale des Expositions et Conf\u00e9rences (la direction de cette derni\u00e8re est d\u00e9sormais d\u00e9tenue par le ministre du commerce et des investissements, Majed al-Quassabi). De nombreux fonctionnaires saoudiens dans le monde ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 affect\u00e9s par le remaniement : entre autres, le roi Salman a rappel\u00e9 le prince Mohammed bin Nawaf, ambassadeur aupr\u00e8s du Royaume-Uni (2<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n Ce remaniement montre que le prince h\u00e9ritier a toujours dans l\u2019esprit de garder \u00e0 des postes cl\u00e9s les hommes qui lui sont fid\u00e8les, malgr\u00e9 quelques d\u00e9fections. Celle de Saud al-Qahtani par exemple, proche collaborateur de MbS, suspendu de ses fonctions de conseiller royal et actuellement l\u2019objet d\u2019une enqu\u00eate pour son implication dans l\u2019affaire Khashoggi. De plus, certaines nominations signifient clairement la volont\u00e9 du prince h\u00e9ritier de constituer une \u00e9quipe m\u00e9langeant jeunesse et exp\u00e9rience, qui fluidifie l\u2019action du gouvernement, sans la priver de l\u2019exp\u00e9rience n\u00e9cessaire \u00e0 la gestion de situations complexes.<\/p>\n\n\n\n Ainsi, MbS conjugue sa d\u00e9monstration de force avec une tentative d\u2019ouverture et mod\u00e9ration envers les g\u00e9n\u00e9rations pr\u00e9c\u00e9dentes, qui sont repr\u00e9sent\u00e9es par les diff\u00e9rents membres de la famille royale, les bin Talal, bin Faisal ou bin Bandar. En effet, ces g\u00e9n\u00e9rations-ci avaient \u00e9t\u00e9 violemment \u00e9loign\u00e9es du pouvoir par le prince h\u00e9ritier lui-m\u00eame, lors de sa campagne anti-corruption en novembre 2017.<\/p>\n\n\n\n Le r\u00e9\u00e9quilibrage du pouvoir tend essentiellement \u00e0 resserrer les rangs de l\u2019int\u00e9rieur, tout en pr\u00e9servant MbS de nouvelles critiques, apr\u00e8s celles de ces derniers mois (4<\/strong>), qui portaient sur des questions \u00e9minemment politiques (3<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n Un tel remaniement d\u2019envergure s\u2019inscrit dans l\u2019effort des autorit\u00e9s saoudiennes, et de Mohammed bin Salman en premier lieu, de donner un signal de stabilit\u00e9 et de changement de cap apr\u00e8s des mois tendus et marqu\u00e9s par l\u2019affaire Khashoggi, qui ont gravement nui \u00e0 l\u2019image internationale de l\u2019Arabie Saoudite. \u00c0 travers une r\u00e9organisation des services de s\u00e9curit\u00e9 et des structures politico-administratives nationales, le gouvernement saoudien s\u2019emploie \u00e0 r\u00e9parer les faiblesses qui ont ralenti le d\u00e9veloppement des politiques r\u00e9formistes de MbS.<\/p>\n\n\n\n En d\u00e9finitive, le remaniement de Riyad r\u00e9pond \u00e0 une triple logique, visant \u00e0 recr\u00e9er un climat de confiance et de disponibilit\u00e9 au sein de l\u2019\u00e9lite du pays, aussi bien qu\u2019avec les march\u00e9s financiers et la communaut\u00e9 internationale (5<\/strong>).<\/p>\n\n\n\n Sources :<\/strong><\/p>\n\n\n\n Giuseppe Dentice<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Fin 2018, le roi Salman a annonc\u00e9 un remaniement gouvernemental impliquant plusieurs personnalit\u00e9s, minist\u00e8res et organes clefs de la complexe machine \u00e9tatique saoudienne. Le Ministre des Affaires \u00c9trang\u00e8res, Adel al-Jubeir, est le premier \u00e0 en avoir subi les cons\u00e9quences : il a \u00e9t\u00e9 remplac\u00e9 par Ibrahim al-Assaf, jusque-l\u00e0 Ministre de l\u2019\u00c9conomie. Le remaniement op\u00e9r\u00e9 par Riyad r\u00e9pond \u00e0 une triple logique, visant \u00e0 recr\u00e9er un climat de confiance et de disponibilit\u00e9 au sein de l\u2019\u00e9lite du pays, aussi bien qu\u2019avec les march\u00e9s financiers et la communaut\u00e9 internationale.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-briefings.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[530],"acf":[],"yoast_head":"\nPerspectives :<\/strong><\/h4>\n\n\n\n