{"id":104650,"date":"2021-03-30T10:42:45","date_gmt":"2021-03-30T08:42:45","guid":{"rendered":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/?p=104650"},"modified":"2021-03-30T10:44:41","modified_gmt":"2021-03-30T08:44:41","slug":"15-livres-a-lire-en-avril","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2021\/03\/30\/15-livres-a-lire-en-avril\/","title":{"rendered":"15 livres \u00e0 lire en avril"},"content":{"rendered":"\n

Sean McMeekin, Stalin\u2019s War. A New History of World War II<\/em>, Basics Books<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  La Seconde Guerre mondiale est rest\u00e9e dans l’imaginaire populaire une lutte h\u00e9ro\u00efque entre le bien et le mal dont le diabolique Hitler fut l\u2019initiateur. Mais Hitler n’\u00e9tait pas au pouvoir lorsque le conflit a \u00e9clat\u00e9 en Asie – et il \u00e9tait mort avant qu\u2019il ne s\u2019ach\u00e8ve. Ses arm\u00e9es n’ont pas combattu sur plusieurs fronts, son empire ne s’\u00e9tendait pas \u00e0 tout le continent eurasiatique et il n’a h\u00e9rit\u00e9 d’aucun butin de guerre. Ce r\u00f4le central appartenait \u00e0 Joseph Staline. La Seconde Guerre mondiale n’\u00e9tait pas la guerre d’Hitler ; c’\u00e9tait la guerre de Staline.<\/p>\n\n\n\n

S’appuyant sur de nouvelles recherches dans les archives sovi\u00e9tiques, europ\u00e9ennes et am\u00e9ricaines, Stalin’s War<\/em> r\u00e9volutionne notre compr\u00e9hension de ce conflit mondial en d\u00e9pla\u00e7ant son \u00e9picentre \u00e0 l’est. L’ambition g\u00e9nocidaire d’Hitler a peut-\u00eatre contribu\u00e9 \u00e0 d\u00e9clencher l’Armageddon, mais, comme le montre McMeekin, la guerre qui a \u00e9clat\u00e9 en Europe en septembre 1939 \u00e9tait celle que voulait Staline, et non Hitler. De m\u00eame, la guerre du Pacifique de 1941 \u00e0 1945 a r\u00e9pondu \u00e0 l’objectif de Staline de d\u00e9clencher une guerre d’usure d\u00e9vastatrice entre le Japon et les puissances capitalistes \u00ab anglo-saxonnes \u00bb qu’il consid\u00e9rait comme son ultime adversaire.<\/p>\n\n\n\n

McMeekin r\u00e9v\u00e8le \u00e9galement \u00e0 quel point le communisme sovi\u00e9tique a \u00e9t\u00e9 sauv\u00e9 par les man\u0153uvres strat\u00e9giques autodestructrices des \u00c9tats-Unis et de la Grande-Bretagne, \u00e0 commencer par l’aide du pr\u00eat-bail, les bureaux d’approvisionnement am\u00e9ricains et britanniques ayant accept\u00e9 presque aveugl\u00e9ment toutes les demandes sovi\u00e9tiques. La machine de guerre de Staline, comme le montre McMeekin, \u00e9tait largement tributaire du mat\u00e9riel am\u00e9ricain, qu’il s’agisse d’avions de guerre, de chars, de camions, de jeeps, de motos, de carburant, de munitions et d’explosifs, d’intrants industriels et de transferts de technologie, ou encore de denr\u00e9es alimentaires destin\u00e9es \u00e0 l’Arm\u00e9e rouge. Cette g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 am\u00e9ricaine sans contrepartie a donn\u00e9 aux arm\u00e9es de Staline la puissance de frappe mobile n\u00e9cessaire pour conqu\u00e9rir la majeure partie de l’Eurasie, de Berlin \u00e0 P\u00e9kin, pour le communisme.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 20 avril<\/p>\n\n\n\n

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Marc Hecker et \u00c9lie Tenenbaum, La guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe<\/sup> si\u00e8cle<\/em>, Robert Laffont<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Vingt ans, d\u00e9j\u00e0, que les tours du World Trade Center se sont effondr\u00e9es. Qui aurait cru alors que, deux d\u00e9cennies plus tard, la guerre globale contre le terrorisme se poursuivrait sans issue en vue ? Des sables du Sahara aux jungles d\u2019Asie du Sud-Est, des plaines irakiennes aux montagnes afghanes, les pays occidentaux et leurs alli\u00e9s continuent de pourchasser des djihadistes \u00e0 la d\u00e9termination sans faille. La menace n\u2019est pas cantonn\u00e9e \u00e0 ces contr\u00e9es lointaines : l\u2019Europe \u2013 et singuli\u00e8rement la France \u2013 a pay\u00e9 un lourd tribut \u00e0 ce long conflit.<\/p>\n\n\n\n

Al-Qaida a fait preuve d\u2019une r\u00e9silience remarquable et de nouveaux groupes, comme l\u2019\u00c9tat islamique, sont apparus. La chute du \u00ab califat \u00bb proclam\u00e9 par Daech n\u2019a pas sign\u00e9 la fin de cette organisation, et encore moins celle de son id\u00e9ologie mortif\u00e8re. Le monde compterait deux \u00e0 trois fois plus de combattants djihadistes aujourd\u2019hui qu\u2019au d\u00e9but du si\u00e8cle. Ce constat d\u2019une interminable guerre d\u2019usure interroge : qu\u2019avons-nous fait de ces vingt ans ? En d\u00e9pit des centaines de milliers de vies perdues et des sommes consid\u00e9rables d\u00e9pens\u00e9es, pourquoi la menace est-elle encore si \u00e9lev\u00e9e ?<\/p>\n\n\n\n

D\u00e9cryptant les dynamiques strat\u00e9giques de cet affrontement, les auteurs expliquent pourquoi il est si difficile de casser la spirale de la violence et tirent de ces deux d\u00e9cennies de lutte des le\u00e7ons essentielles pour l\u2019avenir.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 29 avril<\/p>\n\n\n\n

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Gary Saul Morson et Morton Schapiro, Minds Wide Shut : How the New Fundamentalisms Divide Us<\/em>, Princeton University Press<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  La polarisation pousse peut-\u00eatre la d\u00e9mocratie \u00e0 son point de rupture. Mais rares sont ceux qui ont explor\u00e9 les forces plus vastes et interconnect\u00e9es qui ont pr\u00e9par\u00e9 le terrain pour cette crise : \u00e0 savoir, une mont\u00e9e des styles de pens\u00e9e, dans toute une s\u00e9rie de domaines, que le sp\u00e9cialiste de la litt\u00e9rature Gary Saul Morson et l’\u00e9conomiste Morton Schapiro appellent \u00ab fondamentalistes \u00bb. Dans Minds Wide Shut<\/em>, Morson et Schapiro examinent comment l’adh\u00e9sion rigide \u00e0 une pens\u00e9e id\u00e9ologique a modifi\u00e9 la politique, l’\u00e9conomie, la religion et la litt\u00e9rature d’une mani\u00e8re qui se renforce mutuellement et qui va \u00e0 l’encontre de l’ouverture d’esprit et de la volont\u00e9 de compromis qui animent la d\u00e9mocratie. En r\u00e9ponse, ils proposent des alternatives qui rendraient \u00e0 nouveau possible un dialogue s\u00e9rieux.<\/p>\n\n\n\n

La pens\u00e9e fondamentaliste, affirment Morson et Schapiro, ne se limite pas \u00e0 un seul camp. Elle s’\u00e9panouit dans tout l’\u00e9ventail politique, donnant lieu \u00e0 des monologues de cris et d’injures de la part de personnes convaincues qu\u2019elles ne peuvent pas se tromper, que la v\u00e9rit\u00e9 et la justice sont de leur c\u00f4t\u00e9 et qu’elles n’ont rien \u00e0 apprendre de leurs adversaires, qui ne peuvent \u00eatre que mauvais ou tromp\u00e9s. <\/p>\n\n\n\n

S’appuyant sur des penseurs et des \u00e9crivains issus des sciences humaines et sociales, Morson et Schapiro montrent comment nous pourrions commencer \u00e0 revenir \u00e0 un dialogue constructif gr\u00e2ce \u00e0 des raisonnements fond\u00e9s sur des cas concrets, des analyses objectives, des le\u00e7ons tir\u00e9es de la litt\u00e9rature, etc. Le r\u00e9sultat est une invitation puissante \u00e0 laisser derri\u00e8re nous la simplification, la rigidit\u00e9 et l’extr\u00e9misme – et \u00e0 nous diriger vers un avenir de plus grande ouverture d’esprit, de mod\u00e9ration et, peut-\u00eatre m\u00eame, de sagesse.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 23 avril <\/p>\n\n\n\n

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Linda Colley, The Gun, the Ship, and the Pen – Warfare, Constitutions, and the Making of the Modern World<\/em>, Liveright<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  The Gun, the Ship, and the Pen<\/em> retrace l’histoire mondiale des constitutions \u00e9crites, des ann\u00e9es 1750 au XXe<\/sup> si\u00e8cle en d\u00e9couvrant les liens \u00e9troits entre l’\u00e9laboration des constitutions et celle des guerres. Dans ce processus, Linda Colley r\u00e9\u00e9value des constitutions c\u00e9l\u00e8bres et r\u00e9v\u00e8le celles qui ont \u00e9t\u00e9 marginalis\u00e9es mais qui ont jou\u00e9 un r\u00f4le central dans l’\u00e9mergence d’un monde moderne.<\/p>\n\n\n\n

Elle met en lumi\u00e8re des sites n\u00e9glig\u00e9s, tels que la Corse, avec sa constitution pionni\u00e8re de 1755<\/a>, et la minuscule \u00eele Pitcairn, dans le Pacifique, premier point du globe \u00e0 avoir accord\u00e9 le droit de vote aux femmes. Elle souligne le r\u00f4le d’acteurs inattendus, comme Catherine la Grande de Russie, qui exp\u00e9rimentait des techniques constitutionnelles avec son Nakaz \u00e9clair\u00e9 des d\u00e9cennies avant que les P\u00e8res fondateurs n’\u00e9laborent la constitution am\u00e9ricaine. Les constitutions \u00e9crites sont g\u00e9n\u00e9ralement examin\u00e9es \u00e0 l\u2019\u00e9chelle nationale, mais Colley se concentre sur la mani\u00e8re dont elles ont travers\u00e9 les fronti\u00e8res, se r\u00e9pandant sur six continents en 1918 et contribuant \u00e0 l’essor d’empires et de nations. Elle met \u00e9galement en lumi\u00e8re leur place non seulement dans le droit et la politique, mais aussi dans des histoires culturelles plus larges, ainsi que leurs liens \u00e9troits avec l’imprim\u00e9, la cr\u00e9ativit\u00e9 litt\u00e9raire et l’essor du roman.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Paru le 2 mars<\/p>\n\n\n\n

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Delphine All\u00e8s, La part des dieux. Religion et relations internationales<\/em>, CNRS \u00c9ditions<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Du Discours du Caire, adress\u00e9 en 2009 par Barack Obama \u00e0 un \u00ab monde musulman \u00bb dont il pr\u00e9supposait l’unit\u00e9, \u00e0 la prolif\u00e9ration des \u00ab dialogues interreligieux pour la paix \u00bb, la religion appara\u00eet aujourd’hui comme centrale dans les relations internationales. Cette perception d\u00e9bouche sur des initiatives politiques pr\u00e9sent\u00e9es comme autant d’antidotes face aux troubles attribu\u00e9s au \u00ab retour du religieux \u00bb dans l’espace mondial.<\/p>\n\n\n\n

 Pourtant, contrairement \u00e0 ce que laisse entendre le mythe d’un syst\u00e8me international s\u00e9cularis\u00e9, les dieux n’ont jamais cess\u00e9 d’\u00eatre m\u00eal\u00e9s aux affaires du monde. En Europe m\u00eame, o\u00f9 la souverainet\u00e9 de l’\u00c9tat s’est form\u00e9e contre l’autorit\u00e9 de l’\u00c9glise, les relations entre religion et politique sont rest\u00e9es imbriqu\u00e9es. Dans le monde postcolonial, des mobilisations \u00e0 dimension religieuse ont souvent form\u00e9 un ressort de l’acc\u00e8s \u00e0 l’ind\u00e9pendance et donc une condition de l’acquisition de la souverainet\u00e9. <\/p>\n\n\n\n

La longue ignorance de cette \u00ab part des dieux \u00bb a laiss\u00e9 place, \u00e0 partir des ann\u00e9es 90, \u00e0 une surinterpr\u00e9tation du retour du religieux dans l’analyse des relations internationales. Le succ\u00e8s des repr\u00e9sentations confessionnalis\u00e9es du d\u00e9sordre mondial et des initiatives politiques qui s’en sont inspir\u00e9es, souvent en r\u00e9ponse \u00e0 diff\u00e9rents avatars de la th\u00e8se du \u00ab choc des civilisations \u00bb, a eu un effet auto-r\u00e9alisateur : elle a incit\u00e9 des acteurs qui \u00e9chappaient jusqu’alors aux labels religieux \u00e0 les mobiliser strat\u00e9giquement. <\/p>\n\n\n\n

C’est au prisme du terrain indon\u00e9sien notamment que l’auteure \u00e9tudie cette \u00e9volution, tout en s’attachant \u00e0 montrer l’autonomie d’individus et de soci\u00e9t\u00e9s \u00e9chappant aux assignations d’identit\u00e9s religieuses uniformisantes.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 8 avril<\/p>\n\n\n\n

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Marie Favereau, The Horde. How the Mongols Change the World<\/em>, Harvard University Press<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Les Mongols sont connus pour une chose : la conqu\u00eate. Marie Favereau montre que les r\u00e9alisations des Mongols s’\u00e9tendaient bien au-del\u00e0 de la guerre. Pendant trois cents ans, la Horde n’a pas \u00e9t\u00e9 moins importante pour le d\u00e9veloppement mondial que ne l’avait \u00e9t\u00e9 Rome. Elle a laiss\u00e9 un h\u00e9ritage profond en Europe, en Russie, en Asie centrale et au Moyen-Orient, palpable jusqu’\u00e0 aujourd’hui. Marie Favereau nous fait p\u00e9n\u00e9trer dans l’une des plus puissantes sources d’int\u00e9gration transfrontali\u00e8re de l’histoire mondiale. La Horde \u00e9tait le n\u0153ud central de l’essor commercial eurasiatique des XIIIe<\/sup> et XIVe<\/sup> si\u00e8cles et a permis des \u00e9changes sur des milliers de kilom\u00e8tres. Son r\u00e9gime politique unique – un accord complexe de partage du pouvoir entre le khan et la noblesse – r\u00e9compensait les administrateurs et les diplomates habiles et favorisait un ordre \u00e9conomique mobile, organis\u00e9 et novateur. Depuis sa capitale de Sarai, sur le cours inf\u00e9rieur de la Volga, la Horde a fourni un mod\u00e8le de gouvernance \u00e0 la Russie, influenc\u00e9 les pratiques sociales et la structure de l’\u00c9tat dans les cultures islamiques, diffus\u00e9 des th\u00e9ories sophistiqu\u00e9es sur le monde naturel et introduit de nouvelles id\u00e9es de tol\u00e9rance religieuse. Remettant en cause les conceptions des nomades comme p\u00e9riph\u00e9riques \u00e0 l’histoire, Marie Favereau montre clairement que nous vivons dans un monde h\u00e9rit\u00e9 du moment mongol.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 4 avril<\/p>\n\n\n\n

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Timothy Brennan, Places of Mind. A Life of Edward Said<\/em>, Bloomsbury<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  S’appuyant sur de nombreuses archives et des centaines d’entretiens, Places of Mind<\/em> de Timothy Brennan est la premi\u00e8re biographie compl\u00e8te de Said, l’un des intellectuels les plus controvers\u00e9s et les plus c\u00e9l\u00e8bres du XXe<\/sup> si\u00e8cle. Said, pionnier des \u00e9tudes postcoloniales, d\u00e9fenseur infatigable de sa Palestine natale et critique litt\u00e9raire \u00e9rudit, y appara\u00eet comme un d\u00e9fenseur plein de doutes, tendre et \u00e9loquent, des effets dramatiques de la litt\u00e9rature sur la politique et la vie civique.<\/p>\n\n\n\n

Places of the Mind<\/em> retrace les itin\u00e9raires entrelac\u00e9s du d\u00e9veloppement intellectuel de Sa\u00efd :  cajoleur et strat\u00e8ge, intellectuel new-yorkais avec un pied \u00e0 Beyrouth, impr\u00e9sario d’orchestre \u00e0 Weimar et \u00e0 Ramallah, raconteur \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision nationale, n\u00e9gociateur palestinien au D\u00e9partement d’\u00c9tat et acteur dans des films o\u00f9 il jouait son propre r\u00f4le. Brennan retrace les influences arabes de la pens\u00e9e de Said, ainsi que sa formation aupr\u00e8s d’hommes d’\u00c9tat libanais, d’auteurs modernistes d\u00e9cal\u00e9s et d\u2019\u00e9crivains new-yorkais, alors que Said devenait un \u00e9rudit dont les \u00e9crits influents ont chang\u00e9 \u00e0 jamais le visage de la vie universitaire. Avec une brio et un charme intimidants, Said a transform\u00e9 ces ressources en une contre-tradition r\u00e9volutionnaire d’humanisme radical, sur fond de domination techno-scientifique et de guerre de religion.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Paru le 18 mars<\/p>\n\n\n\n

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David Motadel (ed.), Revolutionary World. Global Upheaval in the Modern Age<\/em>, Cambridge University Press<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Tout au long de l’\u00e8re moderne, les r\u00e9volutions se sont propag\u00e9es au-del\u00e0 des fronti\u00e8res des \u00c9tats, englobant des r\u00e9gions enti\u00e8res, des continents et, parfois, le globe. Revolutionary World<\/em> examine la propagation des insurrections au cours des principaux moments r\u00e9volutionnaires de l’histoire moderne : les r\u00e9volutions atlantiques, les r\u00e9voltes de 1848 en Europe, le mouvement des communes des ann\u00e9es 1870, les bouleversements de 1905-15 en Asie, les r\u00e9volutions communistes autour de 1917, les soul\u00e8vements \u00ab wilsoniens \u00bb de 1919, les r\u00e9volutions du \u00ab tiers-monde \u00bb, la r\u00e9volte islamique mondiale de 1978-79, les \u00e9v\u00e9nements de 1989, ainsi que la mont\u00e9e et la chute du \u00ab printemps arabe \u00bb. Revolutionary World<\/em> montre que les grandes r\u00e9volutions de l’\u00e8re moderne, qui ont si souvent \u00e9t\u00e9 \u00e9tudi\u00e9es comme des \u00e9v\u00e9nements nationaux ou imp\u00e9riaux isol\u00e9s, n’ont presque jamais \u00e9t\u00e9 contenues \u00e0 l’int\u00e9rieur de fronti\u00e8res \u00e9tatiques et faisaient g\u00e9n\u00e9ralement partie de moments r\u00e9volutionnaires plus larges.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Paru le 25 mars<\/p>\n\n\n\n

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Mary Louise Roberts, Sheer Misery. Soldiers in Battle in WWII<\/em>, Chicago University Press<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab Marchant \u00e0 travers la France occup\u00e9e en 1944, le GI am\u00e9ricain Leroy Stewart n’avait ni la mort ni la gloire en t\u00eate : il s’inqui\u00e9tait de ses sous-v\u00eatements. Des plaintes similaires d’inconfort physique impr\u00e8gnent les souvenirs des fantassins sur le th\u00e9\u00e2tre europ\u00e9en, que les soldats soient britanniques, am\u00e9ricains, allemands ou fran\u00e7ais. Une mis\u00e8re humide et glaciale dont on ne voit pas la fin : telle \u00e9tait la vie de millions d’hommes enr\u00f4l\u00e9s pendant la Seconde Guerre mondiale.<\/p>\n\n\n\n

Sheer Misery<\/em> jette un regard humain et sans complaisance sur les exp\u00e9riences corporelles des soldats qui ont combattu en Belgique, en France et en Italie au cours des deux derni\u00e8res ann\u00e9es de la guerre. Dans les conditions horribles d’hygi\u00e8ne et souvent mortelles du front, leurs corps se sont d\u00e9compos\u00e9s, d\u00e9clarant obstin\u00e9ment leurs besoins de chaleur, de repos et de bonne nutrition. Les pieds \u00e9taient trop enfl\u00e9s pour marcher, les doigts trop gel\u00e9s pour appuyer sur la g\u00e2chette ; les estomacs \u00e9taient \u00e0 l’\u00e9troit et la diarrh\u00e9e tachait les sous-v\u00eatements et les pantalons. Loin des r\u00e9cits de strat\u00e9gie militaire de haut niveau qui dominent la plupart des chroniques de la Seconde Guerre mondiale, Mary Louise Roberts s’appuie sur des journaux intimes et des lettres pour faire revivre des souvenirs visc\u00e9raux tels que l’odeur \u00e2cre de la cordite et la vue choquante et banale des cadavres en d\u00e9composition.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 21 avril<\/p>\n\n\n\n

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Corinne Rostaing, Une institution d\u00e9gradante, la prison<\/em>, Gallimard<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  D\u00e9grader, c\u2019est condamner la personne \u00e0 perdre sa dignit\u00e9. L\u2019enqu\u00eate exceptionnelle de Corinne Rostaing, fruit de trente ann\u00e9es de recherche, notamment dans les prisons de femmes, r\u00e9v\u00e8le combien, aujourd\u2019hui en France, la d\u00e9tention, malgr\u00e9 les continuelles am\u00e9liorations, d\u00e9grade. Et cet effet ne se limite pas \u00e0 la dur\u00e9e de l\u2019incarc\u00e9ration ni aux seules personnes d\u00e9tenues.<\/p>\n\n\n\n

Assur\u00e9ment, les conditions diff\u00e8rent, selon que la personne est incarc\u00e9r\u00e9e en maison d’arr\u00eat pour le pr\u00e9venu (en attente de jugement ou de jugement d\u00e9finitif) ou le condamn\u00e9 \u00e0 une courte peine, en centre de d\u00e9tention pour les condamn\u00e9s \u00e0 des peines plus longues (moins de dix ans g\u00e9n\u00e9ralement) ou en maison centrale pour les condamn\u00e9s \u00e0 de longues peines ou n\u00e9cessitant une surveillance particuli\u00e8re. Mais l\u2019effet de l\u2019enfermement, exp\u00e9rience totale et sp\u00e9cifique, est le m\u00eame  : l\u2019espace limit\u00e9, l\u2019organisation bureaucratique, la vie artificielle, l\u2019isolement et la promiscuit\u00e9, l\u2019ennui.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019incarc\u00e9ration provoque une remise en cause de l\u2019identit\u00e9 et constitue une \u00e9preuve morale sans \u00e9quivalent. Face \u00e0 la mission de retrancher l\u2019individu de la soci\u00e9t\u00e9, que p\u00e8se la mission de r\u00e9insertion sociale, du point de vue de l\u2019institution et des personnes incarc\u00e9r\u00e9es  ? Comment les sortants peuvent-ils s\u2019en sortir  ? La prison, r\u00e9duite \u00e0 un r\u00f4le de gardiennage des individus, ressemble davantage, pour les 200 d\u00e9tenus qui en sortent chaque jour, \u00e0 une voie sans issue qu\u2019\u00e0 un nouveau point de d\u00e9part.<\/p>\n\n\n\n

Cet ouvrage formule la question essentielle  : quel sens peut-on donner aujourd\u2019hui \u00e0 la peine et \u00e0 la prison dans la soci\u00e9t\u00e9 d\u00e9mocratique  ?  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 4 avril<\/p>\n\n\n\n

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Simona Troilo, Pietre d\u2019oltremare. Scavare, conservare, immaginare l\u2019Impero (1899-1940)<\/em>, Laterza<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Entre le XIXe<\/sup> et le XXe<\/sup> si\u00e8cle, de nombreux pays europ\u00e9ens se sont lanc\u00e9s dans de grandes campagnes arch\u00e9ologiques dans les pays m\u00e9diterran\u00e9ens, alimentant les collections de prestigieux mus\u00e9es \u00e0 Londres, Paris et Berlin. Ces op\u00e9rations politiques et culturelles ont servi \u00e0 justifier leur expansionnisme colonial par l’appropriation et l’utilisation symbolique des mat\u00e9riaux de l’histoire. En Italie aussi, l’arch\u00e9ologie a jou\u00e9 un r\u00f4le de premier plan dans la construction d’une alt\u00e9rit\u00e9 barbare, inf\u00e9rieure et subordonn\u00e9e, incapable de se soucier du pass\u00e9. Un r\u00f4le d’autant plus pertinent que, dans l’\u00c9tat lib\u00e9ral, avant la propagande fasciste, l’arch\u00e9ologie projetait l’image de l’empire moderne sur les fondations de l’empire romain. De l’\u00e9tablissement de la Mission arch\u00e9ologique italienne en Cr\u00e8te (1899), en passant par le \u00ab discours de l’Antiquit\u00e9 \u00bb dans la guerre italo-turque (1911-1912) et la naissance d’organismes de protection du patrimoine dans les colonies de Libye et du Dod\u00e9can\u00e8se, le livre reconstruit cette p\u00e9riode \u00e0 travers les exp\u00e9riences de ses protagonistes (arch\u00e9ologues et \u00ab excavateurs \u00bb recrut\u00e9s localement) et, en m\u00eame temps, met en lumi\u00e8re les r\u00e9actions locales \u00e0 l'\u00a0\u00bbexpropriation \u00bb. Une large place est ensuite consacr\u00e9e au fascisme, montrant la centralit\u00e9 des nouveaux sites libyens (Cyr\u00e8ne, Sabratha et Leptis Magna) dans la politique de consensus du r\u00e9gime.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Paru le 18 mars<\/p>\n\n\n\n

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Hedwig Richter,<\/strong> Aufbruch in die Moderne : Reform und Massenpolitisierung im Kaiserreich<\/em>, Suhrkamp<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  L’Empire allemand fond\u00e9 en 1871 est souvent consid\u00e9r\u00e9 comme un espace d’ob\u00e9issance \u00e0 l’autorit\u00e9, de chauvinisme et de militarisme. Pourtant, c’\u00e9tait aussi l’\u00e9poque de l’aube de la d\u00e9mocratie de masse moderne. Il s’est dot\u00e9 d’une constitution intelligente, des r\u00e9formes ambitieuses ont \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9es et l’un des plus grands bouleversements de tous a pris un \u00e9lan d\u00e9cisif : l’\u00e9mancipation des femmes. Ces tendances, selon Hedwig Richter, ne sont pas de simples disparit\u00e9s. L’inclusion des masses, motiv\u00e9e par l’id\u00e9al d’\u00e9galit\u00e9, a eu son prix dans une s\u00e9rie d’exclusions : l’antis\u00e9mitisme, le racisme ou la misogynie. Elle montre que nous pouvons mieux comprendre le XXe<\/sup> si\u00e8cle et ses extr\u00eames si nous prenons en compte l’\u00e8re des r\u00e9formes des ann\u00e9es 1900 dans sa complexit\u00e9.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Paru le 7 mars<\/p>\n\n\n\n

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Pierre Vermeren, L\u2019impasse de la m\u00e9tropolitisation<\/em>, Gallimard<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  La m\u00e9tropolisation est une tendance lourde de nos soci\u00e9t\u00e9s. N\u00e9 aux \u00c9tats-Unis, ce ph\u00e9nom\u00e8ne de concentration de la production de richesses dans de tr\u00e8s grandes agglom\u00e9rations a gagn\u00e9 la France au cours des derni\u00e8res d\u00e9cennies et l\u2019a profond\u00e9ment transform\u00e9e. Pierre Vermeren retrace les \u00e9tapes de cette nouvelle organisation du territoire autour de ses principaux p\u00f4les urbains.<\/p>\n\n\n\n

Mais l\u2019objet de son livre est surtout d\u2019alerter sur les retomb\u00e9es n\u00e9gatives de cette \u00e9volution. Elle a conduit \u00e0 une \u00e9viction des classes moyennes et populaires des m\u00e9tropoles, renvoy\u00e9es dans une \u00ab  France p\u00e9riph\u00e9rique  \u00bb appauvrie. La crise des Gilets jaunes a mis en lumi\u00e8re les dommages d\u00e9mocratiques de cette partition sociale et territoriale. Encore faut-il leur ajouter les d\u00e9g\u00e2ts \u00e9cologiques caus\u00e9s par le b\u00e9ton-roi, la d\u00e9multiplication des infrastructures n\u00e9cessaires \u00e0 l\u2019approvisionnement et au fonctionnement des m\u00e9tropoles et l\u2019usage massif de l\u2019automobile impos\u00e9 \u00e0 leur p\u00e9riph\u00e9rie.<\/p>\n\n\n\n

Le bilan sans complaisance de ces effets d\u00e9l\u00e9t\u00e8res de toute nature m\u00e8ne \u00e0 une conclusion sans ambages  : la m\u00e9tropolisation est une impasse. Il n\u2019est que temps de remettre en chantier une vision plus \u00e9quilibr\u00e9e de l\u2019am\u00e9nagement du territoire.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 8 avril.<\/p>\n\n\n\n

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Ya-Han Chuang, Une minorit\u00e9 mod\u00e8le  ? Chinois de France et racisme anti-asiatique<\/em>, La D\u00e9couverte<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Depuis l\u2019assassinat du couturier chinois Chaolin Zhang en 2016 \u00e0 Aubervilliers, les m\u00e9dias et les pouvoirs publics ont pris conscience de l\u2019existence d\u2019un racisme anti-Asiatiques au sein de la soci\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise. L\u2019expression de ces pr\u00e9jug\u00e9s culmine en 2020 lorsque la pand\u00e9mie de Covid-19 frappe le monde. La r\u00e9v\u00e9lation d\u00e9complex\u00e9e des sentiments antichinois en France d\u00e9voile un m\u00e9canisme d\u2019essentialisation encore peu \u00e9tudi\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

S\u2019appuyant sur une enqu\u00eate de terrain men\u00e9e depuis 2009 jusqu\u2019\u00e0 nos jours, cet ouvrage dresse un portrait fin des trajectoires migratoires et politiques des populations chinoises en France, ainsi que des mobilisations antiracistes qui ont \u00e9merg\u00e9 dans la jeune g\u00e9n\u00e9ration. En suivant les parcours de Qian, Pierre, Alexandre, Ailing et Lin Chong, le lecteur arpentera tant\u00f4t les rayons des \u00e9piceries du quartier de Belleville, tant\u00f4t les all\u00e9es des march\u00e9s grossistes d\u2019Aubervilliers, en passant par les salons de manucure et les sous-sols qui abritent les ateliers de confection. Dans ces lieux m\u00e9connus s\u2019\u00e9l\u00e8ve la voix d\u2019une nouvelle g\u00e9n\u00e9ration qui refuse de rester silencieuse et se lance dans une aventure politique in\u00e9dite. Trente ans apr\u00e8s la \u00ab Marche pour l\u2019\u00e9galit\u00e9 et contre le racisme \u00bb, la contestation de ces jeunes per\u00e7us comme \u00ab Asiatiques \u00bb peut-elle faire \u00e9voluer les regards sur les in\u00e9galit\u00e9s ethnoraciales au sein de la soci\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise ?  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 15 avril<\/p>\n\n\n\n

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Hilda Sabato, Rep\u00fablicas del Nuevo Mundo<\/em>, Taurus<\/strong><\/h2>\n\n\n\n
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\u00ab  Dans les ann\u00e9es 1820, apr\u00e8s trois si\u00e8cles de domination imp\u00e9riale, les anciens territoires espagnols d’Am\u00e9rique latine avaient rompu leurs liens coloniaux et fond\u00e9 des \u00c9tats ind\u00e9pendants. En optant pour la R\u00e9publique, ils se sont lanc\u00e9s dans une exp\u00e9rience politique d’une ampleur sans pr\u00e9c\u00e9dent en dehors des \u00c9tats-Unis d’Am\u00e9rique nouvellement form\u00e9s. Ce livre remet en question la vision de la r\u00e9gion comme une terre de caudillos autoritaires et un cas de modernisation rat\u00e9e et d\u00e9montre que leurs diverses exp\u00e9riences r\u00e9publicaines \u00e9taient fond\u00e9es sur un principe clair de souverainet\u00e9 populaire : l’id\u00e9e que l’autorit\u00e9 l\u00e9gitime \u00e9mane du peuple. Comme dans d’autres parties du monde, la transition des colonies vers des \u00c9tats ind\u00e9pendants a \u00e9t\u00e9 complexe, incertaine et conflictuelle, mais l’ordre r\u00e9publicain latino-am\u00e9ricain a travers\u00e9 les fronti\u00e8res, les cultures et a perdur\u00e9. Hilda Sabato d\u00e9place le regard des dirigeants et des \u00e9lites vers les citoyens ordinaires, retra\u00e7ant l’\u00e9mergence de nouvelles institutions et pratiques qui ont fa\u00e7onn\u00e9 une vie politique vigoureuse et inclusive et, dans le m\u00eame temps, pla\u00e7ant l’Am\u00e9rique latine au centre d’une \u00e8re r\u00e9volutionnaire qui a donn\u00e9 naissance \u00e0 de nouvelles id\u00e9es de citoyennet\u00e9.  \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Parution le 1er<\/sup> avril<\/p>\n\n\n\n

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Chaque mois, une s\u00e9lection de nouvelles parutions en sciences sociales \u00e0 d\u00e9couvrir.<\/p>\n","protected":false},"author":10,"featured_media":104827,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"templates\/post-angles.php","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_trash_the_other_posts":false,"footnotes":""},"categories":[1734],"tags":[],"geo":[1917],"class_list":["post-104650","post","type-post","status-publish","format-standard","hentry","category-doctrines","staff-florian-louis","geo-europe"],"acf":[],"yoast_head":"\n15 livres \u00e0 lire en avril | Le Grand Continent<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/legrandcontinent.eu\/fr\/2021\/03\/30\/15-livres-a-lire-en-avril\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"fr_FR\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta 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