Johanna Schleyer

Johanna Schleyer est membre associée à la revue Blue du groupe d'études géopolitiques.

Follow on


À un an des élections au Parlement européen, la droite européenne apparaît à la fois certaine de son succès et inquiète pour son avenir. Ce paradoxe tient à l’affaiblissement du PPE, à la fois point d’ancrage, maison commune et régulateur des droites continentales depuis trois décennies.

Alors que se dessine une possible hégémonie des droites, la question de nouvelles alliances et de nouvelles stratégies se pose.

Markus Söder, ministre-président de Bavière, et Armin Laschet, son homologue de Rhénanie-du-Nord-Palatinat, font figure de favoris pour succéder à Angela Merkel. Ces derniers mois, leur gestion de l’épidémie a révélé deux visions bien différentes de l’Europe et de la coopération transfrontalière.

Portraits croisés et européens de deux conservateurs que tout semble séparer.

En 2021, l’Allemagne vit une «  super année électorale  »  : six élections régionales et une élection fédérale au cours desquelles se dessinera le visage de l’après-Merkel. Première étape de ce marathon, les élections en Rhénanie-Palatinat et en Bade-Wurtemberg ce dimanche ont été marquées par la reconduction des coalitions sortantes et la défaite des conservateurs.

Les deux élections de ce dimanche 14 mars marquent le début de l’année électorale 2021, dite Superwahljahr, au cours de laquelle le Bundestag (en septembre) et six parlements régionaux (outre le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat, la Thuringe, la Saxe-Anhalt, Berlin et le Mecklembourg-Poméranie occidentale) seront élus.

Lorsque les premiers pronostics concernant l’issue des élections du Land de Hambourg ont été annoncés dimanche soir, les commentateurs ont été unanimes   : malgré les succès électoraux spectaculaires des deux grands vainqueurs de la soirée – le SPD et les Verts – ce ne sont pas tant les résultats des deux partis eux-mêmes, mais plutôt le score de l’AfD qui a le plus suscité l’enthousiasme au centre-gauche.

Avec l’annonce des résultats officiels des élections le 7 novembre, les tendances prévues par les premières projections de la soirée électorale sont devenues réalité  : pour la première fois dans l’histoire de la République fédérale, une coalition de la CDU, du SPD, des Verts et du FDP n’a pas la majorité dans un parlement allemand.

Allemagne de l’Est : l’impossible verdissement ?

Alors que les Verts s’affirment comme le deuxième, voire le premier parti d’Allemagne, ils peinent à s’imposer dans l’Est du pays où chrétiens-démocrates, gauche radicale et extrême-droite prédominent. Le jeune mouvement écologiste de la République démocratique allemande a pourtant joué un rôle essentiel dans la création du parti. Quelles perspectives électorales se dessinent pour les Verts dans l’Est, trente ans après la chute du mur de Berlin  ?