{"id":10848,"date":"2018-06-21T23:36:33","date_gmt":"2018-06-21T22:36:33","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/?p=10848"},"modified":"2025-08-18T18:26:47","modified_gmt":"2025-08-18T16:26:47","slug":"la-doctrine-dorban","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/","title":{"rendered":"La doctrine Orban"},"content":{"rendered":"\n

\u00c0 l\u2019occasion du premier anniversaire de la mort d’Helmut Kohl, le Premier ministre hongrois Victor Orb\u00e1n<\/a> a d\u00e9livr\u00e9 le 16 juin 2018 un discours crucial. Avec Shahin Vall\u00e9e<\/a>, nous croyons qu’il marquera le d\u00e9bat de la prochaine ann\u00e9e \u00e9lectorale europ\u00e9enne<\/a>. Orb\u00e1n revendique pour son mouvement une place centrale dans la conception du n\u00e9o-nationalisme europ\u00e9en, et sa position doit \u00eatre comprise.<\/p>\n\n\n\n

Nous souhaitons donc traduire en exclusivit\u00e9 ce texte important qui inaugure la bataille politique et culturelle des prochaines ann\u00e9es. Il nous confronte aux difficult\u00e9s d’une campagne encore \u00e0 dessiner et \u00e0 penser. De ces quelques fragments d\u2019un discours qui th\u00e9orise le tournant n\u00e9o-nationaliste en Europe, on peut tirer plusieurs conclusions : le \u00ab nationaliste \u00bb Victor Orban reconna\u00eet la position g\u00e9opolitique de la Hongrie comme \u00ab petit pays \u00bb, mais la place au c\u0153ur du destin politique de l\u2019Europe centrale. Alors qu\u2019il pourrait \u00eatre tent\u00e9 de quitter le PPE pour \u00ab fonder un parti europ\u00e9en anti-immigration \u00bb, il prend \u00e0 c\u0153ur le fait de le \u00ab renouveler \u00bb, en infl\u00e9chissant sa politique et le sens du projet europ\u00e9en <\/span>1<\/sup><\/a><\/span><\/span>. <\/p>\n\n\n\n

Cette ligne peut para\u00eetre \u00e9tonnante alors qu’il vient de quitter le Parti populaire europ\u00e9en \u2014 mais pour comprendre ce revirement majeur dans la strat\u00e9gie continentale des n\u00e9onationalistes, il faut d’abord l’\u00e9tudier. <\/p>\n\n\n\n

\n\n\n\n

De nos jours, l\u2019Europe est dans un \u00e9tat d\u2019agitation fi\u00e9vreuse. Beaucoup d\u2019\u00e9l\u00e9ments \u00e9voluent en m\u00eame temps : les signes alarmants d\u2019une guerre \u00e9conomique avec les \u00c9tats-Unis ; un conflit arm\u00e9 entre l\u2019Ukraine et la Russie ; une nouvelle configuration de la politique en Italie ; les n\u00e9gociations du Brexit. Autrement dit, ceux qui ont affaire, aujourd\u2019hui, \u00e0 la politique de l\u2019Europe ont besoin de temp\u00e9rance, de calme, de courage, et d\u2019un bon sens de la temporalit\u00e9. Concernant notre rendez-vous d\u2019aujourd\u2019hui, nous avons trop de sujets \u00e0 traiter. Mais nous ne devons pas trop nous engager pour autant, parce que l\u2019invitation \u00e0 la c\u00e9r\u00e9monie ne requiert pas des membres de l\u2019assistance qu\u2019ils d\u00e9veloppent longuement leurs positions. Nous avons seulement le temps de rendre hommage \u00e0 Helmut Kohl, avant d\u2019\u00e9voquer la position hongroise sur un certain nombre de probl\u00e8mes importants de l\u2019Europe. <\/p>\n\n\n\n

En politique, la providence consiste \u00e0 \u00eatre la bonne personne au bon endroit et au bon moment. Il n’est pas exag\u00e9r\u00e9 de dire que Helmut Kohl \u00e9tait un cadeau de la providence fait \u00e0 l’Allemagne et \u00e0 l’Europe. Pour nous, en Europe centrale, Helmut Kohl est l’exemple de l’Europ\u00e9en chr\u00e9tien. Il repr\u00e9sentait l’Europe chr\u00e9tienne \u00e0 laquelle nous avons toujours appartenu, et, apr\u00e8s quarante ans de communisme, sa volont\u00e9 politique a ouvert la voie \u00e0 notre r\u00e9int\u00e9gration \u00e0 la communaut\u00e9 des peuples d’Europe. Le courage du chancelier Kohl a jet\u00e9 les bases de la r\u00e9unification de l’Allemagne et de l’Europe, c’est pourquoi nous nous souviendrons toujours de lui avec respect et gratitude. Qu\u2019il repose en paix.<\/p>\n\n\n\n

En ce qui concerne les relations de la Hongrie avec la politique europ\u00e9enne, nous devons, avant tout, pr\u00e9ciser le r\u00f4le que peut jouer la Hongrie dans la politique europ\u00e9enne. La Hongrie est consciente de sa force, de son influence et de sa mission. C\u2019est ce qu\u2019on appelle se conna\u00eetre soi-m\u00eame. Bien se conna\u00eetre est le point de d\u00e9part de toute bonne action politique. La Hongrie ne cherche pas \u00e0 jouer un r\u00f4le politique europ\u00e9en. Pour nous, l’int\u00e9r\u00eat national est la priorit\u00e9. De plus, ni le pays ni moi-m\u00eame n\u2019a, ni n\u2019aura, une telle ambition. Nous n’oublions pas la r\u00e9alit\u00e9 : dix millions de citoyens, un PIB de 114 milliards d\u2019euros, moins de vingt mille soldats.
Notre implication sur des questions importantes, qui nous ont men\u00e9s \u00e0 nous opposer \u00e0 Bruxelles et \u00e0 certains grands \u00c9tats-membres, a cr\u00e9\u00e9 l\u2019illusion que la Hongrie pouvait avoir une influence sur la politique europ\u00e9enne. Il faut r\u00e9sister \u00e0 cette id\u00e9e flatteuse et, avant tout autre chose, nous consacrer \u00e0 la d\u00e9fense des int\u00e9r\u00eats nationaux de la Hongrie. Cela n\u2019est pas remis en cause par le fait que, comme vous allez l\u2019apprendre par un communiqu\u00e9 qui sera publi\u00e9 cet apr\u00e8s-midi, j\u2019ai eu une conversation t\u00e9l\u00e9phonique avec Donald Trump il y a quelques minutes, au cours de laquelle nous avons discut\u00e9 de la diff\u00e9rence entre \u00ab un beau mur \u00bb et \u00ab une belle cl\u00f4ture \u00bb.
<\/p>\n\n\n\n

Quoiqu\u2019il en soit, le c\u0153ur de ma position est que les Hongrois sont un peuple qui a de l\u2019honneur et de la dignit\u00e9, mais qui reconna\u00eet, de mani\u00e8re r\u00e9aliste, sa situation. La zone pour laquelle nous avons de grandes ambitions est l\u2019Europe centrale et le Groupe de Visegrad. L\u2019ambition hongroise est de permettre \u00e0 la Hongrie d\u2019exister dans une r\u00e9gion d\u2019Europe centrale forte, compos\u00e9e de pays qui coop\u00e8rent \u00e9troitement et qui s\u2019entre-aident. C’est ainsi que la Hongrie a de l\u2019influence et de l\u2019importance. La Hongrie reconna\u00eet le r\u00f4le d\u00e9terminant de la Pologne en Europe centrale, et cherche, par ses propres forces, \u00e0 conduire les relations en Europe centrale vers davantage de coop\u00e9ration. Une autre ambition de la Hongrie est de promouvoir l\u2019accession \u00e0 l\u2019Union europ\u00e9enne des pays des Balkans occidentaux – et notamment de la Serbie. Nous souhaitons convaincre les autres \u00c9tats-Membres que l\u2019Union europ\u00e9enne en a besoin, et qu\u2019elle peut b\u00e9n\u00e9ficier d\u2019un nouvel \u00e9largissement. Helmut Kohl avait une vision pr\u00e9cise de la signification de l\u2019\u00e9galit\u00e9 parmi les \u00c9tats-membres de l\u2019Union europ\u00e9enne. De toute \u00e9vidence, cela ne signifie pas qu\u2019ils ont une influence \u00e9gale. Ici, le mot clef est Augenh\u00f6he<\/em>. Si je le comprends bien, il signifie quelque chose comme \u00ab \u00e0 hauteur des yeux \u00bb – ou sur un pied d\u2019\u00e9galit\u00e9 – ce qui, traduit en termes culturels, correspond au fond de ma pens\u00e9e. (…)
<\/p>\n\n\n\n

Permettez-moi de dire quelques mots \u00e0 propos des relations entre l\u2019Allemagne et la Hongrie. Il y a deux ans, je suis all\u00e9 voir la maison du chancelier Adenauer \u00e0 Rh\u00f6ndorf, o\u00f9 j’ai vu les statues d\u2019Adenauer et de de Gaulle. Elles ont \u00e9t\u00e9 faites par Imre Varga, qui a \u00e9galement sculpt\u00e9 la statue de Saint St\u00e9phane de Hongrie. Cette statue se trouve devant la Chapelle de Hongrie \u00e0 l’int\u00e9rieur de la fi\u00e8re cath\u00e9drale de l\u2019Europe chr\u00e9tienne, \u00e0 Aachen. Pour les Allemands, c\u2019est une r\u00e9ponse facile \u00e0 comprendre \u00e0 la question historique et id\u00e9ologique du positionnement de la Hongrie.
Helmut Kohl comprit que l\u2019Allemagne avait grand int\u00e9r\u00eat \u00e0 avoir des amis. A l\u2019\u00e9poque, la situation \u00e9tait moins favorable. Helmut Kohl accordait de la valeur \u00e0 notre amiti\u00e9. En Hongrie, il existe un jour de m\u00e9moire pour comm\u00e9morer la d\u00e9portation des personnes d\u2019ethnie allemande en Hongrie. En Hongrie, les Allemands ont un d\u00e9put\u00e9 au Parlement. Il existe treize minorit\u00e9s nationales et ethniques en Hongrie, qui repr\u00e9sentent la diversit\u00e9 civilisationnelle et ethnique, mais aussi l\u2019homog\u00e9n\u00e9it\u00e9 culturelle de notre pays. Le nombre d\u2019\u00e9coles allemandes, et de leurs \u00e9l\u00e8ves, est \u00e9galement en train de grimper.
<\/p>\n\n\n\n

Concernant les relations germano-hongroises, nous devrions aussi nous souvenir de 1989. Kohl a compris le lien essentiel qui existait entre la souverainet\u00e9 hongroise et l’unit\u00e9 allemande. La Hongrie a fait tomber la premi\u00e8re brique du mur de Berlin. En 1989, beaucoup de gens voulaient nous convaincre de ne pas ouvrir la fronti\u00e8re.
<\/p>\n\n\n\n

En 1989, beaucoup de gens voulaient dissuader Helmut Kohl d\u2019unifier l\u2019Allemagne et d\u2019adh\u00e9rer \u00e0 l’OTAN. La Hongrie ne craignait pas la r\u00e9unification allemande, mais peu de nations – voire aucune – pensaient comme nous. En 1990, le soutien \u00e0 la r\u00e9unification allemande \u00e9tait plus fort en Hongrie qu’en Allemagne m\u00eame. Aujourd’hui, je vois des politiciens europ\u00e9ens qui, \u00e0 l’\u00e9poque, s’opposaient \u00e0 l’unification allemande, mais qui veulent aujourd’hui nous expliquer comment \u00eatre de bons Europ\u00e9ens. Par la suite, la Hongrie est devenue membre de l’Union europ\u00e9enne. Nous sommes reconnaissants \u00e0 l’Allemagne pour cela.
<\/p>\n\n\n\n

Je dois \u00e9galement rappeler que les contribuables allemands n’ont pas \u00e0 s\u2019inqui\u00e9ter : nous ne sommes pas venus dans l’Union europ\u00e9enne pour mendier, et nous ne voulons pas vivre de l’argent allemand. Nous travaillons \u00e0 ce que, d’ici \u00e0 2030, la Hongrie devienne un contributeur net au budget de l’Union europ\u00e9enne. Qui plus est, les \u00e9changes commerciaux de l’Allemagne avec les pays du V4 sont d\u00e9sormais nettement plus importants que ceux avec, par exemple, la France, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Les Allemands et les autres \u00c9tats-membres profitent bien de nous. Ni eux ni nous n’avons de raison de nous plaindre.
<\/p>\n\n\n\n

En outre, un \u00e9l\u00e9ment important des relations germano-hongroises est que nous utilisons nos propres ressources pour d\u00e9fendre notre fronti\u00e8re m\u00e9ridionale – et par extension l’Allemagne – contre l’arriv\u00e9e de quelque douze mille migrants par jour. Nous n’avons pas abandonn\u00e9 l’Allemagne, ni l’Europe. Comme nous l’avons dit, nous sommes les gardiens des forteresses frontali\u00e8res et connaissons notre devoir. La morale des relations germano-hongroises est la m\u00eame, en 2015 et en 1989 : quand le moment vient, il ne faut pas h\u00e9siter, mais il faut se d\u00e9cider et agir ; nous devons hisser notre pavillon et montrer nos couleurs. C’est exactement ce que nous avons fait en 1989 et en 2015.
<\/p>\n\n\n\n

Abordons d\u00e9sormais la question de la fronti\u00e8re et de la cl\u00f4ture. Nous devons d\u00e9fendre la fronti\u00e8re ext\u00e9rieure. C’est la condition pr\u00e9alable \u00e0 la libre circulation au sein des fronti\u00e8res. La d\u00e9fense de la fronti\u00e8re fait partie des \u201cdevoirs-obligatoires\u201d. Ce n’est pas une t\u00e2che qui s\u2019assume \u00e0 l’\u00e9chelle europ\u00e9enne, mais \u00e0 l\u2019\u00e9chelle nationale, par les \u00c9tats-membres. Il peut y avoir une aide europ\u00e9enne, mais la responsabilit\u00e9 demeure nationale. Nous avons constat\u00e9 que la position de la Hongrie, jadis condamn\u00e9e, est d\u00e9sormais de plus en plus accept\u00e9e. Nous n’attendons pas de remerciements auxquels nous ne sommes pas habitu\u00e9s. Nous ne jubilerons pas non plus. Il n\u2019est pas agr\u00e9able de constater que la valeur de la monnaie de certains a baiss\u00e9 apr\u00e8s trois ann\u00e9es de crise, tandis que la n\u00f4tre l\u2019a fait imm\u00e9diatement.
<\/p>\n\n\n\n

Peut-on atteindre un compromis dans le d\u00e9bat sur les migrants ? Non – et ce n’est pas n\u00e9cessaire. Il y a ceux qui s’imaginent que chaque partie adverse devrait faire des concessions, qu’ils devraient discuter puis se serrer la main. C’est une mauvaise approche. Certaines questions ne pourront pas aboutir \u00e0 un consensus. Cela n’arrivera pas, et ce n’est pas n\u00e9cessaire. L’immigration est l’une de ces questions. Aucun document ne stipule que l\u2019entr\u00e9e d\u2019un pays dans l’Union europ\u00e9enne implique que ce dernier devienne une terre d’immigration. Lorsque nous sommes entr\u00e9s, nous n’avons pris aucun engagement de ce genre. Il est \u00e9galement vrai que les documents fondateurs de l’Union europ\u00e9enne ne d\u00e9clarent pas qu’un \u00c9tat-membre ne puisse pas chercher \u00e0 se transformer en pays d’immigration. <\/p>\n\n\n\n

C’est pourquoi il y a des pays d’immigration dans l’UE, o\u00f9 les migrants sont les bienvenus, o\u00f9 les populations locales veulent bien les int\u00e9grer et se m\u00e9langer avec eux. Il y a aussi des pays qui ne veulent pas de migrants, qui ne veulent pas se m\u00e9langer avec eux, et o\u00f9 leur int\u00e9gration est donc hors de question. Dans de telles situations, il n’y a pas besoin de compromis, mais de tol\u00e9rance. Nous tol\u00e9rons que certains \u00c9tats-membres de l’espace Schengen admettent des migrants. Cela a et aura des cons\u00e9quences \u2013 y compris pour nous. De m\u00eame, ils devraient tol\u00e9rer le fait que nous ne voulons pas le faire. Ils ne devraient pas nous sermonner, ils ne devraient pas nous faire chanter, ils ne devraient pas nous forcer, mais ils devraient simplement nous donner le respect propre aux \u00c9tats-membres ; puis il y aura la paix sur le Mont des Oliviers.
<\/p>\n\n\n\n

Outre l’immigration, il n’y a pas besoin de compromis et d’accord, mais de tol\u00e9rance et de respect sur d’autres questions : le concept de la nation ; les principes de base de la politique familiale ; la r\u00e9glementation du mariage ; et l’int\u00e9gration sociale. Ces questions rel\u00e8vent de la comp\u00e9tence des \u00c9tats membres, et l’absence d’accord sur ces questions est due \u00e0 des sp\u00e9cificit\u00e9s culturelles et \u00e0 des racines historiques. Il est donc inutile d’essayer \u00e0 plusieurs reprises et sans succ\u00e8s de se convaincre les uns les autres sur des questions sur lesquelles nous n’avons pas besoin de prendre une d\u00e9cision commune.
<\/p>\n\n\n\n

Je voudrais maintenant dire quelques mots sur les \u00e9checs de l’Europe au cours des cinq derni\u00e8res ann\u00e9es. Il y a longtemps que l’Union europ\u00e9enne n’a pas connu cinq ann\u00e9es aussi infructueuses que ces cinq derni\u00e8res ann\u00e9es. Trois graves erreurs p\u00e8sent sur la conscience de Bruxelles : premi\u00e8rement, nous avons perdu le Royaume-Uni ; deuxi\u00e8mement, nous avons \u00e9t\u00e9 incapables de d\u00e9fendre notre continent contre les migrants ; et troisi\u00e8mement, Bruxelles a boulevers\u00e9 l’\u00e9quilibre entre l’Est et l’Ouest. La responsabilit\u00e9 des dirigeants europ\u00e9ens actuels est claire comme de l\u2019eau de roche. Avec l’\u00e9lection de Jean-Claude Juncker – \u00e0 laquelle les Britanniques se sont fermement oppos\u00e9s, fermement et jusqu’au dernier – nous avons dynamit\u00e9 le cadre des relations entre le Royaume-Uni et l’Union europ\u00e9enne. \u00c0 l’exception de la Hongrie, tout le monde a ignor\u00e9 le point de vue des Britanniques. Nous n’avons donc aucune raison d’\u00eatre surpris que l’\u00e9tincelle de la migration ait allum\u00e9 la m\u00e8che qui a tout fait exploser.
<\/p>\n\n\n\n

Bien s\u00fbr, il est \u00e9galement vrai qu’au cours des cinq derni\u00e8res ann\u00e9es, il y a eu des r\u00e9sultats positifs – m\u00eame s’ils ont \u00e9t\u00e9 surpass\u00e9s par les \u00e9checs. Le programme de relance \u00e9conomique de Juncker, par exemple, a vraiment aid\u00e9 certains \u00c9tats-membres. C’est \u00e9galement une r\u00e9ussite que, m\u00eame en p\u00e9riode d’\u00e9chec, Bruxelles a \u00e9t\u00e9 en mesure de maintenir le fonctionnement de l’UE. Il est vrai que nous avons une strat\u00e9gie digitale ambitieuse et que nous avons \u00e9galement pris des mesures pour constituer une d\u00e9fense commune. En temps de paix, ce r\u00e9sultat pourrait m\u00e9riter de vives acclamations. Et pourtant ces ann\u00e9es n\u2019\u00e9taient pas des ann\u00e9es de paix – parce que nous avons perdu la Grande-Bretagne, parce que nous n’avons pas r\u00e9ussi \u00e0 nous d\u00e9fendre contre l’invasion des migrants et parce que Bruxelles a ouvert un conflit entre les parties orientale et occidentale de l’UE. C’est de cela que je voudrais maintenant dire quelques mots.
<\/p>\n\n\n\n

Tout le monde peut voir qu’il y a une ligne de faille symbolique entre l’Est et l’Ouest. Les hommages rendus \u00e0 Fidel Castro par la Commission et notre copr\u00e9sident ont caus\u00e9 une certaine g\u00eane. Nous les supportons. Mais l’\u00e9loge fun\u00e8bre pour Marx nous est rest\u00e9 en travers de la gorge, parce qu\u2019elle nous est incompr\u00e9hensible. Marx a d\u00e9fendu l’abolition de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e ; la dissolution des nations ; l’abolition du mod\u00e8le familial qui existait depuis mille ans ; l’abolition de l’Eglise et de la foi ; et, enfin, il a cr\u00e9\u00e9 l’antis\u00e9mitisme moderne, lorsqu’il a qualifi\u00e9 les Juifs de quintessence d’un capitalisme condamn\u00e9 \u00e0 dispara\u00eetre. Comment cela peut-il \u00eatre lou\u00e9 ? Qui a perdu la t\u00eate ?
<\/p>\n\n\n\n

Ce qui est certain, c’est que quelqu’un a perdu la t\u00eate – soit eux, soit nous. Quoiqu’il en soit, nous aurions d\u00fb, d\u2019une mani\u00e8re ou d’une autre, combler ce foss\u00e9 symbolique entre l\u2019Est et l\u2019Ouest. Ce qui s’est av\u00e9r\u00e9 impossible \u00e0 surmonter, c’est que dans les litiges pratiques centr\u00e9s sur la comp\u00e9titivit\u00e9, la Commission repr\u00e9sente exclusivement les int\u00e9r\u00eats des pays occidentaux. D’apr\u00e8s notre exp\u00e9rience, lorsque les pays occidentaux ont un avantage concurrentiel naturel \u2013 comme par exemple dans la libre circulation de l’argent et des capitaux \u2013 Bruxelles se bat unguibus et rostro<\/em> pour le prot\u00e9ger, au nom du march\u00e9. Je pense qu’il est juste de le faire. Toutefois, dans les domaines o\u00f9 les pays de l’Est ont une position concurrentielle relativement forte \u2013 comme dans le travail et les services \u2013 Bruxelles crie imm\u00e9diatement au scandale, d\u00e9clarant qu’il s’agit d’un dumping<\/em> et nous oblige \u00e0 prendre des mesures correctives ; tout \u00e0 coup, le march\u00e9 passe au second plan. Cela nous co\u00fbte tr\u00e8s cher et c’est compl\u00e8tement injuste.
Helmut Kohl \u00e9tait \u00e9galement pr\u00e9sident de son parti et, dans un discours en sa m\u00e9moire, il est n\u00e9cessaire de parler des relations entre les partis au pouvoir en Hongrie et le Parti populaire europ\u00e9en. Malgr\u00e9 les erreurs commises \u00e0 nos d\u00e9pens par les dirigeants du Parti populaire europ\u00e9en, nous avons d\u00e9cid\u00e9 de continuer \u00e0 faire partie de cette famille de partis europ\u00e9ens.<\/p>\n\n\n\n

En ce qui concerne les \u00e9lections au Parlement europ\u00e9en de 2019, il serait facile, par exemple, d’\u00e9tablir une nouvelle formation \u00e0 partir de partis d’Europe centrale partageant les m\u00eames id\u00e9es – ou, en fait, une formation anti-immigration paneurop\u00e9enne. Il ne fait aucun doute que nous aurions un grand succ\u00e8s aux \u00e9lections europ\u00e9ennes de 2019. Mais je propose que nous r\u00e9sistions \u00e0 cette tentation et que nous nous en tenions aux id\u00e9aux d’Helmut Kohl et \u00e0 la famille du parti. Au lieu de d\u00e9serter, nous nous attellerons \u00e0 la t\u00e2che, plus difficile, de renouveler le Parti populaire europ\u00e9en et de l’aider \u00e0 retrouver ses racines d\u00e9mocrates-chr\u00e9tiennes. Le Parti populaire europ\u00e9en est le parti qui a connu le plus de succ\u00e8s dans l’histoire de la communaut\u00e9 europ\u00e9enne. Au d\u00e9but des ann\u00e9es 2000, \u00e0 l’invitation de Helmut Kohl, le Fidesz \u2013 Hungarian Civic Union s’est joint \u00e0 cette grande communaut\u00e9, et au cours des deux d\u00e9cennies, il est devenu l’un de ses partis les plus forts.
<\/p>\n\n\n\n

Le Parti populaire europ\u00e9en a r\u00e9ussi \u00e0 obtenir des r\u00e9sultats exceptionnels en se positionnant d\u00e8s le d\u00e9but comme un parti de vainqueurs. Nous avons jet\u00e9 les bases de nos succ\u00e8s non pas \u00e0 Bruxelles, mais au sein des nations. <\/p>\n\n\n\n

Tant dans les \u00c9tats que dans l’UE, le Parti populaire a fait le travail essentiel d\u2019un parti, celui que fait tout parti : il a repr\u00e9sent\u00e9 la volont\u00e9 du peuple dans les institutions politiques d\u00e9cisionnelles et dispose donc de bases solides sur lesquelles il peut revendiquer d\u2019imposer son point de vue sur l\u2019orientation de l’int\u00e9gration europ\u00e9enne. Nos rivaux politiques de gauche et lib\u00e9raux se sont perdus dans les id\u00e9ologies et sont devenus esclaves de doctrines irr\u00e9alistes r\u00e9dig\u00e9es sur des pupitres. Pendant des d\u00e9cennies, nous avons eu beaucoup plus de soutien populaire que les autres formations parce que, contrairement \u00e0 nos rivaux, nous avons toujours gard\u00e9 les pieds sur terre, nous avons toujours compris les gens, nous avons une connaissance approfondie de nos propres pays et nous avons toujours pr\u00eat\u00e9 attention \u00e0 ce que les citoyens de l’Europe veulent. Nous les avons repr\u00e9sent\u00e9s.
<\/p>\n\n\n\n

M\u00eame s’il reste aujourd’hui le plus grand parti du continent, le Parti populaire europ\u00e9en a perdu lentement mais r\u00e9guli\u00e8rement de sa force et de son influence au cours des quinze derni\u00e8res ann\u00e9es. L’\u00e9volution la plus importante – et un certain nombre d’\u00e9lections au cours des derni\u00e8res ann\u00e9es en t\u00e9moignent – est que, petit \u00e0 petit, l’influence de nos partis aupr\u00e8s des \u00e9lecteurs a diminu\u00e9. La r\u00e9ponse de la direction du Parti populaire \u00e0 cette situation a \u00e9t\u00e9 mauvaise : elle a cr\u00e9\u00e9 un front populaire anti-populiste. L’Allemagne en est un bon exemple, mais c’est \u00e9galement vrai au Parlement europ\u00e9en. Ce front populaire anti-populiste cherche \u00e0 s’opposer aux nouveaux partis \u00e9mergents en unissant toutes les forces traditionnelles : des communistes, en passant par les verts, les sociaux-d\u00e9mocrates et les lib\u00e9raux, jusqu’aux chr\u00e9tiens-d\u00e9mocrates. Nous pensons que c’est une erreur. C’est une erreur parce que, tout d’abord, elle jette une bou\u00e9e de sauvetage \u00e0 une gauche qui s’affaiblit rapidement. Deuxi\u00e8mement, c’est une erreur en raison de sa dynamique politique bipolaire : au lieu d’affaiblir les forces que nous voulons vaincre, elle les renforcera de fait, en tant que seule alternative \u00e0 l’\u00e9lite dirigeante.
<\/p>\n\n\n\n

Alors que la direction du Parti populaire europ\u00e9en a mal r\u00e9agi, des mod\u00e8les nationaux se sont form\u00e9s et ont \u00e9t\u00e9 couronn\u00e9s de succ\u00e8s. L’autre mod\u00e8le, qui a \u00e9t\u00e9 test\u00e9 avec succ\u00e8s en Autriche et en Hongrie, rel\u00e8ve le d\u00e9fi, ne cr\u00e9e pas un tel front populaire, prend au s\u00e9rieux les questions soulev\u00e9es par les nouveaux partis et leur apporte des r\u00e9ponses s\u00e9rieuses. C’est le faire sans rejoindre la gauche – qui cherche \u00e0 nous entra\u00eener dans la mauvaise direction politique et \u00e0 profiter de nous.
<\/p>\n\n\n\n

La seule raison pour laquelle notre force politique, qui perd des forces, n’est plus spectaculaire, Mesdames et Messieurs, c’est que nos rivaux traditionnels s\u2019affaiblissent encore plus vite que nous. Mais ce n’est qu\u2019une maigre consolation. Nos opposants de gauche et lib\u00e9raux veulent nous enfermer dans une cage intellectuelle ; ils veulent nous dire – \u00e0 gauche comme \u00e0 droite – ce qu’il faut faire et penser ; ils veulent nous expliquer ce dont nous pouvons et ne pouvons pas parler, et avec qui nous pouvons et ne pouvons pas nous allier. Plus r\u00e9cemment, ils ont m\u00eame voulu nous dire, \u00e0 gauche comme \u00e0 droite, qui peut et ne peut pas \u00eatre membre du Parti populaire europ\u00e9en. Voil\u00e0 une situation absurde. Pour nous, pays qui ont connu le communisme, cela nous rappelle de mauvais souvenirs. Cela rappelle la technique du salami employ\u00e9e dans toute l’Europe centrale au milieu du si\u00e8cle dernier par les communistes – soutenus par l’Union sovi\u00e9tique et les accords g\u00e9opolitiques mondiaux – afin d’\u00e9liminer progressivement les partis civiques.
<\/p>\n\n\n\n

Nous sommes sans aucun doute la CSU du Parti populaire europ\u00e9en, et donc la plateforme d\u00e9mocratique chr\u00e9tienne de droite du Parti populaire europ\u00e9en. Nous croyons que le temps est venu d’une renaissance d\u00e9mocratique chr\u00e9tienne, et non d’un front populaire anti-populiste. <\/p>\n\n\n\n

Contrairement \u00e0 la politique lib\u00e9rale, la politique chr\u00e9tienne est capable de prot\u00e9ger nos peuples, nos nations, nos familles, notre culture, enracin\u00e9e dans le christianisme et l’\u00e9galit\u00e9 entre les hommes et les femmes : en d’autres termes, notre mode de vie europ\u00e9en.
<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s avoir parl\u00e9 des affaires du parti, permettez-moi de dire quelques mots de l’avenir de l’UE. L’Union europ\u00e9enne est toujours riche, mais faible. Elle s’affaiblira davantage avec le Brexit, tandis que nos concurrents ext\u00e9rieurs se renforceront. Nous ne pouvons avoir d’autre objectif qu’une Union europ\u00e9enne forte, mais une Union europ\u00e9enne forte a besoin d’\u00c9tats-membres forts. Dans l’\u00e9conomie, la responsabilit\u00e9 individuelle ne peut pas continuer \u00e0 \u00eatre dilu\u00e9e, et ne peut pas \u00eatre dissoute dans un processus magique de formation communautaire. C’est une condition pr\u00e9alable \u00e0 une Europe forte : tout d’abord, chacun doit mettre de l’ordre dans sa propre maison, car seul un \u00c9tat-membre fort peut s’empresser de venir en aide \u00e0 un autre \u00c9tat-membre qui se trouve en difficult\u00e9 sans que ce soit de sa faute. J’aimerais vous rappeler que nous avons \u00e9t\u00e9 les premiers \u00e0 nous retrouver dans le filet de s\u00e9curit\u00e9 financi\u00e8re. Mais, en 2013, nous avons aussi \u00e9t\u00e9 les premiers \u00e0 rembourser l’aide financi\u00e8re que nous avons re\u00e7ue – jusqu’au dernier centime. Nous croyons au concept de M. Sch\u00e4uble selon lequel des r\u00e9formes structurelles majeures peuvent \u00eatre men\u00e9es dans le cadre de la discipline budg\u00e9taire. Nous savons que c’est possible parce que nous l’avons essay\u00e9 et que nous avons r\u00e9ussi.
<\/p>\n\n\n\n

L’avenir de l’Union europ\u00e9enne d\u00e9pend de sa capacit\u00e9 \u00e0 d\u00e9fendre ses fronti\u00e8res ext\u00e9rieures. C’est la prochaine question qui se pose pour l’avenir de l’UE. Si nous d\u00e9fendons nos fronti\u00e8res, le d\u00e9bat sur la r\u00e9partition des migrants n’a plus de sens, car ils ne pourront plus entrer. S’ils ne peuvent pas entrer, il n’y a personne \u00e0 r\u00e9partir. C’est simplement du bon sens. Et si nous suivons cette ligne de conduite, la seule question est de savoir ce que nous devons faire de ceux qui sont d\u00e9j\u00e0 entr\u00e9s. Notre r\u00e9ponse \u00e0 cette question est qu’ils ne devraient pas \u00eatre r\u00e9partis, mais qu’ils devraient \u00eatre ramen\u00e9s chez eux.
<\/p>\n\n\n\n

Enfin, la d\u00e9fense est aussi l’un des principaux enjeux pour l’avenir de l’Europe. Sur ce point, nous devons \u00eatre clairs : ceux qui ne sont pas en mesure de se prot\u00e9ger avec leurs propres ressources seront toujours \u00e0 la merci des autres \u2013 m\u00eame en temps de paix, m\u00eame si ce n’est pas de mani\u00e8re aussi visible. Cela signifie que, pour pouvoir se d\u00e9fendre, l’Europe a besoin de sa propre d\u00e9fense. Heureusement, nous avons progress\u00e9 dans cette direction \u2013 lentement toutefois, et sans doute plus lentement que nous ne le devrions.
<\/p>\n\n\n\n

La plus grande faiblesse de l’Union europ\u00e9enne est le manque de confiance en elle-m\u00eame. J’aimerais maintenant dire quelques mots \u00e0 ce sujet. La Commission a commis une erreur fondamentale en annon\u00e7ant qu’elle ne s\u2019en tiendrait pas \u00e0 la neutralit\u00e9, mais qu\u2019elle jouerait un r\u00f4le politique. C\u2019\u00e9tait de mauvais augure. Nous avons \u00e9galement commis une erreur fondamentale en ne nous pronon\u00e7ant pas contre cela et en le tol\u00e9rant tout simplement. Aujourd’hui, la Commission est un instrument que les grands \u00c9tats utilisent contre les plus petits. Quel autre r\u00f4le pourrait jouer un organe politique ? Dans une telle situation, la r\u00e9alit\u00e9 politique doit \u00eatre d\u00fbment prise en compte. C’est pourquoi non seulement la Commission ne nous prot\u00e8ge pas contre la force \u00e9crasante face \u00e0 laquelle nous sommes confront\u00e9s, mais elle contourne les r\u00e8gles en faveur des grands \u00c9tats, ouvre la voie \u00e0 l’alt\u00e9ration furtive \u2013 et donc ill\u00e9gale \u2013 des pouvoirs, et la Commission utilise ses instruments \u00e0 des fins de chantage. Bien que la comparaison soit l\u00e9g\u00e8rement probl\u00e9matique du point de vue de la dimension temporelle, je pourrais dire qu’elle se transforme en Moscou. En 2019, il nous faudra y mettre fin. Cette Commission doit dispara\u00eetre, et nous aurons besoin d’une Commission et d’un Parlement qui refl\u00e8te les nouvelles r\u00e9alit\u00e9s europ\u00e9ennes.
<\/p>\n\n\n\n

Si la faiblesse physique a une cause spirituelle, comme c’est le cas avec l’UE, alors il faut traiter non pas le corps, mais l’esprit. Je suis convaincu que l’Union europ\u00e9enne a perdu sa capacit\u00e9 exemplaire de r\u00e9solution de probl\u00e8mes parce qu’elle a renonc\u00e9 \u00e0 son propre pass\u00e9 et qu’elle a ainsi renonc\u00e9 \u00e0 ses d\u00e9cennies d’exp\u00e9rience en mati\u00e8re de gouvernance. Elle a contract\u00e9 une amn\u00e9sie. C’est ce que nous avons appris des \u00e9crits de J\u00f3zsef Sz\u00e1jer. Selon l’id\u00e9ologie officielle actuelle de l’UE, la paix, le progr\u00e8s et la coop\u00e9ration en Europe ont commenc\u00e9 avec la cr\u00e9ation de la communaut\u00e9 europ\u00e9enne. Ce qui l’a pr\u00e9c\u00e9d\u00e9, c’est une rivalit\u00e9 pitoyable et fragment\u00e9e, d’\u00c9tat-nations et de religions, aliment\u00e9e par des pulsions nationales et sectaires, qui a conduit \u00e0 des guerres sanglantes \u2013 et finalement \u00e0 l’Holocauste lui-m\u00eame. Par cons\u00e9quent, la logique de Bruxelles veut qu’il n’est pas seulement irr\u00e9aliste de s’appuyer sur cette ancienne pratique pour se guider : si vous le faites, vous agissez en violation directe des valeurs fondamentales et neutres de la nouvelle Europe ; c’est de l’exclusion, c\u2019est nuisible et c\u2019est carr\u00e9ment criminel. Ainsi, l’Europe s’est rev\u00eatue d’une camisole de force spirituelle et a mis de c\u00f4t\u00e9 les le\u00e7ons tir\u00e9es de centaines voire \u2013 de milliers \u2013 d’ann\u00e9es d\u2019exp\u00e9rience de gouvernement. Nous devons d’abord nous lib\u00e9rer de cette camisole de force spirituelle, car elle ne nous cause pas seulement des probl\u00e8mes spirituels, mais aussi des probl\u00e8mes politiques pratiques. Dans un autre \u00e9crit de J\u00f3zsef Sz\u00e1jer, j’ai lu que ceux qui se rendent, qui se d\u00e9barrassent de leur pass\u00e9 – ou qui se laissent enlever leur pass\u00e9 – ne devraient pas \u00eatre surpris si, lorsqu’ils cherchent \u00e0 r\u00e9soudre les nouveaux probl\u00e8mes auxquels ils sont confront\u00e9s, ils d\u00e9couvrent qu’ils ont aussi perdu leur boussole. C’est ainsi qu’il a \u00e9t\u00e9 possible pour des hommes d’\u00c9tat tr\u00e8s respect\u00e9s de faire r\u00e9cemment des affirmations qui peuvent \u00eatre facilement r\u00e9fut\u00e9es avec une connaissance minimale de l’histoire ; l’une de ces affirmations \u00e9tant que les fronti\u00e8res maritimes ne peuvent \u00eatre d\u00e9fendues. Au cours des derni\u00e8res ann\u00e9es, les arguments qu’ils ont avanc\u00e9s ensemble au sujet des fronti\u00e8res, des murs et des cl\u00f4tures sont contredits par l’exp\u00e9rience de l’humanit\u00e9 qui remonte \u00e0 des milliers d’ann\u00e9es. Apr\u00e8s tout, les fronti\u00e8res sont des aspects fondamentaux de la vie : sans fronti\u00e8res, l’existence est impossible. Quelque chose qui n’a pas de fronti\u00e8res, pas de contours, n’existe pas. Et si les fronti\u00e8res maritimes ne peuvent \u00eatre d\u00e9fendues, comment des pays ayant des c\u00f4tes maritimes peuvent-ils exister ? Il est \u00e9vident que ce qui manquait, ce n’\u00e9tait pas la possibilit\u00e9<\/em> de d\u00e9fense, mais la volont\u00e9<\/em> ; et cela a \u00e9t\u00e9 prouv\u00e9 par les actions r\u00e9centes du gouvernement italien.
<\/p>\n\n\n\n

Lorsqu\u2019on parle d\u2019une potentielle renaissance des d\u00e9mocrates chr\u00e9tiens et de la d\u00e9mocratie chr\u00e9tienne, pour moi la pens\u00e9e dominante est celle que les Allemands recevaient par message radio des Am\u00e9ricains dans les ann\u00e9es 1945. \u00ab La chr\u00e9tient\u00e9 est le fondement duquel toutes nos pens\u00e9es tirent leur sens. Tous les Europ\u00e9ens ne doivent pas forc\u00e9ment croire \u00e0 la v\u00e9rit\u00e9 de la foi chr\u00e9tienne ; mais tout ce qu\u2019ils disent, tout ce qu\u2019ils font, tire son sens de l\u2019h\u00e9ritage chr\u00e9tien.
<\/p>\n\n\n\n

Aujourd’hui, l’ordre lib\u00e9ral s’effondre parce qu’il est devenu clair que ses id\u00e9aux ne sont pas fond\u00e9s sur la vie, ni sur la r\u00e9alit\u00e9, ni sur l’histoire, mais sur des constructions artificielles qui ne peuvent tout simplement pas accueillir des concepts qu’ils consid\u00e8rent comme des configurations irrationnelles, mais qui ont fa\u00e7onn\u00e9 et d\u00e9termin\u00e9 l’Europe et la vie des Europ\u00e9ens depuis deux mille ans : des concepts tels que la foi, la nation, la communaut\u00e9 et la famille.
<\/p>\n\n\n\n

Enfin, je dois dire quelques mots sur les aspirations f\u00e9d\u00e9ralistes \u2013 dont le dernier avatar est \u00ab l’\u00c9tat de droit. \u00bb La Commission europ\u00e9enne \u2013 mais ici nous pouvons inclure le Parlement europ\u00e9en \u2013 est continuellement insatisfaite de sa propre marge de man\u0153uvre et cherche \u00e0 \u00e9tendre ses pr\u00e9rogatives \u00e0 d’autres domaines. La logique dite de l’\u00c9tat de droit, dont l’analyse approfondie est une fois de plus fournie par J\u00f3zsef Sz\u00e1jer. Il souligne \u00e0 cet \u00e9gard que cette logique n’a pratiquement aucun fondement juridique \u2013 du moins pas dans les trait\u00e9s fondateurs de l’Union europ\u00e9enne. Le tour de passe-passe consiste en ce que certaines autorit\u00e9s nationales et organismes de r\u00e9glementation appliquent \u00e9galement dans une certaine mesure le droit communautaire ; l’Union exige d’avoir son mot \u00e0 dire sur le fonctionnement des diff\u00e9rents syst\u00e8mes juridiques nationaux, sur les m\u00e9canismes de contr\u00f4le dont ils devraient disposer et sur la mani\u00e8re dont les diff\u00e9rents \u00c9tats membres devraient organiser leur propre pratique l\u00e9gislative. C’est pourquoi nous disons que la primaut\u00e9 du droit n’est qu’un nom de code pour l’aspiration f\u00e9d\u00e9raliste, cherchant \u00e0 faire pression sur les gouvernements r\u00e9ticents.
<\/p>\n\n\n\n

En guise de conclusion, je devrais peut-\u00eatre aborder la question de la contribution que la Hongrie peut apporter \u00e0 la politique europ\u00e9enne commune. En toute modestie, nous pouvons vous proposer les options suivantes. D\u2019abord, nous pouvons nous \u00e9riger en exemple en ce qui concerne les r\u00e9formes \u00e9conomiques. Nous pouvons vous offrir tout le soutien n\u00e9cessaire pour la r\u00e9\u00e9migration. Depuis longtemps, nous disons qu’il faut exporter de l\u2019aide et non pas importer des probl\u00e8mes. Nous pouvons \u00e9galement donner des conseils \u00e0 toute personne qui en fait la demande. Il y a un conseil que nous pouvons \u00e9galement donner qui provient de l\u2019exp\u00e9rience historique de la Hongrie : chacun doit se rendre compte que l’Islam ne fera jamais partie de l\u2019identit\u00e9 des pays europ\u00e9ens. Il faudrait savoir quelle est la r\u00e9ponse de l\u2019Islam. Nous, les Hongrois, nous savons de quoi il s\u2019agit. Pour les musulmans, si l\u2019Islam fait partie de l\u2019Allemagne, alors, l\u2019Allemagne fait partie de l\u2019Islam. Cela m\u00e9rite r\u00e9flexion. <\/p>\n\n\n\n

En plus d’offrir un exemple, une assistance et des conseils, nous devons \u00e9galement souligner \u2013 de fa\u00e7on bienveillante mais ferme \u2013 que nous n’abandonnerons jamais notre avenir et que nous ne permettrons jamais \u00e0 personne de nous imposer quoi que ce soit contre notre volont\u00e9. Si nous ne sommes pas en mesure de parvenir \u00e0 un r\u00e9sultat satisfaisant dans les n\u00e9gociations \u00e0 venir, si nous ne sommes pas en mesure d’accepter – ou m\u00eame de tol\u00e9rer – les points de vue des uns et des autres sur les questions de migration et de budget, alors nous attendrons. Attendons que le peuple europ\u00e9en exprime sa volont\u00e9 lors des \u00e9lections de 2019. Alors ce qui doit arriver arrivera.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Le parti de Viktor Orb\u00e0n va quitter le groupe PPE au Parlement europ\u00e9en. Voici pourquoi il s’agit d’un revirement majeur dans la strat\u00e9gie continentale des n\u00e9onationalistes.<\/p>\n","protected":false},"author":10,"featured_media":18420,"comment_status":"closed","ping_status":"open","sticky":false,"template":"templates\/post-speeches.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":true,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1731],"tags":[],"geo":[],"class_list":["post-10848","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-politique","staff-le-grand-continent"],"acf":[],"yoast_head":"\nLa doctrine Orban | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"La doctrine Orban | Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"Le parti de Viktor Orb\u00e0n va quitter le groupe PPE au Parlement europ\u00e9en. Voici pourquoi il s'agit d'un revirement majeur dans la strat\u00e9gie continentale des n\u00e9onationalistes.\" \/>\n<meta property=\"og:url\" content=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/\" \/>\n<meta property=\"og:site_name\" content=\"Le Grand Continent\" \/>\n<meta property=\"article:published_time\" content=\"2018-06-21T22:36:33+00:00\" \/>\n<meta property=\"article:modified_time\" content=\"2025-08-18T16:26:47+00:00\" \/>\n<meta property=\"og:image\" content=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/gc-orban.png\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:width\" content=\"708\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:height\" content=\"402\" \/>\n\t<meta property=\"og:image:type\" content=\"image\/png\" \/>\n<meta name=\"author\" content=\"Matheo Malik\" \/>\n<meta name=\"twitter:card\" content=\"summary_large_image\" \/>\n<meta name=\"twitter:image\" content=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/gc-orban.png\" \/>\n<meta name=\"twitter:label1\" content=\"\u00c9crit par\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data1\" content=\"Matheo Malik\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:label2\" content=\"Dur\u00e9e de lecture estim\u00e9e\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data2\" content=\"27 minutes\" \/>\n<script type=\"application\/ld+json\" class=\"yoast-schema-graph\">{\"@context\":\"https:\/\/schema.org\",\"@graph\":[{\"@type\":\"WebPage\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/\",\"name\":\"La doctrine Orban | Le Grand Continent\",\"isPartOf\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website\"},\"primaryImageOfPage\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage\"},\"image\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage\"},\"thumbnailUrl\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg\",\"datePublished\":\"2018-06-21T22:36:33+00:00\",\"dateModified\":\"2025-08-18T16:26:47+00:00\",\"author\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/a1c2123a1ef5abd663fcde8f63063d45\"},\"breadcrumb\":{\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#breadcrumb\"},\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"potentialAction\":[{\"@type\":\"ReadAction\",\"target\":[\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/\"]}]},{\"@type\":\"ImageObject\",\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg\",\"contentUrl\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg\",\"width\":735,\"height\":1100},{\"@type\":\"BreadcrumbList\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#breadcrumb\",\"itemListElement\":[{\"@type\":\"ListItem\",\"position\":1,\"name\":\"Accueil\",\"item\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/\"},{\"@type\":\"ListItem\",\"position\":2,\"name\":\"La doctrine Orban\"}]},{\"@type\":\"WebSite\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website\",\"url\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/\",\"name\":\"Le Grand Continent\",\"description\":\"L'\u00e9chelle pertinente\",\"potentialAction\":[{\"@type\":\"SearchAction\",\"target\":{\"@type\":\"EntryPoint\",\"urlTemplate\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?s={search_term_string}\"},\"query-input\":{\"@type\":\"PropertyValueSpecification\",\"valueRequired\":true,\"valueName\":\"search_term_string\"}}],\"inLanguage\":\"fr-FR\"},{\"@type\":\"Person\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/a1c2123a1ef5abd663fcde8f63063d45\",\"name\":\"Matheo Malik\",\"image\":{\"@type\":\"ImageObject\",\"inLanguage\":\"fr-FR\",\"@id\":\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/image\/\",\"url\":\"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/62cbadb9f7f0804282928747d8d2051d?s=96&d=mm&r=g\",\"contentUrl\":\"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/62cbadb9f7f0804282928747d8d2051d?s=96&d=mm&r=g\",\"caption\":\"Matheo Malik\"}}]}<\/script>\n<!-- \/ Yoast SEO plugin. -->","yoast_head_json":{"title":"La doctrine Orban | Le Grand Continent","robots":{"index":"index","follow":"follow","max-snippet":"max-snippet:-1","max-image-preview":"max-image-preview:large","max-video-preview":"max-video-preview:-1"},"canonical":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/","og_locale":"fr_FR","og_type":"article","og_title":"La doctrine Orban | Le Grand Continent","og_description":"Le parti de Viktor Orb\u00e0n va quitter le groupe PPE au Parlement europ\u00e9en. Voici pourquoi il s'agit d'un revirement majeur dans la strat\u00e9gie continentale des n\u00e9onationalistes.","og_url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/","og_site_name":"Le Grand Continent","article_published_time":"2018-06-21T22:36:33+00:00","article_modified_time":"2025-08-18T16:26:47+00:00","og_image":[{"width":708,"height":402,"url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/gc-orban.png","type":"image\/png"}],"author":"Matheo Malik","twitter_card":"summary_large_image","twitter_image":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/gc-orban.png","twitter_misc":{"\u00c9crit par":"Matheo Malik","Dur\u00e9e de lecture estim\u00e9e":"27 minutes"},"schema":{"@context":"https:\/\/schema.org","@graph":[{"@type":"WebPage","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/","name":"La doctrine Orban | Le Grand Continent","isPartOf":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website"},"primaryImageOfPage":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage"},"image":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage"},"thumbnailUrl":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg","datePublished":"2018-06-21T22:36:33+00:00","dateModified":"2025-08-18T16:26:47+00:00","author":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/a1c2123a1ef5abd663fcde8f63063d45"},"breadcrumb":{"@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#breadcrumb"},"inLanguage":"fr-FR","potentialAction":[{"@type":"ReadAction","target":["https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/"]}]},{"@type":"ImageObject","inLanguage":"fr-FR","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#primaryimage","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg","contentUrl":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2018\/06\/97HaaiRKxymkN43LdLb4FQ3rR9dDX7wy-3.jpeg","width":735,"height":1100},{"@type":"BreadcrumbList","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2018\/06\/21\/la-doctrine-dorban\/#breadcrumb","itemListElement":[{"@type":"ListItem","position":1,"name":"Accueil","item":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/"},{"@type":"ListItem","position":2,"name":"La doctrine Orban"}]},{"@type":"WebSite","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#website","url":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/","name":"Le Grand Continent","description":"L'\u00e9chelle pertinente","potentialAction":[{"@type":"SearchAction","target":{"@type":"EntryPoint","urlTemplate":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?s={search_term_string}"},"query-input":{"@type":"PropertyValueSpecification","valueRequired":true,"valueName":"search_term_string"}}],"inLanguage":"fr-FR"},{"@type":"Person","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/a1c2123a1ef5abd663fcde8f63063d45","name":"Matheo Malik","image":{"@type":"ImageObject","inLanguage":"fr-FR","@id":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/#\/schema\/person\/image\/","url":"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/62cbadb9f7f0804282928747d8d2051d?s=96&d=mm&r=g","contentUrl":"https:\/\/secure.gravatar.com\/avatar\/62cbadb9f7f0804282928747d8d2051d?s=96&d=mm&r=g","caption":"Matheo Malik"}}]}},"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/10848","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/10"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=10848"}],"version-history":[{"count":0,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/10848\/revisions"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media\/18420"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=10848"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=10848"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=10848"},{"taxonomy":"geo","embeddable":true,"href":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/geo?post=10848"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}